Les réfugiés maliens des zones d’accueil sont désormais joignables !

Venus au Niger depuis 2012, les réfugiés maliens se sont établis en milieu urbain, dans les camps de Tillabéry et dans les zones d’accueil de Tahoua. De concert avec les autorités nigériennes, les zones d’accueil d’Intikane et de Tazalite ont été créées pour offrir aux réfugiés des espaces de vie plus larges que les camps leur permettant de maintenir leur mode de vie, et leurs activités liées à l’élevage. Cette disposition favorable à leur mobilité pouvait créer une distension des liens selon qu’ils nomadisent plus ou moins loin du centre administratif des zones d’accueil. Double éloignement donc après celui causé par l’exil.

Depuis l’extension de son réseau dans les départements de Tillia et Tassara dans la région de Tahoua, la société Moov a permis de raccourcir les distances entre les zones d’accueil et leur environnement proche comme éloigné. Garder un contact étroit avec les proches resté au nord-Mali et s’informer sur la situation ; connaitre les activités dans les zones d’accueil telles que les enquêtes, les sensibilisations ou les distributions lorsqu’ils nomadisent avec leur bétail ; faciliter les échangés commerciaux avec la ville de Tahoua grâce à la possibilité d’interagir avec les commerçants sans se déplacer ; voilà ce qu’a permis aujourd’hui l’extension du réseau téléphonique. Akighe Afie Janicet, Conseiller Commercial de Moov au Niger : “ en 2013, la Société Moov avait proposé au HCR d’élargir son réseau pour y inclure les camps et les zones d’accueil de réfugiés maliens. Le HCR a accepté dans le souci de leur donner le droit à communiquer. Moov a par la suite réalisé des investissements importants pour assurer la couverture dans ces zones reculés. Moov est donc devenu le premier fournisseur de téléphonie mobile pour la population des réfugiés au Niger ».

La création des zones d’accueil a permis aux réfugiés de maintenir leur mode de vie et leurs activités, leurs conditions de vie sont aujourd’hui globalement satisfaisantes. Le processus d’autonomisation est lancé, l’autogestion doit donc être renforcée. La possibilité de joindre les réfugiés par téléphone permet aux équipes de l’UNHCR et de ses partenaires d’optimiser les missions depuis Tahoua, à 3 heures de route d’Intikane et 5 de Tazalite, mais aussi de pouvoir être informé rapidement en cas d’urgence.

Depuis l’extension du réseau, Moov et l’UNHCR ont enclenché une nouvelle phase de réflexion collective et étudie notamment la mise en place d’un système de cash transfer via le mobile. Cet exemple de collaboration montre à lui seul que la mise en place de partenariat gagnant-gagnant avec les opérateurs économiques est un levier essentiel pour accompagner l’intégration des réfugiés dans la vie socio-économique du Niger et cela même dans les zones les plus reculées.

Une ‘Second Chance’ pour les enfants réfugiés non-scolarises à Niamey

Salamatou et autres enfants refugies au lancement de l’Ecoles de Second Chance à Niamey, le 14 octobre 2105 (© Boubacar Younoussa Siddo UNHCR)

Salamatou, réfugiée Malienne, âgée de dix ans, a fui les violences au Mali en 2012 avec sa famille. Elle n'a jamais eu l'occasion d'aller à l'école, comme elle est habituée à s'occuper de ses frères et sœurs. Maintenant, elle a convaincu ses parents qu'elle devrait également avoir la possibilité de lire et d'écrire et d'apprendre. Elle est l'une des élèves de l’Ecole de Second Chance. Pour beaucoup des enfants réfugiés, c’est difficile de continuer la scolarisation après avoir fui leurs pays. Ici à Niamey, le HCR en collaboration avec la Direction Régionale de l’Enseignement Primaire (DREP) et l’ONG ONEN offrent une ‘second chance’ à ces enfants sans espoir.

En effet, le 14 octobre 2015, a eu lieu le lancement des classes de ‘seconde chance’ pour les enfants réfugiés urbains non scolarisés âgés de 9-13 ans. Le concept d’école de seconde chance permet de récupérer les enfants jamais scolarisés ou en abandon scolaire dans un programme condensé de 3 ans sensé couvrir le cycle primaire et permettre l’amorcement du cycle secondaire à terme. Cette formule a été retenue à la suite d’une enquête conduite en 2014, qui a révélé l’existence de centaines d’enfants jamais scolarisés ou en abandon scolaire. Au nombre de ces enfants, 58 ont entre 9 et 13 ans et ne peuvent plus être inscrits au primaire.

Le projet d’écoles de seconde chance qui a démarré ce jour avec l’ouverture de deux classes dans deux écoles de Niamey : l’école Dar Es Salam 2 et l’Ecole Banifandou 1 vise à enrôler ces enfants et leur donner une seconde chance de scolarisation.

La cérémonie de rentrée scolaire de ce jour a été présidée par le Directeur régional de l’enseignement primaire qui a rapporté le témoignage d’un enfant issu d’une famille polygame avec 20 enfants non scolarisés. Inscrit dans une école de seconde chance, cet enfant a été 1er au CEP, 1er BEPC et passe cette année en terminale. Cette histoire donne la preuve qu’il n’y a guère de fatalité pour les enfants qui n’ont jamais été scolarisés ou sont en abandon scolaire. Leur potentiel demeure. Avec de la volonté, ils peuvent s’en sortir et même exceller. Les classes de seconde chance sont une opportunité pour remettre les enfants dans le circuit scolaire formel. Le HCR encourage les enfants, les parents et réitére son engagement à accompagner les efforts du Gouvernement, de l’ONG ONEN et de la Direction de l’école pour la réussite du projet.

