Par RFI Publié le 25-03-2017 Modifié le 26-03-2017 à 06:07
Pour les migrants et les réfugiés africains, ce qu'on appelle la route de la Méditerranée centrale est toujours aussi dangereuse. Jeudi, un navire de secours a ainsi repêché cinq corps sans vie près de deux embarcations immergées, faisant craindre un nouveau naufrage de ces embarcations de fortune sur lesquelles les trafiquants entassent de 130 à 150 personnes qui tentent de gagner l'Europe. RFI a joint un élu de la région d'Agadez au Niger qui témoigne des difficultés des autorités locales à fixer les populations et du manque de concertation avec les instances européennes. De son côté le HCR invite l'UE à proposer des voies légales pour les candidats au départ pour éviter les hécatombes humaines dans la bande saharienne et en Méditerranée.
Au Niger, pays de transit et de migration, les élus de la région d'Agadez tirent la sonnette d'alarme. Ils se sentent oubliés après les promesses issues du sommet Europe-Afrique consacré aux questions de migrations, qui s'était tenu à la Valette dans la capitale maltaise il y a un an et demi en novembre 2015.
Les jeunes Nigériens de la région, qui vivaient des migrations, comme passeurs ou transporteurs notamment, ne peuvent plus attendre, prévient Mohamed Anako le président du conseil régional d'Agadez. L'élu dénonce des promesses des partenaires européens en décalage avec les besoins de ces jeunes, et des projets qui ne sont pas gérés en concertation avec les autorités locales qui manquent par ailleurs de ressources financières pour mener à bien le développement de leur région. « C’est une question très sensible, la migration. Donc il faut aller sur des projets concrets », explique à RFI, Mohamed Anako, président du conseil régional d'Agadez.
Faire des propositions concrètes pour fixer les populations
« Il faut qu’ils [les partenaires européens] prennent en compte ce qu’on leur dit, nous, en tant que collectivité représentante de ces populations… Il n’y a pas un jour où on ne tient pas de réunion, mais nous avons compris que tout ce que nous disons n’est pas pris en compte », s'inquiète Mohamed Anako qui réclame une gestion collégiale de la question des migrations.
Pour l'élu, il faut aller sur des projets concrets pour fixer les populations « dans le secteur artisanal, dans le secteur de l’agriculture, de l’élevage et même de l’orpaillage… On a stabilisé tout le monde. Les gens, soit on les arrête, soit on confisque leur véhicule tous les jours ».
Contourner les circuits traditionnels augmente encore les risques assure l'élu local. « Et puis c’est le mois d’avril qui arrive bientôt, en mai il fera très chaud. Donc il y aura vraiment des risques, non seulement pour les migrants, mais aussi pour les prestataires, pour nos jeunes ici qui risquent de se décourager et aller dans d’autres sens. Et après, au lieu de gérer la migration, on va gérer l’insécurité. Ce n’est pas bien pour nos populations ».
Le HCR s'inquiète et réclame des voies sécurisées
Depuis plusieurs années, le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU, ainsi de la plupart des organisations humanitaires, font à l'Union européenne une proposition concrète pour lutter contre ces drames : l'ouverture de voies légales pour les personnes ayant besoin d'une protection internationale. Mais le dialogue avec l'Union européenne sur ce sujet est toujours stérile comme l'explique à RFI Stéphane Jaquemet, représentant du HCR pour l'Europe du Sud.
« Combattre les arrivées illégales nous le comprenons, admet Stéphane Jacquemet. Nous estimons que les Etats doivent prendre leurs responsabilités. Mais ça ne peut pas être fait uniquement à travers des mesures de contrôle, des mesures que je qualifierais plutôt de négatives, mais aussi par quelque chose de positif ».
Pour Stéphane Jaquemet, il faut que les migrants aient l'espoir d'obtenir un visa.
Mais même s’il y avait un chiffre relativement bas - disons 3-5 % - [d'avoir un visa] ça donnerait un espoir que les règles du jeu sont justes et que si vous essayez, vous pouvez obtenir.
Stéphane Jaquemet : ouvrir des voies légales d'accès à l'Europe
25-03-2017 - Par Léonard Vincent
Or actuellement la seule alternative qu'offre l'UE est de bloquer les candidats à l'émigration en Libye où ils survivent dans des conditions très difficiles.
Plus de morts dans le désert qu'en Méditerranée
« Soyons francs, le dialogue est difficile, reconnaît Stéphane Jaquemet. Pratiquement dans tous les documents de l’Union européenne il y a une référence générale à des voies légales d’arrivée, soit pour migrants, soit pour réfugiés, mais il n’y a jamais véritablement de propositions concrètes.
La commission elle-même est ouverte, mais elle se heurte au refus – non pas de tous les membres, mais de certains membres – et ce refus est suffisamment important pour que ça crée une sorte de paralysie au sein de l’Union européenne.
Actuellement la seule alternative c’est de bloquer les gens, par exemple en Libye où les conditions des gens qui sont bloqués sont absolument épouvantables ! »
Il faut se rendre compte que les voyages qu'entreprennent les migrants et réfugiés sont extrêmement dangereux, martèle Stéphane Jaquemet et ne pas oublier qu’il est « probable qu’il y ait encore plus de morts dans le désert qu’en Méditerranée ».
source:
http://www.rfi.fr/afrique/20170325-migrations-securiser-routes-candidats-depart-afrique-niger-hcr-jaquemet
L’insécurité dans la région de Diffa a engendré une crise économique profonde. Le pouvoir d’achat des ménages s’est contracté, les possibilités d’emplois sont rares. L’utilisation efficiente des fonds destinés à la réponse humanitaire est donc centrale. Sous forme d’argent, de biens alimentaires et de bien non alimentaires, les fonds destinés à la réponse humanitaire sont l’une des principales, manne financière qui circule actuellement dans la région de Diffa. L’utilisation de cette manne au-delà d’une réponse humanitaire « brute » mais pour accompagner la relance économique est donc une question centrale. Pour faire bref, la question peut se poser ainsi : comment faire d’une pierre deux coups ?
Dans le camp de Sayam Forage la distribution de savons se fait sur une base mensuelle pour les près de 7000 réfugiés. Chaque individu reçoit chaque mois un savon de 250 grammes. Ce savon est acheté à Niamey, à 1500 km de Diffa, pour un coût unitaire de 175 FCFA (environ 25 centimes d’Euros). En dehors de Sayam Forage, chaque distribution de kits de bien non alimentaires aux déplacés comprend la fourniture de savons pour tous les membres du ménage. Plus de 25,000 kits sont distribués chaque année par les acteurs humanitaires. Plus de 150,000 personnes sont touchées par ces distributions. Un vrai marché existe, autant le développer à Diffa et donc faire d’une pierre deux coups : fournir des savons aux déplacés tout en assurant leur achat au niveau local pour appuyer le pouvoir d’achat des ménages.
C’est dans cette logique que l’UNCHR, à travers l’ONG nigérienne Bien Faire pour les Femmes Rurales, accompagne cinq groupements de femmes du camp de réfugiés de Sayam Forage dans la fabrication artisanale des savons solides et liquides. Cet accompagnement comprend aussi un volet organisationnel et en gestion financière. Binta est membre de l’un des groupements : « cet appui représente une vrai opportunité. Nos recettes vont nous permettre maintenant de contribuer aux dépenses pour les besoins de nos familles et de ne pas dépendre uniquement de l’assistance».
Le premier stock acheté par l’UNHCR aux groupements, plus de 500 savons, constitue le fonds de roulement pour enclencher un nouveau processus de fabrication c’est à dire l’achat de la matière première. Une augmentation progressive de la production, intimement liée aux ventes précédentes, afin d’assurer une croissance maitrisée de l’activité. L’objectif à termes est que tous les savons consommés à Sayam Forage soit des « savons Made in Sayam », des « Sabul Sayam Min Tidôo » en langue Kanouri.
The ‘Africa Shares’ event, hosted by UNHCR in Geneva from the 14th – 16th of March, is an opportunity to highlight refugees as assets to their hosting communities, and to share innovative ideas and projects from across the continent of Africa.
Today, with more displaced persons globally than ever before, it is necessary to change the way we work in humanitarian contexts, to innovate and to drive change with the communities.
For the ‘Africa Shares’ event, 8 projects were exhibited in the ‘Palais des Nations Unis’ in Geneva, including projects from Niger, Burkina Faso, Kenya, Rwanda, Malawi, Zimbabwe and Ethiopia. Projects included new approaches to education, livelihoods, energy, housing, and connectivity. For more info on the various projects, click here (http://www.unhcr.org/afr/africa-shares.html).
Niger presented two projects that have challenged traditional approaches to both energy provision and housing. The Gas provision project is being implemented in the Diffa region, and is benefitting over 200,000 people. The project has multiple impacts, including increasing the economic capacities of families, reducing the risk of SGBV, protecting the environment, and increasing school attendance.
The Urbanization Project is supporting local authorities to provide legal access to land to both host and displaced populations, to increase the local economy in the region, and to provide sustainable housing solutions for the most vulnerable. More than 2,000 families have already received land parcels, while by the end of 2018, this will have increased to over 4,000 families. The second phase of the project involving the construction of traditional housing is being launched at the beginning of 2017.
The forum in Geneva provides an opportunity to share ideas, identify opportunities and discuss possibilities for replicating successful projects. It is also an important platform to showcase innovation in the African context.
Le Ministère en charge des affaires étrangères a organisé, mardi après midi, une cérémonie d’au revoir à l’honneur du coordonateur sortant du Système des Nations-Unies, M. Fodé Ndiaye, après 5 ans 1mois de mission dans notre pays. Au cours de cette cérémonie, le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Extérieur, M. Ibrahim Yacoubou a, au nom du Président de la République, Chef de l’état, élevé le coordonateur sortant du Système des Nations-Unies au grade de Commandeur de l’ordre du mérite du Niger avant de lui remettre aussi un témoignage de satisfaction. La cérémonie pleine d’émotions s’est déroulée en présence, de plusieurs membres du gouvernement, du doyen du corps diplomatique, des ambassadeurs et représentants des organisations internationales, des représentants des institutions de la République, des responsables des Agences, du personnel du SNU ainsi que de plusieurs invités.
Juste après avoir remis l’insigne qui élève le coordonateur sortant du Système des Nations-Unies au grade de commandeur de l’ordre du mérite du Niger et un témoignage de satisfaction, le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l'Intégration Africaine et des Nigériens à l'Extérieur, M. Ibrahim Yacoubou a souligné que cette cérémonie est la traduction de la reconnaissance de son travail exemplaire, un travail reconnu même par ses pairs du Groupe de développement des Nations-Unies. Ndiaye mérite cette distinction “pour avoir été sans conteste un des meilleurs coordonnateurs résidents dans le cadre du système des Nations-Unies, avec une capacité d'analyse et de pensée appropriée, stratégique profonde et cependant avec une très grande humilité et pour toutes les qualités indiscutables et le travail accompli sur le terrain”, selon le ministre Ibrahim Yacoubou.
Le ministre en charge des Affaires étrangères a rappelé que c’est une tradition désormais bien établie qu'au nom du Président de la République, le Ministère des Affaires Etrangères, organise une cérémonie pour rendre hommage à celles et ceux qui, durant leur mandat, ont contribué fortement au développement de notre pays et au renforcement de notre coopération. « Nous sommes là pour porter un témoignage sincère dû à la qualité du travail et aux qualités intrinsèques d'un homme qui a vraiment marqué de son empreinte la fonction du Représentant Résident du PNUD», a indiqué M. Ibrahim Yacoubou. «II y a incontestablement de votre part, un don de soi et un engagement qui impressionnent, qui inspire le respect, parce que Monsieur Fodé, je puis vous le dire, en toute franchise. Du respect pour avoir travaillé sans relâche aux côtés du gouvernement du Niger et de son peuple pour la gestion des différentes crises humanitaires que nous gérons. Du respect pour votre contribution inestimable au renforcement de la coopération qui existe entre le Niger et le système des Nations-Unies. Du respect pour votre contribution à l'amplification du travail dans toutes les agences de Nations-Unies au Niger. Du respect pour le remarquable travail que les Nations-Unies ont opéré au Niger», a dit le ministre à l’endroit de M. Ndiaye.
Peu avoir reçu la médaille de Commandeur de l’ordre du mérite du Niger et le témoignage de satisfaction, le coordonateur sortant du Système des Nations-Unies, M. Fodé Ndiaye a rendu un hommage mérité aux plus hautes autorités de ce pays, à commencer par SE. Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l'Etat, pour cet honneur à son égard que symbolise cette importante médaille. «Les autorités nigériennes ont été toutes disponibles, ouvertes, accessibles et courtoises. Tous ces facteurs ont grandement favorisé la coopération entre le Niger et le Système des Nations Unies, et au-delà avec l'ensemble des équipes, humanitaires et de développement que j'ai eu à coordonner au Niger», a-t-il déclaré.
Il a cité à cet effet, deux exemples notamment la visite historique qu’a effectué le Premier Ministre à la Maison des Nations Unies pour saluer la qualité de la réponse humanitaire et le témoignage devant le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Mamane Abdoulaye(onep)
09 mars 2017
Source : http://lesahel.org/
Awa has become a role model to empower women and girls in a refugee camp in the Diffa region
DIFFA, NIGER, 8 March 2017 (UNHCR) – Forty-year-old Awa is an inspirational woman. A Nigerian refugee in Niger – one of the poorest countries in the world – she works as a midwife, and tries to ease the suffering of women and girls in Sayam Forage refugee camp in the Diffa region. The camp hosts 7,600 Nigerian refugees who fled Boko Haram violence in the past years. Awa’s calling was sealed when she became pregnant herself as a teenager.
“I barely remember when my first daughter came into the world. I was just fifteen years old… After more than 12 hours of labour, I could no longer take the pain. I lost consciousness when she was born. My husband and neighbours thought I was dead”. Awa was married at the age of 14 to an older man from her village she did not know. The marriage was organized by their respective families, as is common in the region. Awa insists that they are now happily married, but admits she had no say in her choice of partner, nor in decisions regarding family planning.
“We ran from the town as bullets flew over our heads, and people fell around us. We were terrified”
In 2014, Awa was forced to flee north-eastern Nigeria following a violent attack on her village by Boko Haram insurgents. “We ran from the village as bullets flew overhead and people fell around us. We were terrified. We were lucky we were together. Many others lost family members that day”. The Boko Haram conflict in the Lake Chad Basin has displaced over 2.3 million people since 2013, including around 200,000 refugees who have fled to neighbouring Cameroon, Chad and Niger. Now 40 years old, Awa has become a role model in Sayam Forage refugee camp, her home since she fled Nigeria. She spends her days in the makeshift health centre working as a volunteer midwife, helping girls and young women through labour.
March 8 is International Women’s Day and this year focuses on the theme of forging a better, more equitable working world, in which women’s right to decent work becomes a reality. Women’s Day is an opportunity to shed light on gender inequality and to highlight inspiring work being done by women worldwide such as Awa. When she arrives for work at the health centre, she is greeted warmly by a group of young pregnant women who have come for prenatal consultations. The facilities are extremely minimal, with only a few beds and a small maternity room, which consists of a single delivery bed, some basic first aid equipment and plastic sheeting for walls to protect the patients from the harsh climate and strong sun. But Awa is used to this.
“I was already assisting girls with giving birth in their homes in my village in Nigeria’s Borno State. There was nobody else to help them. I will always remember a midwife who helped me in one of my most difficult pregnancies. I want to provide the same comfort to other girls and young women”. The vast majority of those she has assisted over the past 20 years have been girls under the age of 18, often terrified and unprepared for giving birth.
