A Diffa, un engouement nouveau pour la relocalisation vers Sayam Forage : des signes qui ne trompent pas

Des familles réfugiés en partance pour Sayam Forage. ( Louise Donovan )


Depuis l’ouverture du camp de Sayam Forage le 30 décembre 2014, peu de ménages réfugiés faisaient le choix de s’y rendre. Après les premières relocalisations, 1400 réfugiés y vivaient. A la fin du mois d’avril 2016, ils étaient un peu moins de 2000. Plusieurs raisons expliquaient alors cette faible inclinaison des réfugiés à vouloir s’installer à Sayam Forage : son éloignement de la frontière (plus de 50 km selon les normes internationales) signifiait un nouvel éloignement du foyer ; l’économie commençait à souffrir mais était encore très résiliente permettant aux populations hôtes d’accueillir les déplacés et aux déplacés de pouvoir prendre en charge une partie de leurs besoins; l’assistance venait très souvent en complément aux besoins que les ménages ne pouvaient assurer eux-mêmes.

Il y a aujourd’hui des signes qui ne trompent pas. Pour le seul mois de mai, plus de 2000 personnes ont demandé à être relocalisées vers Sayam Forage. 1478 s’y sont rendu depuis Gagamari. Pour les autres, en provenance du village voisin de Chétimari, le processus est en cours, et les rangs des candidats à la relocalisation grossissent. Mahamadou Guide Adamou est chef d’équipe de l’UNHCR à Diffa « lors des entretiens, il ressort que ce nouvel engouement à vouloir rejoindre le camp est principalement lié à des raisons de survie des ménages qui ne reçoivent pas suffisamment d’assistance ou même pas du tout, et qui ne peuvent plus se prendre en charge du fait de la dégradation de l’économie. Il ressort aussi des entretiens que la réputation qui entourait le camp de Sayam Forage est en train de changer. Les informations que reçoivent les réfugiés sont que les conditions de vie y sont bonnes. De notre côté, il faut donc prendre cette nouvelle donne en considération et augmenter graduellement les capacités d’accueil du camp ».