Last Updated: Friday, 26 May 2023, 13:32 GMT

Afghanistan : information sur la situation des citoyens afghans qui travaillent pour des organisations non gouvernementales (ONG) ou des organisations humanitaires internationales; information indiquant s'ils sont pris pour cible par les talibans; information sur les attentats dans des écoles et les cas de violence à l'égard des étudiants, des enseignants et du personnel du secteur de l'éducation

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 23 December 2011
Citation / Document Symbol AFG103924.EF
Related Document(s) Afghanistan: Situation of Afghan citizens who work for non-governmental organizations (NGOs) or international aid organizations; whether they are targeted by the Taliban; attacks against schools and incidents of violence against students, teachers, and the educational sector
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Afghanistan : information sur la situation des citoyens afghans qui travaillent pour des organisations non gouvernementales (ONG) ou des organisations humanitaires internationales; information indiquant s'ils sont pris pour cible par les talibans; information sur les attentats dans des écoles et les cas de violence à l'égard des étudiants, des enseignants et du personnel du secteur de l'éducation, 23 December 2011, AFG103924.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/5121f41c2.html [accessed 29 May 2023]
DisclaimerThis is not a UNHCR publication. UNHCR is not responsible for, nor does it necessarily endorse, its content. Any views expressed are solely those of the author or publisher and do not necessarily reflect those of UNHCR, the United Nations or its Member States.

Afghans travaillant pour des ONG ou des organisations humanitaires

Des sources signalent que des dizaines d'organisations humanitaires internationales et locales exercent des activités en Afghanistan (ACBAR s.d.; The Afghanistan Analyst s.d.). Selon le Conseil de coordination des secours à l'Afghanistan (Agency Coordinating Body for Afghan Relief), plus de 80 organisations membres jouent un rôle actif dans les efforts de secours (s.d.). Tant les organismes d'aide gouvernementaux que les organisations non gouvernementales (ONG) comptent des employés afghans (Aga Khan Foundation et al. 2010, 12; É.-U. s.d.). Par exemple, selon un rapport rédigé conjointement par six ONG internationales (la Fondation Aga Khan, CARE, les Services de secours catholiques (Catholic Relief Services), le Comité international de secours (International Rescue Committee), Mercy Corps et Aide à l'enfance (Save the Children)), leurs activités en Afghanistan sont exercées dans 6 000 communautés situées dans 24 des 34 provinces du pays par 5 380 employés afghans, qui représentent 98 p. 100 de leurs employés (Aga Khan Foundation et al. 2010, 12). L'Agence américaine pour le développement international (United States Agency for International Development - USAID) affirme avoir employé plus de 20 000 citoyens afghans en 2008 (É.-U. s.d.).

ONG et travailleurs humanitaires pris pour cible

Plusieurs sources expliquent que les talibans et d'autres insurgés prennent pour cible des personnes qui travaillent pour des ONG (Nations Unies et AIHRC mars 2011, iii; Action Aid et al. 19 nov. 2010, 10; AI oct. 2011, 6). Selon un rapport rédigé conjointement par la mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan et la Commission indépendante des droits de la personne en Afghanistan (Afghanistan Independent Human Rights Commission - AIHRC), l'institution nationale de défense des droits de la personne en Afghanistan, des insurgés ont pris pour cible des travailleurs humanitaires et des spécialistes du développement d'ONG tant nationales qu'internationales [traduction] « en commettant des meurtres et des enlèvements, ainsi qu'en utilisant d'autres tactiques d'intimidation » (Nations Unies et AIHRC mars 2011, iii).