“At 14 or 15 years old, the body is not ready, many pregnancies have terrible complications”
“When girls get married as children, they always end up getting pregnant quickly – they have no choice in the matter,” says Awa. “As wives, they are expected to obey their husbands, but they have no time to grow up themselves. At 14 or 15 years old, the body is not ready, many pregnancies have terrible complications”.
Early pregnancy often results in complications and may cause irreparable damage to the reproductive systems of girls and young women. Nigeria has the highest prevalence of obstetric fistula on the continent with over 80,000 cases per year. Other traditional practices, such as female genital mutilation can contribute to complications during child birth. Awa’s own traumatic experience giving birth as a teenager changed her life, and has inspired her to assist many young mothers in her village and in the refugee camp. An incredibly resilient woman, Awa has given birth to 12 children. “Three died of illnesses,” she says, her smile turning somber.
According to Girls not Brides*, Niger has the highest rate of child marriage in the world, with 75% of girls married before the age of 18 and 89% in the Diffa region. Under current law, girls can marry from 15, but many marry much younger. Poverty, lack of education and harmful traditional practices and beliefs are key factors. Niger ranks last in the Human Development Index.
In the Diffa region, which hosts more than 240,000 people forced to flee their homes, including 100,000 Nigerian refugees, UNHCR works directly with refugee communities to raise awareness, among other things, of their rights. This approach provides an opportunity to tackle sensitive issues such as child marriage through dialogue in the community. Through awareness and education, as well as the help of strong role models such as Awa, gradual change seems possible. When asked about her daughters, who are now 14 and 16 years old, Awa strongly insists that they will not be marrying before at least the age of 20.
“We are all sisters”
Although much remains to be done, a gradual shift on child marriages is expected. In 2014, Niger launched the regional African Union Campaign to End Child Marriage**. Other positive initiatives are on-going, including legislative amendments to raise the age of marriage to 18, which are currently under review. Working towards the education, empowerment and equality of women and girls are priorities in all humanitarian and development actions, as well as in government strategies and national legislation in Niger. As a signatory to the 1951 Refugee Convention, as well as the Convention on the Rights of the Child and the Convention on the Eradication of Discrimination Against Women, Niger is ready to engage in more meaningful efforts to abide by international obligations.
At the end of a long day at the health centre, Awa gets ready to return to her home in the refugee camp, exhausted but smiling. She will prepare the evening meal for her family. “At the end of the day, we must help one another. Women – we are all the same, we are all sisters ”.
*A global partnership of over 700 civil society organizations working towards ending Child Marriage – http://www.girlsnotbrides.org/
**For more information on the African Union Campaign to End Child Marriage: http://endchildmarriagenow.org/
You can read more about how UNHCR works to support women here.
L'ordre du jour de cette réunion a porté sur le dialogue entre les communautés afin de trouver une solution durable au conflit persistant entre agriculteurs et éleveurs appartenant aux communautés Peulhs-Kanuri vivant jadis en parfaite symbiose sur les mêmes terroirs.
Etaient présent à la réunion le SG du Gouvernorat, le préfet de Diffa, le Vice-président du Conseil Régional, le procureur auprès du tribunal de grande Instance de Diffa, les responsables de la police, la gendarmerie, le commandant de la garde nationale, les maires et les chefs traditionnels de Diffa, Gueskerou, Toumour, Bosso, et Chetimari accompagnés des Chefs de villages des zones concernées.
Pour rappel, depuis quelques jours des bagarres sont signalées entre des groupes appartenant aux communautés kanuri et peul dans les communes de Chetimari, Diffa ou Gueskerou avec des morts d’hommes et des blessés. Le Gouverneur Dan dano conscient que cette nouvelle escalade de violence pourrait avoir des risques graves et peux exacerber des tensions communautaires, a convoqué cette réunion d'urgence afin de trouver des solutions durables à cette situation malheureuse en écoutant les responsables coutumiers (villages, groupement et canton) et municipaux.
Dans son mot introductif, le Gouverneur a clairement dit en langue Hausa traduit en kanuri par le préfet de Diffa, et en Fulfulde par le SG du Gouvernorat, qu’il n’est derrière personne et que l'objectif de cette rencontre consiste à trouver une solution par les acteurs eux-mêmes. Après la position claire du gouverneur, les participants se sont exprimés pour donner leur appréciation de la situation avec des cas de violences vécues, des dégâts et crimes dont les auteurs et complices reste sans sanction. http://www.actuniger.com/societe/12642-region-de-diffa-rencontre-de-dialogue-inter-et-intracommunautaire.html
En Novembre 2016, MSF a publié une étude de cas sur la réponse du système humanitaire dans la région de Diffa. Cette étude réalisée entre Janvier 2015 et août 2016, soit probablement dans la période la plus complexe de la crise, offre une analyse rétrospective sur le système humanitaire et son adéquation avec les besoins en termes de réponses. Trois ans après les premières arrivées des déplacés en provenance du Nigeria, l’étude de cas de MSF est la première du genre. Diffa est un contexte où le fonctionnement du système humanitaire reste très peu analysé malgré un besoin réel. Le débat est ouvert.
Dans la gestion quotidienne de la crise de Diffa et du fait d’une situation mixte et majoritairement hors-camp, le système humanitaire a glissé d’une coordination « UN centrique » tel que vous la nommez vers un système hybride à la fois décentralisé et sous le lead des autorités. Ne pensez-vous pas que le système humanitaire au Niger a su montrer une réelle aptitude de décentrement en sortant de sa zone de confort ?
Je ne sais pas ce que vous appelez zone de confort pour les UN, mais en strict lien avec la situation à Diffa, le modèle « camp » de réfugiés /déplacés n’a pas marché. D’abord nous avons plus de sites de déplacés éparpillés et mobiles que de camps aménagés par le HCR et les autorités. Il est aussi évident qu’aucun système n’est en place pour l’organisation des sites de déplacés. Si cela devrait être le rôle des autorités nous pouvons souligner qu’a l’état actuel, elles ne disposent ni de moyens ni de l’expertise pour cet exercice. L’autre constat concerne l’orientation de l’aide et son organisation qui sont aussi restées sans réelle coordination. Vous pouvez aussi dire que c’est le rôle de l’Etat mais tout ce que les humanitaires font est le rôle de l’Etat.
Je n’ai pas vu dans la gestion de la crise un système de centralisation – décentralisation en tant que tel, il y a eu des essais de monopolisation ou de centralisation qui montraient leurs faiblesses sur tout le processus. Ceux qui financent avaient une certaine conduite pour leurs partenaires opérationnels qui ne tiennent pas compte des autres acteurs, raison pour laquelle il m’est difficile de parler de décentralisation organisée.
Vous mentionnez peu ou presque pas la place des autorités régionales dans la gestion de la crise, alors que cela peut apparaitre comme un élément central dans l’analyse du système humanitaire. Pourquoi ce choix ?
L’Etat s’est bien impliqué dans la gestion de la crise, mais il faut reconnaitre que la complexité énorme de cette crise n’a pas facilité sa gestion. Il y a des tentatives/initiatives telle que la CCH (Cellule de Crise Humanitaire) et son représentant au niveau Région qui travaille directement avec le Gouverneur mais la limite est grande. Il manque l’implication responsable de toutes les directions régionales concernées. Et les partenaires en action sur le terrain préfèrent souvent profiter du vide pour satisfaire leur principe d’indépendance.
Il y a un travail important qui est ignoré, celui de dédier un programme d’appui technique aux autorités Nationales et Régionales pour l’exercice de leur rôle dans la gestion de la crise à Diffa. Pourtant il y a les UN et les ONG orientés vers le développement, mais chacun se focalisait plus sur sa visibilité.
Pour les structures comme MSF, est ce que cette nouvelle donne, et ce modèle de coordination hybride, a amené son lot de questionnements internes par rapport au positionnement à avoir dans le système humanitaire ?
La particularité pour MSF était la fréquence des déplacements et la mobilité des sites de déplacement. L’adaptation à cela et la cohabitation avec les systèmes d’intervention des autres partenaires humanitaires suscitent bien des questionnements dont MSF est en quête de réponse.
Le problème d’accès aux personnes affectées et souvent mentionné comme une contrainte dans la réponse d’urgence. Pour autant, tel que vous le relevez dans votre document, le problème d’accès est plus dut aux propres normes des acteurs humanitaires, UN et ONG, qu’aux limites imposées par les autorités. Pensez-vous que cette situation s’explique par un manque d’expérience de la communauté humanitaire au Niger a travaillé dans des contextes sécuritaires complexes ou est-ce une observation qui peut s’étendre sur d’autres pays ?
Je dirais les deux à la fois : la maîtrise du contexte actuel tout à fait nouveau avec ses enjeux sécuritaires et les risques qui en découlent peuvent faire l’objet d’une bonne étude mais l’expérience des acteurs et partenaires à intervenir en urgence dans de pareilles circonstances est aussi une limite importante à souligner.
Dans la conclusion de l’étude de cas, il est écrit « The current humanitarian system will continue to be tested in Niger » notamment à travers la capacité des acteurs de passer la réponse d’urgence à une situation de déplacement prolongé. Nous sommes effectivement déjà dans cette situation et sur certains secteurs tels que la santé, les portes de sortie sont rares, de par les déficits structurels du système public nigérien au niveau national, déficits d’autant plus marqués à Diffa. Quelle marge de manœuvre reste-t-il d’après vous ?
Il n’y a pas de porte de sortie à Diffa. La situation demande une grande flexibilité à la fois dans la définition des stratégies et aussi dans leur mise en œuvre. Il y a là où le système public a besoin d’une réorientation pour l’adapter aux besoins du moment. Il y a aussi des situations de crise et de besoins énormes qui se constituent en l’absence de tout système. Parlant de santé, nous continuons à déplorer l’usage des systèmes ou politiques préexistantes pour justifier que l’accès aux soins pour des populations déplacées forcées soit payant.
Du moment où des populations déplacées forcées s’établissent des sites de plus de 20.000 personnes, et s’y installent progressivement, il va de soi que les partenaires puissent les accompagner sans occulter par conséquent un plaidoyer et un appui aux structures étatiques, pour prendre le relais.
Il faut adapter la réponse aux besoins et ne pas s’engouffrer dans de lourds systèmes et politiques établis en général pour le moyen et long terme « développement ». Il y a une situation de crise et il faut une politique de gestion de la crise. La crise à un début et une fin, il faut l’envisager dans sa différence entre le moment de son éclatement et la pente vers sa fin.
Pour lire l’intégralité de l’étude : http://reliefweb.int/report/niger/case-study-niger-jan-2015-aug-2016
The World Bank Group and UNHCR have engaged in an increasing number of collaborations over the years at both country and headquarters levels - a sign of an ongoing important paradigm change in the approach toward forced displacement. Following the completion of a joint research paper, entitled “Forced Displacement by the Boko Haram Conflict in the Lake Chad Region” (http://data2.unhcr.org/en/documents/details/52535), a joint regional workshop was held in Senegal, followed by a national dialogue in Niger in November, both involving the national authorities. A World Bank Mission came to Niger at the end of January to carry out a Strategic Diagnostic on forced displacement in Niger. The Diagnostic was extended to Malian refugees and to the mixed migration situation.
Caroline Vagneron, “Senior Operations Officer for Forced Displacement, Fragility, Conflict and Violence Group” at the World Bank, led the mission in Niger.
What are your main impressions following your mission to Niger?
What the team has been impressed by during the mission was first, the fact that, for many years, Niger has shown exemplary solidarity and hospitality towards forcibly displaced people despite a difficult macroeconomic and security context. Also, the fact that the Nigerien authorities chose not to differentiate aid recipients according to their status (refugees, IDPs, returnees) but to meet the needs of the most vulnerable without distinction contributes to a peaceful coexistence between communities, especially considering the level of distress refugees, internally displaced, returnees and their hosts have gone through (women in particular). What we also noticed was how much the economic asphyxiation of the region of Diffa, due both to the economic crisis in Nigeria and to the security situation near the Lake, weighs on local institutions. Finally, as we wrapped up the mission, one important message to take home was the necessity to bridge humanitarian and development approaches to better respond to the crisis. This is something the UNHCR has embarked on already and that the WBG is fully committed to. Under the leadership of the Government of Niger, the coordination of donors and humanitarian and development partners will be essential to success.
Why are the World Bank group engaged in the issue of forced dispalcement ?
Forced displacement has emerged as an impor¬tant development challenge: extreme poverty is now increasingly concen¬trated among vulnerable groups including people who have fled conflict or violence, and their presence affects devel¬opment prospects in the communities that are hosting them. The Bank’s overall objective is to help reduce poverty among both the forc¬ibly displaced and their host communities, as part of a broader effort to achieve the Sustainable Development Goals (SDGs). The focus is on tackling the medium-term socio¬economic dimensions of forced displacement. This is complementary to, but distinct from, the rights-based protection agenda and the urgent focus on short-term crisis responses that an institution like UNCHR would pursue. The Bank’s approach focuses on helping reduce or elimi¬nate the specific vulnerabilities that affects the abil¬ity of the forcibly displaced to seize economic opportunities and to help host communities manage the shock caused by large inflows of people so that they can pursue their own poverty reduction efforts while provid¬ing an accepting environment for the forcibly displaced.
In what way does the World Bank Group intend to immerse itself in the issue of forced displacement?
The World Bank Group’s commitment to responding to forced displacement is an integral part of its development mandate, in line with the strategy adopted by the Development Committee in April 2016. In fact, during the IDA 18 negotiations, donor countries agreed to establish a regional sub-window for refugees to provide dedicated source of funding for host governments struggling to meet the needs of both refugees and their host communities. The forthcoming implementation of this regional sub-window for refugees and host communities will benefit countries hosting more than 25,000 refugees. This commitment to support refugee host countries to mitigate the shocks caused by the influx of refugees and create conditions for economic and social development for refugees and host communities; promote solutions to protracted refugee displacement and strengthen their capacity to better prepare themselves to respond to new crises should they arise. The World Bank Group can contribute a range of services to this end, from analytics to convening to financing together with other key partners and to continue to work with economic poli¬cymakers, inform policy formulation, and help strengthen institutions.
For both the World Bank Group and UNHCR, this is a new collaboration. It is important to learn to work together, focusing on the needs on the ground, and to come to clear joint perspectives, with the relevant national authorities. In your opinion, what are the aspects on which both organisations must work alone, in order to ensure the success of the project?
In terms of the operational partnership between the WBG and the UNHCR, the best results are likely to be achieved when we engage in complementary efforts for greater impact throughout the entire period of forced displacement. Our agencies have different objectives, counterparts, and instruments. We can both contribute to a comprehensive effort from the onset, learn from each other, and build syner¬gies based on our respective comparative advantages. But to do this, we will need to understand each other (and the way we work) better. We’re currently working on some joint training for both WBG and UNCHR staff, which I think will help tremendously, above and beyond the interactions we will have in the different countries we work in.
Jérôme Gence est photographe freelance. A la fin de l’année 2016, il se rendait au Niger pour suivre le parcours d’un jeune Nigérien issu de la classe populaire, symbole à lui seul de la diversité des mouvements migratoires, qui s’est exilé en Asie pour y développer progressivement un commerce florissant. Au gré de ses rencontres, la mention à « Diffa » lui a souvent été faite, à laquelle était adossé très souvent un autre mot : « Solidarité ». Il a alors traversé le pays pour mettre en image le fil conducteur de cette crise.
