Avec le projet « Recensement Administratif de Développement à vocation Humanitaire (RADH)” le Niger s’engage vers la biométrie


Sous l’égide du Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses , Mr Mohamed Bazoum, le 20 avril 2017 s’est tenu au Palais des Congrès de Niamey, l’atelier de validation du projet “ Recensement Administratif de Développement à vocation Humanitaire (RADH)” dans la région de Diffa. Qu’ils soient des hauts cadres de l’administration nigérienne, des représentants des partenaires techniques et financiers ou des organisations internationales, les participants ont répondu massivement à l’invitation qui visait à présenter ce projet ambitieux développé conjointement par le Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses et le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés. Tout au long de l’atelier, les échanges entre les participants ont été riches et ont permis non seulement de partager et valider le document mais aussi de l’enrichir. Au-delà, la recommandation forte de l’atelier est que ce projet soit érigé au rang de priorité nationale en matière d’enregistrement biométrique permettant de catalyser ainsi la mobilisation des ressources adéquates.

Lors du point de presse, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, Mr Mohamed Bazoum, a d’ailleurs relevé toute l’importance que le Gouvernement accorde à cette intervention : « ce projet doit être le point de départ pour entreprendre le recensement sur l’ensemble du territoire national. Tel est donc l’objet que vise le gouvernement au-delà de ce projet. Ce projet a une vocation humanitaire mais également une vocation de développement et nous comptons avoir le point de départ d’un fichier national qui aura les mêmes caractéristiques que le fichier que nous aurons à Diffa».


Le projet se veut une réponse inédite à une situation qui l’est tout autant. En effet, la région de Diffa connait un contexte de déplacement forcé complexe avec près de 250,000 déplacés (réfugiés nigérians, nigériens retournés du Nigéria ou déplacés internes) dont 80% ne possèdent aucune pièce d’identité courant de fait d’importants risques d’apatridie. Cette population est aussi présente sur plus de 150 sites spontanés, villes et villages sur une superficie de près de 30,000 km2. Dans ce contexte l’enregistrement et l’identification des individus est un défi quotidien. Pour y répondre, le projet vise à enregistrer biométriquement l’ensemble de la population de Diffa et remettre à chaque individu âgé de plus de 9 ans une carte à puce individuelle comme preuve d’enregistrement. Un Centre National de Traitement des Données et de production des pièces sera mis en place au niveau de Niamey.

Ce système d’enregistrement et d’identification moderne permettra de suivre tant les mouvements que l’assistance distribuée par les autorités et les humanitaires. En somme, le projet vise une utilisation efficiente de l’aide pour mieux accompagner les populations vulnérables dans la région de Diffa. Le projet RADH offrira aussi aux décideurs l’image complète de la situation sociodémographique de la région et ainsi de mieux planifier une nouvelle phase de développement que les habitants de Diffa attendent impatiemment. Outil fiable d’identification, l’enregistrement biométrique permettra dans un second temps de fournir à chaque individu un document d’identité. Présente lors de l’atelier, et active durant toute la phase d’élaboration de l’intervention, l’agence Pakistanaise NADRA le sera de nouveau dans la mise en œuvre. La NADRA est une structure reconnue internationalement pour son expertise dans le domaine de l’enregistrement et a notamment accompagné le Nigéria, le Kenya ou le Soudan dans le renforcement de leurs systèmes nationaux. La NADRA procèdera à un intense renforcement des capacités des acteurs nationaux non seulement pour le bien de l’intervention mais aussi pour en assurer son extension à l’échelle nationale.
En effet, au-delà de la région de Diffa, le projet ambitionne de construire le socle pour un Etat Civil performant et moderne afin de lui permettre de jouer un rôle actif dans les nombreux enjeux que connait le Niger tel que la délivrance de la carte biométrique CEDEAO, l’identification des usagers des services publics et privés, la production des listes électorales, la maîtrise des effectifs de la fonction publique ou encore l’identification et le suivi des migrants. Le renforcement du cadre juridique et institutionnel à même d’assurer tant la gestion que la protection des données fait partie intégrante du projet RADH.
En parallèle de la mobilisation des ressources financières, la prochaine étape est la signature d’un cadre de partenariat entre la République du Niger et la République Islamique du Pakistan afin de sceller des relations fortes et durables à la hauteur des ambitions du projet RADH et des défis du Niger.