UNHCR Niger

Titouan Lamazou, artiste UNESCO pour la Paix, est revenu au Niger dans le cadre du projet éducatif « Enjeux d’Eau ». A travers ce projet, il a mis en relation des écoles de Niamey, certaines accueillant des enfants réfugiés maliens, et des écoles du sud de la France pour créer des espaces d’échanges entre les enfants sur leur vie et leur culture, avec l’eau comme fil conducteur. «Enjeux d’Eau » est une déclinaison pédagogique de l’ouvrage principal de Titouan « Retour à Tombouctou » qui sera publié au cours de l’année 2015. Cet ouvrage a amené Titouan à venir à plusieurs reprises à la rencontre de réfugiés maliens présents au Niger.

A la sortie des classes, Titouan s’est invité chez certains enfants réfugiés afin de mieux appréhender leur quotidien et de peindre leur portrait dans leur environnement familial. Parmi ces enfants, Saley, élève à l’école Bobiel 3 de Niamey, jeune garçon originaire de Tombouctou, mais de la brousse comme le précise sa mère Fademata. Arrivée depuis 2012 au Niger, à l’instar de nombreux réfugiés urbains de Niamey, pour Fademata trouver un logement stable pour sa famille est un véritable parcours du combattant. Habituée à une vie de nomade en brousse en fonction du besoin de ses animaux, Fademata est aujourd’hui « nomade » en ville … avec l’espoir d’un retour qui se fait attendre.

Le Président de la République du Niger, Son Excellence, Mr Mahamadou Issoufou, s’est exprimé le 1er avril sur l’antenne Haoussa de Voice Of America. Au cours de l’interview le Président fait notamment un bilan chiffré du nombre de déplacés présents sur le sol nigérien : 200,000 réfugiés nigérians, 50,000 déplacés internes suite aux violences de février dans la région de Diffa, et 50,000 réfugiés maliens.

Après les heures de travail (quand ils en ont), et durant les weekends, dans les grandes villes du Niger des groupes de jeunes hommes se regroupent au sein de leur « Fada », autour du thé. Selon Florence Boyer, géographe à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), « la fada est un salon temporaire (dans l’espace public) où il se passe et se dit beaucoup de choses ; la fada est un espace alternatif, à la fois à distance des ainés et créateur d’une nouvelle intimité, qui autorisent une liberté de parole et de ton que les jeunes n’ont pas ailleurs ». La composition des fadas se fait de façon inclusive (à l’exception des femmes) en rassemblant des jeunes hommes d’âge relativement proche sur la base de l’affinité, de la fréquentation actuelle ou passée d’un même établissement scolaire, des relations de voisinage.

Signe de l’intégration des jeunes réfugiés maliens au Niger, nombreux sont ceux qui font partie d’une fada dans la capitale nigérienne. C’est le cas de Billal Mohamed et Allassane Hama deux jeunes réfugiés maliens vivant à Niamey depuis 2012. Eux font partie de la fada « Solidarité » qui se trouve à deux pas du Guichet Unique pour les réfugiés urbains. L’émission « Les Emotions de la Fada » de la chaine de télévision nigérienne Niger 24 est venue poser sa caméra au niveau de cette fada pour discuter avec les jeunes nigériens et maliens de leur quotidien.

Pour en apprendre plus sur les fadas : http://www.carnetsdegeographes.org/PDF/rech_07_03_Boyer.pdf

Entretien accordé à la télévision locale LABAARI par le chargé de relations extérieures de l'UNHCR Niger. Mr. Benoit Moreno a évoqué les actions menées par l'UNHCR aussi bien en faveur des populations réfugiées que des autochtones. Les perspectives d'autonimisation des réfugiés et l'intégration aux systèmes nationaux sociaux de base ainsi que les défis sécuritaires ont été également passés en revue.

UN High Commissioner for Refugees, Antonio Guterres, took the floor last week in New York and advocated for “frontline states” that have to absorb refugee influxes from neigbouring countries, such as Niger

Dans le contexte difficile de Diffa, il existe des hommes et des femmes qui jour après jour, depuis le début de la crise, s’engagent auprès des populations déplacées. Parmi eux, il y a Beram, Aboubacar, Bako, Binta, et Madi. Ils sont membres des Comités d’Action Communautaire appelés CAC. Ces comités sont constitués de volontaires choisis par leur communauté pour les représenter et servir de médiateur dans les échanges avec les autorités et les acteurs humanitaires.
Dans la crise qui frappe la région de Diffa, les Comités d’Action Communautaire sont devenus des partenaires clés pour l’UNHCR et l’ensemble de la communauté humanitaire. Ils sont le pilier d’un mécanisme communautaire permettant d’alerter sur les mouvements de population, d’identifier et d’accueillir les déplacés. Ils accompagnent et orientent les interventions humanitaires. Ils jouent aussi un rôle central pour la coexistence pacifique. L’engagement de ces personnes est sans faille. Ils ont très souvent mis de côté leurs activités pour se consacrer uniquement aux déplacés. Cet engagement n’est pas sans risque.

Production: Kadcom
Caméra: Abdoulrazak Oumarou
Voix off : Laetitia Cecile
Musique : Abigaelle Paris

Parmi les réfugiés maliens, certains jeunes adultes ont dû abandonner leurs études lors de leur arrivée au Niger. Les perspectives d’avenir professionnel qu’ils s’étaient forgés avec abnégation au Mali se sont alors assombries. Après avoir surtout mis l’accent sur la fréquentation de l’école primaire, l’UNHCR s’est tourné vers les jeunes adultes pour les accompagner dans la construction de leur futur. Le Gouvernement du Niger autorise les jeunes maliens à étudier au Niger, l’UNHCR est venu appuyer cette dynamique en mettant en place un système de bourses scolaires. A travers cela, l’UNHCR cherchent aussi à créer des modèles à suivre pour soutenir les efforts visant l’augmentation de la scolarisation des plus jeunes.

Une mission conjointe UNHCR –Commission National d’Eligibilité au statut de réfugié (Ministère de l’Intérieur) s’est rendue sur le site de Sayam Forage à Diffa qui accueillera les réfugiés en provenance du Nigéria. Le dispositif d’accueil est en cours de finalisation. Il couvre notamment les besoins en abri, santé, eau et assainissement, ainsi qu’un mécanisme d’enregistrement. Les réfugiés présents sur le site temporaire de Gagamari seront les premiers concernés par cette relocalisation qui va se réaliser au cours de la semaine.

Al Jazeera’s Omar Al Saleh reports : Continuing attacks in Nigeria by the armed group Boko Haram are hurting the economy of neighboring Niger. The border has been closed due to the security threat, and businesses are feeling the effects. The city of Diffa, dubbed the perfume capital of the region, has been hard hit.