Les réfugiés, vecteurs de développement au Maroc
Le Haut Commissaire assistant du HCR chargé de la protection remercie le Maroc pour ses efforts visant à protéger les réfugiés.
RABAT, Maroc - Au cours de sa visite à Rabat, la capitale du Maroc, Volker Türk, Haut Commissaire assistant du HCR chargé de la protection, a félicité le Maroc pour ses efforts visant à protéger les réfugiés.
Bien que le Maroc demeure un pays de transit pour les réfugiés et les migrants, il est également en train de devenir un pays de destination et s’efforce d'offrir une protection aux réfugiés, dans le cadre de sa politique nationale de l’immigration et de l’asile (PNIA), lancée en septembre 2013 à l’initiative du roi Mohammed VI.
« Le Maroc est le premier pays du continent africain qui ait signé la Convention de Genève de 1951 », a rappelé Volker Türk dans une allocution prononcée lors d'un rassemblement d’institutions des droits humains, organisé conjointement par le HCR, le Conseil national des droits de l'homme du Maroc, l’Institut international de droit humanitaire de San Remo et l'Organisation Internationale pour les migrations (OIM). « Le HCR désire ardemment travailler en étroite collaboration avec les autorités marocaines qui, depuis 2014, ont mis en place une série de changements de politique sans précédent, en faveur des réfugiés. »
« Au cours des quatre dernières années, des progrès considérables ont été réalisés. »
La visite de Volker Türk à Rabat a coïncidé avec le quatrième anniversaire du lancement de la Politique nationale du Maroc sur l'immigration et l’asile (PNIA).
« Au cours des quatre dernières années, des progrès considérables ont été réalisés », a-t-il déclaré aux ministres pendant sa visite. « Pourtant, pour être durable, la politique du Maroc doit s’inscrire dans un cadre normatif approprié. »
Avec un taux de chômage de 9 pour cent, la société marocaine souhaite ardemment créer de nouveaux emplois. Les réfugiés peuvent apporter une contribution positive sur le marché du travail en créant de petites entreprises qui emploient des Marocains.
« Il faut investir, parfois avec l'aide d'investisseurs étrangers, afin de créer des emplois pour les réfugiés et la population marocaine », a indiqué Volker Türk.
« Il est important de voir les réfugiés comme une opportunité et un catalyseur de changement. »
Alors qu’il se trouvait à Rabat, Volker Türk s’est rendu dans un petit restaurant appartenant à Ahmed, un réfugié syrien. Le restaurant d’Ahmed a ouvert en 2015, avec l'aide du HCR et de son partenaire AMAPPE (Association marocaine d’appui à la promotion de la petite entreprise). Il emploie maintenant des ressortissants marocains, aux côtés de réfugiés palestiniens et syriens. Ahmed a confié à Volker Türk sa satisfaction de pouvoir « donner en retour » au Maroc, le pays qui l’a accueilli avec sa famille, en employant des Marocains.
Pourtant, il n’a pas perdu espoir de retourner un jour en Syrie, sa patrie. « Une fois la paix rétablie dans mon pays, le peuple syrien le reconstruira en un an », affirme-t-il en souriant.
Des réfugiés yéménites exploitant trois coopératives lancées avec l'appui du HCR et de l’AMAPPE, ont exprimé les mêmes espoirs. Le projet a été rendu possible grâce à une loi qui, une fois amendée, permet aux réfugiés de créer des coopératives au Maroc. « Cela n’a pas été facile », ont déclaré les entrepreneurs yéménites, « il nous a fallu beaucoup de détermination pour réussir ».
Au cours d’une autre réunion avec des réfugiés et demandeurs d’asile d’Afrique subsaharienne, qui se déroulait dans un centre communautaire géré par la Fondation Orient-Occident, partenaire du HCR au Maroc, les participants ont partagé leurs espoirs et leurs craintes avec Volker Türk.
« Le but de ma visite est d’écouter les réfugiés et de rappeler aux autorités marocaines que le HCR est prêt à continuer à travailler avec elles pour faire un succès de leur politique d'asile et devenir une source d’inspiration pour d'autres pays de la région », a déclaré Volker Türk.
« Dans un premier temps, l’arrivée de réfugiés peut être jugée par une société comme quelque chose de nouveau et de difficile à gérer, en particulier en ce qui concerne l'accès aux services publics comme les services de santé, l’emploi et l’éducation. Néanmoins, il est important de voir les réfugiés comme une opportunité et un catalyseur de changement. »