Par Andreas Kirchhof au camp de réfugiés de Meri, République démocratique du Congo | 14 février 2018
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De la nourriture à l'ameublement en passant par le vêtement et la coiffure, le marché animé de l'installation de Meri dans le nord-est rural de la République démocratique du Congo est un pittoresque exemple de l'inventivité des réfugiés et de la contribution qu'ils peuvent apporter à l'économie locale.
Un peu plus d'un an à peine après l'arrivée des premiers réfugiés sud-soudanais dans cette région pauvre et isolée, des échoppes offrant une large gamme de produits et de services attirent les négociants et les consommateurs, réfugiés autant que congolais.
Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, soutient l'activité économique de plus de 30 000 réfugiés sud-soudanais à Meri pour contribuer à leur autonomisation.
Distribuées avec le concours du HCR, les allocations en espèces du Programme alimentaire mondial, permettent à l'argent de circuler, tandis que l'attribution de terres agricoles par les autorités locales et la mise à disposition d'outils et de semences par le HCR et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture contribuent à promouvoir la création de petites entreprises dans l'installation de réfugiés.
LA COUTURIÈRE
Lilia Fakira, 30 ans, est une couturière réfugiée originaire de Yei au Soudan du Sud. « Je fais sept robes par jour, mais ma machine est très vieille », dit-elle. Les allocations en espèces versées aux réfugiés soutiennent la petite entreprise, explique cette mère de quatre enfants, car l'argent permet également d'acheter des vêtements : « Une fois que j'ai empoché l'argent, j'ai du pain sur la planche ! » © HCR/ Colin Delfosse
LE MARCHAND DE TISSUS
Le marché a attiré des vendeurs appartenant à la population congolaise locale. Roger Likamdo, 35 ans, vend des coupons de tissu coloré, appelés pagnes, que les femmes portent en jupe ou utilisent pour faire d'autres vêtements. « On vend beaucoup aux réfugiés sud- soudanais. On a de bonnes relations avec eux. » © HCR/ Colin Delfosse
LE PHOTOGRAPHE
Victor Garase, un photographe de 23 ans, a fui Yei, au Soudan du Sud, en janvier 2007 après la mort de son père, tué par des hommes en armes. Il a à peine eu le temps de mettre son appareil photo et quelques vêtements dans un sac avant de prendre la fuite. Il a ouvert un studio photo dans une petite cabane en bois très modeste en comparaison du studio qu'il avait auparavant. © HCR/ Colin Delfosse
LES VENDEUSES DE NOURRITURE
On trouve des légumes et de la nourriture à vendre dans la moitié des échoppes environ. © HCR/ Colin Delfosse
LE MENUISIER
Richard Lekambo, 29 ans et menuisier de son état, a installé un petit atelier en plein air. Il fabrique des lits, des chaises et des tables, mais il dit que les affaires ne marchent pas très bien. « C'est difficile de gagner sa vie. » © HCR/ Colin Delfosse
LE BOUCHER
Des échoppes proposant de la viande fraîche à ceux qui en ont les moyens se succèdent sur l'une des allées du marché. « La vie est dure ici, » dit Simon Jamba Mikita, un boucher de 29 ans. « La viande coûte cher. » © HCR/ Colin Delfosse
LE MUSICIEN
Après avoir fui le Soudan du Sud en août 2017, Isaac Eli, un musicien de 19 ans, est arrivé à Meri où il espère gagner sa vie en jouant avec son groupe appelé New System. Il a fabriqué sa guitare lui-même. « Faire de la musique, c'est notre seul métier. J'espère qu'un jour on arrivera à gagner de l'argent comme ça. » © HCR/ Colin Delfosse
LE COIFFEUR
« Je suis parti à cause de la guerre, » dit David Luate, un coiffeur de 18 ans. « J'ai une quinzaine de clients par jour en moyenne. » David a acheté du matériel de coiffure en Ouganda et il prend 500 francs congolais (environ 30 centimes) par coupe. © HCR/ Colin Delfosse
LA RESTAURATRICE
Emeline Amanjou Martine, 38 ans, tient l'un des petits restaurants situés à un bout du marché. Elle avait son propre restaurant au Soudan du Sud et, avec sa soeur Evelyn, elle vient d'en ouvrir un autre à Meri. Un plat de riz aux haricots coûte 2000 francs congolais (environ 1,30 dollar). « Nous n'avons pas beaucoup de clients parce car la concurrence est forte. » © HCR/ Colin Delfosse
LE CHARGEUR DE TÉLÉPHONES
On peut faire recharger son téléphone dans plusieurs échoppes qui tirent leur électricité de panneaux solaires. Denis Mukili, 17 ans, travaille dans l'une de ces échoppes depuis son arrivée avec son frère en mars 2017. « Je gagne 200 francs congolais (environ 13 centimes) par recharge. » © HCR/ Colin Delfosse
LE RÉPARATEUR DE VÉLOS
Augustino Mana, 35 ans, est l'un des réparateurs de vélos installés juste en dehors du marché principal. « Réparer un vélo, ça coûte 500 francs congolais (environ 30 centimes), quatre fois moins qu'au Soudan du Sud. » © HCR/ Colin Delfosse