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Arabie saoudite : information sur le traitement que réservent la société et les autorités aux minorités raciales, en particulier aux Saoudiens noirs africains (2012-2013)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Publication Date 16 January 2014
Citation / Document Symbol SAU104729.EF
Related Document(s) Saudi Arabia: Treatment of racial minorities, particularly black African Saudi nationals, by society and authorities (2012-2013)
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Arabie saoudite : information sur le traitement que réservent la société et les autorités aux minorités raciales, en particulier aux Saoudiens noirs africains (2012-2013), 16 January 2014, SAU104729.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/563c58ce4.html [accessed 22 October 2022]
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1. Aperçu

Plusieurs sources signalent l'existence de discrimination raciale en Arabie saoudite (The Guardian 28 sept. 2012; É.-U. 19 avr. 2013, 34; The New York Times 10 avr. 2009). Selon Freedom House, la discrimination qui s'exerce contre les minorités ethniques et les minorités nationales est [traduction] « un problème sérieux » (2013). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un professeur de sciences politiques de l'Université du Vermont (UVM) qui a mené des études et écrit des livres sur les relations internationales dans la région du golfe Persique a déclaré que l'Arabie saoudite était une [traduction] « société qui accord[ait] de l'importance à la race » et au sein de laquelle « la couleur [était] un facteur de position sociale » (13 janv. 2014).

On peut lire dans le World Factbook, publié par l'Agence centrale de renseignement (Central Intelligence Agency - CIA) des États-Unis, que les « Afro-asiatiques » constituent 10 p. 100 de la population de l'Arabie saoudite, tandis que les Arabes composent 90 p. 100 de la population (4 déc. 2013). De même, on peut lire dans le Frontier Post, un quotidien de langue anglaise établi à Peshawar, au Pakistan, que 10 p. 100 des citoyens saoudiens ne sont pas des Arabes (The Frontier Post 10 déc. 2013). La même source souligne que 30 p. 100 des résidents en Arabie saoudite sont des expatriés venant de partout dans le monde (ibid.). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le directeur de l'Institut des affaires du Golfe (Institute for Gulf Affairs - IGA), une ONG établie à Washington qui effectue des recherches et des enquêtes concernant l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe, a estimé qu'au moins 10 p. 100 de la population saoudienne était d'origine africaine noire, mais il a noté aussi la non-disponibilité de statistiques officielles (14 janv. 2014).

2. Traitement réservé aux Saoudiens noirs africains

2.1 Discrimination

Plusieurs sources affirment que les ressortissants saoudiens d'origine africaine font l'objet de discrimination raciale (professeur 13 janv. 2014; CDHR 9 janv. 2014; IGA 10 janv. 2014). D'après le directeur de l'IGA, ils font l'objet de discrimination dans tous les domaines et sont considérés comme [traduction] « inférieurs » (10 janv. 2014). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, le directeur général du Centre pour la démocratie et les droits de la personne en Arabie saoudite (Center for Democracy and Human Rights in Saudi Arabia - CDHR), une ONG de Washington qui milite pour l'adoption de réformes démocratiques en Arabie saoudite (s.d.), a déclaré que les Saoudiens noirs faisaient l'objet de discrimination dans les secteurs de l'emploi et de l'éducation (9 janv. 2014). De même, le directeur de l'IGA a déclaré que les Saoudiens noirs avaient moins d'occasions d'emploi et d'éducation (10 janv. 2014). Plusieurs sources affirment que les Saoudiens noirs occupant des postes de direction sont peu nombreux (CDHR 9 janv. 2014; IGA 10 janv. 2014; professeur 13 janv. 2014). D'après le directeur de l'IGA, aucun Saoudien noir n'occupe un poste de présentateur de télévision, de doyen universitaire, de juge, de haut fonctionnaire ou de diplomate (10 janv. 2014). Le directeur général du CDHR a affirmé qu'il y avait [traduction] « peu de Saoudiens noirs occupant un poste de responsabilité au sein du gouvernement, des administrations scolaires, des universités ou du système judiciaire, voire aucun » (9 janv. 2014). D'après le directeur de l'IGA, [traduction] « la plupart des citoyens saoudiens noirs sont marginalisés dans la société » (10 janv. 2014). De même, le professeur de l'UVM a déclaré que les citoyens saoudiens noirs [traduction] « [faisaient] généralement partie d'un groupe socioéconomique moins favorisé » (13 janv. 2014).

