Nigéria : information sur la situation de l'infrastructure des communications au Nigéria
Publisher | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada |
Publication Date | 6 November 2012 |
Citation / Document Symbol | NGA104215.EF |
Related Document(s) | Nigeria: Situation of the communications infrastructure in Nigeria |
Cite as | Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Nigéria : information sur la situation de l'infrastructure des communications au Nigéria, 6 November 2012, NGA104215.EF, available at: https://www.refworld.org/docid/50b4c7422.html [accessed 3 November 2019] |
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1. Aperçu
Dans un discours qu'il a prononcé en juillet 2012, le gouverneur de la Banque centrale du Nigéria (Central Bank of Nigeria) a dit croire que la faiblesse de l'infrastructure au Nigéria constitue le plus grand obstacle à la croissance économique, expliquant que le pays consacre environ 7 p. 100 de son produit intérieur brut (PIB) à l'infrastructure, ce qui est en dessous de l'investissement de 12 p. 100 jugé nécessaire (Nigéria 18 juill. 2012). Selon la Banque mondiale, la faiblesse de l'infrastructure représente une [traduction] « contrainte majeure à laquelle doivent faire face les entreprises » au Nigéria (EIU 24 août 2012). Des sources estiment que les problèmes d'infrastructure au Nigéria touchent tout particulièrement l'alimentation en électricité (ibid.; Balancing Act 31 oct. 2011; Nigéria 18 juill. 2012) et les services de communication (EIU 26 juin 2012).
2. Électricité
Selon la Commission de réglementation des concessions d'infrastructure (Infrastructure Concession Regulatory Commission) du Nigéria, qui est responsable des partenariats public-privé à l'échelon fédéral, plus de 60 p. 100 de la population du Nigéria n'a pas accès à l'électricité, et le pays consacre 13 milliards de dollars américains par année au ravitaillement de groupes électrogènes (Nigéria avr. 2012). D'après l'Economist Intelligence Unit (EIU), une entreprise indépendante associée à l'Economist qui effectue des analyses et fournit des renseignements de nature commerciale, politique et économique à l'échelle mondiale (s.d.), il ressort d'une recherche de la Banque mondiale que les entreprises subissent des pannes d'électricité à raison de huit heures par jour en moyenne et que 90 p. 100 des sociétés au Nigéria possèdent un groupe électrogène pour produire leur électricité (EIU 24 août 2012). L'EIU ajoute que les services fournis par l'État - téléphone, Internet, aqueduc et électricité - sont [traduction] « irréguliers et peuvent souvent être interrompus pendant des jours, voire des semaines » (ibid. 26 juin 2012).
3. Télécommunications
Selon l'EIU, le réseau téléphonique du Nigéria est dans un [traduction] « état lamentable », et la connexion avec les lignes terrestres de même qu'entre les réseaux de téléphonie cellulaire continue de poser problème (ibid.). Al Jazeera a écrit que les interruptions d'appels, les chevauchements de lignes et la mauvaise couverture font partie des problèmes liés aux services de téléphonie cellulaire (25 mai 2012). En mai 2012, la Commission des communications du Nigéria (Nigerian Communications Commission - NCC), l'organisme national de réglementation de l'industrie des télécommunications (Nigéria s.d.), a imposé des amendes totalisant 1,17 milliard de nairas nigérians [7,38 millions de dollars canadiens (XE 19 oct. 2012)] à quatre fournisseurs de services de téléphonie cellulaire qui ne respectaient pas les normes minimales de qualité du service (This Day 12 mai 2012; Vanguard 12 mai 2012). En juillet 2012, le Comité sénatorial des communications (Senate Committee on Communications) du Nigéria a sommé les fournisseurs de service de régler de toute urgence les problèmes incessants qui nuisent à la qualité du service (AT&IT 2012a; Vanguard 23 juill. 2012). Le Comité sénatorial, qui aurait ainsi donné suite aux plaintes de citoyens concernant [traduction] « les perpétuelles interruptions d'appels, le mauvais accès au réseau et les réductions non autorisées du temps d'utilisation du réseau », a également fait remarquer « la piètre qualité de la téléphonie rurale et des lignes fixes » (ibid.).
