Pakistan : information sur les différences entre les musulmans chiites et les musulmans sunnites; le traitement réservé aux chiites, en particulier à Lahore et à Multan; les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la violence faite aux chiites (2010-décembre 2013)
Publisher | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada |
Publication Date | 9 January 2014 |
Citation / Document Symbol | PAK104713.EF |
Related Document(s) | Pakistan: How Shia Muslims differ from Sunnis; treatment of Shias, particularly in Lahore and Multan; government response to violence against Shia Muslims (2010-December 2013) |
Cite as | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Pakistan : information sur les différences entre les musulmans chiites et les musulmans sunnites; le traitement réservé aux chiites, en particulier à Lahore et à Multan; les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la violence faite aux chiites (2010-décembre 2013), 9 January 2014, PAK104713.EF , available at: https://www.refworld.org/docid/52eb9fb84.html [accessed 3 November 2019] |
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1. Différences entre les musulmans chiites et les musulmans sunnites
Les estimations de la population musulmane chiite au Pakistan varient de 5 p. 100 (SAIR [2012]) à 20 p. 100 (ibid.; MEMRI 25 sept. 2012; RFE/RL 18 févr. 2013).
1.1 Différences sur le plan religieux
Des sources signalent que la division entre les courants chiite et sunnite de l'islam remonte à un conflit à propos du dirigeant de la communauté musulmane après la mort du prophète Mahomet (BBC 6 déc. 2011; Pew Research Center 9 août 2012b). Selon le Middle East Media Research Institute (MEMRI), organisation de recherche indépendante sans but lucratif (MEMRI 25 sept. 2012), les musulmans sunnites croient que les quatre califes qui ont succédé au prophète Mahomet sont, dans l'ordre, Abou Bakr, Omar ibn al-Khattab, Othman ibn Affan et Ali ibn Abi Talib, Ali étant le dernier (ibid.). Cette même source explique qu'en revanche, les chiites affirment que le prophète Mahomet a nommé Ali ibn Abi Talib comme successeur; ainsi, ils le considèrent comme le premier calife, ce qui mène à une autre lignée de successeurs (ibid.). Par ailleurs, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant de la Commission asiatique des droits de la personne (Asian Human Rights Commission - AHRC) a dit que les sunnites sont fidèles aux quatre compagnons (Abou Bakr, Omar, Othman et Ali), alors que les chiites ne le sont qu'à un seul compagnon (Hazrat Ali), que Mahomet aurait, selon eux, nommé comme successeur (17 déc. 2013).
Des sources signalent qu'il y a des différences de doctrine entre les musulmans sunnites et les musulmans chiites (MEMRI 25 sept. 2012; BBC 6 déc. 2011). D'après un article de la BBC, il y a des différences en matière de rituel, de loi, de théologie et d'organisation religieuse (ibid.). Toutefois, ces mêmes sources soulignent que les musulmans sunnites et chiites ont de nombreuses croyances en commun, comme [traduction] « "l'unicité" » d'Allah et le fait que Mahomet était le dernier prophète, ainsi qu'un grand nombre de pratiques, comme la prière, le jeûne et le pèlerinage à La Mecque (ibid.).
Selon des sources, l'Achoura, dixième jour du mois islamique de mouharram, est l'événement religieux principal pour les chiites (Plus News Pakistan 18 nov. 2013; É.-U. 28 janv. 2009, 4; IHS Global Insight 19 nov. 2013). Pour les chiites, l'Achoura commémore le martyre de l'imam Hussein à Karbala (Plus News Pakistan 18 nov. 2013; É.-U. 28 janv. 2009, 4; AHRC 17 déc. 2013). Des sources signalent qu'Hussein était le fils d'Ali (ibid.; É.-U. 28 janv. 2009, 4). Il aurait été tué par des forces sunnites à Karbala [en Iraq] en 680 (ibid.), soit les armées du calife Yazid (AFP 15 nov. 2013). Selon la BBC, Ali et Hussein ont tous deux été tués dans des luttes de pouvoir pour désigner le calife [chef des musulmans] (BBC 6 déc. 2011). Dans un rapport, les services de recherche du Congrès (Congressional Research Services - CRS) des États-Unis soulignent que, pour les chiites, l'Achoura est un événement sombre et il comprend un rituel d'auto-flagellation (É.-U. 28 janv. 2009, 4). Cette même source explique que les traditions et les pratiques religieuses chiites sont renforcées par le rituel de l'Achoura et les leçons morales tirées du martyre d'Hussein (ibid.).
