Le HCR apporte de l'aide aux Yéménites désespérés déplacés par la guerre
Une aide vitale est livrée à des milliers de personnes dans le quartier côtier de Mokha, en proie à la violence, où beaucoup vivent en plein air, sans eau ni installations d'hygiène.
MOKHA (Yémen) – Chassée de chez elle par les combats, Maryam, une grand-mère yéménite âgée de 80 ans, vit en plein air avec sa famille de 10 personnes dans la ville portuaire de Mokha, au bord de la mer Rouge.
« Nous avons quitté nos maisons il y a environ deux mois lorsque les combats ont commencé et, depuis lors, nous sommes continuellement déplacés », a-t-elle déclaré aux employés du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés. « Il est très difficile de s'installer quelque part à cause du conflit. Aujourd’hui, nous n'avons pas de nourriture et nous vivons dans la rue. »
Des milliers de déplacés yéménites comme Maryam luttent actuellement pour leur survie sans accès à l’eau, à des installations d’hygiène ou un abri à Mokha, où on observe depuis fin janvier un regain des combats dans le conflit durant depuis deux ans dans ce pays.
Cette semaine, le HCR a réussi à acheminer une aide vitale dans la région, après des semaines d’intenses négociations pour accéder au gouvernorat de Taizz en raison de violents combats. Quelque 3400 personnes à Mokha affectées par le conflit ont reçu des articles de première nécessité, dont des matelas, des couvertures, des ustensiles de cuisine et des seaux pour le lavage.
Selon le personnel du HCR sur le terrain, de nombreux déplacés vivent dans des conditions désespérées, du fait du manque d'installations d’hygiène et ils partagent des ressources limitées avec les communautés hôtes, a déclaré le porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh, lors d'un point de presse à Genève vendredi (24 mars).
« Les familles vivent en plein air sous des arbres pour seul abri et beaucoup ont déclaré que, cette semaine, c’est la première fois qu'ils reçoivent une aide humanitaire autre que des vivres », a déclaré Matthew Saltmarsh aux journalistes au Palais des Nations.
Deux ans après le début du conflit, deux millions de personnes sont toujours déplacées à travers le pays. Par ailleurs, un million d'autres sont retournées chez elles, mais elles ont toujours besoin d'aide humanitaire. Il est inquiétant de constater que 84 pour cent de ceux des personnes chassées de chez elles sont désormais déplacées depuis plus d'un an.
A l’ouest du pays, le gouvernorat de Taizz est particulièrement frappé par le conflit ces deux derniers mois, avec 48 000 personnes déplacées depuis la région au cours des six dernières semaines. Ainsi que Mokha, le HCR a négocié l'accès à six autres districts dans la région de Taizz et livrera une aide d’urgence à plus de 42 000 personnes dans les prochaines semaines à Dhubab, Al Wazi'iyah, Mawza, Al Ma'afer, Maqbanah et Mawiyah.
Malgré les vagues de déplacement récentes ou prolongées au Yémen, les agences humanitaires, dont le HCR, demeurent massivement sous-financées. L'appel de fonds du HCR pour répondre aux besoins humanitaires urgents au Yémen est actuellement financé seulement à hauteur de 10%.
Tamer, un enfant de six ans, est déplacé de Mokha vers un village voisin avec sa famille. Il a résumé la sombre situation frappant de nombreux civils au Yémen. « Nous avons quitté notre maison il y a 10 jours à cause des combats. Nous vivons désormais sous un arbre dans le village. »