Des sources signalent que le nombre d'incidents violents à l'égard de travailleurs d'ONG en Afghanistan augmente (Oxfam 19 nov. 2010, 10; Nations Unies 2011, sect. 2.1; ANSO juill. 2011, 1). En fait, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) des Nations Unies, entre 2005 et 2010, il y a eu environ 170 [traduction] « attaques importantes » contre des travailleurs humanitaires en Afghanistan, ce qui est plus que dans tout autre pays au monde (Nations Unies 2011, sect. 2.1). D'après Afghanistan NGO Safety Office (ANSO), organisation qui fournit des conseils et des analyses aux travailleurs humanitaires et qui est appuyée par la Commission européenne, la Direction du développement et de la coopération de la Suisse et le ministère des Affaires étrangères de la Norvège, la violence croissante à l'égard des travailleurs d'ONG [traduction] « a pour toile de fond un profond conflit, la prolifération de forces irrégulières, l'incertitude politique et la hausse des crimes à main armée » (juill. 2011, 1).

Statistiques sur les attentats contre des ONG

L'ANSO, qui recueille et analyse des données sur les incidents de sécurité touchant les ONG, comme des explosions, des attaques à la roquette, des tirs d'armes légères, des enlèvements et des vols à main armée (juill. 2011, 4), signale qu'en 2010, 126 incidents visant des travailleurs d'ONG se sont produits (2011, 1). Les incidents ont entraîné la mort de 28 personnes, et 33 autres ont été blessées (ANSO 2011, 1). Sur les 28 personnes décédées, 8 étaient des étrangers et 20, des citoyens afghans; 22 de ces meurtres ont été commis par des groupes armés de l'opposition, 3 ont été attribués à des criminels et 3 constituaient des dommages collatéraux de groupes en guerre (ibid.). Alors que ces données traduisent une baisse de 27 p. 100 dans le nombre total d'incidents par rapport à l'année 2009, elles démontrent aussi une augmentation de 42 p. 100 du nombre de morts (ibid.). En revanche, on peut toutefois lire dans les Country Reports on Terrorism 2010 du Département d'État des États-Unis que près de 100 travailleurs humanitaires ont été assassinés en 2010 en Afghanistan (18 août 2011). Selon le Conseil de sécurité des Nations Unies, en 2010, 80 travailleurs humanitaires ont été enlevés dans le cadre de 32 incidents; il s'agit d'une augmentation par rapport aux 49 travailleurs humanitaires qui avaient été enlevés en 2009 (3 févr. 2011, paragr. 53).

L'ANSO, traitant uniquement de la première moitié de 2011, mentionne que le nombre d'incidents à l'égard de travailleurs humanitaires a augmenté de 73 p. 100 par rapport à cette même période en 2010 (juill. 2011, 1). De janvier à juin, 13 travailleurs d'ONG ont été tués, 24 ont été blessés et [traduction] « des dizaines » ont été enlevés (ANSO juill. 2011, 1). Il y a aussi eu une hausse du nombre d'incidents touchant les ONG par rapport à l'ensemble des incidents liés à la sécurité (ibid., 5).

Traitement réservé par les groupes criminels

Des sources signalent que les travailleurs d'ONG sont visés non seulement par les insurgés, mais également par les groupes criminels (Nations Unies 4 oct. 2010; Freedom House 2011; ANSO juill. 2011, 5). Les Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN) des Nations Unies soulignent que, dans certaines zones que ni le gouvernement ni les talibans ne contrôlent pleinement, les travailleurs humanitaires s'exposent à des [version française des IRIN] « risques importants » d'enlèvements, de vols et d'autres attaques par les criminels armés (Nations Unies 4 oct. 2010). Le BCAH explique que les groupes criminels qui enlèvent des travailleurs d'ONG sollicitent une rançon auprès de la famille de la victime ou de l'organisation, ou vendent la victime aux insurgés (Nations Unies 2011, sect. 2.1). L'ANSO signale qu'au cours de la première moitié de 2011, 26 incidents de sécurité ont été commis par des criminels contre des ONG, alors qu'il y en avait eu 14 au cours de la première moitié de 2010 (juill. 2011, 3). L'ANSO explique que l'augmentation du nombre d'attaques à motif criminel visant les ONG est liée à l'expansion des réseaux criminels dans le nord de l'Afghanistan (juill. 2011, 3). Selon le Conseil de sécurité des Nations Unies, en mars 2009, 13 convois de secours humanitaires, dont un appartenait aux Nations Unies, ont été attaqués et pillés par des groupes armés, parmi lesquels certains [traduction] « étaient peut-être des groupes criminels » (3 févr. 2011, 14).