Selon le directeur du CDHR, bon nombre de Noirs en Arabie saoudite, tant citoyens que non citoyens, fouillent dans les ordures ou se tournent vers la prostitution pour survivre (9 janv. 2014). Bien que, parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'ait trouvé aucun renseignement allant dans le même sens, on peut lire dans un article du Sunday Times de Londres écrit par un homme qui a enseigné en Arabie saoudite que des Africaines fouillaient dans les ordures à Djedda, dans [traduction] « des conditions indignes et insalubres » (21 avr. 2007).

Le directeur du CDHR a affirmé aussi que les Saoudiens d'origine africaine faisaient l'objet [traduction] « [d']ostracisme et de ségrégation sociale » (CDHR 9 janv. 2014). Par exemple, dans les situations sociales, dit-il, les Noirs sont censés [traduction] « s'asseoir à l'arrière lorsqu'ils se trouvent dans le salon d'un non-Noir » (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens en ce qui concerne la ségrégation sociale. Le directeur de l'IGA a signalé que des mariages interraciaux pouvaient être célébrés en Arabie saoudite, mais il a précisé que, si un Noir était marié avec une non-Noire et que le frère de celle-ci était contre le mariage, le juge accorderait le divorce au couple (10 janv. 2014). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant en ce sens.

On peut lire dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2012, publiés par le Département d'État des États-Unis, que la discrimination raciale est officiellement [traduction] « illégale » (19 avr. 2013, 34). Selon le professeur, les citoyens saoudiens d'origine africaine ont officiellement les mêmes droits que les autres Saoudiens (professeur 13 janv. 2014). Il a expliqué qu'il n'y avait aucune interdiction prévue par la loi contre les citoyens saoudiens noirs ni discrimination officielle contre eux au chapitre des soins de santé et de l'éducation (ibid.).

2.2 Héritage de l'esclavage

Des sources déclarent que bon nombre de citoyens saoudiens noirs africains sont les descendants d'esclaves (CDHR 9 janv. 2014; professeur 13 janv. 2014). Selon des sources, l'esclavage n'a été aboli en Arabie saoudite qu'en 1964 (CDHR 9 janv. 2014; IGA 10 janv. 2014) [ou en 1962 (professeur 13 janv. 2014; The New York Times 10 avr. 2009)]. Le professeur de l'UVM s'est dit d'avis que la discrimination raciale trouvait généralement sa source dans l'histoire de l'esclavage (13 janv. 2013). Plusieurs sources affirment que le terme abeed, qui signifie « esclaves » [ou abda « esclave » (The Guardian 28 sept. 2012)], était encore utilisé pour décrire les Saoudiens noirs (IGA 10 janv. 2014; CDHR 9 janv. 2014a; The Guardian 28 sept. 2012).

Le directeur général du CDHR a déclaré que [traduction] « de nombreux Noirs [étaient] encore traités comme des esclaves par des membres de la famille royale et le reste de la société » (CDHR 9 janv. 2014). D'après lui, il n'y a pas de données officielles sur le nombre de personnes que compte la famille royale, mais on estime qu'elle compte entre 10 000 et 40 000 membres (ibid. 10 janv. 2014). Le directeur de l'IGA a lui aussi souligné que la famille royale saoudienne continuait d'employer des Noirs dans des postes de servitude, comme s'ils étaient des esclaves (10 janv. 2014). Par exemple, plusieurs bonnes et chauffeurs de la famille royale sont des Saoudiens noirs (CDHR 9 janv. 2014; IGA 10 janv. 2014). Selon le directeur de l'IGA, des Saoudiens noirs peuvent aussi être utilisés comme des [traduction] « esclaves sexuels » par les membres de la famille royale (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens. Le professeur de l'UVM a fait une mise en garde contre toute comparaison entre la situation actuelle et l'esclavage, déclarant ce qui suit :

[traduction]

Sans aucun doute, la famille royale emploie des Saoudiens noirs dont la famille lui est liée depuis des générations. Néanmoins, ils ne vivent pas dans de mauvaises conditions, et ils ont légalement le droit de s'en aller et de faire autre chose (13 janv. 2014).

