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Nigéria : information sur la situation du groupe ethnique des Eggon, y compris le traitement réservé par la société, les groupes armés et les autorités de l'État (2011-juin 2016)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 8 June 2016
Citation / Document Symbol NGA105540.EF
Related Document Nigeria: Situation of the Eggon ethnic group, including treatment by society, armed groups and state authorities (2011-June 2016)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Nigéria : information sur la situation du groupe ethnique des Eggon, y compris le traitement réservé par la société, les groupes armés et les autorités de l'État (2011-juin 2016), 8 June 2016, NGA105540.EF, available at: http://www.refworld.org/docid/5843f8874.html [accessed 9 January 2017]
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Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Selon deux sources, la population des Eggon serait estimée à plus 200 000 personnes (professeur d'histoire 30 mai 2016; Joshua Project s.d.). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur d'histoire à l'Université Obafemi Awolowo, à Ile-Ife, au Nigéria, dont les recherches portent sur la région centrale du Nigéria, mais qui n'est pas un spécialiste des Eggon, a affirmé qu'il n'existe pas d'estimation officielle de la population des Eggon, étant donné que l'ethnie n'était pas un critère faisant partie du recensement de 2006 (professeur d'histoire 30 mai 2016). La même source a ajouté que, lors du recensement de 1991, il y avait environ 140 000 Eggon au Nigéria (ibid.). De même, on peut lire dans Ethnologue: Languages of the World, un [traduction] « ouvrage de référence exhaustif qui dresse un inventaire de toutes les langues vivantes dans le monde » (Ethnologue s.d.), qu'il y avait 140 000 personnes qui parlaient l'eggon en 1990 (ibid. 2016). Des sources précisent que le groupe ethnique des Eggon s'exprime en eggon (Jamestown Foundation 17 mai 2013; professeur d'histoire 30 mai 2016), ce qui englobe différents dialectes qui varient selon les [traduction] « clans et villages » (ibid.).

Des sources précisent que les Eggon vivent surtout dans l'État de Nasarawa [Nassarawa] (Joshua Project s.d.; Jamestown Foundation 17 mai 2013; professeur d'histoire 30 mai 2016). D'après le professeur d'histoire, il y a aussi des Eggon qui vivent dans certaines parties des États de Kaduna et de Benue, ainsi qu'à Abuja, une ville située dans le Territoire de la capitale fédérale (ibid.). D'autres sources signalent que des Eggon vivent dans les districts de Lafia, d'Akwanga et de Nasarawa-Eggon, situés dans l'État de Nasarawa (Jamestown Foundation 17 mai 2013; Joshua Project s.d.), de même que dans le district de Keffi (ibid.). Toutefois, on peut lire dans un article publié en 2013 dans le Daily Trust, un quotidien du Nigéria, qu'il y a des Eggon [traduction] « répartis dans toutes les régions de l'État [de Nasarawa] » (Daily Trust 20 mai 2013). Selon des sources, l'eggon est parlé dans les régions administratives locales (RAL) de l'État de Nasarawa, soit celles de Nasarawa, Akwanga, Lafia, Awe et Obi (Nasarawa s.d.; Ethnologue 2016), de même que dans celles de Nasarawa-Eggon, Keana, Keffi, Kokona, Karu et Toto (ibid.).

En ce qui a trait à l'apparence physique, le professeur d'histoire soutient que les Eggon ne se démarquent pas des autres Nigérians, mais les [traduction] « générations plus âgées portaient des signes tribaux distincts et des tatouages de lézards, d'oiseaux et d'autres objets sur le cou, les bras et le ventre » (professeur d'histoire 30 mai 2016). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement au sujet des caractéristiques physiques distinctives des Eggon.

Le professeur d'histoire a affirmé que les Eggon sont [traduction] « en majorité des traditionalistes », mais que « l'islam et le christianisme gagnent du terrain parmi eux » (ibid.). Selon l'Agence France-Presse (AFP), les Eggon sont divisés entre les musulmans et les chrétiens, mais ils ont également [traduction] « des liens historiques avec les mouvements païens » (AFP 9 mai 2013).

Dans un article portant sur les musulmans dans l'État de Nasarawa, M. Sa'adatu Hassan Liman et M. Abubakar S.I. Wakawa [1], deux chargés de cours à l'Université de l'État de Nasarawa, affirment que cet État compte environ 1,8 million d'habitants et que la population est [traduction] « extrêmement diversifiée », avec plus de 18 ethnies différentes reconnues comme des « autochtones » de l'État, dont les Eggon (Liman et Wakawa janv. 2012, 3). Selon le site Web de l'État de Nasarawa, l'eggon figure parmi les 29 [traduction] « langues maternelles » parlées dans l'État (Nasarawa s.d.).

