Une collection d'images d'une intimité puissante et saisissante sur la vie des réfugiés
Dans ce livre de photographies « I can only tell you what my eyes see », publié à Londres cette semaine, Giles Duley braque son objectif sur des personnes déracinées par la guerre et la persécution.
LONDRES – Le photographe Giles Duley s’est rendu dans des pays du Moyen-Orient et d’Europe en 2015 et 2016, documentant la crise des réfugiés, en partenariat avec le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Les images obtenues, réalisées sur film celluloïd principalement en noir et blanc, leur conférant un caractère intemporel, ont été assemblées et publiées sous la forme d’un livre intitulé I can only tell you what my eyes see.
Giles Duley est réputé pour son œuvre photographique humanitaire. Son travail l’a amené au centre de la vie d’hommes, de femmes et d’enfants déracinés par la guerre et la persécution, et qui pourtant profitent résolument au maximum de leur vie.
« Giles a présenté leurs rencontres avec une nouvelle réalité, celle de la vie de réfugié – qui marchent, pleurent, jouent, se reposent, se posent des questions, enseignent, pensent. Essaient de survivre, cherchent des façons de reconstruire leur vie », a écrit le chef du HCR, Filippo Grandi, dans l’introduction. « Le résultat est une collection d’images d’une intimité puissante et saisissante.
Giles Duley est lui-même un survivant de la guerre. Il a perdu ses deux jambes et son bras gauche en 2011 en marchant sur un engin explosif improvisé (EEI), alors qu’il photographiait les troupes américaines en patrouille en Afghanistan. L’explosion a failli lui coûter la vie.
Il a dédié le livre à une jeune Syrienne, Aya, atteinte de spina bifida, et à Khouloud, une mère syrienne réfugiée paralysée du cou aux pieds à cause d’une balle tirée par un tireur d’élite. Il les a rencontrées et photographiées avec leur famille au Liban, où elles vivaient une vie de réfugiées dans des tentes de fortune. Ces rencontres ont été un tournant pour lui.
« Quand tous les autres m’avaient laissé tomber, elles ont été les premières à croire en moi, à croire que je pouvais raconter leur histoire », explique-t-il. « Elles m’ont rendu ma vie. Dans une certaine mesure, j’espère que ce livre fera la même chose pour elles ».
Le livre, I can only tell you what my eyes see, est publié par Saqi. Tous les bénéfices seront versés au HCR afin de protéger les droits et le bien-être des réfugiés partout dans le monde. Ses photos seront exposées à la galerie Old Truman Brewery à Londres en octobre 2017.