On the night of 28 June, at approximately 11:45pm, an explosion occurred in the camp of Kabelawa, in the eastern part of the Diffa region, where over 10,000 internally displaced people (IDP) are living. It has been confirmed that two women entered the camp and joined a group of youth assembled there before detonating suicide belts. The explosion killed two young inhabitants of the camp, a male and a female, as well as the two women. 11 others were injured, two seriously. Those seriously injured have been evacuated to Diffa hospital for emergency care.
Kabelawa is the only formal IDP camp in the Diffa region and is managed by UNHCR. This attack is the first one against the camp, and the first suicide attack in the region in the past 12 months. The camp is located more than 50kms from the border with Nigeria, in accordance with standard UNHCR safety procedures. According to Pierre Camara, Head of UNHCR Diffa Sub-Office, “the feeling of insecurity amongst the population was visible before, but following the attack, it has gotten much worse”.
Today, 29 June, a UNHCR team visited the camp to assess the security situation and put measures in place to ensure the security of the population, in collaboration with the national security and defense forces. They also paid their respects to the families of the victims.
There are over 166,000 refugees living in Niger, as well as 127,000 IDPs.
For more information, please contact:
Louise Donovan, Associate External Relations Officer, donovan@unhcr.org, +227 92 18 34 73
Pour la Journée Mondiale du Réfugié 2017, il y a eu des festivités partout à travers le pays – dans les régions de Diffa, Tillabéry, Tahoua et Niamey. Pour cette année le thème de la journée était « Ensemble avec les réfugiés ». Les réfugiés et la population hôte ont célébré la journée ensemble. Les festivités ont compris des séances de théâtre et de dance, des poèmes, de la musique, du sport et des expositions. Le niveau de participation a été particulièrement élevé cette année.
A Diffa, Pierre Camara, chef du sous-bureau de l’UNHCR ouvrait la journée en ces mots, « En ce jour 20 juin, soyons solidaires, unissons nos efforts pour soutenir les réfugiés. Qu’elle soit le début d’une nouvelle ère marquée par la recherche de voies novatrices pour rallier les communautés à la cause des réfugiés ainsi que pour amplifier et appuyer les milliers d’actes de solidarités dont nous sommes chaque jour témoins».
Un moment particulièrement touchant est arrivé dans la ville de Diffa, quand un jeune réfugié de 9 ans du camp de Sayam Forage a demandé la parole pour présenter son propre poème au sujet de sa vie au camp de Sayam, a Diffa :
Je suis de Sayam
Je suis élève de Sayam
Oui ! J’ai à présent un chez
La barbarie des innommables m’a chassé de chez moi
Tout enfant j’ai vu la mort
J’ai connu l’errance de village en village
J’ai connu l’errance de site en site
J’ai connu la faim, la soif.
Oui ! Je suis réfugié à Sayam
Je suis réfugié à Sayam
Où j’ai un abri,
A Sayam j’ai mon école,
A Sayam je n’ai plus faim,
A Sayam j’ai accès au soin de santé
A Sayam je suis en sécurité
A Sayam je suis un homme !
Elèves de l’école de Sayam,
Nous disons merci à toi COOPI,
Merci HCR !
Merci à vous humanitaires !
Merci Niger !!!
Depuis quelques temps, le camp de réfugiés de Sayam Forage enregistre un nombre inhabituel d’arrivées spontanées. Depuis février, la population a augmenté de 25%. Près de 9500 personnes y sont aujourd’hui présentes. Créé fin 2014, et seul camp de réfugiés formel, Sayam Forage n’a jamais été une destination de prédilection pour les réfugiés. Loin des villages d’origine et des zones fertiles (50 km de la frontière selon les standards internationaux), offrant peu d’opportunités économiques, le choix de s’y rendre apparaissait comme un choix de dernier recours. Pour l’opération de l’UNHCR au Niger, cette situation soutenait d’autant plus la nécessité de renforcer la stratégie d’alternative aux camps déjà en place avant la création de Sayam Forage.
