Conflit au Yémen : 2,4 millions de déplacés internes
Près d'un an après l'éruption du tout dernier conflit au Yémen, plus de 2,43 millions de déplacés internes survivent difficilement.
GENÈVE, 8 mars (HCR) ¬- Après un an de conflit au Yémen, plus de 2,4 millions de personnes sont déracinées par les combats, certaines d'entre elles dans des zones difficiles d'accès, a annoncé le HCR, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés mardi.
Le chiffre de 2 430 178 personnes déracinées au Yémen est mentionné dans le tout dernier rapport d'un groupe de travail spécial sur les Mouvements de population, qui est dirigé conjointement par le HCR et l'OIM dans le cadre de la réponse humanitaire à la crise au Yémen qui s'est aggravée depuis la fin mars 2015.
Ce chiffre est en légère baisse par rapport à celui de 2,5 millions de personnes déracinées mentionné dans le dernier rapport du groupe de travail publié en décembre. Ceci est dû à l'amélioration de la méthodologie et à l'identification de rapatriés dans le sud du pays. Le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du Yémen demeure toutefois extrêmement élevé et c'est un signal d'alarme.
« Derrière les statistiques, il y a également le visage humain du conflit, la souffrance continue et les besoins croissants », a indiqué Leo Dobbs, porte-parole du HCR lors d'un point de presse à Genève mardi (8 mars). « La situation risque d'empirer, du fait de l'aggravation de la situation humanitaire et socio-économique ainsi que sans aucun règlement politique en vue. »
Leo Dobbs a souligné que, selon le HCR et l'OIM, il est essentiel de maintenir l'accès humanitaire pour fournir des services essentiels. « Nous implorons toutes les parties au conflit de permettre l'accès humanitaire dans les zones les plus durement touchées, où se trouvent la plupart des déplacés. C'est possible car le mois dernier, de l'aide avait été livrée à Taizz », a-t-il indiqué.
Selon le tout dernier rapport, les niveaux de déplacement ont augmenté dans des zones où le conflit a dégénéré, notamment dans les gouvernorats de Taizz, Hajjah, Sanaa, Amran et Sa'ada, où ont trouvé refuge 68 pour cent de toutes les personnes déplacées internes au Yémen.
La ville de Taizz, dont certains quartiers sont assiégés depuis plusieurs mois, compte le plus grand nombre de déplacés internes (555 048 personnes, soit 23 pour cent), ainsi que Hajjah (353 219), Sanaa (253 962), Amran (245 689) et Sa'ada (237 978). De plus, Sa'ada, Sana'a et Amran ont les ratios les plus élevés concernant le nombre de personnes hébergées par les communautés hôtes ; 33 pour cent, 21 pour cent et 20 pour cent, respectivement.
Le tout dernier rapport, basé sur les statistiques au 31 janvier 2016, met en évidence la persistance des souffrances humaines des personnes ayant été contraintes de fuir leurs foyers dans leur quête désespérée de sécurité, souvent sans possessions et qui se retrouvent souvent dans des zones où même les services les plus élémentaires ont été affectés par le conflit.
La plupart ont trouvé refuge chez des proches et des amis, dans des écoles, des bâtiments publics ou abandonnés, des abris de fortune - ou en plein air, avec peu ou pas de protection. Malgré l'accès humanitaire sévèrement restreint et les contraintes de sécurité, des organisations comme le HCR et l'OIM ont fourni des articles de première nécessité et des abris d'urgence à plus de 740 000 personnes déplacées internes.
Le Plan régional d'aide humanitaire pour les déplacés et réfugiés yéménites, publié à Genève le mois dernier, recherche 1,8 milliard de dollars pour que plus de 100 partenaires humanitaires fournissent une assistance vitale à 13,6 millions de personnes dans le besoin. Ce Plan régional d'aide humanitaire pour les déplacés et réfugiés yéménites est actuellement financé à seulement deux pour cent.