1.2 Caractéristiques distinctives
Des sources signalent que les chiites au Pakistan peuvent souvent être reconnus par leur nom (MEMRI 17 déc. 2013; AHRC 17 déc. 2013; Jinnah Institute 16 déc. 2013). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, l'équipe de rédaction du projet d'études sur l'Asie du Sud (South Asia Studies Project) du MEMRI a souligné que, parmi les noms chiites courants, on trouve Jaffer, Rizvi, Ali, Hussein, Hasan et Abbas (MEMRI 17 déc. 2013). Le représentant de l'AHRC a relevé Sayyed, Raza, Naqvi, Jafery et Abbas comme noms chiites courants, tout comme Hussein et le nom de ses amis qui ont aussi été tués dans la bataille de Karbala (AHRC 17 déc. 2013).
Des sources affirment qu'il est généralement impossible de distinguer les chiites des sunnites au Pakistan selon leur apparence physique (AHRC 17 déc. 2013; étudiant au doctorat 11 déc. 2013; Jinnah Institute 16 déc. 2013). Le représentant de l'AHRC a noté que, bien que les sunnites et les chiites ne puissent généralement pas être différenciés selon leur tenue vestimentaire, de nombreux chiites portent des vêtements noirs et [traduction] « affichent des signes de la tombe, du cheval et du sang d'Hussein » au cours du mois de mouharram (AHRC 17 déc. 2013). Il a aussi souligné que les chefs religieux chiites portent souvent du noir alors que les membres du clergé sunnite portent du vert ou du blanc (ibid.). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un étudiant au doctorat à l'Université McGill qui étudie le droit musulman et qui est également chercheur à la fondation de recherche musulmane al-Mawrid de Lahore (13 déc. 2013), a souligné que les universitaires chiites se distinguaient des universitaires sunnites au moyen de tenues, de voiles et de turbans différents (11 déc. 2013).
Selon des sources, certains sunnites au Pakistan considèrent les chiites comme faisant partie d'un courant [traduction] « "hérétique" » de l'islam (SAIR [2012]) ou comme des non-musulmans (MEMRI 25 sept. 2012; Pew Research Center 9 août 2012a). D'après un sondage mené en 2012 par le Centre de recherche Pew (Pew Research Center) de Washington, uniquement 50 p. 100 des répondants pakistanais sunnites considèrent que les fidèles chiites sont des musulmans (ibid.).
2. Traitement réservé aux musulmans chiites
Plusieurs sources font état d'une augmentation du nombre d'agressions violentes à l'endroit de chiites par des groupes militants (Jinnah Institute 2013, 19-20; SAIR [2012]; HRCP mars 2013, 6). Des attaques contre des chiites seraient menées dans toutes les régions du Pakistan (MEMRI 25 sept. 2012; SAIR [2012]; HRCP mars 2013, 102). Plusieurs sources affirment que les chiites sont particulièrement pris pour cible dans la province du Baloutchistan (MEMRI 25 sept. 2012; HRCP mars 2013, 60; Human Rights Watch 5 sept. 2012), en particulier dans la ville de Quetta (Jinnah Institute 16 déc. 2013; HRCP mars 2013, 102). Selon l'AHRC de Hong Kong, environ 33 p. 100 des assassinats ciblés de chiites en 2012 ont eu lieu dans le Baloutchistan (23 févr. 2013). Des sources font également état de taux élevés de violence à l'égard des chiites aux endroits suivants :
la ville de Karachi (HRCP mars 2013, 60; Jinnah Institute 16 déc. 2013; Human Rights Watch 5 sept. 2012);
la région du Gilgit-Balistan (Human Rights Watch 5 sept. 2012; MEMRI 25 sept. 2012);
Hangu (ibid.);
Parachinar (ibid.; Jinnah Institute 2013, 20);
Dera Ismail Khan (ibid.; MEMRI 25 sept. 2012).
Plusieurs sources signalent que les Hazaras chiites du Baloutchistan sont particulièrement pris pour cible (ibid.; Jinnah Institute 16 déc. 2013; HRCP mars 2012, 83-84). D'après la Commission pour les droits de la personne du Pakistan (Human Rights Commission of Pakistan - HRCP), les Hazaras, qui sont presque tous chiites, formeraient un groupe ethnique distinct aux traits physiques reconnaissables, ce qui les rendrait plus faciles à cibler (HRCP mars 2013, 101). Selon le Jinnah Institute, centre d'études et de recherches d'ordre public indépendant et groupe de défense des droits voué aux enjeux de sécurité humaine (Jinnah Institute 2013), la plupart des Hazaras ne peuvent plus fréquenter l'université ou le collège à Quetta ou ont fermé leur entreprise par crainte pour leur sécurité et en raison des attaques ciblées (ibid., 24).