La chaleur est écrasante à Diffa. Il suffit simplement de faire quelques pas dans le sable de cette petite ville nigérienne pour imaginer les conditions dans lesquelles vivent plus de 300 000 personnes, réfugiées ou déplacées. C’est en arrivant sur la route nationale 1 que l’on réalise l’ampleur de la situation.
Dans ces villages sortis de nulle part, les conditions de vie sont éprouvantes. Dans leurs fuites, les personnes réfugiées ou déplacées ont tout laissé derrière elles. En manque de tout, elles se retrouvent donc exposées à de nombreuses situations de vulnérabilité. Mais au milieu de ce chaos, cette route nationale 1 emmène aussi tout droit au cœur de certains habitants de Diffa qui spontanément accueillent des familles entières de personnes réfugiées ou déplacées.
Parfois ce sont des liens familiaux ou d'amitiés qui les rapprochent, mais bien souvent ce n’est que le hasard qui comme un rendez-vous, redonne à ces familles un espoir inattendu. C’est le cas de la famille de Mr Abdoul Karim Aboubacar. Avec sa femme et ses 6 enfants, Mr Aboubacar a fui d'abord Boko Haram depuis Malam Fatori, au Nigéria, et ensuite depuis Bosso au Niger où, avec sa famille, il est resté un an. C’est en arrivant à Diffa qu’il a rencontré Abdou Harouna qui s’est proposé de l’accueillir.
Ouvrir les portes de la petite maison de Mr et Mme Harouna, c’est se réconcilier avec l’humanité. Chez eux, pas de différences entre réfugiés et famille d’accueil. Les enfants s’amusent ensemble et chacun aide comme il peut. Le plus étonnant est que la famille Harouna aurait bien des raisons de fermer ses portes à des personnes réfugiées : maigres revenus, famille déjà nombreuse à nourrir, petite maison. Malgré cela, ils ont décidé d’accueillir la famille Aboubacar et ont réussi à remettre des sourires à leurs visages. Comme elle, de nombreuses familles de Diffa illustre cet élan de solidarité dont on parle peu mais sans lequel la situation serait encore plus dramatique.
Dans des contextes de crise humanitaire, l’attention se focalise très souvent, pour faire bref, sur « ce qui ne va pas ». Diffa n’échappe pas à cela. Pourtant, loin des clichés et du fatalisme, dans cette région, bel et bien debout après plus de 3 années extrêmement éprouvantes, les initiatives, les innovations, la vitalité intellectuelle et culturelle sont omniprésentes. L’Université de Diffa en est le parfait exemple. Malgré son existence récente, elle insuffle une dynamique ancrée dans son environnement lui permettant de jouer un rôle important dans l’accompagnement la région à se projeter dès aujourd’hui vers l’avenir.
Tisser des relations avec le monde universitaire est un élément important pour l’UNHCR. Au Niger, l’organisation collabore avec les Universités de Niamey et Tahoua, notamment pour l’accueil des élèves réfugiés maliens ou pour offrir des terrains de stage aux étudiants. Elle est en contact régulier avec l’Université d’Agadez particulièrement engagée dans les problématiques migratoires. Afin d’améliorer sa maitrise du contexte d’intervention à accompagner la dynamique en cours, l’UNHCR entend progressivement renforcer sa collaboration avec l’Université de Diffa.
Environnement, écologie, agronomie sont les principaux domaines que couvre l’Université de Diffa, mais son engagement va bien au-delà. Le Professeur Ali Mahamane est le recteur de l’Université de Diffa. Ce blog lui a donné carte blanche pour qu’il nous présente les actions menées par l’Université.
L’Université de Diffa a été créée par la Loi n°2014-40 du 19 Août 2014 avec comme mission de relever les défis environnementaux et écologiques. Les responsables ont été nommés le 16 janvier 2015. L’installation de l’Université de Diffa a démarré au moment même où la secte Boko Haram attaquait la ville de Diffa le 6 Février 2015. Mais ces attaques n’ont pas empêché la poursuite des activités de l’Université dont l’un des rôles est la prise en charge des problèmes de la société. Pour que la population se sente, soutenue moralement l’Université de Diffa a organisé un atelier international de validation des curricula de ses offres de formations à Diffa les 23, 24 et 25 août 2015 en présence des éminences de 14 Universités de la Sous - Région Ouest Africaine. Ceci a permis de décrisper un tant soit peu la psychose créée par Boko Haram et montrer qu’à Diffa on peut organiser une rencontre internationale dans la quiétude.
Par la suite, les Autorités Administratives Régionales de Diffa ont posé la question de savoir : quelle pourrait être la contribution de l’Université de Diffa pour le retour de la paix dans le bassin du Lac Tchad ? Ces Autorités ont souligné qu’à leur avis, la communauté scientifique doit et peut nécessairement s’impliquer car elle peut apporter une contribution pour accompagner les succès militaires. Afin de concrétiser sa mission de service publique devant prendre en charge les préoccupations pressantes de la société, toute la communauté universitaire de Diffa a salué cette volonté des Autorités Régionales d’impliquer l’Université de Diffa dans la résolution du conflit dans le Bassin du Lac Tchad.
C’est ainsi que l’Université de Diffa a organisé du 2 au 4 Novembre 2015 à Diffa un «Colloque international sur la culture de la paix dans le Bassin du Lac Tchad ». Plus de 100 participants relevant de 19 Universités, 14 Institutions nationales et internationales et 7 ONG et Associations nationales et internationales en provenance de 11 pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Espagne, Etats Unis d’Amérique, France, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Tchad) ont pris part à ce colloque.
L’objectif du colloque était d’une part de proposer des idées qui seront soutenues par les partenaires pour accompagner les populations et d’autre part de mettre en place un réseau sous régional à même d’organiser des colloques tournants sur les 4 pays (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad) afin de mener une réflexion permanente sur les questions de paix et de développement dans le Bassin du Lac Tchad.
Au cours du colloque, plus de 14 communications sont présentées, suivies des travaux dans trois (3) commissions, ce qui a permis de formuler vingt deux (22) recommandations, déclinées en cadre logique, adressées aux Autorités des pays membres du bassin de Lac Tchad, aux Partenaires Techniques et Financiers, aux ONG et Associations et aux Chercheurs afin que chacun joue un rôle déterminant dans l’accompagnement des populations victimes de l’extrémisme violent. Les Actes du Colloque, le Rapport Général et le Cadre Logique ont été édités grâce à un financement du PDEVII/USAID.
Pour un suivi efficace et permanent de la mise en œuvre des recommandations, nous avons mis en place une Cellule Paix et Développement à l’Université de Diffa. Cette cellule évoluera à terme vers un Institut International pour la Paix, le Dialoque et le Développement (2IP2D) dont l’argumentaire a été remis à la hiérarchie.
A la suite du colloque de novembre 2015, l’Université de Diffa a organisé un « Symposium international sur la sécurité dans le Bassin du Lac Tchad » les 14 et 15 mai 2016 à Diffa, symposium qui a vu la participation des chefs traditionnels et des Commandements des détachements militaires des 4 pays du Bassin du Lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigéria, Tchad).
L’Université de Diffa a bénéficié d‘un renforcement de capacité suite à un séjour aux USA du 16 au 21 mai 2016 du Recteur dans le cadre du International Visitor Programme (#IVLP) pour rencontrer plusieurs Institutions en charge d’étudier et de prévenir l’extrémisme violent. Aussi, l’Université de Diffa a participé activement à diverses rencontres sur la Paix, la Sécurité et le Développement au Niger et dans les pays de la sous Région : (1) Colloque d’inauguration des activités du Centre National d’Etudes Stratégiques et de Sécurité (CNESS) à Niamey, les 25 et 26 juillet 2016 ; (2) Sommet Régional de la jeunesse sur la lutte contre l’extrémisme violent à Maiduguri, Nigeria, du 28 au 30 novembre 2016 ; (3) Colloque Régional sur la Radicalisation et l’Extrémisme Violent au Sahel organisée par la Mission des Nations Unies pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) et le G5 Sahel à Niamey du 8 au 10 décembre 2016 ; (4) Workshop sur l’engagement des acteurs de la société civile dans les programmes de réhabilitation et de réinsertion des délinquants extrémistes violents et le retour des combattants terroristes étrangers, les 13 et 14 décembre 2016 à Lagos, Nigéria.
L’Université de Diffa collabore avec les Autorités Régionales, les Organisations de la Société Civile, les ONG et Associations qui interviennent sur le terrain dans la Région de Diffa. Les activités se rapportent au renforcement des capacités des communautés villageoises en agro-écologie, en agroforesterie, des séances de sensibilisation sur la Régénération Naturelle Assistée (RNA), sur la protection de l’environnement, la gestion rationnelle et la surveillance des ressources pastorales et hydriques, appui à la restauration et le renforcement des moyens d’existence et à la relance des activités économiques, la gestion de conflits et le renforcement de la cohésion sociale.
Ambitions et projets futurs pour l’Université de Diffa : (1) améliorer la connexion internet compte tenu de notre situation géographique pour un échange permanent avec le reste du pays et du monde, (2) assurer une meilleure visibilité et le rayonnement de l’Université de Diffa à travers des animations scientifiques permanentes, des formations de qualité, des publications scientifiques de haute facture, (3) exécuter le Plan stratégique que nous avons élaboré pour l’Université jusqu’à l’horizon 2025 avec l’aide de nos partenaires, (4) mettre en place un Incubateur qui consiste en des fermes expérimentales qui contribueront au développement de l’entreprenariat des jeunes et même de formation de courtes durées à l’intention des déscolarisés et des non scolarisés qui vont maitriser parfaitement les techniques agricoles. Ces jeunes à leur tour vont disséminer, par la pratique, ces différentes techniques et contribuer ainsi à résorber le désœuvrement des jeunes qui ne seront plus tentés par des aventures aux lendemains incertains (exode rural, migrations clandestines, trafic et consommation des stupéfiants, enrôlement par des groupes extrémistes, etc.). La réussite de ces jeunes contribuera à booster le taux de scolarisation et dans un bref avenir le développement socioéconomique de la Région toute entière ; (5) comme on l’a fait en son temps avec le colloque sur la culture de la paix dans le bassin du Lac Tchad, nous comptons organiser un Symposium international sur la déradicalisation et la réinsertion des repentis à Diffa dans les tous prochains mois pour accompagner la nouvelle dynamique amorcée par les plus Hautes Autorités de notre Pays.
Professeur Ali Mahamane
Recteur de l’Université de Diffa http://www.univ-diffa.ne
In the region of Diffa, UNHCR have been providing emergency shelter assistance to vulnerable refugees and displaced persons since the first refugees crossed the border fleeing Boko Haram violence in Northern Nigeria in 2013. In 2016 alone, over 65,000 people in the Diffa region benefitted from UNHCR emergency shelters.
However, it is widely agreed that emergency shelters are not a long-term or sustainable solution, particularly in such harsh climatic conditions, with temperatures often reaching as high as 48 degrees Celsius in the dry season, regular sandstorms, and flooding in the rainy season. Made of plastic sheeting, sticks of wood and rope, emergency shelters are estimated to last just 6 months. With around 250,000 displaced spread across the region, 4 years since the arrival of the first forcibly displaced, humanitarian actors are constantly battling to meet the needs. In view of this “Sisyphean task”, many of those involved in the response (field actors and donors) are now displaying the first signs of weariness. For UNHCR, to engage in both transitional and long-term solutions is thus essential.
To innovate and improve, humanitarian organizations must seek out alternative solutions, creating partnerships with actors other than the traditional ones. Truly innovative solutions can be found, when experts from varying fields work together to address a problem. This is what led UNHCR and the social enterprise Better Shelter, with the support by the IKEA Foundation, to work together over the past years to develop the Better Shelter (also called the Refugee Housing Unit (RHU))”. These new Better Shelters have received much praise from both humanitarians and beneficiaries, and were awarded the ‘Beazley Design of the Year’ award from London’s Design Museum for 2016.
The UNHCR operation in Niger received 100 Better Shelters in 2016. In November, UNHCR shelter experts provided training to refugees and field staff on the construction. The shelter can be assembled by four people in just four hours. These shelters have a longer life-span than emergency shelters – estimated to be at least 3 years. With an interior space of 17.5 sq m, these shelters are composed of a steel frame with insulated polypropylene panels. A solar panel on the roof provides four hours of light, and allows mobile phone charging via a USB port. In remote areas like Diffa, access to electricity is a radical change
“Fati Boulama is a displaced person with Niger nationality. She had been living in Nigeria prior to the outbreak of conflict and was forced to return. She is now living with her husband and her three children in the town of Maine Soroa, not far from the Nigeria border. She benefited from the UNHCR “urbanization program” which not only provides housing but also plots and deeds in a legal and sustainable manner. Fati has her own plot, but until some weeks ago was living in a makeshift hut made of straw. She recently received a Better Shelter and is extremely happy: “this shelter protects me and the children from the cold and from the rain. Before we were always worried when the cold season and the rainy season approached”. Fati, her husband and three children, intend to settle in Niger permanently.
Traditionally, houses in the Diffa region were made using just mud. This helps to regulate the temperature – producing heat inside during the cold season, and keeping the interior cool during the hot season. However, most houses are now made using mud for the walls but with metal sheeting for the roof. When discussing the benefits of the Better Shelter, Fati pointed out that “the metal sheeting increases the heat in the interior of the houses during the hot season. This new shelter is made from better material; it protects us well from the rain. We received our shelter during the rainy season, now we will wait to see how resistant it is to the heat”.
It is important that relationship between UNHCR and IKEA foundation grows and adapts. In the UNHCR Niger operation, standard shelter kits are gradually being adapted to the local context by the refugees themselves. For the Better Shelters, an initial assessment will be undertaken in the hot season to gather feedback and ideas from the refugees, which can be shared with IKEA Foundation, to grow and improve the response. Some interesting things have already been observed, such as refugees using their solar panels to earn a small amount of money, by charging a small fee to neighbours to recharge their phones. The evolution/transformation of the Better Shelters will be observed with interest, with the goal of providing a better service.
Malian refugees who have been residing in the ‘refugee hosting area’ of Tazalit, many for over 4 years, are currently moving towards the second hosting area of Intikane, following the decision of the Government of Niger to close Tazalit hosting area. In October 2016, a violent attack was carried out against the military security point at Tazalit, which resulted in the tragic loss of 22 military personnel. For security reasons, the Government took the decision in November to close the hosting area, giving the refugees the option to move to Intikane, joining over 18,000 refugees already residing in the area. UNHCR has been supporting the voluntary relocation of those refugees who have decided to relocate, ensuring adherence to international protection principles.
The relocation process began on the 21st of January and will be completed this week (31st of January 2017). So far, over 1,000 refugees have been assisted to make the journey to Intikane. The decision to relocate is voluntary, and thus not all refugees have decided to move. UNHCR and partners carried out multiple awareness raising sessions with both the refugee and local populations regarding the process. For those refugees who decide not to move to Intikane, UNHCR will continue to support them in terms of the provision of refugee identity cards, ensure that they can access civil documentation services, and assist them to develop a community based protection mechanism, in collaboration with the local police force and community authorities. However, other forms of assistance and distribution will no longer be delivered in Tazalit.
The two refugee hosting areas in Tahoua region were initially established as an ‘alternative to camps’ option, specifically for nomadic, pastoralist – predominantly Touareg refugees, to enable them to continue their traditional way of life, with their livestock, in Niger. Thus during the relocation process, UNHCR also assisted with the transportation of over 550 small livestock. Larger animals will be brought on foot over the coming days.