Lieux des incidents

D'après les statistiques de l'ANSO, des attentats contre des travailleurs d'ONG ont été commis dans toutes les régions de l'Afghanistan (juill. 2011, 4). Des attentats ont eu lieu dans des provinces considérées comme relativement sûres ou encore où l'on trouve peu d'insurgés ainsi que dans des provinces réputées non sécuritaires ou encore où l'on trouve beaucoup d'insurgés (ANSO 2011, 7). Plus précisément, pour la première moitié de 2011, l'ANSO a répertorié les endroits où des incidents violents (y compris des explosions, des attaques à la roquette, des tirs d'armes légères, des enlèvements et des vols à main armée) ont été commis contre des ONG de la façon suivante :

Région Pourcentage
Centre 36 %
Est 31 %
Ouest 16 %
Nord 13 %
Sud 4 %

(ANSO juill. 2011, 4).

L'ANSO explique que le nombre d'incidents à l'égard des ONG dans le [traduction] « Grand Nord » a augmenté en raison de la hausse du nombre de groupes armés de l'opposition et de groupes criminels à cet endroit (ibid.).

Sécurité et autres préoccupations

En 2010, l'Institute for War and Peace Reporting (IWPR), ONG internationale qui promeut le journalisme local dans les zones fortement touchées par des conflits (s.d.), a affirmé que, dans la province de Kapissa, les spécialistes du développement, en particulier ceux qui sont originaires de l'endroit, étaient [traduction] « susceptibles d'être intimidés, enlevés ou assassinés » en raison de l'importante présence de talibans (9 nov. 2010). Toutefois, l'IWPR a aussi souligné que certains projets de développement à Kapissa avaient obtenu l'approbation des talibans et qu'ils avaient été mis en œuvre de façon pacifique (9 nov. 2010).

Plusieurs sources soulignent que des ONG n'ont pas pu exercer leurs activités dans de nombreuses régions de l'Afghanistan en raison de préoccupations en matière de sécurité (Nations Unies et AIHRC mars 2011, 20; Oxfam 19 nov. 2010, 10; IDMC 11 avr. 2011, 8-9). D'après le Conseil de sécurité des Nations Unies, les Nations Unies ont classé de vastes segments des régions du sud, du sud-est, de l'est, de l'ouest, du nord-ouest et du centre de l'Afghanistan comme des zones [version française des Nations Unies] « "à risque élevé" ou "à risque très élevé" » pour les organisations humanitaires (Nations Unies 3 févr. 2011, paragr. 51). Amnesty International souligne que les ONG ont peu ou pas accès aux régions contrôlées par les talibans ou d'autres groupes d'insurgés (oct. 2011, 6).

En plus des préoccupations en matière de sécurité, l'International Crisis Group (Crisis Group) explique que des règles de financement imposées par les donateurs empêchent de nombreuses organisations humanitaires d'offrir des avantages aux insurgés ou à leurs affiliés (4 août 2011, 22). Le Crisis Group souligne aussi que les organisations humanitaires n'ont plus accès à un nombre croissant de villages (4 août 2011, 23). Dans un rapport approuvé par 28 autres ONG actives au pays, l'organisation Oxfam s'est dite préoccupée par le fait qu'en raison de la détérioration des conditions de sécurité en Afghanistan, les organismes humanitaires n'ont pas pu joindre bon nombre des personnes parmi les plus vulnérables (Oxfam 19 nov. 2010).

