La participation des réfugiés, un élément clé de la réponse globale
Les consultations annuelles entre le HCR et les représentants de 313 ONG se sont achevées sur un appel pour permettre aux réfugiés de s'autonomiser.
GENÈVE – Pour Arash Bordbar, un réfugié iranien et sa famille, pouvoir redémarrer en Australie suppose de s'impliquer et de s'acquitter de sa dette.
« Ma mère ouvre un salon de beauté et va devoir recruter. Mon frère étudie l'ingénierie, » a-t-il déclaré lors du forum tenu à Genève.
« Nous allons contribuer à la croissance économique, nous créons des emplois, nous apportons des idées nouvelles, des initiatives novatrices, autant de choses qui profiteront au pays tout entier. Nous ferons partie intégrante de la solution, » a-t-il ajouté.
Bordbar est l'un des 574 participants - un record de participation - venus du monde entier pour assister à cette réunion annuelle de trois jours où sont évoquées les modalités de collaboration sur les enjeux pressants de la protection des réfugiés et des demandeurs d'asile.
« Nous créons des emplois, nous apportons des idées nouvelles, des initiatives novatrices, autant de choses qui profiteront au pays tout entier. »
Achevées vendredi, les consultations 2017 avaient pour thème « Une approche à l'échelle de la société tout entière, » l’objectif étant de réunir le HCR, les gouvernements, les ONG, le secteur privé, et plus important encore les réfugiés eux-mêmes, pour trouver les moyens d'autonomiser les réfugiés et leur permettre de contribuer à leurs communautés d'accueil.
« Nous devons veiller à l'inclusion des réfugiés, non seulement comme bénéficiaires, mais en tant qu'acteurs à part entière, » a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés lors de la réunion où il a félicité les ONG pour leur coopération en leur demandant de se faire les relais des réfugiés.
C'est l'approche définie par le Cadre d'action global pour les réfugiés (CRRF) élaboré en septembre dernier dans le droit-fil de la Déclaration de New York.
Ce cadre vise à renforcer les partenariats entre le HCR, les gouvernements, les ONG, le secteur privé, les institutions financières internationales et d’autres, dans le but de donner aux réfugiés la possibilité d'assumer le contrôle de leur propre existence.
Les participants ont conclu qu'offrir aux réfugiés les moyens d'appliquer leurs talents et leurs compétences afin de contribuer utilement à leurs communautés d'accueil était la clé du succès.
« Ces trois jours ont largement illustré comment nous pouvons inclure les réfugiés dans l'élaboration de cette réponse, » a déclaré Daniel Endres, Directeur au HCR pour les Réponses globales
« Ces trois jours ont largement illustré comment nous pouvons inclure les réfugiés dans l'élaboration de cette réponse. »
Outre Bordbar et sa famille, de belles réussites ont été présentées, notamment l'emploi d'infirmières et d'enseignants réfugiés en Ouganda, le premier des neuf pays qui ont déjà adopté et appliqué le CRRF.
D'autres thématiques ont été évoquées durant les discussions, comme le rôle des aléas météorologiques et climatiques dans l’aboutissement de solutions durables et la participation du secteur privé en tant qu'élément clé d'une approche multipartite.
« Nous devons également mobiliser le soutien du secteur privé, » a indiqué Filippo Grandi. « Les entreprises privées peuvent apporter des ressources, mais aussi des démarches riches d'enseignements qui favorisent l'innovation et la création d'emplois, domaines d'excellence du secteur privé, que nous pouvons transposer dans notre action en faveur des réfugiés. »
Le maintien et le développement de la collaboration avec les partenaires sont des aspects essentiels de la capacité du HCR à protéger et aider les réfugiés. Le renforcement de cette collaboration sera d'autant plus important que la réponse globale sera l'œuvre de tous. L'organisation finance 955 partenaires, dont 605 ONG nationales, 166 ONG internationales, 158 partenaires publics et 26 agences des Nations Unies.
En 2016, le HCR a financé la mise en œuvre de ses opérations par ses partenaires en leur allouant un total 1,44 milliard de dollars, soit 36 pour cent de ses dépenses annuelles.