The relocation process presents many challenges, most particularly in terms of the capacity to provide basic services to the newly arriving refugees, as well as those already there, including the local population. UNHCR and partners have been working on improving basic infrastructure at Intikane since the arrival of the first refugees in 2012, in order to ensure that the refugees can benefit from services at the same level as local population. With the arrival of more refugees from Tazalit, it is essential that UNHCR and other humanitarian and development actors engage in a communal plan and vision, to improve the local infrastructure – benefitting both local and host populations, and to ensure that the refugee population can become gradually self-sufficient, through various livelihoods interventions, and support for pastoral activities.
For the newly arriving refugees from Tazalit, the refugee leaders of Intikane have iterated that they will be warmly welcomed. According to Adrouhamane Ag Mohamed, a refugee leader in Intikane, “we see the relocation like a reunification of two of Mali peoples, fleeing the same threats in our country. We have always had good relations, which will enable us to live in harmony in Intikane”. He emphasized the fact that “challenges exist in terms of access to water and grazing land for livestock” however, with the support of the authorities’, UNHCR and partners, he and the other leaders believe that solutions can be found.
Following the relocation process, UNHCR will carry out a BIMS (Biometric Identity Management System) verification process of all of the refugee populations at Intikane. Refugees will be issued with biometric identity cards, which are an important protection tool. This new system was piloted in Niamey in November 2016, where over 3,000 urban refugees were granted biometric identity cards. IT will now be scaled up to include all Malian refugees present in Niger.
Dans les standards de l’UNHCR, tous les deux ans, une opération de vérification des réfugiés présents dans le pays d’asile est réalisée. Entre temps, les technologies et les solutions évoluent. Parmi ces solutions, BIMS qui signifie Biometric Identity Management System. Francois Diatta, Chargé de l’enregistrement et de la gestion de l’information pour l’opération de l’UNHCR au Niger nous en dit plus.
Pourquoi BIMS alors que l’enregistrement biométrique est déjà en place au niveau des réfugiés maliens ?
BIMS vient remplacer l’ancien système d’enregistrement biométrique «Bio-registrator». BIMS offre plus de fiabilité sur les données du bénéficiaire car contrairement à l’ancien système biométrique qui se limite seulement à la prise d’empreintes digitales de deux doigts, il tient aussi en compte l’identification de l’iris des yeux, la photo d’identité du bénéficiaire et la prise des empreintes des dix doigts. Un enregistrement de qualité est le gage de la qualité des services fournis aux réfugiés. Un réfugié qui n’est pas enregistré ne peut faire valoir ses droits. BIMS permet aussi d’assurer un meilleur accompagnement des retours dans le pays d’origine via la centralisation des données entre les différentes opérations de l’UNHCR.
Pourquoi cet exercice de vérification ?
Bien que l’enregistrement soit continu et se fait automatiquement lors de l’arrivée de nouveaux réfugiés, l’exercice de vérification permet de mettre à jour les données reflétant le vécu du réfugié et de procéder à la vérification physique de tous les bénéficiaires. Cette vérification physique de l’ensemble des réfugiés permet ensuite à l’opération de mieux calibrer ses interventions.
Cet exercice de vérification vise-t-il d’autres objectifs ?
Avec cet exercice, l’opération couple vérification et délivrance d’une carte d’identité de réfugié, comme document individuel, pour tous les refugies âgés de 14 ans et plus. Cette carte de réfugié a validité de 3 ans à la différence des attestations jusqu’ici en vigueur qui avaient une validité de 6 mois. Cette période validité courte était contraignante tant pour les réfugiés que pour l’UNHCR et le Gouvernement du Niger qui, via la Direction Régionale de l’Etat Civil de la Migration et des Réfugiés, octroi le statut de réfugiés. Fournir aux réfugiés des cartes d’identité d’une validité de 3 ans est un nouvel exemple des efforts du Gouvernement du Niger pour assurer un cadre de protection favorable.
Quels sont les étapes du processus de vérification ?
La vérification s’est d’abord réalisée à Niamey au cours des mois de novembre et décembre. D’importantes séances de formation ont eu lieu en amont. Le choix de Niamey s’apparentait à de la formation-action. Originellement, il était prévu d’enclencher ensuite avec les trois camps de la région de Tillabery mais l’actualité nous a rattrapé. La fermeture de la ZAR de Tazalite et la relocalisation volontaire des réfugiés vers Intikane vont nous amener à nous rendre dans les prochains jours dans cette ZAR (http://unhcrniger.tumblr.com/post/154166395464/le-gouvernement-du-niger-annonce-la-fermeture-de ). L’exercice de vérification prend ici tout son sens avec cette population additionnelle et donc un besoin automatique d’ajustement des infrastructures de base.
Le Niger a été pionnier dans le domaine de l’énergie solaire notamment sous l’impulsion d’un scientifique dont l’Université de Niamey porte le nom : le Professeur Abdou Moumouni. Le Professeur Moumouni était un précurseur notamment pour ce qui concerne la thermodynamique, technique utilisant des miroirs faisant converger les rayons du soleil pour chauffer un dispositif lequel produit de l’électricité. Malgré ce passé glorieux, le solaire est aujourd’hui particulièrement sous-utilisé au Niger alors que les conditions s’y prêtent. Bien que pour l’éclairage public ou encore l’électrification des centres de santé, le solaire soit de plus en plus utilisé, les investissements restent timides pour des infrastructures plus conséquentes.
Grâce à l’appui du Bureau de la coopération Suisse au Niger, l’UNHCR, l’ONG allemande ASB, le bureau d’étude nigérien Consultations Plus et la DRHA de Tahoua ont tenté ensemble le pari : celui d’installer le système de pompage d’eau hybride le plus important du Niger. A Eukinawane, un champ solaire composé de 144 panneaux de 205 Wc (watt-crête) a été installé pour refouler de l’eau potable à plus 7260 metres afin de desservir plus de 20,000 personnes vivant dans la Zone d’Accueil des Réfugiés maliens d’Intikane, la population hote ainsi que leurs nombreux troupeaux, dans la mesure où la ZAR d’Intikane a été créée spécialement pour répondre aux besoins spécifiques d’une population pastorale.
Par hybride, il est entendu que le pompage se réalise soit à travers le solaire soit à travers un générateur. Mais dans le cas de l’installation de l’Eukinawane, le recours au générateur devrait être particulièrement limité. Balla Souley Bassirou est le Directeur General de Consultations Plus « à la vue du rendement de pompage actuel de la station seulement avec le solaire, selon nos calculs et nos prévisions, le recours au groupe ne sera pas nécessaire tant pour la consommation humaine qu’animale ».
Le coût total de l’intervention de la phase d’étude à la mise en route du système est de 85 000 000 FCFA soit environ 130,000 euros. Comme le confirme Yonoudjoum Monodjomi Médard, expert WASH pour l’UNHCR au Niger, l’investissement va être rapidement rentabilisé : « en prenant en compte les coûts de réparation, de carburant (environ 1500 litres par mois), de lubrifiant, les pièces et les filtres à changer et le suivi par les opérateurs, sur les trois dernières années on estime la moyenne des dépenses mensuelles de l’ancien système à plus de 6,500,000 FCFA soit près de 10,000 euros. Je précise ici que je ne prends pas en compte le remplacement du générateur et de la pompe qui à eux seuls nous ont couté 18,000,000 FCFA soit plus de 27,000 euros l’année passée. En d’autres termes dans un an, l’investissement qui vient d’être fait devrait être rentabilisé».
L’UNHCR travaille à l’intégration socio-économique des réfugiés maliens dans leur espace d’accueil. Cette intégration suppose d’une part de permettre aux acteurs publics ou privés d’assurer eux-mêmes la provision des services aux réfugiés et d’autre part que les réfugiés s’acquittent, autant que possible et au même titre que leurs hôtes, des coûts inhérents à ces services. Pour assurer l’accès à l’eau aux réfugiés, la station solaire d’Eukinawane facilite indéniablement l’activité de l’opérateur en réduisant considérablement les coûts de gestion et de maintenance ce qui va permettre de réduire le prix de l’eau pour les réfugiés et la population hôte. L’objectif est atteint.
Deux semaines après la visite du Haut-Commissaire de l’UNHCR a Maine Soroa, un échange avec le Chef Canton s’imposait pour revenir sur cet accueil incroyable.
Honorable Chef de canton, l’accueil réservé au Haut-Commissaire à Maine Soroa a été incroyable. Pourquoi cet accueil ?
Dans la semaine du 23 Novembre 2016, nous avons été informés de la visite du Haut-Commissaire dans la ville de Mainé Soroa. Nous avons convoqué notre comité pour organiser la cérémonie d’accueil et il s’est mobilisé pour organiser les cérémonies avec les moyens que nous lui avons donnés. Chemin faisant, le comité a été accompagné par une équipe de l’UNHCR. Le Lundi 12 Décembre 2016 est une journée gravée dans l’histoire de Mainé-Soroa pour avoir accueilli ces honorables hôtes avec à leur tête Monsieur Filippo Grandi accompagné de Monsieur Lawan Magagi, Ministre de l’Action Humanitaire. Cette grande fête et cet accueil chaleureux ont été à l’honneur pour immortaliser cette grande journée.
Vous êtes montés sur les chevaux ce qui est un symbole fort.
Nous ne montons à cheval que pour des occasions exceptionnelles. L’arrivée du Haut-Commissaire est un événement exceptionnel qui est devenu une cérémonie de fête car un adage Kanuri dit: « les pieds ne vont que là où le cœur aime». Le choix de la ville de Maine-Soroa est un honneur qu’il était nécessaire de marquer: nous et nos administrés à cheval et à dos de dromadaires, habillés en tenues traditionnelles pour les hommes et les plus beaux harnachements pour les animaux et au son de l’algaita avec les you-yous des femmes en habits de fêtes et bien parfumées, marquant des pas de danses traditionnelles. Nous avons exprimé ainsi la joie de toutes nos communautés présentes dans la plus grande discipline.
Cette journée est inscrite dans le livre historique des importants événements du canton. Dans le futur, cette journée sera une référence pour narrer des faits, des dates et autres. La journée du 12 Décembre 2016 témoigne de la cohésion sociale entre les différentes communautés du canton de Maine Soroa et celles du pays voisin du sud (Nigeria).
Vous avez donné le titre honorifique de « Lawan » au Haut-Commissaire. Qu’est-ce que cela signifie et implique ?
Dans l’organigramme de la chefferie traditionnelle, le titre de « Lawan » signifie la bravoure donnée au chef de deuxième dynastie, Bouji Kollomi, le chef historique de Maine Soroa qui a été Lawan. Le titre honorifique de « Lawan » signifie Sous-Chef ou conseiller désigné par le chef de canton. Cette nomination implique une mission que le Chef assigne à cette personne. Il est systématiquement investi visionnaire pour le Chef. Lawan, en kanuri, exprime également celui qui peut générer de la richesse économique. Son rôle est de mobiliser les ressources techniques, financières et humaines comme moyens au service des idées, des projets et du programme du Chef ou du Canton. Il doit aussi développer la cohérence et l’efficience entre les personnes, les écouter et garantir à chacun son intégrité physique et morale. Quatres éléments, symbolise l’intronisation du Lawan comme le veut la coutume : le turban qui signifie la responsabilité ; le sabre signifiant la défense ou la protection ; le couteau pour le partage, l’aide et l’assistance ; le cheval pour la promenade de visite aux administrés du Chef.
Vous avez contribué à l’organisation d’une rencontre entre le Haut-Commissaire et les représentants des autorités traditionnelles Nigérianes. Quel était l’esprit de cette rencontre ?
Depuis que les événements de Boko Haram se sont produits, les communautés de Diffa ne font qu’accueillir à bras ouverts les réfugiés du Nigéria dont un bon nombre vit à Maine Soroa. Les chefs traditionnels du Nigeria ayant les mêmes traditions, comme la coutume le veut, ils prennent part aux manifestations du canton raison pour laquelle ils étaient présents.
La rencontre avec le Haut-Commissaire leur a permis d’exprimer leurs idées et préoccupations, sans barrière, d’écouter le Haut-Commissaire et de prendre notes. Ils ont aussi par la même occasion témoigné de leur reconnaissance au Chef de canton de Maine Soroa et à toutes ses communautés pour avoir accueilli et soulagé plus de 30 000 réfugiés à Maine Soroa.
Les échanges ont été fructueux. Les participants étaient satisfaits de la rencontre. Les points sur l’alimentation, la santé, l’hygiène, l’habitat et l’éducation des enfants réfugiés font aussi partie des préoccupations du Haut-Commissaire. L’ensablement des espaces agricoles a aussi été évoqué comme une préoccupation. Le Haut-Commissaire a promis d’examiner tous ces points et que certains seront soumis à d’autres institutions telle que la Banque Mondiale pour appréciation et action. Cela a été une grande opportunité de nous faire entendre et de transmettre les attentes des communautés.
Quels sont les besoins en interventions essentielles que vous adressez à l’endroit de l’UNHCR et de la communauté humanitaire pour l’année 2017 et quelles sont vos propres perspectives à cet effet?
En matière d’élevage nous comptons aller dans le sens de la redistribution sociale du cheptel. Cela nécessite un besoin d’appui de la part des partenaires techniques et humanitaires dans le domaine. Nous souhaitons dans la ville, la réhabilitation des anciens puits et le fonçage de nouveaux points d’eau tel que déjà lancé par le HCR sur les deux sites d’urbanisation créés à Maine. Nous voulons un appui dans le domaine de la production agricole, et dans le cadre de la santé animale pour apporter un nouveau souffle à nos populations. Comme vous le savez, les saisons hivernales à Diffa sont régulièrement déficitaires. Nous entendons œuvrer avec nos communautés pour agir dans la protection et la restauration de la base productive par l’aménagement de sites. Ensuite, il est nécessaire d’agir dans la reprise des activités de développement entrainant l’occupation des jeunes et des femmes. Egalement, nous souhaitons aller dans le sens de la culture de nos valeurs traditionnelles de tolérance et d’équité dans les rapports et la redistribution des avantages pour préserver la quiétude et assurer la pleine installation de la coexistence pacifique.
On 12 December 2016, the UN High Commissioner for Refugees, Filippo Grandi, visited Diffa region in Niger. Here, the forcibly displaced population is spread across more than 100 sites in a stretch of arable land along the border with Nigeria. He used the opportunity to highlight the importance of data in protecting and assisting more than 250,000 persons (refugees, IDPs, and Niger nationals that returned from Nigeria as a result of conflict).
“Throughout my visit, our team in Diffa provided me with a wide range of information on each site we passed or visited. In Diffa town, a Data Centre on Forced Displacement was established in 2013, funded by UNHCR, and implemented by our partner REACH.
Data is at the heart of good decision-making. Only with accurate information can we make the right decisions on how to support displaced people in Niger and elsewhere. And eventually, we should enable people, including refugees, IDPs, and persons at risk of statelessness, to access their own data – so that they can make informed decisions about their lives and that of their children.
UNHCR has made data collection and analysis a priority for the organization by putting in place a multi-year strategy for the collection and use of good data, placing people - refugees and others - at the centre of these efforts.
We believe that access to information is almost as important as security, food and water when it comes to ensuring protection for the displaced and their families. With accurate information, refugees and other displaced people can be made aware of their rights, where they can receive assistance, the conditions they face, and where they can access safety. UNHCR aims to work with them and share the information we obtain through assessments and evaluations, and also to give them the means to manage their own personal information and protect their identities, and help them become part of the global information community.
We are also working with our partners – states, UN agencies and NGOs, to ensure that data is made available, that it meets the needs for decision-making, and most importantly, is shared in an transparent and responsible way. In that respect, the Diffa Data Centre is an excellent example of UNHCR’s efforts to improve data and information and bring digital empowerment to the people it serves.”