2.3 Violence

Le professeur a signalé qu'il n'était au courant d'aucun [traduction] « recours régulier » à la violence contre les citoyens saoudiens noirs, mais il a souligné qu'aucune étude n'avait été faite sur le sujet (professeur 13 janv. 2014). D'après lui, en situation d'affrontement, les Saoudiens noirs sont plus susceptibles de faire l'objet de violence, [traduction] « en raison de leur statut socioéconomique inférieur » (ibid.). Selon le directeur du CDHR, [traduction] « les Noirs sont plus susceptibles de faire l'objet de violence et de mauvais traitements [que les Arabes], car la discrimination contre les Noirs s'exerce à l'échelle du système » (9 janv. 2014). Pour sa part, le directeur de l'IGA était d'avis que les Saoudiens noirs n'étaient [traduction] « généralement pas » victimes de violence, mais il a aussi déclaré qu'il était difficile de cerner toute l'étendue des problèmes de violence et de discrimination raciales, puisque la population n'avait pas manifesté jusqu'à présent le désir d'examiner ces questions sur la place publique (IGA 10 janv. 2014). Il a cité le cas d'un Noir qui avait été tué par la police saoudienne, qui a été dégagée de toute responsabilité quant à ce décès, cas dont il a également fait état dans un article qu'il a écrit pour le journal The Guardian (ibid.; The Guardian 20 oct. 2010). Cet homme a été battu à mort par 10 membres de la police religieuse saoudienne (ibid.).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement sur la violence à l'endroit des citoyens saoudiens noirs.

3. Protection offerte par l'État

3.1 Mesures prises par le gouvernement

Plusieurs sources déclarent que le gouvernement n'a adopté aucune mesure visant à éliminer la discrimination raciale (professeur 13 janv. 2014; CDHR 9 janv. 2014; IGA 10 janv. 2014). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un bénévole du CDHR qui est de descendance africaine et qui est né en Arabie saoudite a déclaré que le gouvernement ne reconnaissait pas le problème de la discrimination raciale (bénévole 9 janv. 2014). De même, le professeur a expliqué que le gouvernement avait adopté officiellement la position selon laquelle [traduction] « tous les citoyens sont égaux » et le problème de la discrimination n'existe pas (professeur 13 janv. 2014). Il a précisé que l'État n'offrait aucun programme d'égalité des chances ni protection particulière contre la discrimination (ibid.). Selon le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, le Comité de l'Organisation internationale du Travail (OIT) a recommandé que le gouvernement saoudien formule et poursuive une politique visant à promouvoir l'égalité des chances et à éliminer la discrimination raciale, ainsi que les autres formes de discrimination (Nations Unies 6 août 2013, art. 44).

Il semble que le roi ait nommé un imam noir à la Grande Mosquée de La Mecque (The New York Times 10 avr. 2009; professeur 13 janv. 2014; IGA 10 janv. 2014) en 2008 (The New York Times 10 avr. 2009). L'imam a déclaré que cette nomination était pour le roi un moyen de démontrer [traduction] « qu'il souhait[ait] gouverner une nation unie, sans racisme ni ségrégation » (ibid.).

3.2 Traitement que réservent les forces policières aux Saoudiens noirs

Selon le directeur général de l'IGA, les Saoudiens noirs riches, comme les athlètes, peuvent recevoir une protection de la police, mais les policiers sont nombreux à faire de la discrimination contre les Saoudiens noirs, surtout ceux dont la position sociale est peu élevée (10 janv. 2014). De même, le directeur du CDHR a déclaré que les citoyens saoudiens noirs étaient susceptibles de faire l'objet d'un [traduction] « traitement plus rude » de la part de la police ou des fonctionnaires (9 janv. 2014). Le bénévole du CDHR a décrit sa propre expérience, disant qu'un agent d'immigration en Arabie saoudite lui avait craché dessus et qu'il l'avait insulté à cause de la couleur de sa peau (bénévole 9 janv. 2014).

