Une ‘Second Chance’ pour les enfants réfugiés non-scolarises à Niamey

Salamatou et autres enfants refugies au lancement de l’Ecoles de Second Chance à Niamey, le 14 octobre 2105 (© Boubacar Younoussa Siddo UNHCR)

Salamatou, réfugiée Malienne, âgée de dix ans, a fui les violences au Mali en 2012 avec sa famille. Elle n'a jamais eu l'occasion d'aller à l'école, comme elle est habituée à s'occuper de ses frères et sœurs. Maintenant, elle a convaincu ses parents qu'elle devrait également avoir la possibilité de lire et d'écrire et d'apprendre. Elle est l'une des élèves de l’Ecole de Second Chance. Pour beaucoup des enfants réfugiés, c’est difficile de continuer la scolarisation après avoir fui leurs pays. Ici à Niamey, le HCR en collaboration avec la Direction Régionale de l’Enseignement Primaire (DREP) et l’ONG ONEN offrent une ‘second chance’ à ces enfants sans espoir.

En effet, le 14 octobre 2015, a eu lieu le lancement des classes de ‘seconde chance’ pour les enfants réfugiés urbains non scolarisés âgés de 9-13 ans. Le concept d’école de seconde chance permet de récupérer les enfants jamais scolarisés ou en abandon scolaire dans un programme condensé de 3 ans sensé couvrir le cycle primaire et permettre l’amorcement du cycle secondaire à terme. Cette formule a été retenue à la suite d’une enquête conduite en 2014, qui a révélé l’existence de centaines d’enfants jamais scolarisés ou en abandon scolaire. Au nombre de ces enfants, 58 ont entre 9 et 13 ans et ne peuvent plus être inscrits au primaire.

Le projet d’écoles de seconde chance qui a démarré ce jour avec l’ouverture de deux classes dans deux écoles de Niamey : l’école Dar Es Salam 2 et l’Ecole Banifandou 1 vise à enrôler ces enfants et leur donner une seconde chance de scolarisation.

La cérémonie de rentrée scolaire de ce jour a été présidée par le Directeur régional de l’enseignement primaire qui a rapporté le témoignage d’un enfant issu d’une famille polygame avec 20 enfants non scolarisés. Inscrit dans une école de seconde chance, cet enfant a été 1er au CEP, 1er BEPC et passe cette année en terminale. Cette histoire donne la preuve qu’il n’y a guère de fatalité pour les enfants qui n’ont jamais été scolarisés ou sont en abandon scolaire. Leur potentiel demeure. Avec de la volonté, ils peuvent s’en sortir et même exceller. Les classes de seconde chance sont une opportunité pour remettre les enfants dans le circuit scolaire formel. Le HCR encourage les enfants, les parents et réitére son engagement à accompagner les efforts du Gouvernement, de l’ONG ONEN et de la Direction de l’école pour la réussite du projet.