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Honduras : information sur la présence et les activités de la Mara Salvatrucha (MS) et de la Mara 18 au Honduras, y compris sur leur structure, le rôle joué par les femmes ainsi que l'efficacité des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre les maras (2007-2009)

Publisher Canada: Immigration and Refugee Board of Canada
Author Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Publication Date 28 January 2010
Citation / Document Symbol HND103349.F
Cite as Canada: Immigration and Refugee Board of Canada, Honduras : information sur la présence et les activités de la Mara Salvatrucha (MS) et de la Mara 18 au Honduras, y compris sur leur structure, le rôle joué par les femmes ainsi que l'efficacité des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre les maras (2007-2009), 28 January 2010, HND103349.F, available at: https://www.refworld.org/docid/4b86316721.html [accessed 8 June 2023]
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Selon deux sources, le taux d'homicide au Honduras, qui était d'environ 58 par 100 000 habitants en 2008, serait l'un des plus élevés en Amérique centrale (Freedom House 2009; El Mercurio 29 nov. 2009). D'après ces mêmes sources, ces homicides seraient associés au narcotrafic, au crime organisé (ibid.) ainsi qu'aux gangs de rue tels que les groupes transnationaux comme la Mara Salvatrucha (MS) et la Mara 18 (Freedom House 2009). Un rapport du Conseil consultatif de sécurité outre-mer (Overseas Security Advisory Council – OSAC) signale que la MS et la Mara 18 seraient les deux gangs les plus présents au Honduras et qu'ils seraient [traduction] « lourdement armés » (É.-U. 11 avr. 2008).

D'après le rapport de l'OSAC, le problème des gangs est [traduction] « endémique » et les meurtres liés aux gangs, les vols de voitures ainsi que les vols qualifiés seraient fréquents au pays (ibid.). D'après les Country Reports on Human Rights Practices for 2008 du Département d'État des États-Unis, les passeurs clandestins, les gangs et les groupes de crime organisé seraient parmi les principaux trafiquants pratiquant le commerce sexuel (É.-U. 25 févr. 2009, sect. 5). Un article publié par la British Broadcasting Corporation (BBC) signale que les Maras utiliseraient également les menaces et la violence afin de contrôler les quartiers les plus pauvres de certaines villes (14 janv. 2010). Les gangs au Honduras imposeraient [traduction] « une taxe de guerre » aux vendeurs des marchés et des rues ainsi qu'aux conducteurs d'autobus, de taxis et de camions venant faire leurs livraisons dans ce qu'ils appellent [traduction] « "leur territoire" » (Honduras 26 juin 2007, 13).

En 2007, une équipe de chercheurs et de consultants basée au Costa Rica, appelée Demoscopía S.A, a réalisé une étude au Guatemala, au Salvador, au Honduras, au Nicaragua et au Costa Rica qui portait sur les gangs, entre autres sur les maras (Oct. 2007). Cette étude a été réalisée auprès de 3 402 personnes, notamment des membres et d'anciens membres de gangs, des jeunes à risque, des représentants des autorités publiques et des organisations non gouvernementales (ONG) (Demoscopía S.A. oct. 2007, 7-8). D'après certains participants à l'étude, les maras auraient développé une [traduction] « structure organisationnelle à caractère militaire et commercial » et se seraient converties [traduction] « en main d'oeuvre du narcotrafic, du crime organisé et en agents d'extorsion du voisinage et des commerçants » (ibid., 20). Toujours selon cette même étude, 93 p. 100 des anciens membres de gangs du Honduras auraient affirmé que les maras étaient engagées par des membres du crime organisé ainsi que par des narcotrafiquants afin d'exécuter des [traduction] « travaux spéciaux » tels des meurtres, la vente de drogues et des vengeances (ibid., 59).

Les participants à l'étude réalisée par Demoscopía S.A. ont signalé qu'il n'y aurait pas de recrutement officiel mais que le processus d'affiliation des jeunes se ferait par la présence des gangs dans la communauté (ibid., 28). Selon le communiqué que l'ambassadeur du Honduras à Washington à présenté en 2007 lors d'un congrès portant sur la violence en Amérique centrale, les enfants âgés de 8 à 14 ans seraient recrutés par les gangs qui les utiliseraient pour commettre certains crimes [traduction] « puisque la législation les protège des poursuites judiciaires » (Honduras 26 juin 2007, 12).

Selon Demoscopía S.A., les membres d'un même gang réussiraient à communiquer entre eux malgré que certains soient emprisonnés et parfois, les nouvelles franchiraient même les frontières (Oct. 2007, 22). Cette même source affirme que les cellulaires, la drogue et, à l'occasion, les armes à feu circuleraient dans plusieurs centres pénitenciers (Demoscopía S.A. oct. 2007, 22).

L'unité mara de la police communautaire du Honduras estime qu'en 2007, il y avait environ 70 000 membres de maras et que ceux-ci comprenaient 800 chefs, 20 000 membres actifs, 15 000 membres aspirants ou sympathisants ainsi que 30 000 autres personnes qui sont des membres des familles, des collaborateurs ou des employeurs (Honduras 26 juin 2007, 11).