L'IWPR mentionne que les talibans attaquent parfois des projets qui sont présumés être liés au gouvernement afghan ou à des organisations internationales (9 nov. 2010). Selon le Conseil de sécurité des Nations Unies, les talibans ont menacé publiquement quiconque appuyait le gouvernement, y compris les Nations Unies (3 févr. 2011, paragr. 52). Toutefois, l'ANSO soutient que la décision d'attaquer des ONG ne fait pas partie d'une politique nationale des talibans (ANSO juill. 2011, 5; ibid. avr. 2011, 1); elle est plutôt prise à l'échelle locale (ibid. juill. 2011, 5) ou provient [traduction] « [d'] une augmentation de la violence ambiante » (ibid. avr. 2011, 1).

Attentats contre des ONG et des organisations humanitaires internationales

Les attentats connus des talibans contre des travailleurs d'organisations humanitaires internationales comptent notamment une [traduction] « embuscade » tendue à des travailleurs du Comité international de secours le 13 août 2008 dans la province de Logar (Pajhwok Afghan News 13 août 2008; IRC 14 août 2008; BBC 13 août 2008). Au cours de cette attaque, les talibans ont tué quatre personnes, dont un employé afghan (ibid.; Pajhwok Afghan News 13 août 2008; IRC 14 août 2008). En août 2010, les talibans ont assassiné 10 travailleurs humanitaires qui offraient des soins médicaux, dont deux afghans, dans la province de Badakhchan, située dans le Nord (The Christian Science Monitor 7 août 2010; The New York Times 7 août 2010). Dans les deux cas, les talibans ont revendiqué la responsabilité des attaques et ont accusé les travailleurs des ONG d'être des [traduction] « espions » (Pajhwok Afghan News 13 août 2008; IRC 14 août 2008; BBC 13 août 2008; The Christian Science Monitor 7 août 2010; The New York Times 7 août 2010). Dans le cas de l'attentat qui a eu lieu à Badakhchan, ils ont également accusé les travailleurs de l'ONG de faire du prosélytisme chrétien (ibid.; The Christian Science Monitor 7 août 2010).

Des insurgés ont également attaqué des organisations des Nations Unies qui exerçaient des activités en Afghanistan (Nations Unies 23 juin 2011, paragr. 4; RFE/RL 31 oct. 2011; START 23 oct. 2010). Des médias signalent qu'à Kandahar, le 31 octobre 2011, trois travailleurs du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont été tués et que deux autres ont été blessés lors d'un attentat à la bombe dont les talibans ont revendiqué la responsabilité (RFE/RL 31 oct. 2011; Los Angeles Times 1er nov. 2011; The Times of Central Asia 1er nov. 2011). Des sources signalent également que, le 1er avril 2011, trois des employés de la mission d'assistance des Nations Unies ainsi que quatre agents de sécurité recrutés sur le plan international ont été assassinés lors d'une manifestation devenue violente et d'une attaque des locaux des Nations Unies à Mazar-e-Sharif (Nations Unies 23 juin 2011, paragr. 4; BBC 1er avr. 2011; The Telegraph 1er avr. 2011). En octobre 2010, les talibans ont aussi mené une attaque contre la mission d'assistance des Nations Unies à Hérat, bien qu'aucun membre du personnel des Nations Unies n'ait alors été blessé (VOA 23 oct. 2010; START 23 oct. 2010; voir aussi Nations Unies 23 juin 2011, paragr. 4).

Selon l'Observatoire des déplacements internes (Internal Displacement Monitoring Centre - IDMC), basé à Genève, il y a eu un grand nombre de [traduction] « déplacements à petite échelle » de citoyens afghans, causés par le fait que les talibans intimidaient et tuaient des civils en particulier, notamment des travailleurs et des enseignants de l'Afghanistan et d'ONG internationales (11 avr. 2011, 4). D'après l'Observatoire, les hostilités des talibans se sont produites en grande partie dans les régions du sud-est, du sud et du centre du pays (11 avr. 2011, 4).