Le directeur du CDHR et celui de l'IGA ont tous deux déclaré que les agents de police noirs étaient très peu nombreux et qu'il n'y avait aucun policier de grade élevé qui était noir (IGA 10 janv. 2014; CDHR 9 janv. 2014). D'après le directeur du CDHR, le public ne respecte pas autant les policiers qui sont noirs que ceux qui ne le sont pas (ibid.).

Selon les Country Reports 2012, le ministère de la Défense, le ministère de l'Intérieur et la Garde nationale ont donné aux agents de police une formation contre la discrimination par le passé, mais aucune séance de formation contre la discrimination ni évaluation du succès d'une telle formation n'ont été signalées pour 2012 (19 avr. 2013, 35). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information sur la formation contre la discrimination.

Dans un article au sujet d'un prince saoudien qui a été condamné pour avoir tué son serviteur noir au Royaume-Uni en 2010, l'auteur, qui est aussi le directeur de l'IGA, a déclaré que c'était la première fois qu'un membre de la famille royale saoudienne [traduction] « était tenu responsable de ses actes contre un homme du peuple » (The Guardian 20 oct. 2010). Il a souligné qu'un tel verdict n'aurait pas été possible en Arabie saoudite, parce que la population est [traduction] « divisée entre les souverains et les sujets » et que le système judiciaire est contrôlé par la famille régnante (20 oct. 2010). Freedom House affirme que l'appareil judiciaire n'est pas indépendant (2013).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Bénévole, Center for Democracy and Human Rights in Saudi Arabia (CDHR). 9 janvier 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Centre for Democracy and Human Rights in Saudi Arabia (CDHR). 9 janvier 2014. Entretien téléphonique avec le directeur.

_____. S.d. « About CDHR ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

États-Unis (É.-U.). 4 décembre 2013. Central Intelligence Agency (CIA). « Saudi Arabia ». World Factbook. [Date de consultation : 8 janv. 2014]

_____. 19 avril 2013. Department of State. « Saudi Arabia ». Country Reports on Human Rights Practices for 2012. [Date de consultation : 14 janv. 2014]

Freedom House. 2013. « Saudi Arabia ». Freedom in the World 2013. [Date de consultation : 14 janv. 2014]

The Frontier Post. 10 décembre 2013. Nawar Fakhryezzi. « Expatriates Are Always Welcome in Saudi Arabia ». (Factiva)

The Guardian. 28 septembre 2012. Nesrine Malik. « Treatment of Female Nigerian Pilgrims Embarrasses Saudis at the Start of Hajj ». (Factiva)

_____. 20 octobre 2010. Ali al-Ahmed. « Justice, Even for Princes ». [Date de consultation : 13 janv. 2014]

Institute for Gulf Affairs (IGA). 14 janvier 2014. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par le directeur.

_____. 10 janvier 2014. Entretien téléphonique avec le directeur.

_____. S.d. « Overview ». [Date de consultation : 14 janv. 2014]

Nations Unies. 6 août 2013. Conseil des droits de l'homme. Compilation Prepared by the Office of the High Commissioner for Human Rights in Accordance with Paragraph 15 (b) of the Annex to Human Rights Council Resolution 5/1 and Paragraph 5 of the Annex to Council Resolution 16/21: Saudi Arabia. (A/HRC/WG.6/17/SAU/2) [Date de consultation : 14 janv. 2014]

The New York Times. 10 avril 2009. « A Black Imam Breaks Ground in Mecca ». [Date de consultation : 13 janv. 2014]

Professeur de sciences politiques, University of Vermont (UVM). 13 janvier 2014. Entretien téléphonique avec la Direction des recherches.

Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre les personnes suivantes dans les délais voulus ont été infructueuses : représentant, Human Rights Watch; universitaire, Miami University, Ohio. Un représentant du Middle East Media Research Institute n'a pas pu fournir de renseignements.

Sites Internet, y compris : Alkarama; Amnesty International; Arabie saoudite - Ministry of Interior; Brookings Institute; Centre du roi Abdul Aziz pour le dialogue national; ecoi.net; Factiva; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme; Human Rights Watch; International Crisis Group; Middle East Media Research Institute; Minority Rights Group International; Nations Unies - Conseil des droits de l'homme, Refworld, Réseaux d'information régionaux intégrés; Washington Institute for Near Eastern Policy.

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