Protéger les réfugiés de la mousson au Bangladesh
Pour faire face aux pluies de mousson, le HCR fournit des bâches aux Rohingyas après leur traversée de la frontière depuis le Myanmar.
CAMP DE REFUGIES DE KUTUPALONG, Bangladesh - Une grand-mère réfugiée, Suruz Jahan, à l’allure fragile, mince et les pieds nus, a marché pendant des jours sous la pluie torrentielle pour échapper à la violence au Myanmar.
Après avoir rejoint le Bangladesh sous un ciel menaçant de mousson, la femme de 75 ans a été la première à recevoir une bâche résistante aux déchirures - une première étape vitale vers le retour à un semblant de vie normale dans ce camp de réfugiés en pleine croissance.
« C'est comme si j'avais retrouvé mon père et ma mère. »
« C'est comme si j'avais retrouvé mon père et ma mère », dit Suruz, d'une voix faible, en pleurant doucement. « Maintenant que j'ai un abri, je peux commencer à chercher de la nourriture. »
Afin de réduire le temps que les réfugiés rohingyas comme Suruz passent en plein air, le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a commencé cette semaine à leur distribuer des bâches en plastique dès qu'ils arrivent dans les camps de réfugiés au Bangladesh en provenance du Myanmar.
Des équipes sont également en train de repérer les points connus de passage de la frontière avec le Myanmar, pour remettre des bâches en plastique et d'autres articles de secours aux réfugiés comme Suruz, son fils et ses deux petits-enfants, dès leur arrivée dans le pays.
« Du fait de ces conditions météorologiques difficiles, l'idée est que nous soyons en mesure de leur fournir, à leur arrivée, au moins quelque chose pour se couvrir la tête », a déclaré Felipe Camargo, qui dirige la réponse d'urgence du HCR au Bangladesh.
On estime à 501 000 le nombre de femmes, d'enfants et d'hommes qui sont arrivés dans ce pays d'Asie du Sud au cours du dernier mois, et ce nombre augmente de jour en jour, a ajouté Felipe Camargo.
La grande majorité d'entre eux vivent dans des camps informels et des installations de fortune en bordure de route dans le sud-est du Bangladesh, où de grands groupes familiaux, souvent issus des mêmes villages du Myanmar, se regroupent pour maintenir leurs liens.
Pour s'assurer que l'aide soit rapidement délivrée à ces communautés en exil, Felipe Camargo a demandé aux employés du HCR sur le terrain de distribuer deux ou trois bâches à la fois aux individus.
« Il existe un mécanisme de solidarité communautaire très fort - c'est donc un moyen de faire en sorte que le plus grand nombre possible de personnes reçoivent ce dont elles ont besoin », a-t-il indiqué, ajoutant: « Si les bâches en plastique ne sont pas utilisées pour le toit, elles le seront pour le sol. »
« Cette bâche nous protègera de la pluie. »
Parmi les personnes qui collectaient les bâches sous un ciel bas de mousson, se trouvait Abdu Sukkur, âgé de 18 ans, qui venait d'arriver.
« Cette bâche nous protègera de la pluie... et nous aidera à démarrer la vie ici », a expliqué Abdu.
Au fur et à mesure que la distribution des tentes s'accélère, le site Extension, d’une superficie de 809 hectares aux abords du camp de Kutupalong, s'organise déjà.
Pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire vers le site Extension de Kutupalong, l'armée bangladaise a commencé à construire une route cette semaine.
Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, expédie également de toute urgence 23 véhicules pour aider aux efforts d'aide menés par les autorités bangladaises, dont 10 camionnettes qui seront données au gouvernement.
Votre soutien est urgent et indispensable pour aider les enfants, les femmes et les hommes réfugiés au Bangladesh. Veuillez donner maintenant.