Après son séjour au Niger et plus particulièrement à Intikane, Titouan Lamazou nous fait l'immense plaisir de partager aujourd'hui une magnifique série de portraits de réfugiés maliens. L'UNHCR Niger remercie chaleureusement Titouan et espère le voir revenir bientôt sur le sol nigérien pour continuer à mettre en valeur ces visages et ces vies.
All that 14-year-old Bintou and her little sister Ma'ou, 12, have of their former life in Nigeria are tattered photos of their parents.
Bintou curls up and buries her face, her shoulders shuddering with each silent sob. Ma'ou seems to have utterly internalized her pain, and speaks in a numb monotone.
They tell us they want to go back to Maiduguri, but for now they can’t.
They are orphans – their mother died of natural causes before they can remember, and their father was killed in a Boko Haram attack about five months ago. We find them living with their aunt on a small plot in Diffa, Niger, uncertain about a future they are now forced to navigate alone.
Le mardi 3 juin, l’UNHCR et la Commission Nationale d’Eligibilité, ont réuni l’ensemble des acteurs engagés auprès des populations déplacées dans la région Diffa (Système des Nations Unis, Mouvement de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, ONG nationales et internationales) pour travailler collectivement à l’élaboration d’un plan de contingence spécifique à cette région affectée par les violences qui frappent le nord Nigéria.
Cet exercice collectif est une nouvelle étape d’un processus amorcé par l’UNHCR depuis plusieurs semaines. Le plan de contingence est un document clé permettant à l’UNHCR et à ses partenaires de disposer de lignes directrices et d’orientations opérationnelles claires afin de pouvoir, le cas échéant, apporter assistance et protection à un nombre total de 100 000 personnes déplacées, contre une estimation de 50 000 actuellement. Ce plan de contingence vient compléter le plan multirisque de la région de Diffa.
Le 21 mai 2014, le bureau de l’UNHCR de Ouallam, à travers son chef de bureau Mr Natoy Allah Romain Assirangar, a reçu, des mains du Préfet de Ouallam et du Président de la Fédération des Comités de Gestion des Établissements Scolaires de la Commune de Ouallam, un « Témoignage de Satisfaction » pour le soutien apporté aux écoles de Mangaize et Ouallam. Ces écoles accueillent des enfants réfugiés maliens.
En matière d’éducation, comme dans ses autres domaines d’intervention, l’UNHCR Niger s’appuie sur l’approche communautaire comme levier visant la coexistence pacifique et la protection des réfugiés. En ce sens, recevoir ce témoignage de la part des acteurs communautaires de l’éducation de la commune de Ouallam revêt un caractère particulier qui vient renforcer l’UNHCR Niger dans sa stratégie de mise en place de dynamiques inclusives
Ce jeudi 8 mai 2014, à Niamey, Mr Mohamed Bazoum, Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Extérieur et Mr Karl Steinacker, Représentant de l’UNHCR Niger, ont procédé à la signature de l’Accord de Siège entre la République du Niger et l’UNHCR. Cet accord permet de formaliser les relations entre les deux parties tout en spécifiant leurs droits et obligations respectives.
Le United Nations Humanitarian Air Service (UNHAS) est un service aérien mis en place le Programme Alimentaire Mondial (PAM)dont le mandat et de gérer l’ensemble du transport aérien (passagers et cargo) pour les activités humanitaires et les programmes de développement. Présent au Niger depuis 2008, l'UNHAS est bien plus qu’un simple soutien aux opérations, c’est un maillon essentiel de la chaîne humanitaire et de développement. Son service va peut-être même au-delà.
Lire plus
Last week UNHCR processed more than 2.000 requests for voluntary repatriation in Mangaizé camp. Yesterday a group of 416 families representing 1623 refugees left Mangaizé in the direction of Menaka, and another group is departing tomorrow. In parallel, UNHCR is undertaking border monitoring missions in the area.
The UNHCR Representative in Niger, Mr Karl Steinacker, answers questions from the BBC and speaks about the massive influx of people fleeing the violence in Nigeria as well as the humanitarian challenges in Diffa region.
Dans le camp de réfugiés d'Abala, la revente d’une partie de la ration alimentaire pour se procurer du bois était devenue une pratique courante. Les répercussions sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages étaient importantes. En novembre 2013, grâce au soutien financier de l’Ambassade de France au Niger et d’ECHO, l’UNHCR Niger et son partenaire ACTED ont mis en place un projet d’amélioration de l’accès à l’énergie domestique. Le gaz a remplacé le bois. L’impact économique et environnemental du projet est déjà palpable.
