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Zambie : information sur les mariages forcés, en particulier au sein du groupe ethnique des Bembas, et sur la protection offerte par l'État; information sur l'existence, chez les Bembas, de pratiques appelées « Ichisungu » et « Ndembo » qui auraient lieu avant un tel mariage, et le cas échéant, la façon dont se déroulent ces pratiques, y compris les personnes qui les dirigent (avril 2005)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié, Canada
Publication Date 13 April 2005
Citation / Document Symbol ZMB43484.EF
Reference 1
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Zambie : information sur les mariages forcés, en particulier au sein du groupe ethnique des Bembas, et sur la protection offerte par l'État; information sur l'existence, chez les Bembas, de pratiques appelées « Ichisungu » et « Ndembo » qui auraient lieu avant un tel mariage, et le cas échéant, la façon dont se déroulent ces pratiques, y compris les personnes qui les dirigent (avril 2005), 13 April 2005, ZMB43484.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/42df61ca2f.html [accessed 16 October 2022]
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Aucune information précise sur les mariages forcés chez les Bembas n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Cependant, diverses sources affirment que, même si l'âge légal pour se marier en Zambie est de 21 ans pour les hommes et pour les femmes (Population Council août 2004), les mariages précoces et forcés sont répandus dans ce pays (ibid.; The Post 11 nov. 2004; Franciscans International 15 oct. 2003; News From Africa mars 2002; The Center for Public Education and Information on Polygamy 26 nov. 2002).

Selon l'organisation Population Council, environ 8 p. 100 des filles zambiennes sont mariées à 15 ans (Population Council août 2004) et 42 p. 100 le sont à 18 ans (ibid.; ibid. 2004). Des sources ont expliqué que les familles, en forçant les filles à se marier jeunes, agissent par désespoir, dans le but d'obtenir un [traduction] « prix de la fiancée » (Franciscans International 15 oct. 2003; The Center for Public Education and Information on Polygamy 26 nov. 2002; voir aussi The Post 11 nov. 2004). Cependant, dans de nombreux cas, cette pratique a certaines conséquences, dont un taux de prévalence du VIH/SIDA élevé chez les filles (Population Council 2004; ibid. août 2004).

Lucy Muyoyeta a écrit ce qui suit dans Women, Gender and Development au sujet des problèmes auxquels sont confrontées les femmes zambiennes :

[traduction]

L'un des principaux problèmes que rencontre la femme zambienne est le système juridique double, qui reconnaît à la fois le droit coutumier et le droit législatif. Même si le droit coutumier varie d'un groupe ethnique à l'autre, il a généralement tendance à être discriminatoire à l'égard des femmes. Le droit coutumier permet les mariages polygames et consacre l'idée selon laquelle les femmes sont mineures devant la loi.

En outre, il n'existe aucune prescription constitutionnelle ou politique gouvernementale qui stipule que les dispositions des instruments internationaux devraient être intégrées au droit interne (Women for Change 13 févr. 2004).

Au sujet de la Zambie, les Country Reports 2004 ont mentionné que [traduction] « le droit et la pratique coutumiers [...] confèrent à la femme un statut subordonné en ce qui concerne la propriété, l'héritage et le mariage, et ce, malgré les mesures de protection constitutionnelles et juridiques » (28 févr. 2005, sect. 5). La même source a expliqué que les juges qui président dans les tribunaux locaux [traduction] « disposent d'un pouvoir considérable d'invoquer le droit coutumier et de rendre des jugements » sur des sujets comme le mariage et le divorce (Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 5). Toutefois, le rapport préparé par le Département d'État des États-Unis affirmait que le 17 août 2004, un tribunal local du district de Mufumbwe avait imposé une amende de 30 000 kwacha (6 $US) aux parents de 20 filles âgées entre 13 et 16 ans qui avaient été retirées de l'école et forcées à se marier (ibid.).

Aucune information sur les pratiques appelées « Ichisungu » et « Ndembo » qui auraient lieu avant un mariage forcé n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Toutefois, certaines sources mentionnent l'existence, chez les Bembas de la Zambie, d'une pratique appelée « Chisungu », ou « Kisungu » (German Anthropology Online 2003; MSU Museum 15 nov. 2003; Growing Up Sexually sept. 2004). La pratique fait référence au rite de puberté d'une fille (ibid.), à une initiation pour les filles (German Anthropology Online 2003) ou à une cérémonie pour les filles (MSU Museum 15 nov. 2003). Selon le site Internet du musée de l'université d'État du Minnesota (Minnesota State University Museum – MSU Museum), la cérémonie du « Chisungu » débute lorsque la fille arrive à la puberté (ibid.). La même source explique que [traduction] « lorsque la poitrine de la fille commence à se développer, cette dernière est placée dans une case pour une période allant de six semaines à trois mois pour y suivre une formation sur la cuisine, l'art de recevoir, l'art d'être mère et le jardinage » (ibid.).

D'après l'African Sociological Review, les cérémonies d'initiation sont répandues dans la plupart des groupes ethniques de la Zambie, y compris chez les Bembas (2003). La même source a expliqué que, chez les Bembas, l'initiation d'une fille commence avec ses premières règles (African Sociological Review 2003). En citant les résultats d'une étude portant sur les rites de puberté des filles en Zambie, l'African Sociological Review a mentionné que les sujets abordés lors de l'initiation comprennent [traduction] « l'hygiène personnelle, les soins aux membres de la famille, la satisfaction sexuelle de l'époux, le respect et la fidélité et, finalement, l'abstinence avant et hors mariage » (ibid.). La même source a également expliqué que même si de nombreuses filles sont initiées par des membres de leur famille immédiate ou étendue, on accepte de plus en plus des personnes qui ne font pas partie de la famille à titre d'initiatrices, à la condition que la personne en question soit [traduction] « mariée, expérimentée, mature, respectable, secrète, fidèle, ait ou ait déjà eu des enfants et ait elle-même été initiée » (ibid.).