Attentats contre des écoles et fermetures d'écoles

Plusieurs sources signalent que les insurgés ont attaqué ou incendié des écoles en Afghanistan ou en ont forcé la fermeture (IWPR 8 avr. 2011; Oxfam 19 nov. 2010, 9; AI oct. 2011, 6). Les attentats visant les écoles comprenaient des attaques à la roquette, des bombardements, des incendies volontaires et des menaces (ibid.; Nations Unies 3 févr. 2011, paragr. 42-43). Des sources soulignent aussi que la mise en place de forces de sécurité près des écoles a fait augmenter le nombre d'opérations militaires, ainsi que le nombre d'écoles, d'étudiants et d'enseignants touchés (ibid., paragr. 44; IWPR 30 mars 3011).

Environ 500 écoles afghanes seraient demeurées fermées en raison de menaces à la sécurité (Nations Unies 12 sept. 2011; AI oct. 2011, 6). D'après Amnesty International, entre avril et décembre 2010, des insurgés ont détruit ou forcé la fermeture de 74 écoles en Afghanistan, soit 26 écoles pour filles, 13 écoles pour garçons et 35 écoles mixtes (ibid.). Des sources signalent que les écoles touchées sont principalement situées dans le Sud (ibid.; Nations Unies 3 févr. 2011, paragr. 42); toutefois, le Conseil de sécurité des Nations Unies souligne qu'il y a aussi eu des attentats contre des écoles dans les provinces du Nord, comme Takhar et Badakhchan, dans les provinces de Wardak, de Logar et de Khost (provinces qui entourent Kaboul), à Kaboul, et dans les provinces de Laghman, Kounar et Nangarhar, situées à l'Est (ibid.). Renvoyant à la période entre le 1er septembre 2008 et le 30 août 2010, le Conseil de sécurité souligne qu'alors que la majorité des incidents contre les écoles ont été causés par des groupes armés de l'opposition, y compris les talibans, certains ont été perpétrés par d'autres acteurs locaux qui s'opposent à l'éducation des filles (ibid.). Toutefois, d'après l'IWPR, certaines écoles situées dans des régions contrôlées par les talibans ont pu rouvrir leurs portes après une négociation entre les aînés du village et les talibans (8 avr. 2011).

Attentats ciblés contre des étudiants et des enseignants

Plusieurs sources signalent que des insurgés ont pris des étudiants et des enseignants pour cible (Nations Unies et AIHRC mars 2011, 12; Nations Unies 3 févr. 2011, paragr. 42-43; IWPR 8 avr. 2011; ACBAR 7 oct. 2011). La mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan et la Commission indépendante des droits de la personne en Afghanistan affirment qu'en 2010, des groupes antigouvernementaux ont été responsables de l'assassinat d'au moins 21 étudiants, enseignants et autres membres du personnel du secteur de l'éducation (Nations Unies et AIHRC mars 2011, 12). D'après le rapport publié en 2010 par Oxfam, les menaces à l'égard des étudiants et du personnel étaient en augmentation (19 nov. 2010, 9).

Selon le Conseil de coordination des secours à l'Afghanistan, des étudiants, en particulier des filles, ont été enlevés et harcelés à Hérat, Nangarhar et Kandahar (7 oct. 2011, 5). Le Conseil soutient également que, dans les communautés, le personnel des établissements d'enseignement est pris pour cible et se fait harceler tant par des insurgés que par des groupes criminels (7 oct. 2011, 5).

Des sources signalent qu'à plusieurs reprises, du gaz toxique a été répandu dans des écoles pour filles, rendant alors malades les étudiantes et les enseignants (IWPR 10 sept. 2010; START 25 août 2010; ibid. 11 juin 2010). En 2009 et en 2010, des attentats de la sorte auraient été commis dans les endroits suivants :

  • Kaboul (START 25 août 2010; ibid. 4 mai 2010; IWPR 10 sept. 2010);
  • Ghazni (ibid.; START 11 juin 2010);
  • Kondoz [ou Kunduz] (ibid. 11 mai 2010; Pajhwok Afghan News 11 mai 2011; IWPR 10 sept. 2010);
  • Parwan, Sar-é Pol, Balkh, Kandahar et Kapissa (ibid.).