D'après l'étude de Demoscopía S.A., il existe très peu d'information sur le rôle que les femmes jouent au sein des maras de l'Amérique centrale (Oct. 2007, 36). Toujours selon cette étude, les femmes membres des maras du Honduras représenteraient 22 p. 100 de l'effectif (Demoscopía S.A. oct. 2007, 36). Les résultats obtenus par cette étude signalent que les femmes occuperaient, de façon générale, une position subordonnée (ibid., 37). Elles-mêmes reconnaîtraient avoir [traduction] « l'obligation de s'occuper de certaines tâches, traditionnellement réservées aux femmes, comme la lessive, la cuisine, l'entretien ménager et être au service des hommes » (ibid.). Cependant, les femmes participeraient aussi à la collecte du [traduction] « tribut de protection » (cobros de protección), aux vols et à la vente de drogues (ibid., 40).

D'autres participants signalent qu'il serait interdit aux femmes de se joindre aux gangs (ibid., 38). D'après certains participants du Honduras, certaines d'entre elles auraient été tuées par des membres de leur propre groupe, car elles refusaient de travailler ou d'accomplir certaines missions et dénonçaient des membres de leur groupe lorsqu'elles étaient arrêtées par la police (ibid). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information allant en ce sens ni aucun autre renseignement concernant le nombre de femmes et leur rôle au sein des Maras du Honduras.

En ce qui a trait aux mesures prises par le gouvernement afin de lutter contre le crime, le rapport de l'OSAC signale que le manque de ressources et de main-d'oeuvre ferait en sorte que la police locale serait [traduction] « inefficace dans la prévention du crime » et qu'elle serait [traduction] « souvent trop lente » à intervenir (É.-U. 11 avr. 2008). Le rapport souligne également que la police nationale préventive (Policía Nacional Preventiva) et la Direction générale des enquêtes criminelles (Dirección General de Investigación Criminal – DGIC) souffriraient [traduction] « [d']un manque de main-d'oeuvre, de formation, d'équipement, de motivation, et du fait que les salaires ne sont pas assez élevés » (ibid.). Il y aurait également un manque d'argent pour acheter des véhicules, de l'essence, de l'équipement radio ainsi que pour en effectuer l'entretien (ibid.).

D'après les policiers qui ont participé à l'étude de Demoscopía S.A., les opérations de capture, les enquêtes, la patrouille de secteurs considérés comme dangereux ainsi que la formation de groupes anti mara seraient les principales mesures qui ont été prises par la police en Amérique centrale afin de lutter contre les gangs (Oct. 2007, 90-91). Toutefois, la même source signale que des policiers bonifieraient leurs maigres salaires avec les pots-de-vin donnés par les maras (Demoscopía oct. 2007, xxv).

Selon un rapport du Center for Hemispheric Policy, qui examine les situations critiques touchant les pays occidentaux, les gouvernements de Ricardo Maduro et de Manuel Zelaya auraient laissé le soin à l'Église et aux ONG de s'occuper des programmes de prévention et de réhabilitation (Center for Hemispheric Policy 10 avr. 2007, 6).

En réponse, plus particulièrement, à la politique anti-gang qui consistait en une importante répression des gangs et du crime et qui a été mise en place au Salvador, au Honduras et au Guatemala, les membres des gangs auraient modifié leur comportement afin de passer inaperçus (ibid., 4). Plusieurs membres [traduction] « cachent ou enlèvent leurs tatouages, changent leur façon de se vêtir et évitent d'utiliser les signes faits avec les mains » (ibid., 4). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement concernant les mesures prises par le gouvernement du Honduras pour lutter contre les maras.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

British Broadcasting Corporation (BBC). 14 janvier 2010. « Country Profile: Honduras ». [Date de consultation : 26 janv. 2010]

Center for Hemispheric Policy. 10 avril. 2007. Université de Miami. Clare Ribando Seelke. « Anti-Gang Efforts in Central America: Moving Beyond Mano Dura? ». [Date de consultation : 22 déc. 2009]

Demoscopía S.A. Octobre 2007. Maras y pandillas, comunidad y policía en Centroamérica. Hallazgos de un estudio integral. [Date de consultation : 22 déc. 2009]

États-Unis (É.-U.). 25 février 2009. Department of State. « Honduras ». Country Reports on Human Rights Practices for 2008. [Date de consultation : 12 janv. 2010]
_____. 11 avril 2008. Overseas Security Advisory Council (OSAC). « Honduras 2008 Crime & Safety Report ». [Date de consultation : 12 janv. 2010]

Freedom House. 2009. « Honduras ». Freedom in the World 2009. [Date de consultation : 12 janv. 2010]

Honduras. 26 juin 2007. Ambassade du Honduras à Washington. Violence in Central America : Briefing and Hearing before the Subcommittee on the Western Hemisphere of the Committee on Foreign Affairs. [Date de consultation : 22 déc. 2009]

El Mercurio [Santiago, Chili]. 29 novembre 2009. Javier Méndez Araya. « Los fantasmas de la violencia y el abstencionismo amenazan las elecciones presidenciales hondureñas ». (Factiva) [Date de consultation : 14 janv. 2010]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Central America Report, Coalition to stop the use of child soldier – Child Soldiers Global Report, États-Unis – Department of State, Honduras – Poder Judicial, Honduras – Secretaría de Seguridad, Latin News.

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