For more information:
http://www.diffa-forced-displacement.info/
http://data.unhcr.org/SahelSituation
Filippo Grandi says Niger sets a strong example through its hospitality for people fleeing conflict in Mali and Nigeria.
DIFFA, Niger – Despite facing high levels of poverty and other development challenges of its own, Niger is playing a key role in sheltering refugees fleeing conflicts in the region, the UN refugee chief said during a visit this week.
The West African country provides asylum and refuge to over 165,000 refugees fleeing conflict and persecution in neighbouring Mali and Nigeria.
“It’s very rare to find a country and a people facing so many challenges – security, economic, climatic - surrounded by unstable neighbours, yet providing refuge and maintaining humanitarian values, despite it all,” UN High Commissioner for Refugees Filippo Grandi said during his first visit.
“I had no hope when I fled Nigeria, but now I feel at home.”
The region of Diffa, in the south-east of Niger, is a perfect example of this solidarity, as expressed by Grandi on a visit to the region to highlight the Nigerian displacement crisis. Since February 2015, Diffa has been under constant threat from Boko Haram.
The numbers of displaced people in the region has skyrocketed in the past year, reaching over 250,000 by last month. This total includes refugees, returning Niger citizens and people forcibly displaced within the country’s borders. What is exceptional about Diffa is the fact that amongst the displaced, just 7,500 are living in a refugee camp. The majority live side by side with the local population, who also face major challenges.
UNHCR, the UN Refugee Agency, provides assistance and protection to people in need, based on their vulnerability, and not just on their status as refugees. In such a dynamic and volatile context, UNHCR has been forced to rethink the way it operates, and to come up with innovative solutions for all.
In its Urbanization Project, UNHCR works hand-in-hand with the local and community authorities, to provide legal access to land for displaced families, while contributing to improving the local economy.
During a visit to the town of Maine Soroa, in the Diffa region, Grandi met with Amina, a 28-year-old Nigerian refugee who had received a parcel of land and a house under the project. “I had no hope when I fled Nigeria, but now I feel at home. I’ve put my daughter in school and I want my family to make our life here.”
To date, over 2,000 families have benefitted from land parcels, whilst the construction of social and sustainable long-term housing began in 2016.
Another such project, which helps not only refugees, but also the local population, is the Gas as Domestic Energy programme. Throughout 2016, over 200,000 of the most vulnerable people across the region of Diffa received gas bottles to use for domestic purposes. UNHCR struck a partnership with a private gas company in Niger to ensure the sustainability of the project.
“If we don’t invest in the future of the children, of the young people, then the risk is that we slide back into insecurity. “
Not only does the use of gas protect the environment, which is essential in the Lake Chad Basin, but it provides multiple other benefits. “The gas has changed a lot of things in our life,” Bintu, a local woman hosting refugees in her home, told Grandi.
The cost of gas refills is far lower than the price of wood, which means people have more money to invest in other areas. Women and girls are also spared having to gather firewood far from home, where they are vulnerable to assault. It also enables girls to spend more time in school rather than on domestic chores.
The High Commissioner, noting that Diffa had been one of the most prosperous regions in Niger, stressed that: “If we don’t invest in the future of the children, of the young people, then the risk is that we slide back into insecurity. We cannot afford that. The people cannot afford that. The authorities cannot afford that.”
During a meeting on Sunday with Niger Prime Minister Brigi Rafini in Niamey, Grandi reiterated, that, “Niger is an example that I assure you I will use around the world.”
For more information go to : http://www.unhcr.org/news/latest/2016/12/584ff3cc4/un-refugee-chief-praises-nigers-help-refugees.html
Le Gouvernement du Niger a fait part à l’UNHCR de sa décision de fermeture définitive de la Zone d’Accueil des Réfugiés (ZAR) maliens de Tazalit. Le 6 octobre 2016 une attaque avait causé le décès de 22 militaires en charge d’assurer la sécurité de la ZAR.
Pour les réfugiés de Tazalit, la relocalisation volontaire vers la Zone d’Accueil d’Intikane est aujourd’hui proposée. Sur le terrain, échanges et sensibilisations auprès des réfugiés de Tazalit et d’Intikane sont en cours. Les discussions se poursuivent entre l’UNHCR et les autorités pour définir les modalités techniques et les actions conjointes pour accompagner la mise en œuvre de cette décision dans la sécurité et la dignité des refugies.
3854 réfugiés maliens sont actuellement présents à Tazalit, 18241 à Intikane.
Les flux migratoires qui traversent le Niger sont aujourd’hui regardés de près mais très souvent la lecture est biaisée par un manque de finesse dans l’analyse. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) est particulièrement active au Niger. Giuseppe Loprete en est le chef de mission. Il apparait intéressant de prendre aujourd’hui le temps de profiter de l’expertise de l’organisation pour discuter chiffres, tendances de mouvements et protection internationale.
Mr Loprete, dans le dernier rapport statistique de l’OIM sur les flux migratoires à travers le Niger, nous pouvons voir qu’il a été observé le mouvement de plus de 417,000 personnes depuis le début de l’année. Alors que les débats autour de la pression migratoire sur l’Europe sont à leur paroxysme, ces chiffres sont très souvent repris sans analyse par des acteurs extérieurs. Pouvez-vous nous aider à mieux les appréhender ?
Les flux migratoires traversant le Niger sont divers et complexes. Le Niger étant un Etat Membre de la CEDEAO, espace de libre circulation, voit venir beaucoup de migrants des pays de la CEDEAO. Les routes entre le Niger, l’Algérie, la Libye, le Mali et le Burkina, entre autres, sont des routes de migrations anciennes qui datent de bien avant les pressions migratoires sur l’Europe. Il faut tenir compte du contexte historique quand on observe les flux migratoires.
Il est important de préciser que les observations de l’OIM se concentrent sur deux localités : Arlit et Séguidine, où sont observés les flux dans un sens comme dans l’autre. Il ne s’agit pas ici de contrôle de l’immigration qui relève de l’Etat.
Dans les flux migratoires qu’observe l’OIM on peut distinguer plusieurs ‘catégories’ de migrants.
En ce qui concerne les individus « sortants », il y a premièrement les migrants allant vers la Libye et l’Algérie pour des raisons économiques, afin de travailler sur place ; une migration donc généralement circulaire/saisonnière. Les migrants Nigériens sont principalement dans cette catégorie. Ils suivent une tradition de migration économique circulaire bien établie dans les régions frontalières. Il est assez commun d’aller travailler dans ces deux pays à partir du Niger pendant plusieurs années avant de retourner au Niger. Les personnes effectuant cette migration s’engagent à faire aussi des voyages courts en Libye et en Algérie pour s’approvisionner en marchandises qui sont ensuite revendues au Niger. Selon les observations de l’OIM, 42,000 personnes effectuant ce type de migration circulaire, ont transité les deux points de monitoring des flux depuis février 2016.
Deuxièmement, on trouve les migrants de l’Afrique de l’Ouest allant vers la Libye ou l’Algérie et qui ont souvent l’intention d’aller en Europe. La plupart sont des citoyens de la CEDEAO et peuvent librement circuler au Niger. Cependant la plupart qui entrent en Libye le font sans visa valide et seront ainsi en situation irrégulière. De la frontière Libyenne ils se dirigent vers Tripoli avec l’intention de prendre un bateau allant vers l’Italie. La majorité de ces migrants payent la grande partie de leur voyage dès leur départ d’Agadez, car la difficulté du terrain désertique (absence de routes, climat difficile, manque de réseau téléphonique) fait qu’ils sont dépendants de transport organisé pour arriver en Libye. Ces migrants représentent une grande partie des flux avec 180 000 migrants observés depuis février 2016.
Enfin, les migrants « entrants ». Ce chiffre reflète le nombre de personnes qui sont observées dans les Points de Monitoring des Flux dans le sens Libye-Niger / Algérie-Niger et non les entrées sur le territoire nigérien en général. Il s’agit ici soit des travailleurs Nigériens mentionnés ci-dessus soit des migrants Ouest Africains qui retournent vers leur lieu d’origine. Ces migrants Ouest Africains ont soit travaillé en Libye et la situation actuelle les a incité à partir, soit ils ont avaient l’intention de faire la traversée vers l’Europe mais ont été découragés par les conditions difficiles et parfois violentes en Libye. Selon les observations aux points de monitoring, ce chiffre s’élève à 100 000 personnes.
Au cours des dernières semaines, il apparait dans le rapport statistique que les mouvements se sont drastiquement réduits. Quel en est selon vous l’explication ou les explications?
Les flux migratoires ne sont généralement pas constants. La baisse actuelle peut être expliquée par plusieurs facteurs qui influencent les mouvements des personnes à travers la zone, mais toutes ces explications possibles restent à vérifier. Il faut prendre en compte notamment les tendances saisonnières, l’existence d’une multitude de routes et de réseaux de passeurs ou encore les opérations menées par les autorités pour la mise en œuvre de la loi sur le trafic illicite de migrants ce qui signifie contrôle et arrestation de passeurs présumés.
Mais comme je l’ai mentionné, nous observons les flux sur deux localités depuis le début de l’année 2016, et l’observation sur plus long terme permettra sans aucun doute d’identifier des tendances plus claires.
OIM et UNHCR travaille étroitement dans le cadre du référencement des potentiels réfugiés identifiés dans la région d’Agadez. Au milieu de ces mouvements importants, il apparait que cette catégorie de personnes ne représente qu’une très faible proportion du flux. Moins d’une quinzaine de cas ont été référencés depuis le début mais il reste fort probable que nombreux échappent encore aux deux organisations. Quels sont pour vous les principaux défis à relever pour identifier les personnes qui pourraient bénéficier de la protection internationale et donc réduire pour elles les risques d’une traversée hasardeuse ?
Nous nous félicitons de la coopération établie avec le HCR. Les agents de profilage qui enregistrent les migrants qui demandent l’assistance au retour volontaire au sein de nos centres ont par exemple été conjointement formés par les collègues du HCR et de l’OIM. Aussi, nous avons conjointement adapté les outils de profilage et d’enregistrement des migrants, afin d’assurer une identification des besoins de protection internationale.
Chaque migrant avec qui nous communiquons est informé sur les possibilités de demander la protection et sa situation individuelle est évaluée au moment de l’enregistrement au regard des critères de protection. Comme je l’ai décrit, nous rencontrons avant tout des migrants économiques venants des pays de l’Afrique de l’Ouest comme le confirment nos statistiques. Nous avons depuis le début de l’année référencé 13 personnes qui demandaient la protection internationale, mais celles-ci n’ont soit pas été évaluées comme éligibles en raison de l’absence de réunion des critères pertinents, soit ont décidé d’abandonner leur requête.
La priorité pour l’OIM est donc, selon moi, de continuer le travail de sensibilisation sur les risques de la migration dans des conditions irrégulières et l’existence d’alternatives, en coopération avec tous les partenaires.
Après une première édition de collecte d’habits pour les enfants réfugiés Malien http://unhcrniger.tumblr.com/post/137550999259/de-la-sc%C3%A8ne-au-camp-de-mangaiz%C3%A9, l’artiste Filo La Diva a réitéré samedi 27 novembre. Pour ce deuxième évènement et entourée par d’autres artistes nigériens l’artiste visait les populations déplacées de la région de Diffa avec un slogan « Diffa, nous sommes tous concernés ». « Cet évènement montre l'engagement de la population de Niamey par la voix des artistes et combien nous sommes attachés à ce que les choses aillent mieux dans cette partie du Niger. En tant qu'artiste, nous n'avons pas un grand moyen financier mais nous avons notre métier à mettre au service de la citoyenneté et de l'engagement social ». Le bureau de l’UNHCR Niger s’engagera à acheminer les habits vers la région de Diffa.
For several weeks, a major change has been made by the UNHCR operation in the response in the Diffa region. In August 2015, a first step was taken to shorten the 1,400km distance between the UNHCR Headquarters in Niamey and the Diffa Field Office, through the establishment of a Sub-Delegation office in Zinder to manage the Diffa field operations. 400 kilometres separates the two towns. As Diffa is located just several kilometres from the border with Nigeria, the security situation was the main reason behind the creation of an additional office outside of the region.
Despite the fact that the security situation in the Diffa region remains volatile today, a better understanding of the context and the need to be more present on the ground has led to a major strengthening of the UNHCR presence in Diffa. To-date, fifteen containers have been installed on the compound neighbouring that of the other UN agencies in Diffa town, while 32 UNHCR staff are now permanently positioned in Diffa. Additional staff are expected to join the Office in 2017. In Zinder, UNHCR maintain a minimal presence to aid in transit for missions from Niamey, and to maintain a closer presence, in the situation of a rapid degradation of the security situation.
Avec 1384 élèves, (1 192 enfants réfugiés et 192 Nigériens) et 23 enseignants, l’école de la zone d’accueil des réfugiés de Tahoua est aujourd’hui l’école la plus grande de la région de Tahoua. Elle est aussi la plus mixte avec près de 45% de filles. Au regard de la conjoncture actuelle de manque de ressources, et le départ de nombreux partenaires, la cantine de l’école était menacée de fermeture avec pour conséquence la mise en péril des avancées réalisées depuis 4 ans notamment avec un niveau d’enrôlement particulièrement élevé. Dans leur mode de vie semi-nomade, la mise en place de la cantine à l’école d’Intikane a été un puissant déterminant pour les parents d’inscrire et de maintenir les enfants à l’école, pendant qu’eux-mêmes partent en transhumance ou vaquent à d’autres activités.
La situation a aujourd’hui une fin heureuse. L’organisation allemande ADH a débloqué des fonds d’urgence pour assurer 2 repas quotidiens équilibrés sur le plan nutritionnel pour l’ensemble des élevés au titre de l’année scolaire 2016-2017. L’activité est mise en œuvre par l’ONG allemande ASB avec le support de l’ONG nigérienne ADKOUL, gestionnaire délégué de la ZAR d’Intikane.
La cantine va aussi être équipée en foyers et gaz de cuisine, afin de réduire l’utilisation du bois dans cette zone désertique : l’économie de bois pour l’année scolaire étant estimée à 100m3. 17 emplois sont aussi maintenus.
Cet appui permet de ne pas casser la dynamique en cours et offre une alternative en attendant d’aboutir à une solution durable : celle de l’intégration de l’école d’Intikane dans le programme national des cantines scolaires. Cette intégration suppose la transformation de l’école d’Intikane en école publique nigérienne. Les autorités, particulièrement ouvertes pour permettre l’intégration des réfugiés dans les mécanismes nationaux de provision des services de base, ont déjà donné leur aval. Cette intégration suppose une mise aux normes avant l’année scolaire 2018-2019.
Since 2013, the Diffa region in Niger has been receiving displaced persons from Northern Nigeria fleeing the conflict of Boko Haram. Sadly, the situation deteriorated in February 2015 with the first attacks within the region itself, while the population displaced by the violence continues to grow, in particular internally displaced persons.
The displaced population in the region now number over 250,000 people (October 2016), the highest number ever recorded in the region. The Diffa situation is quite unique as refugees, returnees and internally displaced persons (IDPs) are mainly living outside of camps. Just two official camps exist, one for refugees and one for IDPs, however the two camps combined host less than 20,000 people.
In recent months, and in particular following a series of violent attacks in the area of Bosso in the east of the Diffa region in June, the need for enhanced information management has never been so urgent. The attacks and the consecutive population movements drastically changed the operational context. Before this period, the displaced were mainly settled in towns and villages. However, in recent months, over 50 spontaneous sites appeared along the Route Nationale 1, the single paved road running through the region from east to west. Most of the population have settled along this road in search of security. The displaced population is also very mobile, moving from site to site in preventive or post attack movements, as well as for survival as they move in search of assistance.