Titouan Lamazou, artiste de l’UNESCO pour la Paix, est de retour au Niger après s’y être rendu en 2013. Son projet artistique est dénommé « Retour à Tombouctou ». Titouan revient à la rencontre des personnes qu’il a connues lors de ses séjours dans le nord Mali en 1998 et 2000. Certaines sont aujourd’hui réfugiées en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. L’UNHCR se réjouit de voir le regard artistique de Titouan se poser à nouveau sur ces hommes et ces femmes.
Télécharger le projet de Titouan Lamazou
Le Courrier du Sahara 05 Avril 2014
12'000 civils ont traversé la frontière du Nigéria depuis janvier, portant à 50'000 au total le nombre de personnes accueillies au Niger. Leurs témoignages font état de nombreuses exactions dans cette guerre, déconsidérée par la communauté internationale.
Refugees can express their grievances and formally lodge a complaint against the staff and the agencies operating in the Guichet Unique (Cadev, CNE, Save the Children, UNHCR). Three independent legal workers are in place to register the complaints and transmit them to special committees that will examine and find a resolution to each individual and collective case presented to them. The objective of the complaints mechanisms is to prevent and respond to potential abuses that affect the rights of the refugees. The new initiative aims at improving the delivery of services in the Guichet Unique and monitoring the quality of partnerships as well as the level of satisfaction of refugees to our programme.
Journal Liberation du mercredi 12 mars 2014
Par JEAN-LOUIS LE TOUZET
Envoyé spécial à Bosso et Diffa (Niger)
Les villages du Niger proches de la frontière accueillent de milliers des personnes qui fuient les tueries des islamistes ou les représailles des militaires au Nigéria.
Téléchargez l'article http//:data.unhcr.org/SahelSituation/download.php?id=852
Au Niger, le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies met en garde face au risque d'afflux de migrants issus du Nigéria.
Cliquez ici http://www.rfi.fr/afrique/20140310-niger-nigeria-refugies-boko-haram-armee-nigeriane/
Au milieu des vastes étendues de sables qui tapissent le camp de réfugiés de Mangaize apparait un coin de verdure : un site maraicher de 1 ha. En y rentrant, la fraicheur tranche avec la chaleur précoce qui commence à frapper le Niger et annonce une saison chaude particulièrement rude.
Plus de 100 personnes, représentant presque autant de ménages, mettent en valeur ce site maraicher. L’appui au maraichage est l’un des axes d’intervention de l’UNHCR au Niger au sein de sa stratégie d’autonomisation et d’autogestion des communautés réfugiés. Il est aussi un levier important pour résoudre le problème de l’inactivité dans les camps et de ses effets sur l’auto-estime, voire sur le développement de comportements déviants.
Ibrahim Iwakane, réfugié et président du site, est maraicher depuis 1979. Ibrahim compare la situation actuelle à celle qu’il a connu en 1984 lorsque la sècheresse est venue frapper le sahel : dans les deux cas le maraichage a été ‘’une bouée de sauvetage’’. Rares sont les réfugiés de Mangaize qui ont pu venir au Niger avec leur bétail. Certains ont dû l’abandonner rapidement à cause des combats. D’autres n’ont pas risqué de prendre leurs bêtes dans une zone connue pour son manque de pâturages et son déficit fourrager structurel.
Ibrahim et son ami Mahamane Solbar, puisatier expérimenté et lui aussi réfugié, s’affairent tous deux à organiser les activités du site. Au-delà de l’accompagnement des ONG (Oxfam et Islamic Relief dans une première phase, ACTED aujourd’hui) et des services déconcentrés de l’Etat Nigérien, l’entraide est forte entre les personnes dotées d’une réelle expérience en maraichage, comme Ibrahim et Mahamane, et celles dont les premiers pas dans cette activité coïncide avec leur arrivée au Niger.