Dans un rapport au Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies, la Société pour les peuples menacés (SPM), ONG ayant un statut consultatif spécial, explique que, de 2008 à avril 2013, environ 942 chiites ont été tués dans 481 incidents au Pakistan et que les Hazaras demeurent des [traduction] « cibles privilégiées » (23 mai 2013, 2). Fondant ses données sur des reportages dans les médias, la HRCP écrit dans le State of Human Rights in 2012 que dans le Baloutchistan, 758 chiites, dont 338 Hazaras, ont été tués de 2008 à 2012 (mars 2013, 64). Des sources affirment que les chiites ciblés comprennent des chiites [traduction] « ordinaires » (Jinnah Institute 2013, 20; Human Rights Watch 5 sept. 2012), c'est-à-dire des personnes qui ne sont pas connues et qui ne participent pas à la politique confessionnelle (Jinnah Institute 2013, 19, 20).
Selon le rapport du Jinnah Institute sur l'extrémisme au Pakistan intitulé Extremism Watch, 203 chiites ont été tués en 2011 et 450 l'ont été du 1er janvier 2012 au 30 novembre 2012 (ibid., 19). D'après le Portail sur le terrorisme en Asie du Sud (South Asia Terrorism Portal - SATP), 136 chiites ont été tués en 2011 et 396 l'ont été dans le cadre d'attaques ciblées en 2012 (2013). La HRCP précise qu'en 2012, 531 personnes ont été tuées dans le cadre d'actes de violence confessionnelle au Pakistan, dont la majorité était chiite (mars 2013, 62-63). Au moins 325 musulmans chiites ont été tués dans des attaques ciblées en 2012 selon un article de l'AHRC (23 févr. 2013). Human Rights Watch souligne qu'environ 400 chiites ont été tués du 1er janvier au 11 novembre 2013 (11 nov. 2013).
Des sources signalent que les attaques contre les chiites se produisent particulièrement pendant l'Achoura (Jinnah Institute 2012, 23; Human Rights Watch 11 nov. 2013). D'après Human Rights Watch, 30 personnes auraient été tuées et au moins 100 auraient été blessées par des groupes extrémistes sunnites lors de 5 attaques menées pendant l'Achoura en 2012 (ibid.). Selon le Jinnah Institute, environ 40 chiites ont été tués pendant les 10 premiers jours de mouharram en 2012, alors qu'au moins 8 processions de deuil ou rassemblements ont fait l'objet d'attaques à la bombe (2013, 19).
Des chiites ont été agressés de multiples façons, dont celles-ci :
assaillants en motocyclette (MEMRI 17 déc. 2013; Human Rights Watch 5 sept. 2012);
fusillades à partir d'un véhicule en marche (É.-U. avr. 2013, 121; HRCP mars 2013, 102);
militants arrêtant des autobus et tuant les chiites (ibid.; MEMRI 17 déc. 2013; É.-U. avr. 2013, 121) qu'ils identifient par leur nom sur leur carte d'identité (ibid.; MEMRI 17 déc. 2013);
attaques sur des autobus conduisant des pèlerins chiites vers l'Iran (Dawn 31 déc. 2012; Daily Times 31 déc. 2012; Jinnah Institute 2012, 13);
bombardement lors de rassemblements religieux chiites (MEMRI 17 déc. 2013; HRCP mars 2013, 102);
attaques pendant des processions chiites (É.-U. avr. 2013, 120; Jinnah Institute 2012, 12);
attaques sur des mosquées et d'autres établissements religieux chiites (É.-U. avr. 2013, 120; Jinnah Institute 2012, 12; HRCP mars 2013, 102);
attentats suicides à la bombe (É.-U. juill. 2013, 120; Jinnah Institute 2012, 12; HRCP mars 2013, 102).
2.1 Traitement réservé aux chiites à Lahore et à Multan
Des sources affirment que Lahore et Multan, dans la province du Pendjab, comptent d'importantes communautés chiites (Jinnah Institute 16 déc. 2013; HRCP 13 déc. 2013). Selon le média IHS Global Insight, Lahore et Multan sont toutes deux des régions urbaines où des chiites et des sunnites vivent près les uns des autres (19 nov. 2013).