D'après le Consortium national d'études du terrorisme et d'intervention (National Consortium Study of Terrorism and Responses to Terrorism - START) du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis dont le siège est à l'Université du Maryland et qui tient une base de données comprenant des renseignements sur les actes de terrorisme dans le monde (2010, 1, 7), le 25 août 2010, un gaz toxique a été répandu dans une école pour filles à Kaboul; 46 étudiantes et 9 enseignants ont dû être hospitalisés (25 août 2010). Un précédant attentat dans une école pour filles de Kaboul le 4 mai 2010 avait entraîné l'hospitalisation de 22 étudiantes et de trois enseignants (START 4 mai 2010). L'agence de presse Pajhwok Afghan News de Kaboul fait état de trois attentats au gaz toxique dans des écoles pour filles de Kondoz, lors desquels certaines étudiantes ont perdu connaissance et ont dû être hospitalisées, car elles étaient dans un [traduction] « état critique » (11 mai 2010). En septembre 2010, l'IWPR a affirmé qu'en raison des attentats au gaz toxique dans les écoles, certaines victimes se sont évanouies ou se sont senties étourdies et ont eu la nausée, mais aucune d'entre elles n'est décédée (10 sept. 2010). Les talibans auraient nié être responsables des attentats (IWPR 10 sept. 2010) et auraient réprouvé l'incident (Pajhwok Afghan News 11 mai 2010).

D'autres attentats contre des étudiants et des enseignants ont été signalés par plusieurs sources (Nations Unies 3 févr. 2011, paragr. 43, 46; START 3 févr. 2010). START signale que, le 3 février 2010, des agresseurs armés que l'on croyait être affiliés aux talibans ont attaqué et blessé un enseignant afghan et en ont enlevé deux autres à Dowlatabad, dans la province de Faryab (3 févr. 2010). Le Conseil de sécurité des Nations Unies mentionne qu'en novembre 2008, les talibans ont agressé plusieurs filles à l'acide, leur causant des blessures graves (Nations Unies 3 févr. 2011, paragr. 46). Les filles se dirigeaient vers leur école dans le district de Mirwais Mena, dans la province de Kandahar, au moment où elles ont été attaquées (ibid.). Les talibans ont aussi attaqué et agressé 15 étudiants d'un institut de formation pour enseignants situé dans la province d'Orozgan, les avertissant de cesser de suivre la formation (ibid., paragr. 43). Pajhwok Afghan News signale qu'en décembre 2008, dans la province d'Helmand, un enseignant a été tué par balle par des motocyclistes ayant un lien présumé avec les talibans (18 déc. 2008).

Attentats contre des Afghans ayant un lien avec des ONG du secteur de l'éducation

Plusieurs sources donnent des détails à propos de cas où des citoyens afghans qui travaillaient pour des ONG dans le secteur de l'éducation ont été assassinés, blessés ou intimidés par les talibans (START 26 mars 2010; IWPR 9 nov. 2010; RFE/RL 30 août 2011). Dans un cas, en mars 2010, un agresseur a tué un travailleur humanitaire afghan et en a blessé trois ou quatre autres qui inspectaient une école secondaire à Khost dans le cadre de leur travail pour un organisme humanitaire allemand (START 26 mars 2010; AP 26 mars 2010). Dans un autre exemple, l'IWPR signale qu'un professeur de littérature et de linguistique d'une université à Kapissa a été enlevé par les talibans au motif qu'il avait donné un cours de formation financé par une ONG; il a été libéré au moment où sa famille a versé la rançon (IWPR 9 nov. 2010). Dans un autre cas, Radio Free Europe/Radio Liberty signale que le fondateur d'une petite ONG qui offre de la formation professionnelle aux femmes qui sont pauvres ou qui ont un handicap a reçu des menaces de mort de la part des talibans (RFE/RL 30 août 2011). Il a expliqué avoir été accusé d'être un agent des États-Unis, car son organisation recevait du financement de la part de l'équipe de reconstruction provinciale locale (ibid.). Les talibans voulaient qu'il mette fin aux activités de son ONG ou qu'il utilise son véhicule pour transporter leurs armes et les combattants blessés, mais il a refusé (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Afghanistan Analyst. S.d. « Non-governmental and International Humanitarian Organizations Operating in Afghanistan ». [Date de consultation : 15 déc. 2011]