Selon la NCC, 2,4 millions de lignes terrestres étaient connectées en août 2012, et 488 088 d'entre elles étaient considérées comme actives (Nigéria [août 2012]), ce qui signifie qu'elles avaient été utilisées au cours des trois mois précédents (TechLoy 22 août 2012). La NCC a également affirmé qu'il y avait 104,8 millions de lignes de téléphonie cellulaire actives en août 2012 (Nigéria [2012]). Toutefois, un expert en télécommunications interviewé par le journal Blueprint d'Abuja estime que dans les faits, moins de 40 millions de Nigérians possèdent un téléphone cellulaire, expliquant que le nombre de lignes téléphoniques ne reflète pas le nombre réel d'utilisateurs parce que [traduction] « l'utilisateur de téléphone cellulaire moyen » a au moins deux lignes (31 août 2012). D'autres sources affirment également qu'il est courant pour les utilisateurs de téléphonie cellulaire de posséder plus d'un téléphone (Open Society Foundations 21 juin 2012, 17, note 17; Balancing Act 31 oct. 2011; TechLoy 22 août 2012). Dans un article publié sur TechLoy, un blogue africain portant sur l'actualité technologique, un expert-conseil nigérian en matière de technologies de l'information et des communications pour le développement écrit que [traduction] « la culture voulant qu'une personne possède de multiples téléphones a d'abord été instaurée pour compenser la piètre qualité du service offert par les fournisseurs, mais elle est maintenant devenue un symbole de statut social » (ibid.).
Des sources affirment que 20 000 stations de base soutiennent les communications cellulaires au Nigéria, mais qu'il en faudrait 70 000 pour assurer la bonne qualité du service (Guardian News 5 avr. 2012; Business Day 3 avr. 2012). Selon le responsable de la NCC, l'amélioration de la qualité du service est notamment entravée par l'incapacité de l'infrastructure de répondre à la demande croissante de services des clients (AT&IT 2012a).
Des sources signalent que selon les fournisseurs de services de téléphonie cellulaire, le manque de fiabilité du réseau électrique au Nigéria nuit également à la qualité du service (Guardian News 5 avr. 2012; AT&IT 2012b). Africa Telecom & IT (AT&IT), une revue d'affaires sur les technologies de l'information et des communications publiée au Nigéria et au Royaume-Uni (s.d.), écrit qu'au moins 70 p. 100 des périodes d'indisponibilité des fournisseurs de téléphonie cellulaire découleraient des fréquentes pannes d'électricité (AT&IT 2012b). Le journal de Lagos Guardian News attire l'attention sur le fait que les entreprises de télécommunications ont besoin chaque mois de 25 millions de litres de diesel pour assurer le ravitaillement des 20 000 groupes électrogènes nécessaires à leurs activités partout au pays (5 avr. 2012). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ces statistiques.
La piètre qualité du service a également été attribuée au vandalisme dont font l'objet les infrastructures et les équipements de télécommunication (Leadership 23 sept. 2012; This Day 20 sept. 2012). En août 2012, le Nigeria Communications Week a fait état d'une [traduction] « augmentation des attaques ciblant les infrastructures et les travailleurs des technologies de l'information et des communications », ce qui comprend le vol de groupes électrogènes, le sabotage des réseaux de fibre optique et « les dommages perpétrés sciemment par des criminels » (22 août 2012). En septembre 2012, les infrastructures de plusieurs entreprises de télécommunication dans certaines régions du Nord du pays ont été attaquées et endommagées (Leadership 23 sept. 2012; This Day 20 sept. 2012). Des sources affirment que 24 stations de base - si ce n'est plus - appartenant à au moins 6 entreprises de télécommunication ont été endommagées au moyen d'armes à feu et d'explosifs (ibid.; BBC 6 sept. 2012). Selon le journal de Lagos This Day, ces attaques ont été perpétrées dans les États de Yobe, de Gombe, de Bauchi, de Borno, d'Adamawa, de Taraba, de Kano et de Jigawa (20 sept. 2012). Le groupe de militants islamistes Boko Haram aurait revendiqué ces attaques (Daily Trust 7 sept. 2012; BBC 6 sept. 2012).
