Pour 2015, Houda et Reisha se souhaitent de vivre comme deux jeunes normaux


Houda et Reisha :Photo©UNHCR/Victoria Vidal

Comme tous les réfugiés maliens, les jeunes de Mangaize rentrent dans leur quatrième année au Niger. Quand on les écoute, leur vie semble se résumer à peu de chose. La plupart des jours, ils ne font rien. Les enfants eux vont à l’école, ils jouent, ils courent, se disputent, marchent main dans la main. Ils sont à l’âge où l’imaginaire occupe leur journée. Les jeunes eux sont à cet âge charnière où ils ont besoin de se construire un futur. Ils sont motivés, parfois ils s’ennuient mais pour 2015, ils espèrent un avenir meilleur et tout simplement vivre comme des jeunes normaux.

Houda et Reisha sont des jeunes actifs dans la vie du camp de Mangaize. Enfants, adolescents, jeunes adultes…la frontière est parfois brouillée: Reisha a 18 ans et deux enfants de 5 et 3 ans. Elle est arrivée en janvier 2012 avec ses parents. Son mari est parti en Algérie. Elle est entière, sûre d’elle, une jeune leader. Elle mène la danse. Elle encourage les autres filles à parler de leur problème et de leur désir d’avenir. Elle veut créer un club de football et un club de tricots afin d’ouvrir un petit commerce et être indépendante. Elle ne veut pas faire un « travail de Bic » dit-elle. Houda, 19 ans, est l’ancien président du comité des jeunes de Mangaize. Il est parti seul du Mali. Il ne se plaint pas de la vie au camp. Par contre, comme Reisha, il ne fait presque rien de ses journées et aspire à autre chose. Houda veut être artisan bijoutier. Il voudrait avoir un petit commerce où il pourrait vendre ses créations, mais il n’a aucune formation.

Houda et Reisha font aussi part d’angoisses nées au sein du camp. Le 29 octobre 2014, un groupe armé a réalisé plusieurs attaques dans la région de Tillabery. Le poste de sécurité du camp été une cible. Plusieurs policiers nigériens ont été tués. La panique avait gagné le camp. Un appui psycho-social est apporté. L’atmosphère dans le camp n’est plus vraiment la même.

Pour les jeunes de Mangaize comme pour ceux des autres camps, l’accès à la formation, à l’emploi, et tout simplement aux loisirs est plus que nécessaire. Mais 2015 s’annonce comme une année complexe avec une nouvelle réduction des financements à destination des réfugiés maliens. Les souhaits de Reisha et Houda pourraient ne pas se réaliser.