Le HCR est témoin de destructions et de souffrances humaines effroyables au Kasaï
Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Cécile Pouilly – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 08 septembre 2017 au Palais des Nations à Genève.
Les destructions et les souffrances humaines résultant du conflit dans la région du Kasaï en République démocratique du Congo (RDC) ont pris une ampleur immense.
La semaine dernière, des employés du HCR sont revenus du territoire de Kamonia, à la frontière entre la RDC et l’Angola. Il s’agissait de la première mission du HCR dans ce lieu, qui a été au centre des combats. Nos collègues ont vu des villages entiers incendiés et des civils dans une situation désastreuse. Les services essentiels ont globalement cessé de fonctionner et un climat d’anarchie règne.
L’amélioration progressive de l’accès humanitaire à la région du Kasaï a rendu cette mission possible. Le HCR appelle les autorités à accorder aux organisations humanitaires l’accès complet aux personnes ayant besoin de protection et d’assistance. Nous demandons également une amélioration de la sécurité dans la région, ce qui permettra aux réfugiés et aux déplacés internes de rentrer chez eux un jour.
Dans la zone proche de la ville frontalière de Kamako, neuf villages sur dix ont été réduits en cendres dans les attaques menées par des groupes armés ou dans les affrontements entre ces groupes et les forces gouvernementales. Des groupes armés locaux ont systématiquement détruit ou pillé les postes sanitaires, les écoles et d’autres bâtiments publics. Les enseignants et les infirmiers ont fui ou ont été tués.
Des centaines d’enfants ont été séparés de leurs parents ou ont été témoins de leur assassinat. Ces enfants sont provisoirement placés dans des familles d’accueil par les organisations humanitaires locales, mais il n’existe aucun système pour assurer un soutien psychosocial à ceux qui sont traumatisés. Les personnes âgées, handicapées ou malades sont également en grave danger.
La crise au Kasaï a débuté il y a plus d’un an, des tensions locales s’étant mutées en un conflit affectant désormais neuf des 26 provinces de RDC, en raison des combats ou des déplacements internes. D’importantes zones au cœur de la région en conflit sont aujourd’hui sous le contrôle des forces gouvernementales, mais le retour à la paix demeure précaire. Dans d’autres zones, des violences sont encore signalées.
Dans l’ensemble, selon les estimations, environ 1,4 million de personnes auraient été déplacées à cause de la violence qui règne dans la région du Kasaï auparavant paisible.
Malgré la situation critique, certains Congolais ayant trouvé refuge en Angola tentent de rentrer dans leur foyer au Kasaï. Depuis avril 2017, quelque 33 000 réfugiés fuyant le conflit avaient été enregistrés dans la province de Lunda Nord, en Angola. Mais récemment, un partenaire local du HCR a indiqué que certains Congolais étaient rentrés spontanément d’Angola, la plupart en août. Nombreux rapatriés ont trouvé leurs maisons détruites et sont forcés de vivre dans des conditions similaires au déplacement interne.
Le HCR déploie du personnel et ouvre trois bureaux dans la région du Kasaï. Nous manquons toutefois de ressources pour la réponse urgente à plus grande échelle. Sur les 102,5 millions de dollars nécessaires pour la situation en RDC et la réponse en Angola, seuls 17% ont été reçus jusqu’à présent.
Vidéo disponible : une séquence vidéo récente sur les personnes déplacées fuyant la région du Kasaï est disponible sur notre plateforme de contenus sur les réfugiés pour les médias.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Kinshasa, Andreas Kirchhof, kirchhof@unhcr.org, +243 817 009 484
- A Pretoria, Markku Aikomus, aikomus@unhcr.org, +27 (0) 817 97 7456
- A Genève, Aikaterini Kitidi, kitidi@unhcr.org, +41 79 580 83 34