Selon des sources, bon nombre des Eggon qui habitent dans l'État de Nasarawa sont des [traduction] « agriculteurs sédentaires » (Jamestown Foundation 17 mai 2013) ou des [traduction] « cultivateurs » (Vanguard 10 févr. 2013; IWPR 23 févr. 2015).

1.1 Mouvement de l'Ombatse

D'après des sources, certains Eggon ont mis sur pied le groupe Ombatse, mot qui signifie [traduction] « le temps est venu » en eggon (Reuters 9 mai 2013; IHS Global Insight 10 mai 2013; Daily Trust 20 mai 2013). Selon le Daily Trust, le groupe est apparu en 2012 et compte plus de 50 groupuscules au Nigéria, plus précisément dans le [traduction] « territoire des Eggon » (ibid.). Certaines sources décrivent l'Ombatse comme un [traduction] « culte » (Jamestown Foundation 17 mai 2013; Reuters 9 mai 2013; IHS Global Insight 10 mai 2013), y compris le gouverneur de l'État de Nasarawa (ibid.). Un article du Daily Trust publié en 2013 désigne l'Ombatse comme un [traduction] « groupe spirituel eggon » (Daily Trust 20 mai 2013). Des sources signalent que l'Ombatse s'est donné pour mission de purger le Nigéria de certains vices, notamment l'alcool et l'adultère (ibid.; AFP 9 mai 2013; IHS Global Insight 10 mai 2013). D'après IHS Global Insight, une société de prévisions mondiales qui fournit des [traduction] « données économiques, financières et politiques » sur les pays et les industries (IHS Global Insight s.d.), la police de l'État de Nasarawa a déclaré que des adeptes de l'Ombatse se livrent à la [traduction] « conversion forcée » de chrétiens et de musulmans, et qu'ils deviennent « de plus en plus agressifs » (ibid. 10 mai 2013). Selon la Jamestown Foundation, une organisation de Washington qui dispose [traduction] « [d']un réseau d'experts autochtones dans plus de 50 pays qui effectuent des recherches et des analyses sur le terrorisme » (Jamestown Foundation s.d.), « [l]e culte de l'Ombatse repose sur des formes de vénération traditionnelles pratiquées par le groupe ethnique des Eggon », et le mouvement :

[traduction]

s'est lancé dans une campagne violente de réforme morale et spirituelle misant sur les conversions forcées; toutefois, cette campagne découle aussi de la frustration politique et des différends de longue date avec les éleveurs semi-nomades comme les Fulani, qui exploitent les mêmes terres que les agriculteurs sédentaires comme les Eggon (ibid. 17 mai 2013).

Des sources affirment que l'Ombatse est une [traduction] « milice » (Reuters 9 mai 2013; IWPR 23 févr. 2015) ou une [traduction] « milice ethnique » (Jamestown Foundation 17 mai 2013). D'après le professeur d'histoire, les Eggon auraient créé le culte de l'Ombatse pour se protéger contre les agressions d'autres groupes, tels que les Fulani, les Alago et les Migili [Migli], mais d'autres groupes dans la région affirment que l'Ombatse vise à [traduction] « les terroriser » (professeur d'histoire 30 mai 2016). Des sources signalent des cas où des adeptes de l'Ombatse ont fomenté la violence contre d'autres groupes dans le Nasarawa (IWPR 23 févr. 2015; AFP 9 mai 2013). Certaines sources font état d'allégations selon lesquelles l'Ombatse a des visées politiques (Jamestown Foundation 17 mai 2013; Daily Trust 20 mai 2013; AFP 9 mai 2013), comme se doter d'un gouverneur d'origine ethnique eggon (ibid.; Daily Trust 20 mai 2013). Selon des sources, l'Ombatse a été interdit par les autorités de l'État de Nasarawa en 2012 (ibid.; Jamestown Foundation 17 mai 2013).

2. Traitement réservé par la société et les groupes armés

Des sources affirment que les Eggon se plaignent de mauvais traitements de la part d'autres groupes ethniques, dont les Fulani (The Herald 5 sept. 2013; professeur d'histoire 30 mai 2016), les Alago (ibid.; Leadership 24 juin 2012) et les Migili (professeur d'histoire 30 mai 2016; Daily Trust 29 nov. 2014).