2.1.1 Violence
Selon l'équipe de rédaction du projet d'études sur l'Asie du Sud du MEMRI, la situation des musulmans chiites à Lahore et à Multan est [traduction] « extrêmement grave » (MEMRI 17 déc. 2013). Cette même source a affirmé qu'il y a eu [traduction] « de nombreux meurtres » de chiites dans ces villes et que « [c]omme partout ailleurs au Pakistan, les musulmans chiites sont systématiquement pris pour cible et tués par balle par des militants sunnites qui ne les considèrent pas comme des musulmans » (ibid.). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un représentant du Jinnah Institute a expliqué que, bien qu'il y ait moins de violence à l'égard des chiites dans ces régions comparativement à Quetta et à Karachi, les villes de Lahore et de Multan sont toutes deux aux prises avec [traduction] « un nouveau taux d'extrémisme dans la province du Pendjab » (Jinnah Institute 16 déc. 2013). Il a fait état d'attaques violentes et d'assassinats ciblés dans les deux villes (ibid.). Il a décrit Lahore comme un [traduction] « nouveau point d'éruption » de la violence confessionnelle à l'égard des chiites et a souligné une augmentation du nombre de chiites qui y sont ciblés (ibid.). Aux dires du représentant de l'AHRC, la situation à Lahore et à Multan n'est [traduction] « pas différente » de celle d'ailleurs au Pakistan pour ce qui est du manque de sécurité et de protection offertes aux chiites (17 déc. 2013).
Le représentant de la HRCP, faisant également état d'assassinats ciblés de chiites à Lahore et à Multan, a dit qu'à son avis, le problème n'est pas [traduction] « grave » pour les chiites dans ces villes (HRCP 13 déc. 2013). Par ailleurs, l'étudiant au doctorat a décrit Lahore et Multan comme [traduction] « des villes où le niveau d'instruction est relativement plus élevé », ajoutant que le niveau de « violence confessionnelle ou [de] haine » n'est pas le même que dans d'autres endroits « éloignés » du Pakistan (étudiant au doctorat 11 déc. 2013). Selon lui, bien qu'il y ait des [traduction] « tensions confessionnelles » à Lahore et à Multan, la violence confessionnelle et l'extrémisme ne font pas partie des croyances de la société dominante dans ces villes (ibid.).
Des sources signalent que, parmi les chiites particulièrement pris pour cible dans ces villes, on compte les dirigeants des communautés (AHRC 17 déc. 2013) et les personnes qui occupent un poste important (Jinnah Institute 16 déc. 2013). Voici des exemples de professionnels chiites pris pour cible :
les médecins et les avocats (AHRC 17 déc. 2013; Jinnah Institute 16 déc. 2013);
les juges, les enseignants et les journalistes (AHRC 17 déc. 2013);
les banquiers, les ecclésiastiques, les PDG d'entreprise et les policiers (Jinnah Institute 16 déc. 2013).
Des sources expliquent que d'autres chiites sont aussi pris pour cible et tués dans ces villes (MEMRI 17 déc. 2013; Jinnah Institute 16 déc. 2013), comme des commerçants et des personnes qui fréquentent des mosquées chiites ou qui participent à des processions chiites (ibid.). L'équipe du MEMRI a souligné que seuls les meurtres de chiites connus font l'objet de reportages dans les médias (17 déc. 2013).
Des sources font état des incidents suivants à l'endroit de chiites à Lahore :
Le Jinnah Institute signale qu'en septembre 2010, il y a eu un attentat suicide lors d'une procession pour Youm-e-Ali à Lahore; 30 personnes ont été tuées et 300 ont été blessées (2012, 12). L'AHRC a aussi fait état d'une attaque lors d'une procession chiite en septembre 2010 qui s'est soldée en au moins 35 morts et 160 blessés (8 févr. 2012).
En janvier 2011, une procession chiite pour l'Arbaïn à Lahore a fait l'objet d'une attaque (AHRC 8 févr. 2012; Rediff 26 janv. 2011; HRCP mars 2012, 83). D'après Rediff, média de Mumbai, 13 personnes ont été tuées et 70 ont été blessées (Rediff 26 janv. 2011).
Le 24 mai 2012, le neveu du président d'une organisation de défense des droits des chiites a été victime d'un assassinat ciblé par des terroristes (É.-U. juill. 2013, 13).
Le 23 juin 2012, un musulman chiite a été tué par balle sur le pas de sa porte à Lahore (MEMRI 25 sept. 2012).
