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Nigéria : information sur la situation des chrétiens, y compris ceux qui vivent dans les villes du Nord, à Lagos et à Abuja; la protection offerte par l'État (2011-octobre 2015)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 17 November 2015
Citation / Document Symbol NGA105320.EF
Related Document Nigeria: Situation of Christians, including those living in northern cities, Lagos and Abuja; state protection (2011-October 2015)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Nigéria : information sur la situation des chrétiens, y compris ceux qui vivent dans les villes du Nord, à Lagos et à Abuja; la protection offerte par l'État (2011-octobre 2015), 17 November 2015, NGA105320.EF, available at: http://www.refworld.org/docid/565bfc3d4.html [accessed 20 December 2015]
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1. Aperçu démographique

D'après l'International Religious Freedom Report for 2013 publié par le Département d'État des États-Unis, environ 40 p. 100 de la population du Nigéria est chrétienne, 50 p. 100 est musulmane et 10 p. 100 [traduction] « adhère à des croyances religieuses autochtones » (É.-U. 28 juill. 2014, 1). Toutefois, certaines sources affirment que la population du Nigéria est à peu près 50 p. 100 chrétienne et 50 p. 100 musulmane (ibid. 30 avr. 2015, 101; The Economist 20 juin 2015).

Selon l'International Religious Freedom Report for 2013, parmi les groupes chrétiens au Nigéria, il y a des catholiques romains, des anglicans, des baptistes, des méthodistes, des presbytériens, des évangéliques, des pentecôtistes et des mormons (É.U. 28 juill. 2014, 1-2).

Des sources signalent que les chrétiens sont majoritaires dans les États du Sud-Est (The Economist 20 juin 2015; É.-U. 28 juill. 2014, 2), où le groupe ethnique igbo est prédominant, [traduction] « bien que de nombreux Igbos combinent des pratiques traditionnelles au christianisme » (ibid.). Dans l'International Religious Freedom Report for 2013, on ajoute que les chrétiens constituent aussi la majorité de la population dans la région du delta du Niger, où les groupes ethniques ogoni et ijaw sont prédominants (ibid.). Selon des sources, les chrétiens sont minoritaires dans les États du Nord (The Economist 20 juin 2015; É.-U. 28 juill. 2014, 2), où les groupes ethniques haoussa-fulani et kanuri sont plus nombreux (ibid.). D'après l'International Religious Freedom Report for 2013, les chrétiens représentent environ la moitié de la population dans le centre du Nigéria, le Territoire de la capitale nationale et les États du Sud-Ouest, où le groupe ethnique yoruba est prédominant (ibid.).

2. La situation des chrétiens dans le Nord

2.1 Aperçu des activités de Boko Haram dans le Nord

Selon des sources, le mouvement Boko Haram [anciennement Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'Awati Wal-Jihad ou Groupe engagé dans la propagation de l'enseignement du Prophète et du djihad (Freedom House 28 janv. 2015; AI avr. 2015, 3)] a entrepris une rébellion contre les autorités du Nigéria en 2009 et, en août 2014, a proclamé l'instauration d'un [traduction] « État islamique » [ou [version française d'AI] « califat » (AI avr. 2015, 3)] dans la zone sous son contrôle dans le Nord-Est du Nigéria (MRG juill. 2015, 92; AI avr. 2015, 3). Des sources affirment que, en 2015, Boko Haram s'est affilié à l'État islamique [EI, EIIL ou Daech] (IDMC 16 avr. 2015; The San Mateo Daily Journal 7 juill. 2015; Premium Times 14 sept. 2015). Des sources qualifient Boko Haram de [traduction] « groupe terroriste » (É.-U. juin 2015, 40; This Day 26 juin 2014; GNA 27 févr. 2015) ou de [traduction] « groupe islamiste militant » (Open Doors s.d.; CNN 1er janv. 2015).

D'après les Country Reports on Terrorism 2014 publiés par le Département d'État des États-Unis, Boko Haram s'est emparé de [traduction] « villes et villages de petite et de grande taille » dans les États de Borno, d'Adamawa, de Gombe et de Yobe (É.-U. juin 2015, 40). Amnesty International (AI) signale que, en date de février 2015, Boko Haram contrôlait la majorité de l'État de Borno, de l'État d'Adamawa, dans le Nord, et de Yobe, dans l'est du pays (AI avr. 2015, 3). De même, Freedom House affirme que Boko Haram contrôle [traduction] « de vastes étendues de territoire dans l'État de Borno, ainsi que des parties d'Adamawa et de Yobe » (28 janv. 2015). Dans un article publié le 27 février 2015, l'Agence de presse du Ghana (Ghana News Agency - GNA) note que le territoire sous le contrôle de Boko Haram est d'une taille comparable à la Belgique.