Vivre de l’assistance représente un réel déclassement social pour les populations du bassin du Lac Tchad à l’orgueil fort et habituées à la pluriactivité. Diffa, « la région la plus pauvre dans le pays le plus pauvre ». Rhétorique facile et répandue, mais préjudiciable à cette région et à la façon dont elle est appréhendée. Avant la crise, les mouvements vers Diffa n’étaient pas ceux de personnes fuyant l’insécurité. Ils étaient ceux de personnes en quête d’activités économiques dans une région dynamique. Avant la crise, le bassin du Lac Tchad était la seule zone rurale sahélienne avec un solde migratoire positif. La crise sécuritaire a créé une crise économique profonde dans la région de Diffa. Les arrivées spontanées à Sayam Forage font échos aux difficultés des réfugiés pour subvenir à leurs besoins les plus basiques, à une forme de lassitude dans leur combat quotidien.
Bakou est une réfugiée nigériane originaire de Malam Fatori. Bakou est veuve. Avec ses enfants, elle s’était installée dans un premier temps à Bosso. Suite à une attaque, ils se déplaçaient vers Toumour. Deuxième mouvement en laissant derrière eux le peu qui leur restait. Au dernier recensement, Toumour accueillait près de 33,000 déplacés forcés. Originellement, la ville ne comptait pas plus de 5000 habitants. Comme partout, à Toumour le volume de l’assistance ne permet de couvrir qu’une partie des besoins. Bakou explique : « la situation ne nous permettait pas de continuer à vivre à Toumour. Nous ne savions plus quoi faire car après plus d’un an passé là-bas nous n’avons reçu que très peu d’assistance alimentaire. Comment peut-on vivre sans activité et sans recevoir d’assistance ? Nous sommes fatigués». Troisième mouvement vers le camp.
En réponse à une demande croissante des réfugiés, une activité en cours prévoit d’ici à la mi-juin la relocalisation volontaire de près de 2500 personnes ayant exprimé le choix de se rendre à Sayam Forage. Il est attendu que d’autres candidats à la relocalisation se manifestent. Dans le camp, les réfugiés reçoivent une assistance pour l’ensemble de leurs besoins de base. Prenez le même nombre de personnes dans un camp et en dehors d’un camp, les moyens mis à la disposition pour les besoins des premiers seront automatiquement supérieurs à ceux mis à la disposition des seconds. C’est le principe des vases communicants, au détriment des seconds.
Trois ans déjà depuis l’arrivée des premiers réfugiés nigérians à Diffa, l’avenir reste incertain. La région n’est pas prête de tourner la page de Boko Haram, mais les populations sont résolues à aller vers l’avant. Au sein des autorités, de la communauté humanitaire et des bailleurs de fonds, les réflexions sont engagées. Tout le monde s’accorde sur la nécessité de sortir du « tout humanitaire ». Récemment, l’UNHCR et les acteurs de protection menaient une évaluation sur les intentions de retour des déplacés internes et des réfugiés. Le résultat est sans appel : 93% de la population se voit rester là où elle est au cours des prochains mois. Ramener la sécurité le long de la frontière naturelle, la rivière Komadougou, semble complexe à court terme. Sur le Lac Tchad, la situation est d’autant plus délicate. La saison des pluies arrive, c’est une nouvelle production de perdue dans les zones fertiles abandonnées. Le nord du Nigeria n’étant pas guérit de ses maux, il y en aura surement d’autres.
La route nationale 1, zone de concentration des populations déplacées, était originellement une zone servant à écouler les produits du Lac et de la Komadougou. La route nationale 1 n’a jamais été une zone d’habitation mais elle l’est aujourd’hui. Diffa est aussi la région du Niger avec le taux de croissance annuel de la population le plus élevée. Il est de 4,7 % ce qui signifie qu’au rythme actuel la population de Diffa doublera tous les 15 ans. Les statistiques de l’UNHCR révèlent que la durée moyenne de l’exil d’un réfugié en Afrique est de 17 ans, soit une génération au Niger. La carte administrative de la région se redessine d’elle-même. Des hameaux sont devenus des villes faites de paille et de bâches plastiques, d’écoles d’urgence, de forages d’urgence, de centrés de santé d’urgence. Les services sont principalement fournis par les humanitaires.
