Arménie : Un camp d'été aide des jeunes déracinés à trouver leur place

Des jeunes qui ont fui les conflits et les persécutions se font des amis et retrouvent confiance dans un camp d'été en Arménie.

Le théâtre, la musique, les arts plastiques, le développement de l'esprit d'équipe et les sports comptent parmi les activités proposées au camp.   © HCR/Nareg Dekermenjian

Les eaux calmes et la beauté des paysages font du Lac Sevan une destination balnéaire prisée par les touristes en Arménie. Cette année, un camp d'été y a été organisé pour aider 40 jeunes déracinés originaires de Syrie, d'Irak et du Haut-Karabakh à retrouver confiance, à découvrir leurs possibilités et à se faire des amis dans leur nouvelle patrie.


Organisé par l'ONG Vardenis du YMCA pour promouvoir l'intégration sociale et culturelle, ce camp de deux semaines vise également à améliorer le bien-être émotionnel et psychologique des jeunes déplacés et réfugiés. Plusieurs activités y sont proposées, dont le théâtre, la musique, les arts plastiques, le développement de l'esprit d'équipe et les sports.

« Je n'étais encore jamais venue au Lac Sevan, » dit Maral, une jeune Syrienne qui participe au camp d'été. « Ce que j'ai préféré, c'est pouvoir nager dans le lac avec mes nouveaux amis et aussi avec Nareg, notre animateur, qui nous protégeait des vagues. Je me sens chez moi en Arménie et je suis honorée d'appartenir à cette nouvelle patrie. »

« Je me sens chez moi en Arménie. »

Malgré les traumatismes et les difficultés que nombre des participants ont connus durant leur courte existence, leur résilience, leur optimisme et leur détermination sont intacts.

« Je me suis fait beaucoup d'amis au camp, » dit Aram, un jeune garçon déplacé originaire des montagnes enclavées du Haut-Karabakh où le conflit s'est intensifié en avril 2016. « Nous étions à la fois semblables et différents, semblables parce que nous avons tous perdu notre foyer, et différents dans nos langues, nos traditions et nos cultures. »

Pour Varditer Hambardzumyan, directrice de l'ONG Vardenis du YMCA, le camp d'été a doté des jeunes tels que Maral et Aram de compétences pratiques essentielles pour leur avenir. D'après elle, ces compétences « auront un impact positif sur les enfants et les amènera à grandir dignement, dans la confiance et le respect pour eux-mêmes et pour autrui et un sentiment de solidarité. »

  • Des jeunes déracinés rassemblés devant le spectaculaire Lac Sevan.
    Des jeunes déracinés rassemblés devant le spectaculaire Lac Sevan.  © HCR/Nareg Dekermenjian
  • Gymnastique matinale pour les jeunes déplacés et réfugiés.
    Gymnastique matinale pour les jeunes déplacés et réfugiés.  © HCR/Nareg Dekermenjian
  • Plantation d'arbres par les jeunes déplacés et réfugiés.
    Plantation d'arbres par les jeunes déplacés et réfugiés.  © HCR/Haig Siserian
  • Échanges, relaxation et interactions entre les jeunes du camp.
    Échanges, relaxation et interactions entre les jeunes du camp.  © HCR/Haig Siserian

Christoph Bierwirth, le Représentant du HCR en Arménie, était présent dans la salle le dernier jour du camp où les jeunes stagiaires ont donné un impressionnant spectacle de chants arméniens, de danses traditionnelles et de pantomime.

« Voir tant de jeunes d'origines et de milieux différents, de jeunes Arméniens de l'endroit et des jeunes déracinés originaires de Syrie, d'Iraq ainsi et du Haut-Karabakh en train de travailler, de débattre, de s'amuser et d'interagir, ça donne de l'espoir et ça montre que l'intégration peut aboutir si tout le monde est prêt à s'engager, » dit-il.

À la fin du camp, les jeunes ont reçu du HCR des certificats de reconnaissance et des prix qui récompensaient la créativité et le talent, l'intelligence et l'enthousiasme, la mobilisation et le sens des responsabilités. Toutefois, ces jeunes ne sont pas les seuls à avoir tiré profit de cette expérience.

« Le temps passé au camp d'été du YMCA restera un souvenir inoubliable, » dit Nareg, un animateur venu d'Australie. « J'ai pu entendre les témoignages des participants et je suis impressionné par leur courage et leur force. Je ressens maintenant une grande empathie à l'égard des réfugiés du monde entier : je compatis et je pense différemment. »