Since the beginning of the crisis, UNHCR and its information management partner REACH are conducting extensive mapping exercises of all the villages and towns hosting refugees and returnees from Nigeria. The maps provide information regarding the existing infrastructure and the capacity of the infrastructure. Progressively, UNHCR have developed other information management tools such as a 6W matrix to track all activities being implemented in the region at the village level.
For the mapping of towns and villages hosting displaced populations, the images used are generally free images obtained on specific online websites. For the mapping of existing towns and villages, this serves as an adequate basis, however it is more complex for the visualisation of open areas hosting newly displaced outside of towns and villages such as the spontaneous sites along the Route Nationale 1. For this reason, UNHCR became interested in the use of a drone to capture up-to-date images of these areas.
To understand the dynamics of the population movements properly, UNHCR decided to contract a local innovative ‘drone mapping’ expert to travel to Diffa. The drone is known as a UAV (Unmanned Aerial Vehicle) drone, T800. It is a small lightweight aircraft of just 2 meters in diameter. It is equipped with a high resolution camera capable of operating automatically without the need for human intervention.
During the month of September, a series of drone flights were carried out to capture images and video, which were then converted into extremely detailed maps of the various sites and settlements. The drone provided the possibility to rapidly visualize the current situation in the sites. Following the mapping exercise, UNHCR and REACH provided additional detailed information through GPS points for infrastructure and existing services in the sites such as water systems, education, health and sanitation facilities, which were incorporated into the drone image maps in order to identify gaps, for example in terms of the availability of drinking water and availability of latrines according to basic standards. The results aid in the delivery of an appropriate response for the population. The images clearly show the size of the various sites and the numbers of shelters in place.
The process of registration of the displaced population in such a complex and dynamic context is extremely challenging. However, the visibility of the number of shelters per site enables a better analysis of the populations present in the biggest spontaneous sites, thus aiding the registration process.
The drone was also used to provide detailed images for maps of the two existing camps in the region, Sayam Forage refugee camp and Kabelawa IDP camp. Kableawa IDP camp currently hosts around 15,000 people. The population increased dramatically, with much inward and outward population movement in recent months, due to the threat of attack. The use of the drone in this volatile situation has provided an image of the rapid spatial evolution of the camp, which is essential for adequate site planning and adjustment of existing infrastructure.
An additional benefit of the exercise is the identification of environmental issues in the region and especially the availability of wood resources around the spontaneous sites. In the areas surrounding the sites, trees are cut by the vulnerable displaced population who are unable to buy wood for cooking, due to their low purchasing power. The situation is extremely worrying, as even before the crisis and this new demographic pressure on natural resources, the region was facing a serious environmental crisis: two thirds of the region is affected by desertification. In 2016, UNHCR began to implement a gas for domestic energy project in the Diffa region. One in every four inhabitants in the region has benefitted from the project, which is strongly supported by the Regional Directorate of Environment. For some of the sites, the drone images will provide the possibility to monitor the evolution of the environmental situation and the use of wood.
It’s the first time that the office of the UNHCR in Niger has used drone technology. Following an important initial collective learning phase, it is clear to see the multiple benefits of the project. The next drone flight should take place in early 2017, enabling a new visualisation of the situation.
Lancé en 2013 pour donner la latitude aux réfugiés de choisir eux-mêmes leur ration auprès des commerçants partenaires du PAM, en diversifiant le contenu de leur panier, le coupon (voucher) cash est désormais remplacé par la carte électronique d’assistance dans le camp de Mangaizé à travers le système SCOPE.
Mis conjointement en œuvre par le PAM et l’UNHCR depuis le 17 aout 2016, ce projet couvre au total 9 000 bénéficiaires. Il consiste à remettre aux réfugiés des cartes magnétiques dans lesquelles, chaque mois, l’assistance alimentaire mensuelle destinée au ménage est rechargée.
Le mécanisme simple, innovant, accessible est adapté aux besoins des réfugiés et des commerçants.
En effet, après confirmation de l’identité et du statut du ménage par l’UNHCR, les chefs de ménage reçoivent leurs cartes électroniques d’assistance, et peuvent directement se rendre dans les centres de distribution où les commerçants vérifient les données personnelles avant de les servir.
Ce nouveau mécanisme revêt une multitude d’avantages. Tout d’abord, il permet de réduire le temps d’attente lors des distributions traditionnelles des coupons puisque le bénéficiaire reçoit instantanément un transfert dans sa carte sans quitter son abri. «Je peux maintenant aller faire mes courses comme tout le monde et choisir les produits que j’ai l’habitude de consommer. Grâce au nouveau système, je gagne beaucoup de temps. Je ne dois plus faire la file pour recevoir les bons», nous confia Moziga Aïchatou, une malienne de 44 ans ayant rejoint le camp en 2012 avec son mari et leurs 10 enfants. Elle trouve cette initiative assez salutaire car, représentant une sorte de portefeuille pour les chefs de ménage, cette carte leur permet de s’approvisionner en toute discrétion.
Ensuite, il diminue considérablement la charge de travail de gestion pour le PAM et ses partenaires car la carte est émise pour la durée de l’appui et est automatiquement rechargeable avec des frais de transaction minimisés. Ainsi, les partenaires du PAM ne sont plus confrontés à des problèmes d’authentification des coupons ou de comptage, ils ne doivent plus soumettre de factures avec pièces et encore moins se rendre à la banque pour être remboursés.
Par ailleurs, au lieu d’attendre la centralisation des données collectées manuellement dans le cadre du suivi, le système permet un accès rapide à des données générées automatiquement sur la base d’informations à jour que ce soit sur la distribution, les bénéficiaires, etc. Cet accès aisé aux données facilitera l’analyse et la prise de décision rapide.
Selon une première analyse coût-efficacité, cette assistance électronique devrait permettre d’économiser 60 000 USD par an comparativement au coupon en papier, et ce uniquement sur le camp de Mangaizé.
Une extension est prévue dans les autres camps pour les 66 300 bénéficiaires avant la fin de l’année. En 2017, c’est la totalité des personnes assistées par le PAM qui devrait être couverte par SCOPE.
Le PAM et le HCR ont lancé ce nouveau mécanisme de distribution, pour asseoir et renforcer davantage la qualité de la réponse, son efficience et son efficacité. Cette initiative présente une approche plus stratégique de collaboration qui permettra aux deux organisations des Nations Unies de mieux planifier et d'améliorer sensiblement l'efficacité et la qualité de leurs réponses aux réfugiés. Elle aboutira à de meilleurs résultats et, en dernière analyse, à un plus grand impact sur les bénéficiaires
Abdulrahman was beaming from ear to ear as he explained that he was preparing to move to Tahoua region in Niger to begin his University studies in Agronomy and Food Industry. Abdulrahman is one of four refugees in Niger who were selected for a prestigious DAFI scholarship. The DAFI scholarship programme began in 1992, and enables over 2,200 students annually to undertake post-secondary studies in countries of asylum. For more information, Click here (http://www.unhcr.org/dafi-scholarships.html).
In 2017, Abdulrahman was one of four refugee students in Niger selected for the scholarship programme, the other students selected are from Mali (2) and from Nigeria (1). Abdulrahman arrived to Niamey, Niger from the Central African Republic with his six siblings and his parents two years ago. He says that he and his family fled inter-religious war, and appreciates the freedom he has in Niger, “here, there is no problem between the Muslims and the Christians, I feel safe and I can move freely, it was not like that in my city”. Sadly, his father passed away several months ago in Niger. He is the second oldest in the family, and feels responsible for his family, “with an education, I will be somebody in the world, I can have a steady income and help my mother and my family”.
Prior to 2017, several refugees in Niger were selected for DAFI scholarships for studies which they are currently completing in universities in Senegal, however this year it was decided to send the students to universities in their host countries. There are several reasons for this, including the fact that there are adequate educational institutions available in the asylum countries, the students will be able to stay closer to their families, and a closer relationship between UNHCR and the students is possible, both during and after their studies. In Niger, the University of Tahoua and UNHCR recently signed an agreement for the provision of education to refugees in Niger which is a very positive step, as Higher Education is a clear priority in UNHCR’s overarching Education Strategy, and for the state of Niger.
In addition to higher education, UNHCR are involved in several other innovative education projects in Niger, including the Distance Education Project for Nigerian Secondary Level students in the Diffa region , and Ecole de Second Chance , for urban refugees in Niamey. Support for primary education for all Malian refugees in the camps and refugee hosting areas, and primary education for Nigerian refugees and IDPS in the camps in the Diffa region is also being provided since 2012.
“Maybe if my country becomes calm again I will return with my mother and my brothers and sisters, but for now we are content in Niger, and I will be happy when I finish my studies and can participate in commerce to help my family”.
La race bovine Kouri est une espèce endémique au bassin du Lac Tchad. Parmi les races bovines d’Afrique, cette race est intéressante en raison de ses particularités biologiques notamment en termes de résistance aux pathologies tropicales. Elle est aussi à la base d’un système de nomadisme particulier, les éleveurs se déplaçant d’une ile à une autre à la recherche de pâturages. Ses cornes flottantes sont exploitées lors des traversées et constituent une caractéristique unique de cet animal. Sa docilité et sa bonne performance laitière en font aussi un animal très prisé par les éleveurs.
La dégradation de la situation sécuritaire sur le Lac Tchad et son évacuation consécutive font peser de sérieux doutes sur l’avenir de la race Kouri, déjà fragilisée lors des phases naturelles de rétrécissement du lac. La race Kouri ne supporte pas les zones dunaires et arides. En temps normal, les bovins passent neuf mois sur douze sur le lac rejoignant la terre ferme uniquement pendant l’hivernage (saison des pluies), période durant laquelle les pâturages deviennent denses. Au-delà de cette période spécifique, les kouris doivent retourner dans leur environnement naturel, aujourd’hui sans les hommes. Comme Oumarou Arami éleveur Nigérien âgé de 45 ans nombreux éleveurs ont dû abandonner leur troupeau sur le Lac occasionnant des pertes automatiques. Oumarou explique : « avec la crise les éleveurs ont perdu des dizaines de milliers de vaches Kouri détournées par les insurgés mais aussi par des voleurs qui ont profité de l’abandon des animaux par leurs propriétaires. Les vaches sont détournées pour être revendues sur des marchés ou abattues pour être transformées en viande boucanée ». En juillet 2016, l’UNHCR et son partenaire Search For Common Ground réalisaient une enquête sur l’augmentation des tensions communautaires dans la région de Diffa. Cette enquête révélait que pour 81% des personnes interrogées, le « vol de bétail » était la première cause des tensions actuelles Cliquez ici .
Une alternative, précaire tant pour la santé animale que pour la sécurité des éleveurs, est de rester en bord de Lac. Mais la concentration des animaux et le déficit fourrager consécutif à la mauvaise campagne 2015 ont provoqué une perte importante du bétail. La saison des pluies 2016 s’achève aussi sur des déficits considérables au nord du Lac.
La problématique pastorale reste la grande oubliée dans la réponse humanitaire à Diffa. Mis à part le CICR, peu ou pas d’interventions à la hauteur des besoins et des risques sont mises en place. Les éleveurs sont un pilier essentiel de la vie socio-économique de la région de Diffa. Les accompagner rapidement et de manière profonde reste incontournable.
Le libre arbitre à la place des experts, du cash à la place de kits préétablis. Depuis 2015, les ménages réfugiés maliens du camp de Mangaize reçoivent chaque mois 10,000 FCFA pour leurs besoins en biens non alimentaires et leurs abris. En quelques mois, le résultat est limpide : le camp de réfugiés maliens de Mangaize ressemble de plus en plus au Mali. Progressivement, les ménages réajustent leurs abris selon leurs habitudes culturelles. Côté fraicheur, le résultat est aussi sans appel. L’intervention est aussi doublement positive économiquement : positive pour les finances de l’UNHCR enlevant de fait tous les couts liés au transport ou au stockage des abris ; positive pour l’économie locale car elle fait « circuler l’argent ».
Pour tous les humanitaires ayant travaillé à Bosso, Beram Elh Adam est une personne de référence. Beram est membre du Comité de Développement Communal (nouvelle appellation du Comité d’Action Communautaire). Particulièrement active, Beram, à travers le CAC, était le pilier d’un mécanisme communautaire permettant d’alerter sur les mouvements de population, d’identifier et d’accueillir les déplacés, mais aussi d’accompagner les interventions humanitaires. Beram est attachée à sa ville et n’a jamais vraiment pu la quitter malgré l’insécurité et les pressions qu’elle a pu subir.
Beram, comment va Bosso aujourd’hui ?
70% de la population de Bosso est actuellement de retour. On peut dire qu’environ 8000 personnes sont rentrées. En dehors des autochtones, quelques retournés du Nigéria qui étaient avec nous depuis le début de la crise et ayant déjà construits leurs maisons sont également revenus habiter avec leurs familles. Mais Il faut aussi mentionner que depuis les attaques de juin de nombreuses personnes de Bosso sont restées à N’Gagam, Toumour, Kindjandi et Garin Wanzam pour mener des activités commerciales. Dans ces zones, le marché est plus propice.
Moi, je suis de retour à Bosso depuis plus de trois mois et les choses ne se passent pas trop mal au regard de la situation sécuritaire. Le calme est revenu. La ville de Bosso n’a plus connu d’attaques depuis celle qui a fait fuir toute la population en Juin. Seule sa périphérie est concernée par les attaques.
Est-ce que le CAC dont vous étiez une figure centrale est toujours actif ?
On peut dire que nous ne sommes pas actifs. Actuellement, seul le CICR intervient activement à Bosso et il s’appuie sur les volontaires de la Croix Rouge. Tous les partenaires qui intervenaient avant ont quittée à cause de l’insécurité. Bosso ne connait actuellement pas de nouveaux déplacements de populations qui arrivent en dehors de sa population qui revient. Donc les sollicitations pour l’assistance et les facilitations pour lesquelles nous étions des personnes centrales ne sont plus d’actualité. On est quasiment désoccupé depuis un bon moment en tant que CAC mais on continue à être actif dans la communauté en tant qu’individu.
Vous avez côtoyé de près depuis 2013 toutes les différences phases de la crise. Etes-vous optimiste et comment vous projetez vous vers l’avenir ?
On peut présager un changement probable à partir du milieu de l’année 2017 si la situation sécuritaire évolue positivement. Le premier semestre de 2017 est central : la condition pour espérer un retour à la vie normale et la relance des activités agricoles et du commerce. Voyez-vous, aucune activité vitale n’est encore possible à Bosso : pas d’agriculture, pas de pêche ni d’élevage et le commerce qui tend également à disparaitre de Bosso car le jour de marché n’est plus tenu pour des raisons sécuritaires. On vit comme on peut et c’est tout.
Pour les populations réfugiées, je n’imagine pas qu’elles puissent retourner chez elles en 2017. Elles seront ici encore avec nous l’année prochaine. Il faut un retour total de la quiétude pour leur assurer de ne pas mettre la vie de leurs enfants en péril. Les choses n’ont pas été faciles pour les réfugiés. Il faut aussi comprendre que les populations retournées et réfugiées ont tout perdu. Elles doivent repartir de zéro et dans un contexte économique aussi fragile ce n’est pas évident.