L’espace se sous-divise en 5 parties : une pour chacun des quatre quartiers qui composent le camp et une cinquième pour les habitants du village attenant, le village de Mangaize, preuve de la démarche inclusive mise en place par le HCR et les ONG partenaires mais surtout de la coexistence pacifique entre les réfugiés et la population hôte. Le site maraicher se caractérise d’ailleurs par une démarche résolument tournée vers la communauté : les écoles avoisinantes y viennent pour la réalisation d’Activités Pratiques et Productives permettant aux enfants, réfugiés et non réfugiés, de venir apprendre les techniques de base du maraichage; les plants issus de la pépinière sont disponibles gratuitement pour les réfugiés souhaitant réaliser des jardins de case. Pomme de terre, oignon, carotte, tomate, courgette, salade et chou sont les principales cultures produites. La salade et le chou sont en partie vendus sur le marché hebdomadaire de Mangaize. Les autres cultures sont essentiellement orientées vers l’autoconsommation. Le maraichage joue un rôle important sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des réfugiés. Il l’est tout autant pour limiter le risque de surendettement qui accompagne souvent la vie d’un refugié : ce qui est autoconsommé n’est pas acheté, et ce qui est vendu permet de limiter la recherche de crédit difficilement remboursable. La pratique du maraichage vient en complémentarité à l’aide alimentaire fournie par le PAM, laquelle à Mangaize se réalise à travers la distribution de coupons (cash voucher) permettant aux refugies de s’approvisionner en vivres de leur choix directement au niveau des commerçants locaux.
Durant la saison des pluies (juin à septembre), les ‘’réfugiés maraichers’’ prévoient de continuer leur activité. A Mangaize, les producteurs nigériens abandonneront le maraichage pour se concentrer essentiellement sur la culture du mil. Chaque année, leur sécurité alimentaire repose sur le niveau des récoltes. Le maraichage d’hivernage, bien que rentable, est une activité complexe et risquée car soumise à des attaques parasitaires nombreuses. Les refugies eux n’ont plus accès à leur terre pour la culture céréalière. Ils espèrent donc pouvoir écouler leur production maraichère sur des marchés locaux qui n’en propose pas. Le HCR et l’ONG ACTED vont les appuyer en ce sens.
Après une première phase d’urgence, l’important aujourd’hui est de consolider les acquis et d’accompagner les réfugiés vers l’autonomisation tout en maintenant une attention accrue sur la population hôte afin de limiter les effets non désirés au niveau local.
DAKAR, Feb 25 (Thomson Reuters Foundation) - Gremah Umara was hoping for a refuge when he, his wife and their two-year-old daughter fled an Islamist militant attack on their village in northern Nigeria and headed over the border into Niger.
Read more ….. www.reuters.com/article/2014/02/25/us-niger-refugees-idUSBREA1O10R20140225
Le Président de la Commission Nationale d'Eligibilté au Statut de Réfugié et le Représentant du HCR au Niger vont à la rencontre des personnes fuyant les violences dans le Nord Est du Nigéria. Ces réfugiés sont installés dans la région de Diffa où en mi-janvier, plus 1600 personnes sont arrivées à Guesseré. Au total, la région accueille environ 40000 personnes en provenace du Nigéria depuis le 14 Mai 2013.
BBC Afrique, 13 février 2014
DEUTSCHE WELLE 14 Février 2014 (haussa)
At the launching ceremony of the documentation campaign, Mr Idder Adamou, President of the National Eligibility Commission and Secretary General of the Ministry of Interior, delivers a refugee certificate to a Nigerian family who fled the violence in northern Nigeria. © Arnaud, UNICEF
With smiles on their faces, the first group of men and women received their ID documents on Tuesday, 11 February in Diffa. An estimated 40,000 persons have fled the violence in Borno, Yobe and Adamawa States in northeastern Nigeria since May 2013 and sought refuge in neighbouring Niger. Most of them came empty handed just carrying the clothes and a few belongings they could grab.
There are no camps in Diffa region and this displaced population lives across a large stretch of land in 80 to 100 villages along the common border between Nigeria and Niger. They have sought shelter in host families while waiting that aid agencies, such as UNHCR and the Niger Red Cross, build temporary houses for them. The World Food Programme and the ICRC are providing food to this population that has settled in an area that is suffering chronically from dry weather conditions, poor harvests and food deficits.
But something else is also missing in most cases: a document which could identify the bearer. While living in their villages at peacetime most of them did not see the need to get themselves an ID document or a birth certificate for their children. Now, living in another country, next to a civil war zone, the lack of documentation poses a real protection risk: No ID document can mean restrictions in movement or temporary arrest in order to verify the identity of a person.
Unicef has been supporting the regional registry department for some years now, concentrating on local children and the need to provide them with birth certificates. The massive influx of displaced persons has not only overwhelmed the local host but also the administration. Hence, UNHCR has committed itself to help the government in documenting the population: Niger citizens previously living in Nigeria and displaced by the fighting will receive Niger ID-cards and so will the families which host them. Refugees, i.e. citizens from Nigeria, will receive refugee attestations.