D'après l'Observatoire des situations de déplacement interne (Internal Displacement Monitoring Centre - IDMC), une organisation qui surveille et analyse les déplacements internes partout dans le monde et qui fait partie du Conseil norvégien pour les réfugiés (Norwegian Refugee Council - NRC), [traduction] « une organisation humanitaire non gouvernementale indépendante » (IDMC s.d.), il y a 24,5 millions de personnes qui vivent dans [traduction] « des États qui sont la cible d'attaques récurrentes » de Boko Haram (ibid. 16 avr. 2015). Dans les Country Reports on Terrorism 2014, on peut lire que, en 2014, les attaques de Boko Haram se sont produites le plus souvent dans les États d'Adamawa, de Borno et de Yobe, mais que des attaques ont aussi eu lieu dans les États de Bauchi, de Gombe, de Kano, de Niger, du Plateau et de Taraba, ainsi que dans le Territoire de la capitale fédérale (É.-U. juin 2015, 40).

Human Rights Watch signale que Boko Haram a tué environ 6 000 civils entre 2009 et 2014, et que [traduction] « uniquement en 2014, plus de 2 563 personnes ont été tuées » (29 janv. 2015). Selon les Country Reports on Terrorism 2014, Boko Haram a tué [traduction] « près de 5 000 » personnes en 2014 (É.-U. juin 2015, 40). D'après AI, Boko Haram a tué [traduction] « au moins 4 000 civils » en 2014 dans le cadre « [d']attaques délibérées et menées sans discrimination », et 1 500 civils entre le 1er janvier et le 31 mars 2015 (AI avr. 2015, 32).

Selon Premium Times, un organe de presse d'Abuja (s.d.), Boko Haram se livre régulièrement à des actes de [traduction] « violence gratuite » dans les grandes villes du nord et du centre du Nigéria (Premium Times 14 sept. 2015). De même, AI note que Boko Haram attaque [traduction] « constamment » des villes dans le nord-est du pays (AI avr. 2015, 4). On peut lire dans le Los Angeles Times que Boko Haram cible les zones urbaines très peuplées pour mener ses attentats à la bombe (Los Angeles Times 31 juill. 2014). Al Jazeera signale que Kano, la plus grande ville du nord du pays peuplée de six millions d'habitants, est [traduction] « une cible fréquente des attaques de Boko Haram » (Al Jazeera 28 juill. 2014). Dans PM News, un journal nigérian, on peut lire que Boko Haram [traduction] « cible constamment » la ville de Bauchi, notamment en menant des attentats à la bombe contre des églises (PM News 23 oct. 2014). Human Rights Watch signale que, en 2014, la violence de Boko Haram s'est étendue au-delà des États de Borno, de Yobe et d'Adamawa pour atteindre des villes dans d'autres États, notamment Kano, Jos, Kaduna, Gombe et Bauchi (29 janv. 2015).

2.2 Ciblage des chrétiens par Boko Haram dans le nord du pays

Plusieurs sources affirment que Boko Haram cible les chrétiens, mais s'en prend aussi à des non-chrétiens (MRG juill. 2015, 92; CBCN 18 sept. 2014; AI avr. 2015, 5). D'après la Conférence des évêques catholiques du Nigéria (Catholic Bishop's Conference of Nigeria - CBCN), qui se décrit comme [traduction] « l'organe de l'unité, de la communion et de la solidarité pour des millions de catholiques dispersés dans les 36 États du Nigéria et le Territoire de la capitale nationale » (s.d.), les chrétiens et les autres non-musulmans sont [traduction] « les principales cibles [de Boko Haram] pour l'extermination, l'expropriation et l'expulsion » (CBCN 18 sept. 2014). D'après la Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde (US Commission on International Religious Freedom - USCIRF), Boko Haram [traduction] « s'est efforcée d'expulser tous les chrétiens du nord du pays » (É.-U. 30 avr. 2015, 102).