Le Niger reçoit des nouveaux réfugiés en provenance de Tin-Hamma (Cercle d’Ansongo)

Famille de nouvelle arrivée dans une ville au Niger. Photo©UNHCR/ B. Younoussa Siddo

Malgré la signature récente de l’Accord de Paix le 15 mai 2015, les violences ont mis des familles entières dans la désolation dans le Nord du pays, plus précisément au niveau du village de Tin-Hamma. Selon des témoignages, la population de Tin-Hamma s’est réveillée sous les tirs de mitrailleuse dans la matinée du 20 Mai 2015. Ces tirs qui ont duré deux heures ont fait deux victimes : un vieillard au niveau du dispensaire et une femme qui transportait de l’eau à dos d’âne. Le lendemain 6 autres personnes auraient été tuées. Cet incident a semble-t-il eu des conséquences sur la cohésion sociale et la cohabitation entre les deux fractions de Kelessouk et d’Indourfanes qui habitent à Tin Hamma. Des membres de ces deux communautés ont décidé de quitter leur village afin de trouver refuge dans d’autres villes au Mali et au Niger. Ainsi 56 familles de 252 personnes sont arrivées au Niger le 22 et 23 mai, plus particulièrement à Ayorou et au camp de réfugiés Tabareybarey. Les nouveaux arrivés pensent que si la situation perdure, d’autres personnes devraient se rendre au Niger dans les semaines à venir.
Le gouvernement du Niger continue d’accorder aux réfugiés du Nord Mali le statut prima facie.

Les autorités locales de Tillia (nord Tahoua) alerte l'UNHCR de l'arrivée de 245 familles à Agando

Ce vendredi 13 juin, dans le courant de l'après-midi, le bureau de Tahoua de l'UNHCR a été alerté par les autorités locales de Tillia de l'arrivée dans la commune d'Agando de 245 familles en provenance du Mali. Agando se situe à 14 km de la frontière malienne. L'UNHCR prépare l'envoi imminent d'une mission conjointe avec la Commission Nationale d'Eligibilité afin de confirmer les chiffres, de s'enquérir des zones de provenance et de la cause de ce mouvement, et d'évaluer les besoins immédiats

Bulletin humanitaire N° 38 - Novembre 2013 - OCHA Niger

FAIT SAILLANT:

Les premiers réfugiés maliens quittent le Niger alors que d’autres arrivent.

Télécharger le bulletin

Video du programme Cash Voucher au camp de réfugiés de Mangaize

Au camp de réfugiés de Mangaize, l’UNHCR, le PAM, et le Gouvernement du Niger ont initié un projet pilote de coupons alimentaires depuis avril 2013. Pour ce faire, un partenariat a été noué avec les commerçants et les institutions financières.  

Ce programme permet désormais aux 9208 réfugiés maliens et retournés nigériens qui vivent au camp de Mangaize de choisir leur alimentation et de se procurer au marché des produits variés, tout en contribuant à l’ économie locale.

Pour voir la vidéo, cliquez ici

© UNHCR / C.Arnaud / 31 Juillet 2013

Le HCR et l’ambassade de France s'engagent à améliorer l’accès des réfugiés à l’énergie

La semaine dernière, l’Ambassadeur de France et le Représentant adjoint du HCR ont signé une convention de partenariat visant à améliorer l’accès des réfugiés à une source d’énergie durable et alternative.

 Depuis leur arrivée en 2012, et à l’instar des communautés hôtes et populations locales qui les ont accueillis, de nombreux réfugiés maliens utilisent le bois comme source de combustible pour leur usage domestique, principalement pour la préparation et la cuisson de leurs repas. Le bois étant une ressource limitée dans la région du Sahel menacée par le processus de désertification, la question énergétique s’est très vite posée dans les camps de réfugiés. L’enjeu pour le HCR et ses partenaires est d’éviter que des pressions supplémentaires s’exercent sur les ressources naturelles du Niger et de limiter l’impact des camps de réfugiés sur l’environnement. La réponse apportée après une enquête réalisée par ACTED auprès de 150 ménages dans le camp d’Abala en avril 2013, est celle de l’approvisionnement en gaz naturel pour atteindre comme premier résultat immédiat une réduction de la coupe de bois de chauffe autour des camps et la préservation du milieu. Ce projet améliorera également le bien-être des réfugiés par la promotion de bonnes pratiques culinaires et d’hygiène, et redynamisera l’économie locale. Il allègera également le quotidien des femmes et des jeunes filles que les tâches liées à la collecte de bois et à la préparation des repas retiennent pendant de longues heures. 

La convention signée le 30 Juillet dernier apporte un financement de 400 000 EUR pour améliorer l’accès à l’énergie dans les camps de réfugiés, et vient en complément d’une contribution de 700 000 EUR déjà octroyée par le Ministère des affaires étrangères français au HCR pour son assistance aux réfugiés maliens. Le projet s’inscrit dans la continuité des actions menées en 2012 par l'ambassade de France avec la distribution de foyers améliorés dans les camps de réfugiés de Tillabéri. Grâce à l’appui de la France et d’autres donateurs comme ECHO, ce projet pourra viser le plus grand nombre de réfugiés possible.

A Tabareybarey comme dans le reste du pays, les réfugiés ont participé au scrutin présidentiel malien le 28 juillet dernier.