Le photographe Giles Duley et Massive Attack font équipe pour être solidaires #Aveclesréfugiés à un concert à Bristol, au Royaume-Uni

En septembre 2016, le photographe Giles Duley s'est joint au groupe Massive Attack pour montrer son soutien aux réfugiés.

Le photographe Giles Duley et Massive Attack font équipe pour être solidaires #Aveclesréfugiés à un concert à Bristol, au Royaume-Uni.
© Tiger Nest Films

Les histoires ont un écho seulement lorsque les gens écoutent. Prendre une photo n’est qu’une partie de mon travail de photographe : je dois aussi m’assurer que les gens voient les images. Et cela ne m’est jamais apparu plus important que lorsque j’ai couvert la crise des réfugiés pour le HCR.


Ces dernières années, j’ai collaboré avec des poètes, des écrivains et des musiciens, à la recherche d’occasions d’atteindre de nouveaux publics et de raconter des histoires sous une forme nouvelle. Massive Attack est l’un des groupes que j’ai contactés, et travailler avec eux pour mettre en relief la crise des réfugiés m’a paru la chose à faire en ce moment.

« Les photos qu’il m’a envoyées m’ont beaucoup ému », se rappelle Robert Del Naja de Massive Attack. « Ce qui est vraiment choquant est que ces photos pourraient être de n’importe quelle crise de réfugiés ou guerre au cours des 100 dernières années. Le plus terrifiant est que vous vous dites que “rien n’a changé”, et c’est ce que nous devons comprendre, car ce n’est pas le passé. C’est maintenant. »

Massive Attack appelle à la solidarité avec les réfugiés (© Benjamin McMahon) - VIDEO EN ANGLAIS

Au début du mois de septembre 2016, je me suis rendu à Bristol pour voir le résultat final de notre collaboration. Alors que la pluie tombait, j’étais assis sur le côté de la scène et j’attendais l’ultime chanson, « Unfinished Sympathy ». La chanson a commencé, et des portraits sont apparus derrière le groupe (projetés à 10 mètres de haut), dominant la scène, sur de vastes écrans, avec l’inscription « In This Together » ou « Tous concernés ».

« Travailler avec eux pour mettre en relief la crise des réfugiés m’a paru la chose à faire en ce moment. »

Un bon portrait crée de l’empathie, une certaine compréhension et un moment d’intimité avec un étranger. Même si, pour la plupart des gens, il s’agissait de visages sans nom, pour moi, chaque portrait constituait un souvenir d’Iraq, de Jordanie et du Liban. Chaque portrait avait un nom et une histoire : Kraymeh, Ranim, Halima, Murad… J’espère que je leur ai rendu justice.

Lorsque le portrait de Shavgar est apparu, j’ai pris une photo et je l’ai envoyée à sa mère, Nesrin, qui vit dans le camp de réfugiés de Domiz, au nord de l’Iraq. Elle l’a immédiatement publiée sur sa page Facebook. « Merci de vous souvenir de nous », dit la légende.

Ce fut, pour moi, le moment où je me suis dit que tout cela en valait la peine.

C’est ce que signifie, pour moi, de dire : « Nous sommes tous concernés. Je suis solidaire avec les réfugiés. »

Pour en savoir plus sur le projet « Legacy of War » ou « L’héritage de la guerre » de Giles Duley