Des sources affirment que Boko Haram tue délibérément des chrétiens (Open Doors s.d.; Freedom House 28 janv. 2015; AI avr. 2015, 14). Des sources ajoutent que Boko Haram menace d'abattre les chrétiens qui ne se convertissent pas (ibid.; US 30 avr. 2015, 102). L'Agence France-Presse (AFP) note que, entre 2009 et septembre 2014, plus de 500 catholiques ont été tués par Boko Haram (AFP 7 sept. 2014). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel concernant le nombre de chrétiens tués par Boko Haram.

Des sources affirment que Boko Haram attaque :

des églises (MRG juill. 2015, 92; CBCN 18 sept. 2014; AI avr. 2015, 14);

des communautés chrétiennes (É.-U. 28 juill. 2014, 7);

des chefs religieux chrétiens (ibid. 30 avr. 2015, 102);

des cérémonies chrétiennes (ibid.).

Dans une déclaration à la presse en date du 18 septembre 2014, la CBCN fait état d'une [traduction] « tuerie massive » et de l'incendie de villages, d'églises et de presbytères dans les États de Borno, de Yobe, d'Adamawa, de Taraba, de Kano et de Kaduna (18 sept. 2014).

Selon des sources, Boko Haram a brûlé des [traduction] « dizaines » d'églises (É.-U. 28 juill. 2014, 7; The San Mateo Daily Journal 7 juill. 2015). Au dire du président de l'Association pentecôtiste du Nigéria (Pentecostal Fellowship of Nigeria), cité dans un article publié par Christian Solidarity Worldwide (CSW) [1], en date de juillet 2015, Boko Haram avait détruit environ 850 églises dans le nord du Nigéria (CSW 16 juill. 2015). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens. Dans l'International Religious Freedom Report for 2013, on peut lire que la fréquentation des églises est faible en raison de la peur de Boko Haram (É.-U. 28 juill. 2014, 7).

Des sources font état des actes de violence suivants contre les chrétiens dans les villes du nord du Nigéria :

en janvier 2014, Boko Haram a attaqué une paroisse catholique dans l'État d'Adamawa, abattant 22 personnes (Freedom House 28 janv. 2015);

en mai 2014, un attentat à la bombe a été perpétré contre un quartier chrétien de Kano, tuant cinq personnes (Los Angeles Times 31 juill. 2014);

en juin 2014, de [traduction] « présumés » activistes de Boko Haram dans l'État de Borno ont brûlé 5 églises et abattu 30 personnes lors d'une descente (Freedom House 28 janv. 2015);

en juillet 2014, Boko Haram a perpétré un attentat à la bombe contre une église à Kano, tuant cinq personnes (Los Angeles Times 31 juill. 2014). Trois [traduction] « présumés membres de Boko Haram » ont été arrêtés à la suite de cet attentat (Al Jazeera 28 juill. 2014);

en août 2014, Boko Haram a pris la ville de Madagali dans l'Adamawa et a détruit les églises et ciblé les chrétiens qui étaient restés dans la ville (AFP 7 sept. 2014). D'après le porte-parole du diocèse catholique de Maiduguri, les chrétiens capturés par Boko Haram à Madagali ont été décapités, tandis que les chrétiennes ont été contraintes de se convertir à l'islam et enlevées pour servir d'épouses aux membres de Boko Haram (ibid.);

en novembre 2014, Boko Haram a attaqué des chrétiens et des églises chrétiennes à Mubi, la deuxième plus grande ville de l'Adamawa (This Day 6 nov. 2014). Plusieurs églises ont été [traduction] « incendiées », y compris une église luthérienne, une église catholique et une église baptiste (ibid.). Les chrétiens de la ville se seraient vu offrir le choix de partir, de se convertir ou d'être abattus (ibid.). Selon l'évêque du diocèse catholique de Yola, [traduction] « des centaines » de résidants ont été tués et « des milliers » se sont retrouvés sans abri (ibid.);

le 1er janvier 2015, il y a eu un attentat-suicide à l'extérieur d'une église évangélique à Gombe, dans le nord-est du pays (CNN 1er janv. 2015);

en juillet 2015, il y a eu un attentat-suicide dans une église à Potiskum (The San Mateo Daily Journal 7 juill. 2015; The Guardian 31 août 2015), entraînant la mort de cinq personnes (ibid.).