2.1 Affrontements avec les Fulani

Plusieurs sources signalent qu'il existe un problème de violence ethnique entre les Eggon et les Fulani dans l'État de Nasarawa (Vanguard 10 févr. 2013; Daily Trust 20 mai 2013; IWPR 23 févr. 2015). L'Institut du reportage de guerre et de paix (Institute for War and Peace Reporting - IWPR), une organisation qui appuie les journalistes locaux, les journalistes citoyens et les militants de la société civile dans les pays en conflit et en crise (IWPR s.d.), explique que, en plus des divergences ethniques, l'accès à des ressources limitées, telles que les pâturages et l'eau, contribue à la violence entre les pasteurs nomades et les agriculteurs du Nasarawa (ibid. 23 févr. 2015). Selon l'Agence de presse africaine (APA), depuis 2010, les Eggon et les Fulani sont engagés dans un conflit qui a [traduction] « mené à des effusions de sang, à des pertes matérielles et à la destruction de villages eggon » (APA 21 oct. 2012). De même, le Nigerian Tribune signale que les Fulani ont mené des [traduction] « attaques en série » contre des communautés eggon (24 sept. 2014). Dans un article paru en 2014, le Daily Trust mentionne que, [traduction] « au cours des derniers mois », les hostilités entre les Eggon et les Fulani ont touché au moins 40 communautés dans les RAL d'Obi, de Keana, de Doma et de Nasawara-Eggon (Daily Trust 29 déc. 2014). La même source signale que [traduction] « [d]es centaines de personnes ont été tuées, et que des milliers d'autres ont migré vers les centres urbains et les États voisins de Plateau, de Benue et de Taraba » (ibid.).

Selon des sources, il y a eu plusieurs affrontements entre les Fulani et les Eggon dans l'État de Nasarawa entre 2012 et 2014, notamment les suivants :

en octobre 2012, des éleveurs fulani auraient pillé 3 villages dans la zone de développement de Giza, ce qui aurait fait 13 morts, dont 9 agriculteurs eggon (APA 21 oct. 2012);

en février 2013, 30 personnes ont été tuées et plusieurs autres ont été blessées lors d'un affrontement entre des Fulani et des Eggon dans le village de Randa, près de Kwandere (Vanguard 10 févr. 2013). Des policiers ont été déployés dans le secteur, mais l'attaque s'est poursuivie (ibid.);

dans un mémoire soumis à la Commission d'enquête judiciaire [2], des communautés eggon du district de Barkin Abdullahi à Lafia et des environs ont accusé [traduction] « "des mercenaires fulani" » d'avoir tué 22 personnes et brûlé 139 maisons, 10 commerces et un hôpital dans plusieurs villages de cette région en février 2013 (The Herald 5 sept. 2013);

en août 2014, une soixantaine de personnes sont mortes dans des combats entre des éleveurs fulani et des agriculteurs eggon dans l'État de Nasawara (AI 25 févr. 2015, 277; IWPR 23 févr. 2015). Selon l'IWPR, l'attaque contre le village fulani d'Alingani, dans l'État de Nasarawa, était appuyée par un regroupement local de l'Ombatse, et plus de 80 maisons et propriétés ont été détruites (ibid.);

en septembre 2014, des [traduction] « mercenaires » fulani ont attaqué Kampani, Agbolagu et Fadama-Bona, trois communautés eggon dans la RAL d'Eggon, et ont tiré sur 45 personnes (Nigeria Tribune 3 sept. 2014). Plus tard au cours du même mois, 10 personnes ont été tuées et des maisons ont été incendiées lorsque près de 300 [traduction] « mercenaires fulani » ont attaqué Gidan-Gambo, une communauté eggon dans la RAL de Lafia (ibid. 24 sept. 2014);

en novembre 2014, des éleveurs fulani ont commis une double attaque contre Likygegba, dans le village d'Arikya, et contre Agwan-Mangoro, dans la RAL de Lafia, tuant plus de 32 personnes et faisant plusieurs blessés (Nigerian Tribune 10 nov. 2014). L'attaque aurait été lancée en représailles à une attaque menée la veille par une milice eggon contre les communautés de Gwayaka et de Tungan-Dauda (ibid.).

plus tard en novembre 2014, un groupe armé soupçonné d'être composé de Fulani a mené un raid contre Alakyo, un village à l'extérieur de Lafia; le chef spirituel de l'Ombatse et le chef du village d'Alakyo auraient été tués, et un sanctuaire a été détruit (Daily Trust 24 nov. 2014). Les combats se sont étendus à Fadaman Bauna et à Doka, deux autres villages eggon à Akura (ibid.).

D'après le Daily Trust, en décembre 2014, les Eggon et les Fulani [traduction] « ont conclu un pacte en vue de mettre fin aux hostilités ethniques », une initiative lancée par le député de la Chambre des représentants de la circonscription de Lafia-Obi (ibid. 29 déc. 2014). ). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information au sujet du pacte et de sa mise en oeuvre.

