L’histoire de I Ne Meh, Thaïlande

Photo de UNHCR/S. Rich/2013.

Photo de UNHCR/S. Rich/2013.

Quand une communauté est confrontée à la guerre et aux conflits, certains parents peuvent penser que la seule chance de sauver leurs enfants est de les envoyer non accompagnés dans un autre pays en sécurité. Mais les risques pour ces enfants non accompagnés sont nombreux. I Ne Meh, un inspecteur de la protection de l’enfance en Thaïlande, aide à protéger les enfants karen en danger:

“Je n’ai pas revu mes parents depuis plus de dix ans. Je n’avais que 17 ans lorsqu’ils m’ont forcé à quitter notre pays dans l’État de Karen au Myanmar. Ils m’ont convaincue d’aller dans les camps de réfugiés du nord de la Thaïlande, où ils étaient certains que je trouverais un avenir meilleur et plus sûr. Mes parents sont encore au Myanmar et je sais qu’on leur pose beaucoup de questions sur l’endroit où je me trouve. Ils voulaient que je parte pour ne pas qu’il m’arrive quelque chose de mal. A cette époque, nous avions entendu parlé du travail forcé, entre autres. Les troupes armées venaient tout le temps nous causer des ennuis dans notre village. Ils nous volaient de la nourriture et détruisaient tout ce qui se trouvait sur leur passage et ce, durant de nombreuses années. Nous avions tous très peur d’eux et de ce dont ils étaient capables, nous ne nous sentions jamais vraiment en sécurité. Nous allions souvent nous cacher dans la forêt, surtout nous, les filles. J’ai fui avec un groupe d’adolescents de mon village. Nous avons marché tous ensemble et il nous a fallu une dizaine de jours. Depuis notre maison, il suffisait de suivre une grande ligne droite, mais nous ne pouvions pas prendre ce chemin car ils surveillaient les environs et d’horribles choses se seraient produites s’ils nous avaient trouvés.”

En 2003, je suis arrivée au camp de réfugiés de Ban Mai Nai Soi, au nord de la Thaïlande. Quand je suis arrivée ici, je me sentais seule et je m’inquiétais pour mes parents qui me manquaient beaucoup. Même si j’étais en sécurité là-bas, je pensais beaucoup à ce que j’avais vu au Myanmar. Je n’avais que 17 ans.”


1 seule famille déchirée par la guerre, c'est déjà trop

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