2.3 Enlèvements

Des sources affirment que Boko Haram a enlevé des chrétiens (AI avr. 2015, 14; Open Doors s.d.). Selon l'IDMC, entre janvier 2014 et avril 2015, des activistes dans le nord-est du Nigéria ont enlevé [traduction] « au moins 2 000 femmes et jeunes filles » (IDMC 16 avr. 2015). D'après la même source, une des raisons pour lesquelles les activistes se livrent à de tels enlèvements est qu'il s'agit [traduction] « [d']une stratégie pour convertir de force des femmes et des jeunes filles chrétiennes à l'islam » (ibid.).

Des sources signalent que, en avril 2014, Boko Haram a enlevé 276 écolières à Chibok (ibid.; É.-U. juin 2015, 41). Dans un article publié dans le Weekly Standard, une revue américaine [traduction] « conservatrice », un chercheur principal au Centre pour la liberté religieuse (Center for Religious Freedom) de l'Institut Hudson [2] a noté que la plupart des filles enlevées étaient chrétiennes et qu'elles ont été ravies dans un secteur majoritairement chrétien du nord du Nigéria (The Weekly Standard 23 juin 2014).

L'IDMC note que les violations des droits de la personne commises contre les femmes et les jeunes filles en captivité incluent [traduction] « des sévices physiques et psychologiques, le travail forcé, la participation à des opérations militaires, le mariage aux ravisseurs et des agressions sexuelles, notamment le viol » (IDMC 16 avr. 2015).

2.4 Déplacement interne

L'IDMC affirme qu'il y a 1,2 million de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (PDIP) au Nigéria, principalement en raison de la violence de Boko Haram dans le Nord-Est (ibid.). Le Daily Independent, un journal nigérian, signale qu'environ 10 p. 100 des PDIP se trouvent dans des camps et des refuges, tandis que les autres ont fui vers d'autres États (Daily Independent 11 juin 2015). D'après l'IDMC, il y a plus d'une quarantaine de camps dans les États d'Adamawa, de Borno et de Taraba, accueillant plus de 150 000 PDIP; toutefois, les conditions de vie y sont [traduction] « misérables » : les camps ne parviennent pas à répondre aux besoins élémentaires en matière d'alimentation, d'approvisionnement en eau et d'installations sanitaires (IDMC 16 avr. 2015). Selon l'évêque de Maiduguri, cité dans un article publié le 7 septembre 2014 par l'AFP, en date de septembre 2014, plus de 90 000 catholiques de la région avaient été déplacés en raison de la violence (AFP 7 sept. 2014). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement sur le nombre de chrétiens déplacés.

2.5 Discrimination

L'USCIRF signale que, d'après les chefs religieux chrétiens, les gouvernements des États du Nord font preuve de discrimination envers les chrétiens sur les plans de l'emploi, de l'accès à l'éducation et de la représentation au sein du gouvernement, ainsi qu'au chapitre des autorisations à construire ou à réparer des églises (É.-U. 30 avr. 2015, 104). Dans l'International Religious Freedom Report for 2013, on peut lire que les autorités locales dans les États du Nord [traduction] « utilisaient les règlements de zonage et l'enregistrement des titres de propriété pour freiner ou interrompre la fondation de nouvelles églises » (ibid. 28 juill. 2014, 4). D'après Open Doors, une organisation religieuse britannique [traduction] « desservant les chrétiens et les églises persécutés partout dans le monde », les chrétiens dans certaines régions du nord du Nigéria subissent de la discrimination, ils se voient souvent refuser l'accès aux études secondaires et supérieures, et leurs communautés ne disposent pas [traduction] « [d']installations de base telles qu'un approvisionnement en eau potable et des cliniques médicales » (Open Doors s.d.).

3. La situation des chrétiens et les activités de Boko Haram à Lagos

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le secrétaire général du Groupe international pour les droits de la personne et la justice (Human Rights and Justice Group International - HRJGI), une ONG de Lagos qui [traduction] « vise à renforcer la connaissance, le respect et l'observation des droits de la personne », a déclaré que la situation des chrétiens dans l'État de Lagos est « normale » et qu'ils vivent « paisiblement » aux côtés de gens d'autres religions (HRJGI 31 oct. 2015). Il a ajouté que les autorités de l'État de Lagos et la police nigériane [traduction] « ont renforcé la sécurité » pour que les gens puissent pratiquer leur religion à Lagos (ibid.). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur agrégé du Département de religion de l'Université du Vermont, qui mène des recherches sur les relations entre les diverses communautés religieuses à Lagos, a affirmé qu'il y a eu [traduction] « des incidents isolés » de violence liés à des motifs religieux à Lagos, y compris envers des chrétiens, des musulmans et des « traditionalistes », mais que ces incidents sont « relativement peu nombreux » (professeur agrégé 21 oct. 2015).