4. Internet
Des sources précisent qu'aucune estimation fiable n'existe en ce qui a trait au nombre de Nigérians qui ont accès à Internet (TechLoy 22 août 2012; Open Society Foundations 21 juin 2012, 14). Selon une enquête réalisée à l'échelle du pays en 2011 par le Bureau national de la statistique (National Bureau of Statistics), il semble que plus de 95 p. 100 de la population n'a encore jamais utilisé un ordinateur ni Internet (The Punch 1er févr. 2012). D'après les calculs des Fondations pour une société ouverte (Open Society Foundations) - qui s'appuient sur des données de la NCC et de l'Union internationale des télécommunications des Nations Unies -, en 2009, 28 p. 100 de la population [42 millions de personnes sur une population évaluée à 150 millions d'individus] avait accès à Internet, notamment par l'entremise d'installations à accès partagé tel que des cybercafés (Open Society Foundations 21 juin 2012, 14). D'autres sources estiment que 44 (This Day 8 avr. 2012) ou 45 millions de personnes (The Punch 6 mai 2012) auraient accès à Internet. Le journal national Leadership, publié à Abuja, écrit que selon le ministre des Technologies des communications (Minister of Communication Technology), 14,5 millions de personnes seraient abonnées à Internet, ce qui représente 9 p. 100 de la population (30 avr. 2012). Des données de la Banque mondiale datant de 2010 font également état du fait que 9 p. 100 des Nigérians auraient accès à Internet à la maison (2012, 161). Il est estimé que 6 (Leadership 30 avr. 2012) ou 7 p. 100 (Technology Times Online 27 juill. 2012; TechLoy 22 août 2012) du pays aurait accès à Internet à large bande. D'après le ministre des Technologies des communications, la vitesse moyenne des réseaux à large bande au Nigéria est [traduction] « très faible », et le coût de l'accès à Internet figure parmi les plus élevés du monde (Leadership 30 avr. 2012).
Dans un entretien accordé au journal Next, un cadre de l'Internet Exchange Point of Nigeria (IXPN), une entreprise qui conçoit des infrastructures pour permettre aux fournisseurs de service Internet d'échanger du trafic entre leurs réseaux (IXPN s.d.), a déclaré qu'en ce qui concerne la couverture géographique, seulement 16 p. 100 du pays est connecté à Internet, et que cet accès est concentré dans les zones urbaines (Next 2 oct. 2010). L'enquête du Bureau national de la statistique attire l'attention sur le fait que 11,6 p. 100 des citadins avaient accès à Internet, comparativement à 1,5 p. 100 des ruraux (The Punch 1er févr. 2012). En outre, selon les Open Society Foundations, les femmes représentent moins de 1 p. 100 des utilisateurs actifs d'Internet (21 juin 2012, 6). De même, il ressort d'un sondage effectué auprès de 250 Nigérianes par une journaliste et intervenante en développement auprès des femmes que 15 p. 100 des femmes avaient [traduction] « une certaine connaissance » d'Internet et que 5 p. 100 des femmes avaient accès à Internet (World Pulse 28 juin 2011).
Des sources affirment que l'approvisionnement électrique inadéquat constitue un obstacle à l'expansion de l'accès à Internet (This Day 21 juill. 2011; World Pulse 28 juin 2011). Dans une entrevue accordée au journal This Day, un cadre travaillant pour un fournisseur de service Internet par câble a déclaré que l'infrastructure limitée, conjuguée aux problèmes d'alimentation en électricité, freine la progression du réseau Internet de Lagos vers les autres régions du pays (21 juill. 2011).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
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British Broadcasting Corporation (BBC). 6 septembre 2012. « Nigeria Mobile Phone Masts Targeted ».
Business Day [Lagos]. 3 avril 2012. « Nigeria Requires Additional 50,000 Base Stations to Meet QoS Threshold ».
Daily Trust [Abuja]. 7 septembre 2012. Hamza Idris. « Nigeria: Why We Attacked Telecoms Facilities - Boko Haram ».
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XE. 19 octobre 2012. « Currency Converter Widget ».
Autres sources consultées
Sites Internet, y compris : AllAfrica; Association of Licensed Telecommunications Operators of Nigeria; Factiva; The Guardian UK; Internet Exchange Point of Nigeria; The Moment; Nations Unies — Union internationale des télécommunications; Nigéria — Federal Ministry of Communication Technology; Nigeria Infrastructure and Construction; The Tribune.