The launch ceremony last Tuesday went well but the overall campaign is going to be difficult. There is first of all the lack of birth certificates on which to base the issuance of ID-cards. And then there is in many cases no clarity on the nationality of the person given that people use to marry across the border choosing a spouse of a different nationality than his or her own. Polygamy is also widespread and many women have returned with their children to Niger because their Nigerian husband has either died in the violence or - for the safety of his wife and children- has sent them back to their native Niger. And so it is likely that courts and judges will also be involved to make sure that the displaced population which has lost already so much will not suffer further because of a lack of identity papers.
Rich in uranium and oil yet pitifully poor, drought-stricken Niger is facing the threat of refugees’ influx and border warfare.
To shed light on the lives of refugees like Chakma, UNHCR, Cheil Worldwide and the Seoul Museum of Art have joined hands to hold a 3D refugee figurine exhibition in Seoul. Titled “Invisible People”, the exhibition is aimed at making refugees in and outside South Korea “visible” using advanced technology that helped create the miniature figurines.
Organized as part of Cheil Worldwide’s corporate social responsibility activities, UNHCR and the firm together met refugees in South Korea and Niger over the last two months. The refugees had their photographs taken and three-dimensional mini-figurines were produced based on their images. In-depth interviews with the refugees were also captured on video.
The results – dozens of figurines, each no larger than a handspan – are displayed in hidden places such as stairways, shelves and windowsills of the Seoul Museum of Art. Visitors who find the figurines can listen to the refugees’ stories by connecting their mobile phones with the QR/NFC codes inserted in each figurine.
To reflect the widespread indifference towards refugees, several large screens have been displayed in the main exhibition hall showing real-time video of people walking past the refugee figurines nonchalantly.
The small size of the figurines and the unusual places where they are displayed are in line with the goal of the exhibition to help visitors find refugees and “make the invisible, visible”, organizers explained.
“Instead of telling people about refugees in a straightforward message, we were hoping to help visitors think and understand the difficulties and needs of refugees while finding them and listening to their stories one by one,” said Song-ha Lee, a copywriter at Cheil Worldwide and co-director of the exhibition.
South Korea became signatory to the 1951 Refugee Convention in 1992 and recognized its first refugee in 2001. A growing number of people have been seeking asylum in the country, seeing it as the homeland of UN Secretary-General Ban Ki-moon and a country with advanced human rights.
By the end of 2013, more than 6,600 people had sought asylum in South Korea from countries such as Pakistan, Syria and Myanmar. Some 370 of them were recognized as refugees by the Korean government.
During an interview with UNHCR and Cheil Worldwide in Niger, Ouda Ag Mohamad, a refugee from Mali, wished that people in Korea and around the world would “never have to leave their homes and become refugees” like himself. “I hope you can live in dignity and security throughout your life,” he said. “I also hope peace will be restored in my country as soon as possible so that I can return home.”
Dirk Hebecker, Representative of UNHCR Korea, asked people to never forget that “refugees leave their homes and family not because they want to, but because they have to”. “I hope more people will get to know about the plight of refugees in and outside Korea, and recognize them as visible people,” he said. “We are thrilled to be part of such a great exhibition made possible by a creative, dynamic team of young advertising professionals.”
The exhibition of 3D refugee figurines opened on February 7 and will run through March 2 at the Seoul Museum of Art in central Seoul.
For more information, please watch the videoA Niamey, 1500 enfants réfugiés fréquentent les écoles publiques. Comme leurs camarades nigériens beaucoup d'entre eux sont obligés d'apprendre assis à même le sol comme ici à l'école Bobiel 1 (premier Arrondissement). Le 7 février dernier, le HCR et son partenaire CADEV ont remis 200 table-bancs à l'école Bobiel 1 et les autres écoles du même quartier. Ensuite, le Représentant du HCR Mr Karl Steinacker accompagné de l'administratrice principale de protection Mme Yvette Muhimpundu et de la chargée de l'éducation Mme Wanjira Muthoni ont chanté ensemble avec les élèves pour fêter l'événement.
As fresh violence in Nigeria forces thousands to flee to Niger and Cameroon, one refugee recounts her own flight to safety nine months ago and her warm welcome.