Des sources font état des incidents suivants se rapportant aux activités de Boko Haram à Lagos :

les autorités ont arrêté un membre présumé de Boko Haram en avril 2012 à la suite d'une tentative d'attentat à la bombe contre une église dans le quartier d'Ikorudu à Lagos (Premium Times 14 sept. 2015);

Boko Haram a revendiqué la responsabilité d'un attentat à la bombe dans un dépôt de carburant à Lagos en juin 2014 (ibid.; Los Angeles Times 31 juill. 2014);

deux bombes ont explosé dans un parc de réservoirs à Apapa (Lagos), le 25 juin 2015, entraînant la mort de quatre personnes (This Day 26 juin 2014);

les autorités ont arrêté neuf présumés membres de Boko Haram à Lagos en août 2015, soupçonnés d'avoir planifié des attentats (The Guardian 31 août 2015).

Selon le Daily Independent, il y a des PDIP à Lagos qui proviennent du nord du pays; certaines vivent chez des parents, tandis que d'autres comptent sur la charité (Daily Independent 11 juin 2015). Le secrétaire général du HRJGI a signalé que les PDIP qui viennent à Lagos en provenance d'autres régions du pays éprouvent des difficultés parce que [traduction] « le gouvernement à lui seul n'est pas en mesure de répondre à leurs besoins » (31 oct. 2015).

4. La situation des chrétiens et les activités de Boko Haram à Abuja

Selon le secrétaire général du HRJGI, la seule menace pour les chrétiens à Abuja est la rébellion de Boko Haram; la situation des chrétiens y est autrement la même qu'à Lagos (31 oct. 2015). Le professeur agrégé a affirmé que des incidents de violence envers les chrétiens [traduction] « sont plus susceptibles de se produire » à Abuja qu'à Lagos, notant que Boko Haram a attaqué des églises, des mosquées et des espaces publics à Abuja (21 oct. 2015).

Des médias signalent que, le 25 décembre 2011, une église catholique à Madalla, une ville à l'extérieur d'Abuja, a fait l'objet d'un attentat à la bombe qui a tué au moins 35 personnes (The Wall Street Journal 27 déc. 2011; AFP 28 déc. 2011; This Day 23 déc. 2014).

Des sources font état des attaques suivantes perpétrées par Boko Haram à Abuja ou dans ses environs contre la population générale :

un attentat à la bombe en avril 2014, entraînant la mort d'au moins 75 personnes (É.-U. juin 2015, 41; MRG juill. 2015, 92);

un attentat à la bombe en juin 2014 dans un centre commercial à Abuja, tuant 21 personnes et en blessant [traduction] « grièvement » 17 autres (This Day 26 juin 2014);

une attaque en octobre 2015 à Nyala et à Kuje, en périphérie d'Abuja, qui a fait 18 morts et 41 blessés (ibid. 26 oct. 2015).

5. La situation des chrétiens dans d'autres régions du Nigéria

Des sources font état d'un problème de violence entre des agriculteurs majoritairement chrétiens et des éleveurs majoritairement musulmans dans la région centrale du Nigéria (AAP 27 mai 2015; É.-U. 30 avr. 2015, 104). D'après l'USCIRF, en 2014, il y a eu [traduction] « des attaques dans les États de Bauchi, de Benue, de Kaduna, du Plateau et de Taraba qui ont causé la mort de centaines de personnes, le déplacement de milliers d'autres et la destruction de nombreuses églises » (É.-U. 30 avr. 2015, 104). Open Doors affirme que des éleveurs haoussas-fulanis ont tué des [traduction] « milliers » de chrétiens et « détruit ou ciblé des centaines d'églises », sans préciser le moment où ces incidents ont eu lieu (Open Doors s.d.). Freedom House signale que des affrontements entre musulmans et chrétiens [traduction] « éclatent depuis des décennies dans les États de Kaduna et du Plateau, particulièrement près de la ville de Jos, faisant souvent des centaines de morts et des milliers de déplacés à la fois » (28 janv. 2015). D'après Minority Rights Group International (MRG), plus de 1 000 personnes sont mortes au cours des premiers mois de 2014 à la suite de la violence communautaire entre les bergers musulmans fulanis et les agriculteurs [traduction] « indigènes » chrétiens près de Jos, dans l'État du Plateau, dans la Middle Belt, et plus de 100 personnes ont été tuées dans trois villages chrétiens dans l'État de Kaduna à la suite d'attaques attribuées aux Fulanis (MRG juill. 2015, 92).