Le 12 février 2013, un banquier chiite a été tué par balle par des militants (AHRC 2013, 19).
Le 18 février 2013, un célèbre ophtalmologiste et son fils [de 11 ans (ibid., 18)] ont été tués par balle dans le cadre d'un assassinat ciblé au moment où l'ophtalmologiste déposait son fils à l'école (É.-U. juill. 2013, 5).
Le 1er août 2013, des [traduction] « terroristes » ont décapité un chiite à Lahore et ont filmé l'incident (AHRC 2013, 5).
Le 1er octobre 2013, un chiite a été tué par le groupe de militants Sipah-e-Sahaba (SSP) (ibid., 2).
Le 15 décembre 2013, un ecclésiastique chiite a été tué par balle par des militants à Lahore (MEMRI 17 déc. 2013; Jinnah Institute 16 déc. 2013).
Des médias font état d'actes de violence confessionnelle à Multan à la suite des attaques du 15 novembre dans la ville de Rawalpindi au cours desquelles au moins 9 personnes ont perdu la vie (IHS Global Insight 19 nov. 2013; Pakistan Observer 17 nov. 2013; Pakistan Today 17 nov. 2013). L'armée aurait été envoyée à Multan en vue de calmer les affrontements interconfessionnels (AFP 16 nov. 2013; Pakistan Observer 17 nov. 2013; Pakistan Today 17 nov. 2013). Certaines sources signalent que 12 personnes ont été blessées dans les affrontements qui ont suivi les manifestations à Multan, mais elles ne précisaient pas si les victimes étaient chiites ou sunnites (Pakistan Observer 17 nov. 2013; AFP 16 nov. 2013). Selon le journal pakistanais Dawn, au moins 25 personnes ont été blessées à Multan pendant les [traduction] « émeutes », dont 7 personnes par balle et 3 policiers (17 nov. 2013).
Selon le représentant de l'AHRC, il y a eu des attaques à l'endroit de chiites à Multan, dont l'une sur l'Imam Bargah, lieu sacré pour les chiites (AHRC 17 déc. 2013). D'après un article de Shiite News, portail de nouvelles sur la situation des chiites dans le monde, des [traduction] « terroristes » armés de l'organisation illégale Sipah-e-Sahaba ont attaqué l'Imam Bargah à Multan le 16 novembre 2013, frappant la clôture de l'établissement à coups de bâtons (Shiite News 16 nov. 2013). L'article ne précisait pas s'il y avait eu des morts ou des blessés (ibid.).
Des médias signalent que des chiites de Lahore et de Multan se trouvaient parmi les personnes tuées lors d'attaques violentes à l'endroit de pèlerins chiites qui se rendaient en Iran (Dawn 31 déc. 2012; Daily Times 31 déc. 2013; Daily the Post 31 déc. 2012).
2.1.2 Discours haineux, discrimination et menaces
D'après le représentant de l'AHRC, il y a de la [traduction] « haine » envers les chiites et ceux-ci subissent de la discrimination (17 déc. 2013). Selon le MEMRI, de nombreux ecclésiastiques sunnites prêchent la haine, les préjugés et la violence à l'égard des chiites (MEMRI 25 sept. 2012). Le MEMRI souligne que certains groupes de militants sunnites, en particulier le Lashkar-e Jhangvi (LeJ), utilisent les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et YouTube pour encourager la violence à l'égard des chiites (ibid.).
Selon le représentant de l'AHRC, Lahore est [traduction] « [l'] épicentre » du Mouvement des talibans du Pakistan et du LeJ (AHRC 17 déc. 2013). Par ailleurs, le représentant du Jinnah Institute a affirmé qu'il y a une grande population de militants à Lahore (Jinnah Institute 16 déc. 2013).
D'après lui, le fait de recevoir des menaces ou de subir du harcèlement est [traduction] « monnaie courante » pour un chiite dans ces villes. Il a expliqué que,
[traduction]
[s]ur le fondement d'éléments de preuve empiriques, les chiites reçoivent des menaces de diverses formes (textos, appels, lettres). Les menaces à l'égard de chiites sont courantes, en augmentation et assez fréquentes tant à Lahore qu'à Multan (ibid.).
Le représentant de l'AHRC a lui aussi affirmé qu'il est [traduction] « très courant » pour un chiite de Lahore ou de Multan de recevoir des menaces et de subir des agressions verbales (17 déc. 2013).
