Jacques Rogge, Président d'honneur du CIO, fait l'éloge des jeunes réfugiés et vante les vertus du sport
Le Président d'honneur du CIO déclare que les réfugiés ont le droit d'être traités comme des citoyens à part entière.
Jacques Rogge, Président d'honneur du CIO, assiste à la cérémonie d'accueil de l'équipe olympique des athlètes réfugiés. © HCR/Benjamin Loyseau
RIO DE JANEIRO, Brésil – Le président d'honneur du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, l'un des principaux architectes de la toute première équipe olympique d’athlètes réfugiés, a parlé avec passion de l'importance des sports dans la vie des jeunes réfugiés et des personnes déplacées.
« Ce sont des jeunes gens qui, pour la plupart, ont beaucoup d'atouts pour avancer dans la vie et qui ont le droit d'être considérés comme des citoyens à part entière. Je trouve que c'est fantastique de leur donner aujourd'hui la chance de participer à ces jeux », a-t-il déclaré au HCR lors d'une interview.
M. Rogge a pris la parole peu de temps après la cérémonie, mercredi soir, où le drapeau olympique a été hissé dans le village olympique en l'honneur de l'équipe olympique des 10 athlètes réfugiés et de son entourage, qui comprend des entraîneurs et du personnel médical. La cérémonie s'est déroulée 24 heures après que les athlètes ont été officiellement présentés aux membres du CIO lors d'une réunion plénière.
« Les sports ne peuvent pas tout en ce monde, mais ils peuvent certainement créer une atmosphère de paix et de respect mutuel », a-t-il ajouté. « C'est ainsi que des gens issus de divers groupes ethniques, régions, langues et cultures vivent paisiblement et cordialement ensemble ».
L'ancien Président du CIO et Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les jeunes réfugiés et le sport participe avec le HCR à la promotion des sports pour les réfugiés et les personnes déplacées depuis plus de 20 ans et ce, dans 46 pays selon le dernier décompte. Il a dit espérer que le coup de projecteur sur les jeux olympiques aidera à élargir l'accès au sport des groupes plus vulnérables.
Le nageur syrien Rami Anis danse avec ses coéquipiers lors de la cérémonie d'accueil officielle dans le village olympique. © HCR/Benjamin Loyseau
« En collaboration avec le HCR, je continuerai à visiter des camps, à évaluer les possibilités sportives et à m'assurer que nous effectuons les investissements nécessaires dans les sports… Il existe des liens très solides entre le CIO et le HCR », a souligné Jacques Rogge.
« Ces jours seront marqués pour ces athlètes d'une pierre blanche, pour bon nombre de raisons. C'est un nouveau monde, un monde sécuritaire, et nul doute qu'ils sont les vedettes de ces jeux. À la cérémonie d'ouverture, ce sont eux que tous chercheront du regard », a-t-il ajouté.
« Chaque fois que nous rencontrons ces jeunes avec le HCR, il y a toujours un match de football ou de basketball. Vous pouvez voir qu'ils ont une passion pour les sports. Le sport est leur rêve. Nous avons le devoir de faire entrer les sports dans les camps de réfugiés, de construire des infrastructures, et d'offrir de la formation et de l'entraînement ».
Lors de la cérémonie d'accueil, organisée par le CIO pour toutes les délégations, c'est l'équipe de réfugiés qui s'est attiré le plus d'applaudissements, un prélude de ce qui les attend, selon beaucoup d'observateurs, à la cérémonie d'ouverture, vendredi soir.
Une prestation musicale a été offerte, mettant en valeur les rythmes et les sonorités de la musique brésilienne depuis le début du siècle dernier. Les mélodies ont semblé ravir les réfugiés et, à la fin de la cérémonie, tous les protocoles ont été transgressés, les athlètes ayant rejoint les danseurs.