Chez les Bembas, la responsabilité d'enseigner aux filles [traduction] « les bonnes manières, l'hygiène et [qu'il faut rester] loin des garçons » incombe à des conseillères traditionnelles appelées « Bana Chimbusa » (Our Right/Write 1er févr. 2003; voir aussi The Times of Zambia 15 avr. 2003). The Times of Zambia a expliqué que ces « Bana Chimbusa » doivent [traduction] « être âgées entre 40 et 45 ans et être en mesure d'inculquer les normes traditionnelles du mariage à leurs clientes » (15 avr. 2003). Cependant, selon The Times of Zambia, dans les villages et villes, [traduction] « de telles séances sont commercialisées à un point tel qu'on demande à des femmes plus jeunes, moyennant certains frais, d'offrir l'enseignement traditionnel [et] il s'agit d'un paradoxe hypocrite puisque les personnes se trouvant au centre de l'érosion culturelle ne peuvent aussi maintenir les vieilles vertus » (15 avr. 2003).

De plus, Sister Namibia a révélé qu'en Zambie, [traduction] « les conseillères en mariage traditionnel ont eu recours à des pratiques inhumaines pour enseigner aux femmes le comportement «acceptable» requis d'une femme mariée » (1er juin 2003). La même source a expliqué que, selon la coutume de la Zambie, [traduction] « les parents permettent aux conseillères en mariage, au cours des cérémonies d'initiation, de pincer les cuisses de leurs «vilaines» filles pour leur enseigner comment elles doivent être soumises à leur époux une fois mariées » (Sister Namibia 1er juin 2003). Le 3 mars 2003, deux conseillères en mariage traditionnel auraient été condamnées à une peine d'emprisonnement de 10 mois avec travaux forcés par un magistrat de Lusaka pour avoir [traduction] « pincé les cuisses et les parties intimes de [...] une femme au foyer de 18 ans » (ibid.).

En ce qui concerne le mot « Ndembo », des sources en font mention comme étant un groupe ethnique vivant dans la province du Nord-Ouest de la Zambie (African Sociological Review 2003), l'un des dialectes de la Zambie (Ethnologue s.d.) ou encore comme une ville en Zambie (Falling Rain Genomics 2004).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

African Sociological Review. 2003. Vol. 7, no. 1. Augustus K. Kapungwe. « Traditional Cultural Practices of Imparting Sex Education and The Fight Against HIV/AIDS: The Case of Initiation Ceremonies for Girls in Zambia ». [Date de consultation : 11 avr. 2005]

The Center for Public Education and Information on Polygamy. 26 novembre 2002. Basildon Peta. « Sale of Child Brides Dooms Zambia to Aids Disaster ». [Date de consultation : 11 avr. 2005]

Country Reports on Human Rights Practices for 2004. 28 février 2005. Département d'État des États-Unis. Washington, D.C. [Date de consultation : 11 avr. 2005]

Ethnologue. S.d. « Languages of Zambia ». [Date de consultation : 11 avr. 2005]

Falling Rain Genomics. 2004. « Places in Zambia That Start With Nd ».

Franciscans International. 15 octobre 2003. Mobilizing the Franciscan Family to Combat Human Trafficking: Voices of Grassroots Franciscans from India, Italy Lebanon and Zambia Give Testimonies. [Date de consultation : 11 avr. 2005]

Germany Anthropoloy Online [Francfort]. 2003. Catoline Ausserer. « Menstruation and Female Initiation Rites ». [Date de consultation : 8 avr. 2005]

Growing Up Sexually [Berlin]. Septembre 2004. Vol. 1. D.F Janssen. « Bemba (Northern Zambia) ». [Date de consultation : 31 mars 2005]

Minnesota State University Museum (MSU Museum). 15 novembre 2003. « Bemba ». [Date de consultation : 8 avr. 2005]

News From Africa. Mars 2002. « Zambia: Government, NGO, Work to Change Education ». [Date de consultation : 11 avr. 2005]

Our Right/Write [Lusaka]. 1er février 2003. Lindwe Nkutha et Thenjiwe Mtintso. « Gender, Culture, Religion and HIV/AIDS ». [Date de consultation : 11 avr. 2005]

Population Council. 2004. The Implications of Early Marriage for HIV/AIDS Policy. [Date de consultation : 11 avr. 2005]
_____. Août 2004. « Zambia: Child Marriage Briefing ». [Date de consultation : 11 avr. 2005]

The Post [Lusaka]. 11 novembre 2004. Jonathan Mukuka. « Nakonde Girl, 14 Forced Into Marriage ». (Dialog/AllAfrica)

Sister Namibia. 1er juin 2003. Vol. 15. Gideon Thole. « A Turning Point on Customs (In Zambia) ». (Dialog)

The Times of Zambia [Lusaka]. 15 avril 2003. « Cultural Norms Eroded By Modernisation ». (Dialog/Africa News)

Women for Change. 13 février 2004. Lucy Muyoyeta. Women, Gender and Development. [Date de consultation : 11 avr. 2005]

Autres sources consultées

Women for Change et le comité coordinateur des organisations non gouvernementales (NGOCC) n'ont pas répondu à des demandes d'information dans les délais prescrits.

Publications : Africa Confidential, Africa Research Bulletin, dossier de pays du Centre des ressources, Jeune Afrique/L'Intelligent.

Sites Internet, y compris : AllAfrica, Amnesty International (AI), European Country of Origin Information Network (ECOI), Femmes sous lois musulmanes, Human Rights Watch (HRW), Women's Human Rights Resources.

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