3. Groupes militants
Des sources expliquent que le LeJ est l'un des groupes militants responsables de la violence à l'égard des chiites à Lahore et à Multan (AHRC 17 déc. 2013; Jinnah Institute 2012, 20). Le LeJ est un groupe interdit (AHRC 17 déc. 2013; Jinnah Institute 2012, 21; HRCP mars 2013, 63) qui est né du Sipah-e-Sahaba, organisation militante sunnite également interdite (Jinnah Institute 2012, 20). Il aurait déclaré son objectif de [traduction] « "purger" » le Pakistan des chiites (É.-U. avr. 2013, 121; RFE/RL 18 févr. 2013). D'après le rapport annuel de la HRCP, State of Human Rights in 2012, le LeJ a revendiqué la responsabilité de la plupart des attaques à l'endroit de chiites au Pakistan (mars 2013, 63). Le quartier général du groupe est situé dans la province du Pendjab (RFE/RL 18 févr. 2013).
Des sources signalent que le LeJ a changé son nom après avoir été interdit et qu'il exerce désormais ses activités sous le nom du parti politique Ahle Sunnat Wal Jamaat (ASWJ) (Jinnah Institute 2013, 19; AHRC 17 déc. 2013). Le représentant de l'AHRC souligne que le groupe Lashkar-e Toiba d'Hafiz Saeed est aussi responsable de certains actes de violence envers des chiites à Lahore et à Multan (ibid.).
Selon Human Rights Watch, le LeJ a eu des liens avec l'armée et les services du renseignement du Pakistan et agit en toute impunité dans des régions où l'autorité d'État est bien établie, comme dans la province du Pendjab (Human Rights Watch 11 nov. 2013). D'autres sources soulignent aussi que les services du renseignement du Pakistan entretiennent des liens avec ces groupes militants interdits (É.-U. avr. 2013, 121; AHRC 21 sept. 2011), dont le LeJ dans le Pendjab (ibid.).
4. Protection de l'État
4.1 Efforts du gouvernement
Plusieurs sources affirment que les efforts qu'a déployés le gouvernement pour contrer la violence faite aux chiites n'ont pas été suffisants (Jinnah Institute 2013, 23; É.-U. avr. 2013, 119; AHRC 8 févr. 2012). Dans son rapport annuel pour 2012, la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse dans le monde (US Commission on International Religious Freedom) décrit l'intervention du gouvernement du Pakistan relativement aux attaques violentes à l'égard des chiites comme [traduction] « nettement inadéquate » (É.-U. avr. 2013, 120). Par ailleurs, le Jinnah Institute fait état d'un [traduction] « manque de volonté politique » en ce qui a trait à la résolution du problème de violence à l'égard des chiites (Jinnah Institute 2013, 23). Le représentant du Jinnah Institute a expliqué qu'il n'existe [traduction] « aucune protection contre les assassinats ciblés » de chiites et que le gouvernement du Pakistan « a, de manière générale, pris peu de mesures, n'assume pas ses responsabilités et ne semble pas vouloir agir » (ibid. 16 déc. 2013). L'AHRC a d'ailleurs signalé que [traduction] « l'appareil étatique refuse ou est incapable de protéger les chiites et les autres minorités religieuses au Pakistan » (AHRC 8 févr. 2012). Le représentant de l'AHRC a expliqué que [traduction] « le gouvernement ne semble prendre aucune mesure pour protéger [...] la communauté religieuse chiite, n'offrant que certains services de sécurité lors des processions et dans les lieux de culte, qui sont, pour la plupart, insuffisants » (ibid. 17 déc. 2013).
Des médias font état de cas où l'État a offert du soutien policier en vue de renforcer la sécurité à Lahore et à Multan en période de tension interconfessionnelle (Dawn 17 nov. 2013; Plus News Pakistan 18 nov. 2013; Rediff 26 janv. 2011). Par exemple, Plus News Pakistan souligne que, pendant la procession de l'Achoura en novembre 2013 à Lahore, des dispositions relatives à la sécurité ont été prises, comme la suspension des services de téléphonie mobile, le barrage du parcours de la procession et la vérification, par le personnel de la sécurité, de l'identité de ceux qui assistaient à la cérémonie et qui étaient autorisés à entrer (Plus News Pakistan 18 nov. 2013). De plus, les mesures de sécurité prévoyaient une escouade de police spéciale en tête de la procession et de la surveillance par hélicoptères de l'armée (ibid.).