En février 2015, un reportage sur les CAC était réalisé. Pour le visionner cliquez ici http://unhcrniger.tumblr.com/post/110659790109/les-comités-daction-communautaire-un-engagement
At approximately 3:00pm, the military position in the refugee hosting area of Tazalit in the region of Tahoua, bordering Mali was attacked by a group of armed assailants, whose identities are not yet known. The attack resulted in the deaths of 22 Nigerien military officers and the injury of five others. It is reported that the remaining three military officers who were at the post at the time, managed to escape unharmed. The ‘refugee hosting area’ currently hosts almost 4,000 refugees, however none were harmed during the attack.
It is reported that the armed assailants arrived to the site in two pick up trucks. Witnesses say that following the attack, the assailants stayed in the area for up to 2 hours, and looted the health centre, stealing a significant stock of medication. They also burned a UNHCR ambulance, which was at the site. No UNHCR staff or partners were present when the attack took place. The attackers then stole a military vehicle and fled the scene, before support arrived.
This is not the first attack against security forces guarding Malian refugee camps in Niger. Less than one month ago, on the 10th of September, armed assailants attacked the security post at the camp of Tabareybarey in the region of Tillabery, which also borders Mali and is home to almost 10,000 refugees. A young Malian refugee woman of 18 years was killed, as well as a 5 year old refugee boy, while five others were shot and wounded.
UNHCR strongly condemns these acts of violence against Niger’s military forces, working to protect and secure the safety of vulnerable Malian refugees, who have been forced to flee their country since violence and civil war broke out in 2012. UNHCR are also troubled by the increasing number of violent incidents in the western regions of Niger bordering Mali, including ambushes, armed robbery and mine incidents.
Immediately following the attacks, UNHCR sent a team from Niamey to the site to identify the needs and provide a response. Senior management will travel to the area on Saturday to meet with the community and the authorities and express support and solidarity.
Despite the fact that the Algiers Peace Accord was signed in June 2015 between several of the conflicting parties in Mali, inter-communal and inter-ethnic violence continues in the northern part of the country, forcing more refugees to flee to neighboring Niger. The UN MINUSMA forces in Kidal in Northern Mali also suffered attacks and casualties during the week.
Niger currently hosts over 60,000 Malian refugees, and welcomed over 5,000 new arrivals in 2016 alone. Niger also hosts over 80,000 Nigerian refugees in the east of the country. UNHCR respects and appreciates the solidarity shown by the Niger government welcoming vulnerable refugees fleeing both Mali and northern Nigeria. UNHCR’s MoU with the Niger government regarding the provision of security in the refugee camps and hosting areas was amended in August to include the camps in the Diffa region, hosting refugees fleeing Boko Haram.
Le Niger est actuellement touché, près de la frontière avec le Mali, par une épidémie de fièvre de la vallée du Rift, qui a déjà fait 29 victimes. Qu’est-ce que cette maladie ? Peut-elle se propager ? Réponses du docteur Gilles Koukpo, qui coordonne les activités médicales dans la région infectée.
Identifiée pour la première fois en 1931 dans une ferme de la vallée du Rift, au Kenya, la fièvre de la vallée du Rift a été signalée en Afrique du Nord, en Tunisie et en Algérie, comme en Afrique subsaharienne au Sénégal, en Somalie ou en Tanzanie. Se propageant à l’homme via le bétail ruminant, elle a déjà touché 96 personnes au Niger, non loin de la frontière malienne, depuis fin août, pour 29 décès répertoriés.
Interview du docteur Gilles Koukpo, qui coordonne les activités médicales à Tchintabaraden pour l’ONG Alima.
Jeune Afrique : Qu’est-ce que la fièvre de la vallée du Rift ?
Docteur Gilles Koukpo : C’est un virus qui se propage via les ruminants de grande et de moyenne taille, comme les vaches, les moutons ou les chèvres. Ceux-ci sont atteints après avoir été piqués par des moustiques « Aèdes et Culex » infectés et cela se propage à l’homme via les produits issus des troupeaux. L’humain peut être contaminé en buvant le lait cru de bêtes, en mangeant de la viande saignante ou en manipulant le sang d’un contaminé. L’homme peut également être directement infecté par un moustique ayant auparavant piqué un ruminant malade.
Pour lire l’intégralité de l’Interview : Cliquez ici
Nouveau décor pour orner la façade du bureau de l’UNHCR à Niamey. Après une fresque qui symbolisait l’accueil et la solidarité de peuple Nigérien, place aujourd’hui à une série de portraits de réfugiés maliens réalisés par Titouan Lamazou, artiste UNESCO pour la Paix, lors de son séjour au Niger en 2014 et présentés dans son ouvrage « Retour à Tombouctou » (http://www.titouanlamazou.com/en ). L'opération de l’UNHCR au Niger remercie chaleureusement Titouan pour nous laisser faire vivre ses œuvres en plein Niamey et l’invite à se rendre prochainement à Diffa pour continuer à mettre en valeur les visages et les vies.
Pour voire d’autres œuvres de Titouan Lamazou réalisées lors de son séjour au Niger : http://unhcrniger.tumblr.com/Titouan
Yvan Guichaoua, est enseignant - chercheur. Sur ce blog, il partageait en Novembre 2015 son analyse autour des mouvements, de leurs causes, de population depuis le Mali et vers le Niger.Lire l'article . La bande frontalière Mali – Niger est une zone particulièrement crisogène. Les récents évènements de Tabareybarey l’ont rappelé.
Dans le monde des ingénieurs de la paix, choisir le nom que l’on donne à un conflit violent, c’est déjà le résoudre en partie. Un conflit labellisé « agriculteurs-éleveurs » se traite par des négociations sur l’usage des ressources naturelles. Une rébellion séparatiste conduit éventuellement à des révisions constitutionnelles (décentralisation, fédéralisme). Les attaques « terroristes » appellent des réponses musclées, car « on ne négocie pas avec des terroristes ».
Le problème est qu’au Sahel, et ailleurs dans le monde, les conflits violents n’ont que rarement une seule dimension. Ils sont enchevêtrés et mobilisent une myriade de protagonistes aux alliances complexes et mouvantes. Leur attribuer un label et, ainsi, suggérer leur mode de résolution exclusif est donc lourd d’erreurs potentielles.
Pour lire l’intégralité de l’article : Cliquez ici
Les derniers chiffres du recensement de la population déplacée dans la région de Diffa, publié par le Ministère de l’Intérieur, font état de plus de 302,000 personnes réparties sur 60 sites spontanés, villages et sur les deux camps de Kabelawa et Sayam Forage. Ces chiffres incluent les réfugiés, les retournés nigériens et les déplacés internes. En mai 2016, plus de 250,000 avaient été dénombrés.
La zone d’accueil des refugiées d’Intikane (ZAR) est aujourd’hui totalement intégrée dans son terroir d’accueil. Un bon indicateur pour lire cette intégration est celui de la mobilisation des acteurs nationaux autour de la ZAR. C’est actuellement le cas pour l’éducation. L’ONG nigérienne Hed Tamat vient d’apporter une contribution de 6,950,000 CFA (plus de 10,000 euros) pour soutenir la scolarisation des enfants réfugiés et nigériens de l’école d’Intikane. Cet appui est destiné à assurer le paiement des primes de motivation des enseignants et a couvrir une partie des besoins en vivres de la cantine.
Cet appui de l’ONG Hed Tamat est en soit doublement symbolique : comme le confirme le Coordinateur de l’ONG Hed Tamat, il est indéniablement tourné vers le futur: « appuyer l’éducation, c’est appuyer l’avenir. C’est la raison pour laquelle nous nous intéressons de plus en plus à l’éducation sur cette Zone d’Accueil des Réfugiés, en marge des investissements que nous y faisons déjà en matière de soutien aux activités génératrices de revenus» ; Il renverse les habitudes : une structure nationale venant accompagner les efforts d’une organisation internationale faisant face à une réduction drastique de ses fonds pour les réfugiés maliens.
L’éducation dans la zone d’accueil des réfugiés d’Intikane s’apparente à une véritable « succès story ». Avec plus de 1200 élèves, l’école d’Intikane est la plus grande de la région de Tahoua : le taux de scolarisation au primaire des enfants réfugiés d’Intikane est passé de 8% au Mali à 78% au Niger. Mais après 4 ans au Niger, les enfants ont grandi et un nouveau besoin apparait : la continuité vers le secondaire. La Direction Régionale des Enseignements Secondaires de Tahoua vient de faire la demande à son Ministère pour l’ouverture d’un collège dans la localité voisine de Telemces. La mutualisation des efforts se poursuit.
La gestion des déchets dans les camps de réfugiés est souvent un processus inabouti. Afin de maintenir des espaces sains, des activités de collectes et des centres de tris sont mis en place au niveau de chaque camp. Cependant dans un pays comme le Niger où les mécanismes formels de traitement sont inexistants, les déchets s’amoncellent et leur avenir une fois qu’ils quittent le camp reste une grande inconnue.
Pour pallier à cette insuffisance, l’UNHCR et l’ONG GVD Afrique ont depuis mai 2016 enclenché une vaste réflexion incluant au-delà du traitement l’entreprenariat des jeunes. Pour chaque camp de la région de Tillabéry, trois jeunes réfugiés et trois jeunes locaux ont été identifiés et formés dans la gestion et la valorisation des déchets. Les bidons en plastique du camp et des villages d’accueil peuvent devenir aujourd’hui des pavés, et les matières organiques du compost. En parallèle du processus technique de transformation des déchets, les stagiaires ont bénéficié de modules autour de la gestion de petite entreprise collective. Comme Safia, jeune couturière originaire du village de Mangaize, les stagiaires ont rapidement cerné la portée de la formation : « je vois aujourd’hui la possibilité de profiter des déchets que nous jetons dans le village et qui peuvent être recyclés pour nous offrir des revenus. Une fois au village je prendrai mon courage pour sensibiliser mes amies et mes mères’’.
Pour Moussa cette formation est une aubaine afin de casser le cercle vicieux de l’inactivité des jeunes réfugiés dans le camp de Abala : « je pense qu’à partir d’aujourd’hui j’ai retrouvé un boulot. Avec mes amis, nous allons nous mobiliser pour faire la collecte des déchets tant au niveau du camp et que de la ville d’Abala’’.
Pour les jeunes formés la prochaine étape est l’appui en machines pour mettre en place de petites unités de traitement des déchets au niveau des camps et des villages hôtes.
Au Sahel, les recherches ont montré que chez les animaux domestiques la croissance et la reproduction sont surtout affectées par la faible disponibilité et la faible valeur nutritive des pâturages. Quant à la production laitière, son principal facteur limitant est la chaleur. Or, les ligneux à travers l'ombrage offrent un abri propice où les animaux se protègent contre les effets néfastes de la température élevée surtout pendant la saison sèche et chaude. Encore, pendant toute la saison des pluies dans certaines régions du pays, surtout au Sud (où l'espace est exclusivement réservé aux cultures), les animaux, principalement les petits ruminants sont gardés en stabulation et nourris avec le fourrage ligneux. Encore, on constate dans les grandes villes du Niger l'utilisation des Produits Forestiers Non Ligneux pour assurer l'alimentation du bétail. Il s'agit par exemple des feuilles et fruits des espèces comme Faidherbia albida (Gao), Acacia raddiana (kandili en Haoussa et Bisaw en Djerma) qui se vendent sur certains axes routiers et des points à proximité des marchés à bétail.
D'autre part, rappelons que depuis Novembre 2011, le Niger a commencé l'exploitation de son pétrole. Ce qui lui permet de produire jusqu'à 300000 tonnes de gaz butane chaque année. L'utilisation de ce gaz butane permettra sans nul doute la régénération des massifs forestiers et des parcs agro forestiers.
D'autre part, rappelons que depuis Novembre 2011, le Niger a commencé l'exploitation de son pétrole. Ce qui lui permet de produire jusqu'à 300000 tonnes de gaz butane chaque année. L'utilisation de ce gaz butane permettra sans nul doute la régénération des massifs forestiers et des parcs agro forestiers. En effet il y aura moins de pression sur les ressources végétales pour des fins énergétiques car rien qu'à Niamey nous consommons environ 334533.50 tonnes de bois énergie par an. L'environnement se régénère et devient beaucoup plus productif. Ce qui contribue efficacement à l'amélioration de la performance de notre système d'élevage à travers une disponibilité permanente de fourrage frais et une réduction d'investissement important (plus de 3.000.000.000 de FCFA par an) de l'Etat pour l'achat de son de blé et de tourteaux de coton afin de pratiquer un élevage moins performant à cause des intempéries climatiques.
Ainsi, les Nigériens pourront Nourrir les Nigériens de façon durable et les sécheresses ne seront plus synonymes des crises alimentaires ou de famines au Niger.
Il est donc temps que les Nigériens prennent conscience de l'importance écologique et économique de la couverture végétale et réagissent rapidement pour sa régénération et sa protection. Nous devrons impérativement réduire l'abattage des ligneux pour des fins énergétiques et consommer le gaz butane dans les ménages.
De même, le gouvernement nigérien doit poursuivre davantage sa politique énergétique préservatrice de l'environnement pour la durabilité de nos systèmes de production en général et le système d'élevage en particulier. Enfin, nous souhaitons tout lecteur du présent article soit vulgarisateur permanent de cette politique d'utilisation de gaz butane dans son milieu pour un environnement sain et productif.
Moussa Illiassou
Direction Générale de l'Environnement et du Développement Durable
www.lesahel.org
L’accès au gaz domestique est une composante essentielle de la stratégie de l’UNHCR au Niger. Pour en savoir plus cliquez ici
Tel que relayé par les medias internationaux (http://www.rfi.fr/afrique/20160911-niger-mali-attaque-camp-refugies-tabarey-barey ), l’attaque ayant visé un poste de sécurité du camp de Tabareybarey a causé le décès de deux réfugiés, une mère de 3 enfants et un enfant de 5 ans, victimes de balles perdues. Cinq autres réfugiés, dont un dans un état grave, se trouvent actuellement à l’hôpital regional de Tillabéry.
L’UNHCR et les autorités se sont rendues auprès des familles endeuillées et au chevet des blessés. Un dispositif d’accompagnement est d’ores et déjà mis en place. Apres l’attaque de Mangaize en octobre 2014, ce nouvel évènement tragique rappelle une fois de plus que la zone reste particulièrement crisogène.
La problématique des mines et des restes d’explosifs est autant nouvelle qu’entière dans la région de Diffa. Afin de mieux connaitre la situation et rapidement mettre en place des réponses adaptées, l’UNHCR a développé un projet avec la Commission Nationale de Contrôle et de Collecte des Armes Illicites (CNCCAI). Le Capitaine Grema Mahamadou est chargé de la Composante Humanitaire pour la CNCCAI.
Mr Grema, pouvez-vous expliquer le cadre stratégique et opérationnel du projet qui lie la CNCCAI et l’UNHCR ?
Le projet se définit comme un projet à impact rapide sur les aspects de contamination en mines et restes d’explosifs de guerre. Il vise à informer les humanitaires et les populations sur les zones infestées par les mines ainsi que sur les dangers des résidus d’explosifs et de mines. C’est un projet qui s’étend sur neuf mois. Trois ont déjà été écoulés dans le cadre de la phase préparatoire et des premières missions de terrain. Une première cartographie des sites susceptibles de regorger de restes d’explosifs et de mines a aussi été réalisée. Après ce premier travail, nous sommes maintenant dans la phase de rencontre avec les autorités régionales et les responsables des forces de défense pour la mise en œuvre des activités du projet. Un atelier se tiendra à Diffa dans les prochains jours pour discuter des outils d’évaluation des risques et de la mise en place d’un mécanisme de sensibilisation.
Quels sont les méthodes qui seront employées?
