“Protection Challenges are Surmountable if we can provide the Building Blocks for Solutions”

(Volker Turk – UNHCR Assistant High Commissioner for Protection)


From the 6th to 8th of June, the Governments of Nigeria, Cameroon, Chad and Niger, as well as UNHCR and representatives of national, international and regional organizations met in Abuja, Nigeria for the Regional Protection Dialogue on the Lake Chad Basin. The Dialogue culminated in a strong Action Statement (see link below for full text) on the part of the Governments, and a commitment to establishing Action Plans at the national level within 6 months of its adoption.

The Lake Chad basin has been the arena for Boko Haram insurgency for the past seven (7) years. Initially confined to the North East of Nigeria, the violence has spilled over into the neighboring countries of Niger, Chad and Cameroon. The insurgency has resulted in the displacement of over 2.7 million people in the region, and a death toll estimated to be in excess of 25,000 people.

Niger witnessed the first attacks on its soil in February 2015 and has been victim of an estimated 115 attacks since then in the Diffa region. In May 2016, there were over 241,000 displaced persons in the region although it is expected that this number has increased following the recent attacks in Bosso town on the 3rd of June 2016. These figures include at least 127,000 internally displaced persons (IDPs). It is now estimated that 1 in every 2 people in the region is displaced. The objective of the dialogue was to identify the most urgent protection risks in the Lake Chad Basin resulting from the conflict, and to agree on measures at the local, national and regional level to improve protection measures to meet the needs of the affected populations, in particular refugees and IDPs.

The Action Statement reaffirmed the commitment of the states to the various principles and standards pertaining to refugee and IDPs protection, most notably the 1951 Convention relating to the Status of Refugees and its 1967 Protocol, the 1969 OAU Refugee Convention, the 2009 Kampala Convention on IDPs, and the 1954 and 1961 Conventions on Statelessness.

The key areas prioritized in the Action Statement are: forced displacements and freedom of movement in conflicts, civil-military coordination and the civilian character of refugee and IDP hosting areas, persons with specific protection risks, comprehensive solutions approaches and the right to nationality and documentation.

The Action Statement emphasizes the need for continuous monitoring of security measures to ensure compliance with international standards, whilst strengthening collaboration between government and humanitarian actors and coordination at the regional level. It stresses the importance of achieving a balance between security and respect for the right to asylum, and in particular the principle of non-refoulement in emergency situations.

The need for capacity development and training is a theme throughout the Action Statement, in particular for security forces including the Multi National Joint Task Force. In addition to security, the need for access to justice is a central priority of the Statement. The need for stronger community participation is pivotal, in particular in terms of the identification of people with specific protection risks, most notably children – of whom there are over 200,000 either separated or unaccompanied, as a direct result of the conflict in the region.

In the ever changing context, the need to support the link between humanitarian response and development and the achievement of durable solutions is emphasized, as a short to medium term solution to this conflict is unlikely. Just over one year on from the Abidjan Declaration on the Eradication of Statelessness 2015, the prevention and reduction of statelessness is a key element of the Statement, with commitments made to simplify birth registration and civil documentation processes, and renewed efforts in terms of awareness raising campaigns.

The Ministerial segment of the dialogue was chaired by the Vice-President of the Federal Republic of Nigeria and attended by UNHCR Assistant High Commissioner for Protection. The delegation from Niger included the newly appointed Minister of Humanitarian Affairs, the Secretary General of the Ministry of Interior, the Director General of Child Protection, the Director of Internal Migration and Refugees and the Secretary General of the Diffa region, as well as the Director de Cabinet of the Minister of Interior. Additionally, representatives of UNHCR, UNICEF, OCHA and IRC Niger participated in the dialogue, which was facilitated by UNHCR. As per the commitments made in the Action Statement, the Niger government is expected to establish a National Action Plan within the next 6 months, to include concrete steps towards the achievement of the overall objectives outlined and agreed upon in Abuja.

Bosso, ville fantôme meurtrie par Boko Haram

Petit commerçant revenu à Bosso pour voir si les conditions du retour sont réunies. (© UNICEF Niger 2016 / Anne Boher)


AFP: Silence de mort, rues et maisons désertées, cadavres d'humains en putréfaction, carcasses de chiens et de chèvres à l'abandon… Attaquée début juin par Boko Haram, Bosso est depuis une ville fantôme où se croisent l'armée nigérienne et de rares habitants.

Une sandale a été abandonnée au milieu de la cour d'une concession. Des casseroles, marmites et bidons sont éparpillés sur le sol. A l'intérieur d'une des maisons faites de terre et de paille, un matelas et des verres de thé brisés.