La HRCP signale qu'à la suite de plusieurs attaques à l'endroit de pèlerins chiites qui passaient par le Baloutchistan en 2011, les autorités ont exigé aux pèlerins d'obtenir la permission avant de traverser la province pour se rendre en Iran (HRCP mars 2013, 93). Toutefois, cette même source souligne que les escortes officielles des convois chiites qui passent par la province n'ont procuré aux pèlerins qu'une [traduction] « sécurité partielle » et que ceux-ci ont continué d'être pris pour cible en 2012 (ibid.).
Plusieurs sources affirment que les militants qui s'en prennent aux musulmans chiites agissent en toute [traduction] « impunité » (É.-U. avr. 2013, 120; Jinnah Institute 2013, 19; Human Rights Watch 5 sept. 2012). Selon l'AHRC, le gouvernement a fourni [traduction] « des refuges sûrs » aux groupes de militants sunnites, et le parti au pouvoir a créé des alliances avec des membres de l'ASWJ (AHRC 17 déc. 2013). Par ailleurs, l'équipe du MEMRI s'est dite d'avis que le gouvernement de la province du Pendjab [traduction] « promet l'harmonie sur le plan religieux, mais [qu'] il protège en réalité les coupables » (MEMRI 17 déc. 2013). Selon cette même source, le gouvernement provincial [traduction] « a reçu l'appui du SSPASWJ-LeJ » (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information allant en ce sens. Questionnés par le Jinnah Institute, des officiers supérieurs de l'armée ont dit que l'armée, chargée de lutter contre le terrorisme, entretient une [traduction] « "politique de non-intervention relativement aux conflits interconfessionnels" » (Jinnah Institute 2013, 20).
4.2 Police et appareil judiciaire
L'équipe du MEMRI a souligné que le gouvernement ne prend aucune mesure contre les puissantes organisations confessionnelles, ce qui empêche également la police et l'appareil judiciaire d'agir contre elles (17 déc. 2013). D'après le Jinnah Institute, [traduction] « aucune mesure concrète n'a été prise pour que des enquêtes soient menées à propos des attaques [contre les chiites] » (2013, 20).
Selon le MEMRI, la police du Pendjab subit l'influence des [traduction] « forces islamistes antichiites » (déc. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information allant en ce sens.
Plusieurs sources font observer que personne n'a été sanctionné pour les attaques violentes à l'égard de chiites (Human Rights Watch 5 sept. 2012; AHRC 17 déc. 2013; Jinnah Institute 16 déc. 2013). D'après Human Rights Watch, depuis 2008, [traduction] « seuls quelques » suspects ont été accusés d'avoir mené des attaques contre des chiites, mais personne n'a été sanctionné (5 sept. 2012). Le Jinnah Institute explique que le chef du LeJ, Malik Ishaq, a été arrêté, mais qu'il a été libéré en janvier 2012 [traduction] « pour manque de preuve » (2013, 22). Selon la HRCP, aucun coupable n'a été arrêté relativement à l'une des principales attaques de nature confessionnelle en 2012 (mars 2013, 101).
Le représentant de l'AHRC a expliqué
[traduction]
[qu'] il n'y a aucun cas [d'assassinat d'un chiite] pour lequel la police a mené une enquête efficace. Absolument personne n'a été sanctionné étant donné la faiblesse des poursuites et la crainte des juges d'infliger des peines aux militants (17 déc. 2013).
Par ailleurs, le représentant du Jinnah Institute a affirmé que
[traduction]
pour ce qui est des assassinats ciblés de chiites par des militants, la police et les tribunaux sont incapables d'apporter une solution. Personne n'a été déclaré coupable ou poursuivi pour les meurtres extrajudiciaires de chiites. La police et les tribunaux n'ont pas la capacité de s'attaquer aux terroristes, qui sont membres de groupes interdits. Ils peuvent enregistrer le dossier, mais les tribunaux n'entrent pas en jeu. Il existe actuellement des tribunaux chargés de lutter contre le terrorisme, mais ils n'instruisent que rarement les cas de meurtre confessionnel (16 déc. 2013).
Selon le rapport annuel pour 2012 de l'USCIRF, l'État ne protège pas adéquatement les minorités religieuses, en partie en raison de la [traduction] « corruption endémique, de l'inefficacité et d'un manque général d'imputabilité » au sein de la police et de l'appareil judiciaire (É.-U. avr. 2013, 119). Par ailleurs, le Jinnah Institute explique que [traduction] « les enquêtes déficientes, les cas mal étoffés ainsi que l'intimidation que subissent les enquêteurs, les avocats et les juges ont tous contribué au faible taux de condamnation dans les cas liés à des meurtres de chiites » (2013, 23).
