Grèce : Le HCR transfère 1100 personnes dans des logements, juste avant les premières neiges de l'hiver
L'Agence a trouvé 19 500 places dans des appartements, des hôtels et des familles d'accueil partout en Grèce pour les candidats à une réinstallation et les demandeurs d'asile vulnérables.
ATHÈNES (Grèce) – Kheri Mando Sliman, un réfugié iraquien, est soulagé d’avoir quitté une tente glaciale dans un camp à flanc de montagne. Il semble satisfait du nouvel appartement temporaire qu’il occupe désormais avec sa famille à Volvi, au nord de la Grèce.
« L’appartement est très agréable, rien à voir avec le camp balayé par les vents glacés sur le mont Olympe », dit ce réfugié de 34 ans, sourire aux lèvres. Il est originaire de la région montagneuse de Sinjar, dans le nord de l’Iraq.
Il faisait partie des quelque 1100 demandeurs d’asile que le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a transféré la semaine dernière depuis le camp de Petra Olympou vers des logements en dur disséminés partout en Grèce.
Depuis le printemps, ces personnes vivaient dans des tentes à Petra Olympou, au flanc d’une montagne s’élevant à plus de 500 mètres au‑dessus du niveau de la mer, au pied du mont Olympe. Fin novembre, la température est descendue sous le point de congélation. Le dernier car a quitté le camp, géré par le gouvernement, alors que la première neige tombait sur les tentes.
« Ma fille de quatre ans n’en pouvait plus », dit Kheri, dont la famille a fui la violence en Iraq. Les enfants représentent 54 pour cent de la population du camp.
Le HCR a trouvé de petits appartements temporaires et des chambres d’hôtel à des tarifs préférentiels pour les demandeurs d’asile à Volvi, Katerini et Chalkidona. Pour faciliter la préparation, on a relogé à Athènes certaines personnes qui devaient être réinstallées dans d’autres pays européens.
« Ma fille de quatre ans n’en pouvait plus. »
Profitant d’un financement de l’Union européenne, le HCR a identifié 19 500 places dans des appartements, des hôtels et des familles d’accueil partout en Grèce pour les candidats à la réinstallation et les demandeurs d’asile vulnérables.
Petra Olympou n’est pas le seul camp que les autorités grecques ferment avant l’arrivée du froid, avec l’appui du HCR. Les autorités ont déterminé que Kipselochori, dans le centre de la Grèce, était également inadapté à l’hiver, et elles ont réinstallé ses résidents dans des logements décents. Cherso, un camp officiel de réfugiés dans le nord du pays, a aussi été partiellement évacué, suivant les instructions du gouvernement.
Environ 2 600 réfugiés et migrants vivent dans des maisons préfabriquées fournies par le HCR dans huit des plus de 40 sites gérés par le gouvernement. L’organisation partenaire du HCR, Samaritan’s Purse, a distribué des vêtements d’hiver (200 000 articles au total), tels que des manteaux et des bottes, dans les sites gérés par le gouvernement.
Kheri a commencé à explorer son nouvel environnement à Volvi. Située à proximité de la frontière syrienne, Sinja, sa région d’origine, est déchirée par la guerre. Le paysage plat et calme, agrémenté d’un lac, où Kheri vit maintenant, est un autre monde. Kheri appartient à la communauté religieuse Yazidi, qui est persécutée en raison de sa foi.
« Nous sommes très bien ici maintenant. Nous n’avons plus peur. »
La vie n’a jamais été facile pour sa famille au quotidien. Il gagnait son pain en travaillant dur de ses mains. Même lorsqu’il se rendait dans la ville voisine de Mosul, le plus grand centre urbain de la région, à l’époque, il ne se sentait pas en sécurité.
En août 2014, le temps a manqué pour Kheri et les autres Yazidis dans la région. Lorsque Daech a déferlé sur la région, ils ont quitté leurs foyers, laissant tout ce qu’ils possédaient, sauf leurs vêtements. La famille de Kheri a trouvé refuge en Syrie. De là, elle s’est rendue en Turquie, puis jusqu’à l’île grecque de Lesbos.
« À ce moment‑là, cela faisait déjà environ 14 mois que nous voyagions », dit Kheri. En juillet, la famille est arrivée à Petra Olympou, où elle a beaucoup souffert du froid. Avec un toit au‑dessus de la tête à Volvi, elle fait face à une incertitude de moins quant à l’avenir.
Pour certains, les adieux sur la montagne ont été doux et amers à la fois. Les gens étaient heureux de partir vivre dans de meilleures conditions, mais ils étaient aussi déchirés à l’idée d’être séparés des personnes avec qui ils avaient partagé plusieurs mois de leur vie.
Comme Kheri, beaucoup de personnes avaient voyagé pendant des mois. Les autorités grecques aidant, elles ont été convaincues d’aller vivre à différents endroits, plutôt que d’attendre de pouvoir vivre à un seul endroit assez grand pour tout le groupe. « Le HCR nous a beaucoup aidés », dit Kheri, tout en soulignant que le gouvernement grec les avait bien traités, sa famille et lui.
« Nous sommes très bien ici maintenant, dit‑il. Nous n’avons plus peur. »
Le plan du HCR pour l’équipement contre les conditions hivernales demeure sous-financé à hauteur de 68 millions de dollars. Vous pouvez venir en aide aux personnes dans le besoin ici.