Premières relocalisations des déplacés des iles du Lac Tchad vers le camp de Kabelawa

Fati, quelques minutes avant de partir pour le camp de Kabelawa. ©UNHCR/ I. Abdou

Les premières relocalisations volontaires des déplacés du Lac Tchad présents sur le site de Kime Gana (N’Guigmi) vers le camp de Kabelawa se sont déroulées le 4 juin. 23 ménages, 160 personnes, ont été concernés.
Le choix de se rendre à Kabelawa est souvent un choix difficile, car il signifie de s’éloigner du lac où tous ont laissé bétails, biens et habitations. Mais l’extrême vulnérabilité de ces personnes, et le besoin de vivre dans un cadre sécurisé, amène une majorité des déplacés de Kime Gana à vouloir se rendre à Kabelawa. Ibrahim est chef de ménage, il a six enfants : « le site de Kime Gana n’est pas un cadre de vie pour nos familles. Nos enfants souffrent beaucoup trop du soleil et l’assistance est limitée. On préfère aller avec les humanitaires et l’Etat là où nous pourrons être pris en charge et sécurisés».
Le choix de se rendre ou pas à Kabelawa est essentiellement réalisé par les chefs de villages et les chefs de familles, comme l’explique Fati, mère de 4 enfants : « nous partons au camp parce que nos maris en ont décidé ainsi. Notre choix se porte sur leur décision ». Mais Fati entend rapidement retrouver une vie « normale » : « une fois à Kabelawa, j’exercerai mon activité de vendeuse de nourriture. Je suis habitué à travailler à mon compte pour subvenir à mes besoins et à ceux de mes enfants. Sur l’île d’où nous venons je suis bien connue pour ça. Alors à Kabelawa je ferai la même chose. Je n’ai pas envie de m’asseoir et ne rien faire. J’ai juste besoin d’une petite aide pour recommencer mon activité ».
A l’heure actuelle, 2082 ménages, soit près de 14,000 personnes, ont été enregistrés sur le site de Kime Gana. Cette activité est toujours en cours mais l’affluence est moindre. Parmi les personnes enregistrées plus de 50% souhaitent se rendre à Kabelawa. La piste sableuse entre Kime Gana et Kabelawa rend le transport des déplacés complexe. L’opération de relocalisation est estimée à 15 jours.