6. Protection offerte par l'État

Selon des sources, la constitution et les lois du Nigéria protègent la liberté de religion (É.-U. 28 juill. 2014, 1; Freedom House 28 janv. 2015). Freedom House affirme que la liberté de religion [traduction] « est habituellement respectée par l'État dans la pratique », hormis quelques cas où des administrations étatiques ou locales « ont imposé des limites aux activités religieuses et appuyé une religion dominante » (ibid.).

Pour ce qui est la protection en lien avec la violence entre chrétiens et musulmans dans la Middle Belt, l'USCIRF note que [traduction] « [d]es années d'inaction de la part du gouvernement fédéral et des administrations étatiques du Nigéria ont créé un climat d'impunité » et qu'« [i]l est rare que les auteurs de la violence sectaire aient à rendre compte de leurs actes » (É.-U. 30 avr. 2015, 101, 104). De même, selon l'International Religious Freedom Report for 2013, il y a [traduction] « un manque de protection gouvernementale pour les victimes de la violence religieuse », et les autorités de tous les ordres de gouvernement n'ont pas remédié de manière efficace aux problèmes menant à la violence entre les agriculteurs chrétiens et les éleveurs de bétail musulmans dans la région centrale du Nigéria (ibid. 28 juill. 2014, 3, 6).

Des sources affirment que l'armée du Nigéria combat Boko Haram dans le nord-est du pays (Freedom House 28 janv. 2015; É.-U. juin 2015, 40; GNA 27 févr. 2015). Des médias signalent que l'armée reçoit le soutien d'une force opérationnelle multinationale en provenance des pays voisins (ibid.; The San Mateo Daily Journal 7 juill. 2015). Selon des sources, le gouvernement a déclaré [traduction] « l'état d'urgence » dans les États de Borno, de Yobe et d'Adamawa dans le nord-est du pays (É.-U. juin 2015, 40; Freedom House 28 janv. 2015), de mai 2013 à novembre 2014 (ibid.). D'après l'International Religious Freedom Report for 2013, les mesures du gouvernement du Nigéria contre Boko Haram se sont avérées [traduction] « en grande partie inefficaces » et les combats militaires ont augmenté le nombre de morts chez les civils dans ces régions (É.-U. 28 juill. 2014, 8). De même, la Voix de l'Amérique (Voice of America - VOA) affirme que l'armée du Nigéria [traduction] « a eu de la difficulté à mettre un frein aux attaques de Boko Haram » (VOA 27 janv. 2014). Freedom House signale que la réplique du gouvernement à Boko Haram a essuyé des critiques parce qu'elle est [traduction] « inefficace » et qu'elle a entraîné « des violations flagrantes des droits de la personne en toute impunité » (28 janv. 2015).

Dans l'International Religious Freedom Report for 2013, on peut lire que, selon des groupes chrétiens, [traduction] « des autorités locales et étatiques ont omis d'assurer aux communautés rurales dans le Nord-Est une protection adéquate avant les attaques ou une assistance adéquate après celles-ci » (É.-U. 28 juill. 2014, 6).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Christian Solidarity Worldwide (CSW) est une organisation qui défend la liberté de religion sur la scène internationale (CSW s.d.).

[2] Le Centre pour la liberté religieuse, dont l'administration centrale se trouve à l'Institut Hudson à Washington, [traduction] « a parrainé des missions d'enquête sur le terrain, fait rapport sur la persécution religieuse de particuliers et de groupes à l'étranger, et milité en leur nom auprès des médias, du Congrès, de Département d'État et de la Maison-Blanche » (Hudson Institute s.d.).

Références

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The Weekly Standard. 23 juin 2014. Paul Marshall. « The War on Christians ». (Factiva)

Autres sources consultées

Sources orales : Catholic Secretariat of Nigeria; Christian Association of Nigeria; Open Society Foundation; professeur d'anthropologie et de sociologie, School of Oriental and African Studies, University of London.

Sites Internet, y compris : BBC News; Christian Association of Nigeria; Christianity Today; ecoi.net; Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme; Institute for War and Peace Reporting; IRIN; International Crisis Group; Nations Unies - Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH), Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Refworld; Nigéria - National Emergency Management Agency; OXFAM; The Telegraph; Tony Blair Faith Foundation.

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