Dans une communication écrite envoyée le 3 juin 2016 à la Direction des recherches, un professeur adjoint de criminologie et d'études sociojuridiques à l'Université de l'Alberta, qui est spécialiste du Nigéria mais pas de l'ethnie des Eggon, a déclaré que les éleveurs fulani constituent [traduction] « une menace réelle pour les Eggon en ce qui a trait à leurs moyens de subsistance et, de plus en plus, à leur vie même », et que les attaques des Fulani « se sont intensifiées au cours des derniers mois » (professeur adjoint de criminologie 3 juin 2016). Il a expliqué que [traduction] « le bétail errant [des Fulani] détruit les terres agricoles de familles et de communautés entières en toute impunité » (ibid.).

2.2 Affrontements entre les Eggon et d'autres groupes dans l'État de Nasarawa

Des médias font état des affrontements suivants entre le groupe ethnique des Eggon et celui des Alago :

en juin 2012, un affrontement entre les communautés eggon et alago à Assakio, dans la RAL de Lafia de l'État de Nasarawa, a fait au moins 30 morts et des milliers de blessés et a causé la destruction de propriétés (Leadership 24 juin 2012). Les combats auraient été provoqués par la décision unilatérale d'un chef traditionnel alago d'augmenter le loyer foncier des agriculteurs qui cultivent les terres communautaires (ibid.);

en septembre 2013, de nouveaux affrontements entre les Eggon et les Alago dans l'État de Nasarawa ont causé la mort de 31 personnes, la destruction de 1 300 maisons incendiées et le déplacement de gens vers des camps de réfugiés (ibid. 23 sept. 2013; Xinhua 20 sept. 2013). Le président a déployé des troupes pour étouffer la violence (ibid.; Leadership 23 sept. 2013). Les combats se seraient produits dans la RAL d'Obi et dans le secteur d'Assakio de la RAL de l'Est de Lafia (Xinhua 20 sept. 2013).

Des sources signalent des incidents de violence entre les Eggon et d'autres groupes, notamment les suivants :

selon Amnesty International (AI), en novembre 2014, 40 personnes sont mortes dans des affrontements entre le groupe ethnique des Eggon et celui des Gwadara pour une parcelle de terre (AI 25 févr. 2015, 277);

d'après le Daily Trust, en novembre 2014, trois personnes ont été tuées dans une attaque contre la communauté des Migli, que celle-ci a imputée à l'Ombatse (Daily Trust 29 nov. 2014);

des sources affirment qu'il y a eu des affrontements entre les Eggon et d'autres groupes à Lafia, la capitale de l'État de Nasarawa, en novembre 2014, y compris des conflits entre les Eggon et les Kambari (Leadership 19 nov. 2014; Daily Trust 18 nov. 2014) et entre les Eggon et les Gwandara (ibid.). Selon Leadership, un journal nigérian d'Abuja, 12 personnes sont mortes et plus de 30 maisons ont été incendiées lors de combats entre les Eggon et les Kambari, avant l'arrivée des soldats (19 nov. 2014). D'après le journal nigérian Premium Times, des résidents eggon fuyaient Lafia [traduction] « en grand nombre » et se dirigeaient vers la RAL d'Eggon et la RAL d'Akwanga dans l'État de Nasarawa (18 nov. 2014).

2.3 Traitement à l'extérieur de l'État de Nasarawa

Le professeur d'histoire a déclaré que, si des Eggon se déplacent vers d'autres régions du Nigéria, [traduction] « ils pourraient être aux prises avec des difficultés liées à l'identité autochtone » : il pourrait s'avérer difficile pour eux de trouver un emploi ou d'occuper des fonctions politiques dans des États où il ne sont pas autochtones (professeur d'histoire 30 mai 2016). De même, le professeur adjoint de criminologie a signalé que :

[traduction]

[l]es Eggon peuvent se heurter à de graves problèmes s'ils tentent de s'établir dans d'autres régions du pays, particulièrement s'ils sont agriculteurs. Il se peut qu'ils ne puissent pas obtenir de terres, et l'exclusion du marché de l'emploi (dans un pays où les taux de chômage sont élevés) est une possibilité réelle (professeur adjoint de criminologie 3 juin 2016).

Pour de l'information additionnelle sur l'ethnicité au Nigéria, la question de l'identité autochtone et la possibilité pour des groupes ethniques de se réinstaller dans des régions où ils ne sont pas autochtones, veuillez consulter la réponse à la demande d'information NGA104216.