Tout d’abord la mise en place de points focaux sur les sites concernés. Nous utiliserons également les radios communautaires dans le cadre des sensibilisations et des panneaux de visibilité seront installés pour matérialiser les zones à risque et les risques eux-mêmes. Une cellule régionale en charge de l’information et du déminage humanitaire sera créée. Elle sera présidée par le Gouverneur et la population civile ainsi que les divisions administratives locales y seront représentées. La cellule aura notamment en charge de recruter et de former les équipes de déminage à travers la CNCCAI.
A quel niveau évaluez vous le risque ?
Pour le moment, il reste impossible d’explorer les zones du lac par conséquent le risque y est d’autant plus élevé car nous ne pouvons donc pas y apporter une solution adéquate. Dans les autres zones, le risque sera réduit sous l’effet de la sensibilisation et de l’information.
Par rapport aux actions que la CNCCAI a pu mener dans d’autres zones du Niger la situation à Diffa a-t-elle des particularités ?
Nous avons vécu l’expérience d’Agadez qui concernait le déminage de mines anti-char. A Madama, au nord de Diffa sur la frontière Libyenne, un deuxième projet de ce type a été conduit par la CNCCAI dans le cadre du déminage des mines anti-personnel de 1945.
Dans les sites touchés par les affrontements dans le sud et sud-est de la Région de Diffa, il est question d’Engins Explosifs Improvisés et restes d’explosifs de guerre. Nous voyons déjà une grande différence. Ces zones peuvent aussi encore être touchées par d’éventuelles attaques et la zone des îles du lac où devra se dérouler une grande partie de l’opération du déminage reste actuellement à haut risque voire même infranchissable. La situation de Diffa est unique en son genre et assez complexe mais nous comptons bien aller de l’avant.
De par cette complexité, il est important de rappeler que l’objectif de ce projet est d’abord d’informer les humanitaires et les populations et de produire une cartographie tous les trois mois qui devra fournir une visibilité des sites infestés. En ce sens, le premier travail est axé sur la sensibilisation. La question de déminage arrivera en temps opportun.
Dans un contexte sécuritaire sensible tel que celui que traverse la région de Diffa, l’accès à l’assistance juridique pour les demandeurs d’asile et les réfugiés présumés d’implication dans des activités en lien avec le terrorisme reste un véritable défi. Ce défi reste d’autant plus complexe quand le nombre des demandeurs d’asile incarcérés atteint un niveau bien au-delà des capacités d’absorption du système d’asile du Niger encore jeune et fragile.
Après plusieurs mois d’échanges et de cadrage, l’Ordre des Avocats du Niger et l’UNHCR viennent de signer une Convention afin de renforcer la qualité et fluidifier l’assistance juridique à destination des réfugiés et demandeurs d’asile incarcérés. Ces derniers bénéficieront dorénavant de l’appui d’avocats mis à leur disposition. L’Ordre des Avocats a aussi nommé un point focal technique spécialement dédié à ce volet.
La signature de cette convention doit s’analyser à travers la lecture plus large d’un environnement de protection globalement favorable au Niger.
“Never assume you know the communications eco-system – never think you know how people share information and which sources they trust better than community members themselves”.
These were the words I found myself repeating in South Sudan, whilst supporting the recent CDAC Network Communicating with Communities (CwC) training. The importance of understanding the communications and media ‘landscape’ of a context or country has been well established by the #commisaid community. It is a key activity in terms of practicing what we preach – namely: listening. As it is such an essential process, a significant amount of time is often dedicated to Information and Communications needs assessments during CwC trainings
From UNHCR Innovation’s perspective, learning directly from the people we’re innovating with and for is critical. Therefore, the Emergency Lab’s first missions to an operation include an initial scoping – a rapid communications assessment – to help us develop a better contextual understanding. In late July I travelled to Diffa, in Niger, to support the UNHCR operation and partners to strengthen their communication with communities – starting with a scoping. There, I discovered an unexpectedly diverse communications eco-system.
Unexpected? In Niger, I recognised that I only partly practice what I ‘teach’.
The ongoing repeated violent attacks by Boko Haram, that started in Nigeria and have spread across the Lake Chad basin, have caused multiple population displacements. As of 30th July, there were over 187,000 Nigerian refugees displaced to countries in the Lake Chad Basin region, with many hundreds of thousands internally displaced by fighting – including within the Diffa region, where the displaced population is estimated at over 240,000, including refugees, returnees and IDPs.
As the UNHAS flight flew from Niamey to Diffa – over several hours of flat semi-deserted Sahel – I was already pre-empting solutions for the team. What was going to be feasible in this low-infrastructure, low-tech context with limited communication channels? I was already assuming I knew the communications landscape – and at 7,000 metres I definitely wasn’t designing with refugees.
During my mission in Niger these assumptions were certainly challenged. Here are a couple of examples why:
For more information go to http://innovation.unhcr.org/diffa-niger-unexpectedly-diverse-communications-eco-system/
Peu souvent mentionnées mais étant pourtant primordiale dans le dispositif de protection des populations déplacées, des formations dispensées par l’UNHCR et d’autres Agences sœurs du Système des Nations Unies et ses partenaires (ONG nationales et internationales) à destination des forces de défenses et de sécurité (FDS) se tiennent régulièrement au Niger et plus particulièrement, en cette période, à Diffa. C’était notamment le cas il y a quelques jours, notamment les 22 et 23 Aout passés.
Droits humains, Droit International Humanitaire, Droit International des réfugiés, Ddroits de l’enfant sont autant de thèmes qui furent traités, en croisant cas pratiques et législations nationales, et internationales.
Dans un contexte sécuritaire sensible et avec des problématiques nouvelles pour les nombreux membres des forces et de défense et de sécurité, ce type de formation revêt toute son importance tel que le relevait un officier de la Police Nationale participant à la formation « l’accueil des personnes réfugiées s’est amélioré par rapport au début de la crise suite aux efforts des partenaires de l’Etat dans la gestion de cette crise humanitaire et l’intégration de ces questions de protection. Je souhaite que soit mise en place une formation continue basée essentiellement sur l’accueil des réfugiés».
Alors que pour répondre aux demandes d’appui au retour vers le Mali de 902 ménages réfugiés (4369 individus), l’UNHCR avait enclenché un nouveau processus de rapatriement facilité au mois de juillet 2016, le camp d’Abala, dans la région de Tillabery, vient d’accueillir en quelques jours près de 1600 nouveaux arrivants.
Des mouvements d’intensité faible mais continues restaient la norme depuis le début de l’année 2016. Un tel mouvement est donc inquiétant. Les nouveaux arrivants, principalement originaires des zones rurales aux nord d’Andremboukane, décrivent un haut niveau d’insécurité résultant de tensions intercommunautaires et affrontements entre groupes armés.
Pour les candidats au retour, observer l’évolution de la situation est aujourd’hui privilégié comme l’indique Edmond Clair Onana, chef de bureau de l’UNHCR à Abala : « pour le mois d’Aout nous avions 227 ménages de 1225 individus qui avaient émis l’intention de retourner mais suite cet afflux massif de nouveaux arrivants sur le camp nous enregistrons un nombre très élevé de demande de report de la date de retour. Il est de l’ordre de 95% ».
Suite à ce nouveau mouvement, le camp d’Abala devrait franchir la barre de 15,500 personnes soit un niveau jamais égalé depuis le début de la crise au nord Mali en 2012, tout comme celui du nombre de réfugiés maliens aujourd’hui au Niger, plus de 62,000.
Despite the gravity of the current emergency situation in the Diffa region, the UNHCR Regional Representative and Regional Refugee Coordinator for the Nigeria situation, Ms. Liz Ahua was motivated by what she saw as “an operation that pushed boundaries with innovative and creative solutions to removing obstacles, rather than facing challenges in the traditional way”.
Ms. Ahua visited the Diffa region of Niger from the 8th – 10th of August. The mission was accompanied by the UNHCR Niger Deputy Representative, Mr. Abdouraouf Gnon-Konde and the Director General for Civil Status and Refugees, Mr. Malangoni. During the mission, Ms. Ahua visited the Governor of the Diffa region to discuss the Government strategy in the region, and to express support and solidarity. Despite the difficulties faced by the Government, they maintain an open-door policy to those seeking protection. As remarked by Ms. Ahua, this is not always the case, “here in Niger you have a Government who is open to learning, they have an ear to listen and they are willing to consider what the community poses to them, this is not always the case in other countries, where Governments put up fences before they even listen to your cause, you are fortunate in Niger with such an excellent example”. The Government similarly expressed their gratitude for the support of the humanitarian community in facing this challenging situation. As emphasized by Mr. Malangoni of the DGEC-R, “the Government is grateful for the visit, it is essential that the message of the complexity of the situation and the efforts of the Government is shared at higher levels, while the population are so happy to hear of someone coming from far away to hear their stories”.
During the mission, Ms. Ahua visited the Diffa Distance Education Centre, one of three education centres for Nigerian high school students, supported by UNHCR and COOPI. During the visit, 40 junior cycle students who recently were assisted to travel to Kano in Nigeria to complete their end of year exams were presented with their results, with scenes of joy amongst the students, tutors and parents alike. “This simple and inexpensive project removes vulnerable children from harm’s way, saving children from the jaws of radicalization” according to Ms. Ahua. For more information on the project, see: http://unhcrniger.tumblr.com/post/147088328514/positive-steps-forward-for-distance-education.
Ms. Ahua also praised other innovative projects which are ongoing in the region, such as the gas as domestic energy project, which will reach 20,000 vulnerable families in the region before the end of 2016. This project is innovative in that it provides solutions to multiple problems - environmental degradation, increasing the purchasing power of the population, while reducing protection risks, in particular regarding SGBV attacks against women and girls searching for firewood. Another project which began in 2014, and is ongoing with the support of the authorities is the urbanization project, which provides a long-term and sustainable solution as regards to access to land in a legal manner for vulnerable families, whilst also providing economic opportunities for the authorities of the communes involved.
On the second day, the mission visited the site of Gagamri on the RN1, where preparations were underway between the Government and UNHCR to voluntarily relocate Nigerian refugees to the refugee camp of Sayam Forage. Since the 8th of July, 1,961 refugees have been assisted to move to the camp, where they can be assured at least of basic assistance and protection. With over 240,000 displaced persons throughout the region, mainly living in precarious situations at spontaneous sites along the RN1, the Government is prioritizing the relocation of refugees to a safer environment, far from the insecure border areas close to the Komadougou River. As emphasized by the UNHCR Niger Deputy Representative, this process cannot be done alone, it depends on the State and most importantly on the refugees themselves, and the voluntariness of their decision to relocate. During a meeting with the beneficiaries in Gagamari, Ms. Ahua expressed solidarity with the refugees and the struggles they are facing.
Further discussions were held with representatives of the many humanitarian organizations working in the region. As pointed out by Ms. Ahua, the Lake Chad Basin Crisis - despite its severity, remains one of the most under resourced emergencies. Partners expressed similar messages including the desperate need for additional funding, which is flexible enough to respond to the complex and ever changing context in Diffa. They emphasized the need to find a formula for the region that works, balancing emergency and long-term assistance, creating the possibility of self-reliance for the displaced and vulnerable host populations. As pointed out by Mr. Gnon-Konde, “beneficiaries want opportunities to provide for themselves, they used to do things for themselves, they were independent. Nobody wants to depend on aid”. The departing message of Ms. Ahua was that she was touched by the “drive for creative but simple solutions, with a lasting impact on the lives of the beneficiaries”, with a promise to raise the issues presented to her at the regional and global level, in an effort to mobilize funds and save lives in the region.
Crée en avril 2013 à la suite d’une relocalisation réussie d’environ 5,048 personnes accompagnées de leurs animaux, la Zone d’Accueil des Réfugiés (ZAR) d’Intikane située dans le département de Tillia à 10 heures de route de Niamey la capitale. Au 31 juillet 2016, la ZAR accueille une population de 18,203 individus composés principalement d’éthnies Touareg (97%), Peulhs (2.8%) et Haoussa (0.2%). Toute cette population est nomade et provient des localités maliennes d’Anderanboukane, Ansongo, Abeibara, Gao, Kidal, Inekar et Menaka et pratique l’élevage comme activité principale. Pour plus d’informations d’Intikane, voir : http://unhcrniger.tumblr.com/post/95717877574/new-report-on-intikane-refugee-hosting-area
Suite à la signature des accords de paix au Mali, et du fait du long séjour au Niger, en mai 2016, 9 ménages de 52 individus avaient manifesté auprès de la Direction Générale de l’Etat Civil, de la Migration et des réfugiés, leurs intentions de retour au Mali, malgré la situation précaire.
Des informations sur la situation sécuritaire et services disponibles dans les zones de retour ont été partagées avec les réfugiés en vue de leur permettre de prendre des décisions de retour éclairées lors du counseling de protection fait par le HCR. Ensuite, l’identification des cas de malades chroniques et de mise à jour et documentation des enfants nés au Niger ou scolarisés a été menée par le HCR sur la ZAR. A cette occasion, 10 autres ménages de 64 individus se sont ajoutés sur la liste des candidats au retour facilité portant ainsi les chiffres à 19 ménages de 116 individus pour lesquels une mission d’assistance a été organisée les 5 et 6 Aout 2016.
A la fin de l’opération, seuls 9 ménages de 53 individus tous d’éthnie Touareg ont maintenu leur intention de retourner au Mali et bénéficié de l’assistance. Les autres ménages ont renoncé au motif que la situation sécuritaire dans leurs zones de retour n’est plus favorable.
Parmi les bénéficiaires du rapatriement facilité, un seul cas de maladie chronique a été identifié et référé au CSI ou il a reçu un appui en médicament pour 3 mois. 8 enfants nés au Niger ont tous reçu leurs actes de naissance et 8 autres enfants scolarisés ont reçu leurs certificats de scolarité.
Au total en 2016 (janvier – aout), le HCR a facilité le rapatriement volontaire de 2,147 réfugiés Maliens. Dans le même temps, le Niger a reçu près de 5,000 nouveaux arrivants pendant la premier 6 mois de 2016. La population totale des réfugiés maliens à la fin de juillet 2016 est 60,818 – le nombre le plus élevé jamais enregistré au Niger.
Il en ressort que la stabilisation de la situation sécuritaire au nord Mali reste l’élément déterminant d’un véritable processus de retour.
Il y a environ trois (3) ans que la secte Boko Haram a commencé ses attaques ciblées dans la région de Diffa. L'opinion nationale a amplement soutenu les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à travers plusieurs manifestions, telles que les levées de fonds, les marches, meetings et déclarations. En revanche, la détresse et la situation précaire des populations déplacées et réfugiées a moins défrayé les chroniques et encore moins suscité une quelconque levée de fond. Néanmoins, l'Etat et plusieurs partenaires techniques et financiers (PTF), s'attèlent dans la mesure du possible à fournir la sécurité et les assistances multiformes à cette population, ce, dans le respect de la dignité humaine, même si il persiste encore quelques manquements. Il faut souligner que l'Union Européenne a récement décidé de fournir une enveloppe de 9 millions d'Euros en soutien aux populations du Niger touchées par le conflit dans le bassin du lac Tchad.
Following attacks in the Diffa region at the beginning of June, the number of displaced persons in the region has never been so high. At various sites along the Route Nationale 1, UNHCR are assisting Nigerian refugees who wish to relocate to the Sayam Forage refugee camp. The relocation process began on the 8th of July, with a total of 1,307 assisted to relocate so far. The process is continuing.
For more information, and to read more about those people who are moving to the camp, please click here:
http://kora.unhcr.org/refugees-diffa-region-seek-peace-better-future-sayam-forage-refugee-camp/
http://data.unhcr.org/SahelSituation/download.php?id=2084