Les maladies ne connaissent pas de frontières : des cas de rougeole frappent les réfugiés maliens
Depuis le début de l’insécurité dans le nord du Mali, à l’image des différents services administratifs, les services de santé connaissent des disfonctionnement importants. Cette situation vient se greffer sur une situation précaire avant la crise caractérisée déjà par des couvertures sanitaire et vaccinale très faibles. Dans ce contexte, la persistance des maladies transmissibles ou à potentiel épidémique dont l’épidémie de rougeole est d’autant plus forte. La grande mobilité de la population dans la zone frontalière entre le Niger et le Mali où commerçants, nomades et bergers parcourent des espaces également à faible couverture vaccinale augmente le risque de dissémination de l’épidémie ou celui de contracter d’autres maladies à potentiel épidémique (méningite, cholera, poliomyélite…).
Au cours des 4 dernières semaines, plusieurs cas de rougeole ont été enregistrés au sein de la communauté réfugiée malienne de la zone d’accueil d’Intikane et au niveau du camp de réfugiés de Mangaize. Tous les cas enregistrés sont originaires des localités Ménaka et Kidal, au Mali, où les ONG essayent de combler l’absence des structures sanitaires étatiques. Malgré les interventions en cours, dont une campagne de vaccination menée dans la zone de Ménaka par l’ONG Médecins du Monde, la situation reste préoccupante. Seulement 12 districts sanitaires sur les 29 que compte Ménaka sont fonctionnels avec l’aide de Médecins du Monde.
A la date du 8 mars 2016, 28 patients ont été isolés et pris en charge dans les formations sanitaires de Mangaize et de la zone d’accueil d’Intikane. Aucun cas de décès n’a été enregistré. Parallèlement, en riposte à cette épidémie, une campagne de vaccination a été effectuée au niveau de Mangaize, campagne qui a touché 482 enfants âgés de 9 mois à 14 ans. Une riposte est également en cours sur la zone d’accueil d’Intikane ainsi qu’au niveau des localités voisines de Etambo et Agando qui constituent les principales portes d’entrée au Niger pour les réfugiés en provenance de la zone de Kidal. La surveillance épidémiologique a été également renforcée au niveau de toutes les formations sanitaires transfrontalières des camps et zones d’accueil.