La Fada : symbole de l’intégration des jeunes réfugiés maliens à Niamey
Après les heures de travail (quand ils en ont), et durant les weekends, dans les grandes villes du Niger des groupes de jeunes hommes se regroupent au sein de leur « Fada », autour du thé. Selon Florence Boyer, géographe à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), « la fada est un salon temporaire (dans l’espace public) où il se passe et se dit beaucoup de choses ; la fada est un espace alternatif, à la fois à distance des ainés et créateur d’une nouvelle intimité, qui autorisent une liberté de parole et de ton que les jeunes n’ont pas ailleurs ». La composition des fadas se fait de façon inclusive (à l’exception des femmes) en rassemblant des jeunes hommes d’âge relativement proche sur la base de l’affinité, de la fréquentation actuelle ou passée d’un même établissement scolaire, des relations de voisinage.
Signe de l’intégration des jeunes réfugiés maliens au Niger, nombreux sont ceux qui font partie d’une fada dans la capitale nigérienne. C’est le cas de Billal Mohamed et Allassane Hama deux jeunes réfugiés maliens vivant à Niamey depuis 2012. Eux font partie de la fada « Solidarité » qui se trouve à deux pas du Guichet Unique pour les réfugiés urbains. L’émission « Les Emotions de la Fada » de la chaine de télévision nigérienne Niger 24 est venue poser sa caméra au niveau de cette fada pour discuter avec les jeunes nigériens et maliens de leur quotidien.
Pour en apprendre plus sur les fadas : http://www.carnetsdegeographes.org/PDF/rech_07_03_Boyer.pdf