Une sévère pénurie de fonds au Liban et en Jordanie menace l'aide vitale aux familles de réfugiés syriens

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Andrej Mahecic – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 6 juin 2017 au Palais des Nations à Genève.

A Mafraq, en Jordanie, une Syrienne retire des espèces à un distributeur automatique après s'être identifiée grâce à la technologie de reconnaissance de l'iris. Un grand nombre parmi les 80% de réfugiés syriens vivant hors des camps dépendent fortement de l'allocation d'aide du HCR en espèces.   © HCR / Jared Kohler

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, prévient aujourd’hui que, sans des contributions supplémentaires urgentes, quelque 60 000 familles de réfugiés syriens seront exclues des programmes mensuels d'allocations en espèces au Liban et en Jordanie, dès le mois de juillet.

Certains volets essentiels de l’aide du HCR aux réfugiés syriens sont sévèrement sous-financés. Des contributions supplémentaires sont nécessaires de toute urgence afin d’éviter des coupures sévères dans la prestation de services à la fois basiques et vitaux assurés aux réfugiés syriens durant le second semestre.

Malgré des promesses de contributions généreuses, les ressources financières s’épuisent rapidement pour les programmes d’aide humanitaire aux réfugiés syriens et aux communautés qui les accueillent. Cette situation affecte tout particulièrement le Liban et la Jordanie, où un certain nombre d'activités d'allocations en espèces pourraient s’arrêter d’ici moins de quatre semaines.

Au Liban, les réfugiés syriens - dont 70 pour cent vivent sous le seuil de pauvreté national – ont déclaré que, sans cette aide vitale, ils ne savent pas comment ils pourront survivre. Pour beaucoup, l'aide en espèces est le seul moyen d'acheter des médicaments pour des proches malades ainsi que de payer leurs factures et de rembourser leurs dettes qui s’accumulent rapidement. Les réfugiés ont indiqué au HCR qu’ils ont du mal à payer leur loyer chaque mois et qu’ils sont confrontés à la menace d'expulsion.

Les réfugiés syriens se trouvant en Jordanie sont confrontés à des défis tout aussi importants. Les réfugiés ont expliqué aux employés du HCR que l’aide mensuelle du HCR signifie un repas par jour, un meilleur toit et assure leur dignité. Ils craignent désormais de tout perdre. Beaucoup disent qu’ils préfèrent retourner en Syrie pour mourir s'ils cessent de recevoir cette aide. Pour une famille sur trois qui sont bénéficiaires du programme d'aide en espèces en Jordanie, c'est leur seule source de revenus, ce qui les rend particulièrement vulnérables à toute réduction.

Le HCR a développé de nouvelles approches pour la prestation de programmes d'assistance en espèces en 2011 afin de venir en aide à un grand nombre de réfugiés syriens dans les pays voisins, à revenu intermédiaire. Grâce à des infrastructures et des services bien établis, le HCR pouvait travailler avec les banques pour fournir de l'argent aux réfugiés, réduire les frais de fonctionnement et la fraude ainsi que donner aux réfugiés le choix d'acheter ce dont ils avaient besoin, en évitant la stigmatisation des files d'attente pour les distributions. Ces programmes permettent aux familles vulnérables de faire face aux difficultés en tant que déracinés et de les aider à rétablir leur dignité. Ils sont essentiels pour aider les familles réfugiées à éviter la misère, l'exploitation ou les abus, ainsi que recourir au travail des enfants, aux mariages précoces, au sexe de survie ou à d'autres mécanismes d'adaptation négatifs.

Au Liban, où le HCR a besoin d'urgence de 116 millions de dollars, les programmes d'assistance directe en espèces pour les réfugiés seront les premiers affectés. Ceux-ci incluent une aide vitale multifonctionnelle pour 30 000 familles de réfugiés syriens, une aide en espèces pour l’équipement contre les conditions hivernales pendant deux mois pour 174 000 familles et une aide en espèces pour la protection de 1500 ménages réfugiés afin de les aider à surmonter les difficultés. La pénurie de fonds menace également 65 000 interventions vitales dans le domaine des soins de santé secondaires et soutient la capacité des autorités libanaises à délivrer et à renouveler des documents d’identité pour les réfugiés, suite à une décision récente de renoncer aux frais de renouvellement pour les permis de résidence que la plupart des réfugiés ne pouvaient pas se permettre.

En Jordanie, nous avons d’urgence besoin de 71 millions de dollars pour fournir une aide mensuelle en espèces à 30 000 familles de réfugiés syriens, un soutien à la population estimée de 60 000 Syriens bloqués à la frontière entre la Syrie et la Jordanie, une prestation de 115 000 consultations de de soins de santé primaire et 12 000 orientations vers des services de soins de santé secondaires pour les réfugiés vivant dans les camps ou en milieu urbain, ainsi que pour assurer un soutien pour l’hiver prochain au bénéfice de 35 000 Syriens.

Plus de cinq millions de Syriens vivent en tant que réfugiés dans les pays voisins. Les réfugiés syriens forment la plus importante population réfugiée au monde. Par ailleurs, quelque 6,3 millions de Syriens sont déplacés à l'intérieur de la Syrie.

A mi-parcours de cette année, l'appel interinstitutions de fonds pour 2017 (4,6 milliards de dollars) visant à répondre aux besoins humanitaires immédiats des réfugiés syriens au Moyen-Orient et en Afrique du Nord n’est financé qu’à hauteur de 18%. Étant donné les défis pour répondre aux besoins humanitaires de cette ampleur et dans toute la région, des contributions rapides et élevées sont essentielles pour assurer la prestation rapide et planifiée des programmes de protection et d'aide aux réfugiés.

 

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