Le HCR se félicite de la création d'un nouvel instrument financier pour aider les réfugiés et les pays d'accueil
Le mécanisme mondial de financement concessionnel de la Banque mondiale (Global Concessional Financing Facility, GCFF) aidera à garantir les financements nécessaires pour soutenir les réfugiés et les pays d'accueil dans les pays à revenu intermédiaire.
NEW YORK – Le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, s’est réjoui de la création d’un instrument de financement innovant pour répondre aux crises de réfugiés dans les pays à revenu intermédiaire à travers le monde, annoncée par le Président américain Barack Obama lors du Sommet des dirigeants sur les réfugiés à New York.
Au total, 86% des réfugiés relevant du mandat du HCR en 2015 se trouvaient dans des pays à revenu faible et intermédiaire situés à proximité des situations de conflit. Beaucoup de ces pays se démènent pour trouver des moyens durables permettant de faire face aux coûts supplémentaires liés à l’accueil des réfugiés.
Le mécanisme mondial de financement concessionnel de la Banque mondiale (GCFF) les aidera à obtenir des financements essentiels pour le développement tout en comblant l’écart avec les organisations qui fournissent une aide humanitaire directe sur le terrain.
Participant à une réunion de haut niveau à l’Assemblée générale des Nations Unies, le Haut Commissaire Filippo Grandi s’est félicité de ce mécanisme et d’une contribution de 50 millions de dollars des Etats-Unis pour le rendre opérationnel, annoncée le 20 septembre lors du Sommet des dirigeants sur les réfugiés.
« Je pense que le GCFF est bien positionné pour soutenir des projets d’investissement et des initiatives susceptibles de soutenir une croissance à plus long terme, en ouvrant des opportunités pour les populations locales comme pour les réfugiés dans les pays à revenu intermédiaire », a-t-il déclaré.
« Si plus de réfugiés et de membres des communautés locales peuvent trouver un emploi, faire du commerce ou créer des entreprises, ils peuvent davantage contribuer à l’économie et à leurs familles. Cela allègera la pression sur les finances gouvernementales et humanitaires et permettra aux ressources d’être mieux et plus efficacement ciblées », a-t-il ajouté.
Depuis que la crise en Syrie a éclaté en 2011, près de 4,8 millions de réfugiés ont été accueillis par les pays voisins à revenu intermédiaire comme l’Egypte, l’Iraq, la Jordanie, le Liban et la Turquie. A l’échelle mondiale, la Turquie a accueilli plus de réfugiés – 2,5 millions – que n’importe quel autre pays l’année dernière, tandis que le Liban a accueilli la plus importante proportion de réfugiés par rapport à sa population.
Le GCFF développe au niveau mondial le mécanisme de financement concessionnel pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (Concessional Financing Facility, CFF) lancé plus tôt dans l’année pour soutenir la Jordanie et le Liban, les deux pays à revenu intermédiaire dont la démographie a été le plus altérée par l’accueil d’un nombre substantiel de réfugiés.
Filippo Grandi a expliqué que le CFF remplissait deux rôles importants qui n’existaient pas au début de la crise syrienne il y a cinq ans. Premièrement, il donne aux gouvernements la possibilité de financer des projets d’investissement qui répondent aux besoins de développement de la population réfugiée et des communautés locales d’accueil.
« La recherche d’avantages pour les réfugiés comme pour les communautés locales est sûrement un modèle d’équité que nous devrions reproduire ailleurs », a-t-il déclaré.
Deuxièmement, cela envoie un signal important de solidarité avec les gouvernements et les populations des pays d’accueil, la communauté des donateurs reconnaissant que le défi existe sur le long terme. Leurs charges sont très élevées et le soutien continu du HCR est essentiel.
Le HCR et d’autres organisations humanitaires cherchent depuis longtemps à mobiliser des soutiens pour des programmes à plus long terme dans des situations de réfugiés post-urgence. Jusqu’à présent, cela s’est avéré désespérément difficile à atteindre.
Le CFF s’appuie sur des preuves établies par de précédentes recherches sur le terrain menées par le HCR et la Banque mondiale sur la pauvreté des réfugiés au Liban et en Jordanie. Elles ont clairement montré les limites de l’aide humanitaire pour répondre à l’impact des conflits sur l’économie locale et la situation des réfugiés.
Le HCR pense qu’une telle coopération entre les acteurs humanitaires et de développement s’avèrera de plus en plus efficace pour répondre aux crises prolongées de manière plus durable.