Afghanistan NGO Safety Office (ANSO). Juillet 2011. ANSO Quarterly Data Report Q.2 2011. [Date de consultation : 30 nov. 2011]

_____. Avril 2011. ANSO Quarterly Data Report Q.1 2011. (ReliefWeb) [Date de consultation : 30 nov. 2011]

_____. 2011. ANSO Quarterly Data Report Q.2 2010. (ReliefWeb) [Date de consultation : 30 nov. 2011]

Agency Coordinating Body for Afghan Relief (ACBAR). 7 octobre 2011. Health and Education in Afghanistan: An Empty Gift. [Date de consultation : 7 déc. 2011]

_____. S.d. « Member List ». [Date de consultation : 15 déc. 2011]

Amnesty International (AI). Octobre 2011. Afghansitan Ten Years On: Slow Progress and Failed Promises. (ASA 11/006/2011) [Date de consultation : 7 déc. 2011]

Associated Press (AP). 26 mars 2010. Amir Shah. « Gunman Attacks German Development Project in Eastern Afghanistan, Kills 1 ». (Factiva)

British Broadcasting Corporation (BBC). 1er avril 2011. « UN Staff Killed During Protest in Northern Afghanistan ». [Date de consultation : 12 déc. 2011]

_____. 13 août 2008. « Aid Women Killed in Afghanistan ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

The Christian Science Monitor [Boston]. 7 août 2010. « Afghanistan War: Deadly Ambush of Medical Mission Roils One of Safest Provinces ». [Date de consultation : 7 août 2010]

États-Unis (É.-U.). 18 août 2011. Department of State. « Afghanistan ». Country Reports on Terrorism 2010. [Date de consultation : 12 déc. 2011]

_____. S.d. US Agency for International Development (USAID). « Aid Effectiveness ». [Date de consultation : 15 déc. 2011]

Fondation Aga Khan, CARE, Catholic Relief Services, International Rescue Committee, Mercy Corps et Save the Children. 2010. White Paper: Being Smart about Development in Afghanistan. [Date de consultation : 9 déc. 2011]

Freedom House. 2011. « Afghanistan ». Freedom in the World 2011. [Date de consultation : 7 déc. 2011]

Institute for War and Peace Reporting (IWPR). 8 avril 2011. Khan Mohammad Danishju. « Taleban Try Soft Power ». [Date de consultation : 30 nov. 2011]

_____. 30 mars 2011. Malmand Safi. « Afghan Checkpoints Draw Insurgent Attacks ». [Date de consultation : 30 nov. 2011]

_____. 9 novembre 2010. Malmand Safi. « Kapisa Road Gets Taleban Blessing ». [Date de consultation : 30 nov. 2011]

_____. 10 septembre 2010. Habiburrahman Ibrahimi. « Mystery School Poisonings in Afghanistan ». [Date de consultation : 30 nov. 2011]

_____. S.d. « Build Journalism ». [Date de consultation : 15 déc. 2011]

Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC). 11 avril 2011. Afghanistan. Need to Minimise New Displacement and Increase Protection for Recently Displaced in Remote Areas. [Date de consultation : 7 déc. 2011]

International Crisis Group (Crisis Group). 4 août 2011. Aid and Conflict in Afghanistan. Asia Report No. 210. [Date de consultation : 7 déc. 2011]

International Rescue Committee (IRC). 14 août 2008. « IRC Mourns Four Beloved Colleagues ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

Los Angeles Times. 1er novembre 2011. Hashmat Baktash et Mark Magnier. « Afgahn Attack Kills U.N. Workers; A Suicide Truck Bomber and Militants on Foot Assault a Kandahar Compound ». (Factiva)