Les résultats préliminaires de l’enquête sur la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire des ménages au Niger font ressortir plus de 4 millions de nigériens affectés (sévère et modéré) et 7 autres millions sont à risque sur l’ensemble du territoire. Toutes les zones abritant les réfugiés maliens et nigérians sont touchées (les régions de : Tillaberi, Tahoua ,Diffa et Niamey). Les proportions des populations dans ces zones qui nécessitent une assistance alimentaire à très court terme varient entre 21 et 46%. Cependant le département de Ouallam (région de Tillaberi) qui abrite le camp de réfugiés de Mangaizé est le plus exposé du pays avec plus 50% de population affectée. Ce département est suivi par le centre urbain de Niamey avec une proportion d’environ 46%.
Troupe musicale Assalim dirigée par M. Salim pendant une prestation à Niamey le 19 août 2013
Question : Pouvez-vous nous expliquer dans les quelles conditions vous avez entrepris votre voyage retour vers le Mali ?
Je suis rentré au Mali avec toute ma famille le 12 novembre dernier, avec mes deux épouses et nos 13 enfants. En plus de nos bagages, nous avons aussi emporté douze chèvres avec nous. Le convoi est parti à 9h du matin et nous sommes arrivés à 16h à Menaka. Le trajet s’est fait sans encombre, sans contrôle à la frontière. Nous sommes passés par Anderboukane, quelques familles sont descendues et nous avons continué jusqu’à Ménaka. Nous étions 93 familles en tout dans un convoi de 11 camions. Il pouvait y avoir jusqu’à 10 familles par camion. Les transporteurs étaient des Nigériens qui maîtrisaient bien la route. On a payé 555.000 FCFA par camion, en se cotisant à plusieurs familles.
Question : Racontez-nous un peu votre arrivée au pays, ce que vous avez ressenti, ce que vous avez trouvé ?
Depuis le 12 avril 2012, date de mon arrivée au Niger, je n’étais pas retourné au Mali. A la vue de Menaka, de notre maison, les enfants ont failli sauter du camion tellement ils étaient contents de retrouver leur terre natale. Moi-même j’étais très heureux, le pays m’avait manqué. J’ai fait le tour de la ville, j’ai trouvé que la ville reprenait vie, il y avait du monde. A notre arrivée, nous avons retrouvé l’équipe d’ACTED qui a procédé à une distribution générale de vivres (riz, semoule, nébé) à toutes les familles. Quand ils ont appris notre retour, des connaissances, des proches des villages environnants sont venus et continuent de nous rendre visite. Nous avons rencontré le Maire, et quelques autres ONGs comme MDM, IRC, GRIFA, et aussi le CICR. Les services publics fonctionnent, la Mairie travaille, la Préfecture travaille pour tout ce qui concerne l’état-civil, l’administration. L’autre jour, il y avait une grande réunion sur l’administration territoriale pour identifier les sites principaux avec la présence des chefs de sites, de factions, de villages etc…Plus de 1000 sites ont été répertoriés dans la zone. Mes enfants vont à l’école, le centre santé, les pharmacies fonctionnent, tout me parait en ordre. Sauf la situation économique qui ne s’est pas améliorée, le temps passe et les gens ne font rien. Moi-même j’ai déposé mon CV avec une ONG mais je n’ai pas eu de suite jusqu’à présent. Il nous faudrait travailler pour acheter des briques, des tôles et réhabiliter nos maisons et subvenir aux besoins de nos familles.
Question : Quels sont vos projets futurs ?
J’ai l’espoir de trouver du travail, et de retrouver une vie normale à Menaka. Mais je dois dire que les réfugiés rapatriés auront besoin d’un appui alimentaire et d’un appui sur l’habitat.
Question : Que gardez-vous de votre expérience en tant que réfugié au Niger ?
A mon arrivée à Ménaka, je me suis senti conforté dans ma décision de rentrer au pays et de laisser le Niger. Le Niger a été très accueillant, et j’ai eu la chance de vivre une expérience très riche en participant avec ma troupe au festival international de Mr. Alphadi, je n’oublierai jamais cela. Mais ce qui est sûr, c’est qu’un artiste n’a pas de frontière, et je n’écarte pas la possibilité un jour de revenir au Niger, mais en tant qu’artiste cette fois !
M. Salim, ancien réfugié du camp de Abala est directeur de la troupe musicale traditionnelle Touareg “Assalim”. Cet interview a etait réalisé le 16/01/2014 par téléphone.