Derrière une tôle ondulée, une chèvre se décompose dégageant une odeur nauséabonde. A l'entrée, un sac entier de poisson fumé est éventré. Les habitants sont partis vite.

Attaquée par les jihadistes nigérians de Boko Haram le 3 juin, Bosso, dans le sud-est du Niger, est située à quelques centaines de mètres à peine du Nigeria et des bases arrière du groupe islamiste armé. Elle avait déjà été victime de plusieurs attaques jihadistes par le passé.

La ville de 6.000 habitants, qui accueillait 20.000 réfugiés et déplacés internes, s'est vidée en quelques heures le 4 juin au petit matin.

- Civils tués -
Officiellement, le bilan est de 26 soldats nigériens et nigérians tués, mais des civils aussi ont péri. Le corps d'un homme est encore présent dans un bâtiment du siège communal. Des témoins parlent d'autres corps disséminés dans la ville.

“Les cadavres jonchaient les rues”, explique Abdelaziz Zembada, 50 ans, petit commerçant revenu à Bosso pour voir si les conditions du retour sont réunies.

Il a perdu sa fille de quatre ans. “On habite en face de la gendarmerie ciblée par la secte. Un voisin m'a conseillé d'aller chez lui. J'ai pris deux de mes enfants, Madame en a pris une. On est partis le temps de revenir la chercher (une autre de ses filles, ndlr), c'est là où l'obus est tombé. Ma fille était dedans avec les deux enfants de mon voisin… Elle n'a pas encore été inhumée”, raconte-t-il.

L'armée a été submergée par l'attaque de Boko Haram. La caserne a été saccagée. On y découvre deux véhicules blindés ainsi que plusieurs camions et voitures brûlés. Les bâtiments et notamment les dortoirs ont été incendiés, seuls restent visibles des carcasses de lits.

Tous les bâtiments publics (gendarmerie, préfecture, mairie) ont aussi été saccagés. Comme une école de campagne de l'Unicef et le centre de santé où quelqu'un a marqué à la craie sur un tableau noir: “Boko Haram”. Les jihadistes se sont également emparés de la plupart des 200 tonnes de céréales destinées aux populations dans le besoin et stockées dans un magasin.

- ‘les militaires sont là’ -
L'armée nigérienne dit avoir réinvesti les lieux, sans dévoiler ses effectifs. “Les militaires sont là. Un effectif conséquent, un dispositif nouveau, un autre moral”, assure le ministre de l'Intérieur Mohamed Bazoum qui a conduit dans la cité une délégation d'une trentaine de véhicules, composée de deux ministres, députés et de personnel des agences onusiennes et d'ONG.

“D'ici quelques semaines, nous allons repeupler Bosso et les populations retourneront à leurs activités”, assure-t-il. Sur place, les soldats sourient et lèvent le poing en signe de confiance.

Lors de la visite de la caserne saccagée, une vive discussion oppose le colonel de gendarmerie au préfet. “Partout où vous êtes, il y a un plan de défense. C'est ça qu'il faut mettre en oeuvre. Pas plus!”, déclare le colonel. “C'est facile de dire ça!” lui rétorque le préfet soulignant qu'il a défendu la place jusqu'à 21H00 le 3 juin avant de décrocher.

Dans le dédale des rues sablonneuses, on ne croise personne ou presque. Nourris par l'armée, quelques vieillards qui n'ont pas pu fuir attendent le retour de leurs proches.

Des habitants font le va-et-vient entre les villes voisines pour récupérer des affaires, comme El Hadj Abba Makani qui charge tout ce qu'il peut sur un vieux 4x4. “La nuit du 3, on l'a passée sur le toit et le matin on a fui à pied avec toute la famille”, raconte ce commerçant nigérian, aux deux épouses et dix enfants. “On a peur mais si tout le monde revient, on reviendra”.

“On est découragés. On veut que les gens reviennent”, assure Souleymane Salissa, coiffeur, qui fait aussi fonctionner un petit groupe électrogène pour charger les téléphones. Sa boutique et sa maison ont été pillées mais il est revenu et survit grâce à la clientèle des soldats.

“On veut qu'on nous aide en nourriture, en eau et qu'on arrange la téléphonie mobile et l'électricité”, poursuit-il, confiant en l'avenir: “On voit que ça va mieux même si hier on a entendu des rafales. Si on entend +Allahou Akhbar+ (Dieu est le plus grand, crié par des combattants de Boko Haram), c'est là qu'on doit s'inquiéter!”

Le Niger confronté à l'arrivée de réfugiés en provenance du Nigeria
To see the english video click here

Portraits of Nigerian displaced families and children who sought refugee in Niger.