Un nouvel afflux de réfugiés maliens arrivés au Niger en fuite du conflit dans le Nord

Rabi Silkame et ses trois enfants a Abala, Niger. Ils ont fuit leur village au nord du Mali a cause du conflit, en aout 2017 (Photo : Aboubacar Maman Gambo)


Depuis le 1er août ils sont plus de 1,500 réfugiés Maliens ayant fui les récents évènements de Kidal et de Ménaka en direction du Niger où ils se sont installés au camp des réfugiés d’Abala, dans la région de Tillabéry. Les femmes et les enfants sont les plus nombreux dans ce mouvement, et y comptent pour plus de 80 pour cent.

Rabi SILKAME fait partie de ces nombreuses femmes chef de ménages ayant en charge des mineurs arrivés sur le territoire. Habillée en tunique traditionnelle, le seul habit qu’elle affirme posséder, la fraicheur d’un soulagement se lit dans ses gestes, mais le regard demeure tourné vers un village qu’elle n’a jamais voulu quitter.

Elle a fui un dimanche, Boukkabele (Aderamboukane), son village natal en compagnie de ses trois enfants dont la plus grande est enceinte de 8 huit mois, et n’ayant aucune nouvelle de son mari. Malgré la crise qui sévit depuis 2012, Rabi n’a jamais voulu quitter son mari, un petit commerçant selon ses propos qui était très aimable et qui subvenait aux besoins de toute la famille. Il y a un mois, celui-ci a été tué par un groupe armé. Veuve, elle a vendu les quelques biens que lui a laissé son défunt mari ainsi que le restant de leur bétail pour nourrir ses enfants.

« Je n’ai jamais voulu quitter mon pays », disait-elle. « J’étais dans cette situation de désarroi et ne sachant quoi faire quand j’ai décidé de fuir notre village suite à l’arrivée de la CMA. On entendait au loin des tirs. J’ai pris mes enfants. Je n’ai même pas eu le temps de prendre les vêtements, les casseroles…et j’ai suivi un groupe, d’abord en véhicule puis à pied, jusqu’au Niger ».

Elle est arrivée il y a deux jours parmi environ 400 autres ménages du Mali. « Je ne sens plus des tirs la nuit, ni inquiète pour mes enfants en sentant les pas des gens rodant autour de notre case. Je veux juste dormir les nuits. J’ai déjà la nostalgie de mon pays …» Tout comme Rabi, chacun des refugies accueillis a une histoire derrière lui et chacun espère un jour retourner au pays natal. Pour l’instant, la vie continue et chacun d’eux essaie tant bien que mal d’oublier le démon de la nuit et l’insomnie qu’il traine derrière lui.

Les nouveaux arrivés viennent de s’ajouter au plus de 55,000 réfugiés Maliens déjà présents sur le territoire Nigérien. Même au Niger, la situation sécuritaire s'est détériorée depuis quelques mois. En mars, l’Etat a décrété l’« Etat d’Urgence » dans quelques départements dans les régions de Tillabéry et Tahoua.

Pour les nouveaux arrives, l’Etat du Niger, le HCR, le PAM ainsi que tous les autres partenaires sont à pied d’œuvre pour répondre aux besoins élémentaires de ces ménages y compris l’enregistrement, les abris, la nourriture, etc.

2 Notes

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