D'après le représentant de l'AHRC, la police ne peut pas offrir de protection aux chiites qui sont victimes de menaces et ne rédige pas de rapport sur le fondement de menaces (AHRC 17 déc. 2013). À ce titre, le représentant du Jinnah Institute a expliqué
[traduction]
[qu'] en ce qui a trait aux menaces, le fait de signaler les menaces à la police pourrait rendre la victime plus vulnérable. Certains policiers ont des préjugés contre les chiites et il est difficile de savoir si le policier agira comme un ami ou non. De nombreuses organisations militantes ont du pouvoir, et la police pourrait les mettre au fait de la plainte de la victime. Les policiers sont aussi pris pour cible par les militants; ils refusent donc souvent d'intervenir (Jinnah Institute 16 déc. 2013).
Le représentant de l'AHRC a souligné que les policiers chiites subissent de la discrimination [traduction] « à l'instigation des militants » (AHRC 17 déc. 2013).
Pour ce qui est de la situation générale des services de police à Lahore et à Multan, le représentant du Jinnah Institute a expliqué que
[traduction]
[l]es services de police ont tendance à être supérieurs à Lahore que dans certaines autres villes du Pakistan. Toutefois, il s'agit d'une grande ville et la situation varie selon le quartier. La ville de Multan est plus mal en point et elle manque de ressources; la protection qui y est offerte est donc inférieure à celle disponible à Lahore (16 déc. 2013).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Agence France Presse. 16 novembre 2013. Khurram Shahzad. « Pakistan Calls Troops after Violence Kills 10, Injures Dozens ». [Date de consultation : 9 déc. 2013]
Asian Human Rights Commission (AHRC). 17 décembre 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.
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_____. 23 février 2013. « Pakistan: Shia Genocide- Military and Militant ». [Date de consultation : 3 déc. 2013]
_____. 8 février 2012. « Pakistan: Brutal Sectarian Violence Against Shias Continues Unabated ». [Date de consultation : 9 déc. 2013]
_____. 21 septembre 2011. « Pakistan: Members of Shia Community Were Under Attack While the Military Forces Look On ». [Date de consultation : 9 déc. 2013]
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Daily Times. 31 décembre 2012. « 20 Shias Killed in Mastung Bus Blast ». (Factiva)
Daily the Post. 31 décembre 2012. « 19 Die as Car Bomb Hits Convoy of Pilgrims ». (Factiva)
Dawn. 31 décembre 2012. « Jaish-ul-Islam Claims Responsibility: 20 Shia Pilgrims Killed in Mastung ». (Factiva)
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États-Unis (É.-U.). Juillet 2013. US Commission on International Religious Freedom (USCIRF). Factsheet Pakistan. Pakistan: A History of Violence. [Date de consultation : 6 déc. 2013]
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_____. 28 janvier 2009. Congressional Research Service (CRS). Islam: Sunnis and Shiites. [Date de consultation : 6 déc. 2013]
Étudiant au doctorat, Université McGill. 13 décembre 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.
_____. 11 décembre 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.
Human Rights Commission Pakistan (HRCP). 13 décembre 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.
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_____. 9 août 2012b. « Executive Summary ». The World's Muslims: Unity and Diversity. [Date de consultation : 10 déc. 2013]
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Société pour les peuples menacés (SPM). 23 mai 2013. « Written Statement Submitted by the Society for Threatened Peoples, a Non-Governmental Organization in Special Consultative Status ». (A/HRC/23/NGO/77) [Date de consultation : 9 déc. 2013]
South Asia Intelligence Review (SAIR). [2012]. Ambreen Agha. « Sectarianism: Savage Campaign ». [Date de consultation : 13 déc. 2013]
South Asian Terrorism Portal (SATP). 2013. « Pakistan Assessment 2013 ». [Date de consultation : 13 déc. 2013]
Autres sources consultées
Sources orales : Les tentatives faites pour joindre des représentants des organisations suivantes dans les délais voulus ont été infructueuses : Brookings Institution; Centre for Academic Shia Studies; Human Rights Watch.
Sites Internet, y compris : Amnesty International; ecoi.net; Factiva; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme; Hudson Institute for Religious Freedom; International Crisis Group; Nations Unies - Conseil des droits de l'homme, Refworld, Réseaux d'information régionaux intégrés; Pakistan - Census, Ministry of Defence, Ministry of Law, Justice and Human Rights; Washington Institute for Near Eastern Policy.