3. Traitement réservé par les autorités

Selon le professeur d'histoire, au cours des 15 à 18 dernières années, les Eggon se sont plaints de la discrimination exercée par des dirigeants politiques de l'État qui provenaient de l'extérieur de leur région (professeur d'histoire 30 mai 2016). La même source a ajouté que les Eggon [traduction] « se sont plaints de la négligence, de la persécution et du harcèlement dont ils ont fait l'objet au chapitre des infrastructures et des emplois, ainsi que du soutien délibéré des attaques armées menées contre eux » (ibid.). À l'inverse, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur d'histoire et de relations internationales à l'Université d'Ilorin au Nigéria, qui a étudié les conflits ethnoculturels au Nigéria, a affirmé que les Eggon [traduction] « exercent un contrôle sur la plupart des enjeux dans l'État de Nasarawa » et bénéficient « du favoritisme gouvernemental grâce à la présence d'Eggon bien connus au conseil des ministres » (professeur d'histoire et d'études internationales 31 mai 2016). Il a déclaré qu'ils disposent [traduction] « de possibilités d'emploi et de systèmes d'éducation et de soins de santé qui sont très bons », et il est d'avis qu'ils ne constituent pas un groupe marginalisé (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

Dans leur mémoire à la Commission d'enquête judiciaire, qui a fait l'objet d'un compte rendu dans le Herald, les membres de la communauté eggon du district de Barkin Abdullahi, près de Lafia, ont reproché au gouvernement de l'État de Nasarawa d'avoir omis de prendre [traduction] « "des mesures proactives" » pour les protéger contre la violence en février 2013, et d'avoir libéré 28 « présumés mercenaires » qui avaient été arrêtés après les attaques (The Herald 5 sept. 2013).

En mai 2013, l'Ombatse aurait [traduction] « pris en embuscade » des dizaines de policiers dans une communauté située à environ 10 kilomètres de Lafia (Reuters 9 mai 2013; IHS Global Insight 10 mai 2013; AFP 9 mai 2013). Le nombre de policiers tués varie considérablement selon les sources, allant de 30 (ibid.; Jamestown Foundation 17 mai 2013) à 95 (ibid.). Des médias affirment que les policiers avait été déployés à cet endroit en vue d'arrêter le chef de l'Ombatse (Reuters 9 mai 2013; IHS Global Insight 10 mai 2013) pour de présumées conversions forcées de musulmans et de chrétiens dans la région (ibid.). Selon le Daily Trust, 17 suspects d'origine ethnique eggon ont été arrêtés à la suite de cet incident (Daily Trust 20 mai 2013).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] M. Sa'adatu Hassan Liman est chargé de cours au département d'études religieuses à l'Université de l'État de Nasarawa, et M. Abubakar Sadiq Idris Wakawa est chargé de cours au département des langues et de linguistique à cette même université (Liman et Wakawa janv. 2012, 1).

[2] D'après le Herald, un journal et magazine numérique nigérian (The Herald s.d.), la Commission d'enquête judiciaire était [traduction] « chargée de se pencher sur l'assassinat de plus de 50 agents de sécurité dans le village de Lakyo, dans l'État de Nasarawa » (The Herald 5 sept. 2013). Veuillez consulter la section 3 de la présente Réponse à la demande d'information pour obtenir de l'information sur la participation de l'Ombatse à l'assassinat d'agents d'application de la loi dans le village d'Alakyo en mai 2013.

Références

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Agence France-Presse (AFP). 9 mai 2013. Aminu Abubakar. « Gunmen from Nigeria Cult Kill 30 Police in Ambush ». [Date de consultation : 26 mai 2016]

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The Herald. 5 septembre 2013. Tobi Adeyeye. « Nassarawa Killings: Eggon Accuse Fulani Mercenaries of Killing 22 People, Burning 150 Houses ». [Date de consultation : 26 mai 2016]

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Liman, Sa'adatu Hassan et Abubakar S.I. Wakawa. Janvier 2012. Muslims of Nasarawa State: A Survey. Nigeria Research Network (NRN), Oxford Department of International Development, Oxford University. [Date de consultation : 26 mai 2016]

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Professeur adjoint de criminologie, University of Alberta. 3 juin 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Professeur d'histoire, Obafemi Awolowo University, Nigéria. 30 mai 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

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Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Centre d'études stratégiques de l'Afrique; ecoi.net; Factiva; Human Rights Watch; Institute for Human Rights and Development in Africa; Internal Displacement Monitoring Centre; IRIN; Minority Rights Group International; Nations Unies - Refworld; Nigéria - National Population Commission; US Institute of Peace.

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