Le temps est venu d’accélérer une nouvelle phase de développement tout en accompagnant une relation services publics – population qui n’était pas particulièrement forte avant la crise. Les investissements structurels doivent être réalisés là où sont les déplacés sans trop se poser l’éternelle question du risque de fixation des populations bien qu’analysant de près les capacités d’absorption des terroirs d’accueils en termes de ressources naturelles et de moyens de production. Les déplacés iront là où ils se sentiront bien et en sécurité. Les autorités approuvent. L’administration et les élus locaux ont fait preuve d’un engagement important dans la gestion de cette crise. Le terreau est favorable pour une vaste phase de concertation pour coupler les forces des uns et des autres. Continuer à trouver des alternatives aux camps est un impératif. Sur base d’un financement de Fonds fiduciaire pour l’Afrique, l’Union Européenne vient d’approuver à l’UNHCR un vaste programme d’urbanisation et de construction de 4000 logements sociaux
Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Bazoum Mohamed, a présidé, hier matin, à l'Auditorium Sani Bako du Ministère des Affaires Etrangère, la cérémonie officielle de remise du document de projet du reensement administratif de développement à vocation humanitaire dans la région de Diffa.
Dans le discours qu'il a prononcé après la réception du document, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses M. Bazoum Mohamed a rendu hommage au Groupe de Travail et aux consultants nationaux pour avoir conduit le processus de formulation de ce projet de façon professionnelle. Il a aussi apprécié la qualité du document et a ainsi profité de cette occasion pour exprimer sa reconnaissance aux autorités pakistanaises qui n'ont pas hésité à soutenir cette initiative en dépêchant l'équipe de la NADRA pour appuyer le travail du Groupe de travail. Le ministre Bazoum Mohamed a aussi saisi cette occasion pour féliciter le HCR Niger pour avoir su développer un partenariat avec le gouvernement du Niger dans le cadre de la formulation de ce projet.
Il faut souligner que ce processus a été conjointement appuyé par le HCR et la Direction Générale de l'Etat Civil, des Migrations et des Réfugiés. Ce projet va au-delà de la problématique de l'enregistrement à Diffa, pour proposer une opportunité de transformation et de modernisation du système d'état civil, d'identification et de documentation pour se doter d'un système intégré durable de gestion de l'identification. Il est à souligner que l'initiative d'identification dans la région de Diffa permet ainsi de créer une dynamique qui fédère autour d'elle toutes les autres initiatives en cours en vue de contribuer à la mise en place d'un système national stable d'état civil et d'identification à travers un registre national unique d'identification basé d'abord sur l'état civil puis la biométrie.
Pour sa part, le Représentant de UNHCR M. Ibrahim Traoré a souligné que ce projet est la conclusion d'un processus intense de réflexion et de travail conjoint entre le Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses et l'UNHCR. Il a ajouté que ces deux institutions ont en permanence cherché des solutions innovantes dans la gestion des déplacements forcés au Niger, en appuyant sur les besoins humanitaires mais aussi par anticipation des besoins futurs. M. Ibrahim Traoré a expliqué que ce projet est attendu dans la région de Diffa pour des questions de protection, d'efficacité de l'assistance mais aussi pour permettre à la région de se projeter dans le futur.
Dans une longue intervention, le Président du Groupe de travail, M. Abba Issa Directeur de Cabinet du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, a présenté l'ensemble du processus ; le contexte qui a conduit la réalisation d'un tel projet et les résultats auxquels ils sont parvenus. Il a aussi saisi cette occasion pour présenter les autres membres de son équipe qui est composé de trois personnes dont le Général de Division à la Retraite Abdou Kaza, Coordonateur du Groupe de Travail Technique ; M. Mahamane Lawane Garba, Point Focal Directeur Général de l'état civil, des Migrations et des Réfugiés au Ministère de l'Intérieur ; M. Davies Kamau point focal HCR. Il a remercié les consultants nationaux pour leur contribution dans la réalisation de travail avant de rendre hommage à l'Ambassadeur de la République Islamique de Pakistan au Niger, SEM. Ahsan Wagan, pour la qualité de son appui.
Ali Maman(onep)
31/05/17