Nations Unies. 12 septembre 2011. Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN). « Afghanistan: Patchy Progress on Education ». [Date de consultation : 30 nov. 2011]

_____. 23 juin 2011. Assemblée générale - Conseil de sécurité. The Situation in Afghanistan and Its Implications for International Peace and Security. (A/65/873-S/2011/381) [Date de consultation : 12 déc. 2011]

_____. 3 février 2011. Conseil de sécurité. Report of the Secretary-General on Children and Armed Conflict in Afghanistan. [Date de consultation : 6 déc. 2011]

_____. 2011. Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH). To Stay and Deliver. Good Practice for Humanitarians in Complex Security Environments. [Date de consultation : 6 déc. 2011]

_____. 4 octobre 2010. « Criminal Groups Pose Significant Risk to NGOs ». [Date de consultation : 23 nov. 2011]

Nations Unies et Afghanistan Independent Human Rights Commission (AIHRC). Mars 2011. Afghanistan Annual Report 2010. Protection of Civilians in Armed Conflict. [Date de consultation : 2 déc. 2011]

The New York Times. 7 août 2010. Rod Nordland. « Gunmen Kill Medical Aid Workers in Afghanistan ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

Oxfam. 19 novembre 2010. Ashley Jackson. Nowhere to Turn. The Failure to Protect Civilians in Afghanistan. [Date de consultation : 7 déc. 2011]

Pajhwok Afghan News. 11 mai 2010. « 30 Girls Poisoned in Kunduz ». [Date de consultation : 7 déc. 2011]

_____. 18 décembre 2008. « School Teacher Shot Dead in Helmand ». [Date de consultation : 7 déc. 2011]

_____. 13 août 2008. « Aid Workers Killed in Logar Ambush ». [Date de consultation : 7 déc. 2011]

Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL). 31 octobre 2011. « Three UN Employees Killed in Afghan Bombing ». [Date de consultation : 23 nov. 2011]

_____. 30 août 2011. Abubakar Siddique. « Afghan Aid Worker Not Blind to Taliban Threats ». [Date de consultation : 1er déc. 2011]

START, National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism. 23 octobre 2010. Global Terrorism Database. « Incident Summary ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

_____. 25 août 2010. Global Terrorism Database. « Incident Summary ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

_____. 11 juin 2010. Global Terrorism Database. « Incident Summary ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

_____. 11 mai 2010. Global Terrorism Database. « Incident Summary ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

_____. 4 mai 2010. Global Terrorism Database. « Incident Summary ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

_____. 26 mars 2010. Global Terrorism Database. « Incident Summary ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

_____. 3 février 2010. Global Terrorism Database. « Incident Summary ». [Date de consultation : 9 déc. 2011]

_____. 2010. START: National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism. [Date de consultation : 19 déc. 2011]

The Telegraph [Chatham, Royaume-Uni]. 1er avril 2011. Dean Nelson. « Seven Killed in Worst-Ever Attack on UN Workers in Afghanistan ». [Date de consultation : 12 déc. 2011]

The Times of Central Asia [Bichkek, Kirgizistan]. 1er novembre 2011. « Attack Near UN Offices in Southern Afghanistan Kills 5 ». (Factiva)

Voice of America (VOA). 23 octobre 2010. « No UN Staff Hurt in Afghan Suicide Attack ». (Factiva)

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Afghanistan Analysts Network; Afghanistan Research and Evaluation Unit; CARE; Current History; The Economist; États-Unis — Congressional Research Service; European Country of Origin Information Network; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme; Human Rights Watch; Jamestown Foundation; Jane's Intelligence Review; Jane's Terrorism and Security Monitor; Nations Unies — Refworld, ReliefWeb.

Copyright notice: This document is published with the permission of the copyright holder and producer Immigration and Refugee Board of Canada (IRB). The original version of this document may be found on the offical website of the IRB at http://www.irb-cisr.gc.ca/en/. Documents earlier than 2003 may be found only on Refworld.

Search Refworld

Countries