L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a recueilli les témoignages de plus de 2 000 migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale enregistrés entre janvier et septembre 2014 dans deux centres de transit et d’assistance pour les migrants (Dirkou, au nord-est du Niger et Arlit, au nord-ouest). Au retour de leur séjour en Libye ou en Algérie, le témoignage de ces migrants, aux parcours singuliers, souvent reconduits aux frontières par les autorités, reflète les difficultés auxquelles ils font face dans leur périple vers le pourtour méditerranéen et l’Europe. Un rapport propose un portrait basé sur l’analyse des données recueillies auprès de ces migrants en transit, dans le but de contribuer à éclairer la compréhension des acteurs sur les tendances migratoires contemporaines dans l’Afrique de l’Ouest, particulièrement au Niger.
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Certains réfugiés nigérians avaient regagné leur pays pour participer aux processus électoral. La plupart sont aujourd’hui revenus au Niger dans la région de Diffa. Les frais de voyage étaient pris en charge par les autorités de l’Etat de Borno.
Monsieur Djaboullam fait partie de ces électeurs ayant fait le voyage. Devant le complexe hôtelier de Diffa, il attend avec d’autres son acheminement jusqu’au département de Bosso. Ils seraient selon lui plus de 4,000 à être partis voter. Tous seraient aujourd’hui revenus. Comme le confirme M. Djaboullam « chacun va regagner sa famille d’accueil ou le village où il est installé. Nous allons retrouver nos épouses et nos enfants. Nous sommes partis pour les élections présidentielles et législatives car ne voulions participer à ce moment important. Nous espérons le retour de la paix définitive dans nos régions et villages anéantis par l’extrémisme. Nous espérons retrouver enfin nos maisons nos et activités ».
Mais pour l’instant comme le souligne M. Djaboullam, l’avenir se trouve hors du Nigéria : « nous resterons au Niger jusqu’à ce que la situation sécuritaire chez nous soit définitivement bonne. On verra alors les opportunités qui s’offrent à nous pour retourner et reprendre notre vie. Mais pour l’instant la possibilité de rejoindre le camp qui va ouvrir à Kabelawa nous intéresse. Aujourd’hui, en attendant l’amélioration de la situation dans notre pays, nous sommes plus disposés qu’avant à rejoindre un camp qui va mieux nous sécuriser et protéger nos familles».
Selon les informations récoltées par IRC, la semaine dernière plus de 6,500 nouveaux déplacés sont arrivés dans la région de Diffa en provenance de Nigéria.
Alors que Ménaka refait depuis hier la une de l’actualité, nous partageons avec vous une émission diffusée il y a quelques semaines par la radio Communautaire Addar de Ménaka. Cette émission élaborée conjointement par la radio Addar et l’ONG Search For Common Ground est une plateforme pour permettre aux populations de Ménaka d’envoyer leurs salutations et leurs dédicaces à leurs proches réfugiés au Niger. Ces derniers à travers la mise en place de clubs d’écoute au niveau de chaque site accueillant des réfugiés peuvent écouter l’émission malgré la distance qui les sépare de chez eux. Pour les mélomanes, les dédicaces sont entrecoupées d’intermèdes musicaux.
Sécheresse, récoltes impossibles suite aux attaques des insurgés, éducation défaillante… Benoît Thiry, du Programme alimentaire mondial, alerte sur les risques humanitaires et sécuritaires aux alentours du lac Tchad. Deux millions et demi de personnes touchées par la faim : c’est l’estimation donnée par les autorités de Niamey. La précarité alimentaire touche ainsi une nouvelle fois les zones rurales et frontalières du bassin du lac Tchad. Le déficit céréalier, lié aux faibles pluies, comme en 2009 et 2010, est aggravé par l’afflux des réfugiés du Nigeria.
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A meningitis epidemics has hit several towns and villages in Niger. One of the worst affected areas is the country’s capital Niamey ( link to OCHA Infograph ). There are more than 390 cases and 47 recorded deaths in Niamey(304 cases and 27 deaths for the rest of the country). The government appealed to its partners for assistance. UNHCR responded by providing large tents thereby strengthening the capacity of the Lazaret treatment centre in Niamey. Earlier, UNHCR had also provided tents to the contingency site set-up in the same place in case there would be an Ebola outbreak in the country. Last Saturday the Prime Minister, Mr. Brigi Rafini, visited the Lazaret centre and instructed to use all facilities to take care of the meningitis patients. Meanwhile, Unicef has shipped vaccines to the country and a large vaccination campaign, targeting especially children from 2 to 15 years of age, is underway. UNHCR has set funds aside to purchase a stock of vaccines in case the epidemics should reach the areas of the country where refugees from Mali and Nigeria live. Other partners in the response are Luxembourg Red Cross and Médecins Sans Frontières (MSF).
En collaboration avec REACH, l’UNHCR au Niger vient de créer un site internet entièrement dédié aux informations opérationnelles concernant la région de Diffa : http://www.infohumanitaire-diffa.org/
Ce site est à destination des autorités nigériennes ainsi que des acteurs humanitaires. Il regroupe les trois outils mis en place dans le cadre de la réponse à la crise des déplacés :
• Le Resource Center qui permet de télécharger toutes les cartes produites au format pdf des villes et villages accueillant des déplacés. Ces cartes mettent l’accent sur les infrastructures communautaires existantes ainsi que sur leur historique et état/utilisation actuelle.
• La WEBMAP, ou cartographie interactive, qui permet à chaque acteur de créer ses propres cartes en fonction par exemple de son secteur d’activité ou encore de sa zone d’intervention.
• Le Dashboard (tableau de bord) interactif basé sur la compilation des informations concernant le « Qui fait quoi où ? » dans la région de Diffa. Le Dashboard permet en cliquant sur les communes, les secteurs d’activités ou encore les acteurs de réaliser son propre mapping des interventions. Il permet aussi de télécharger la matrice en format Excel des activités des partenaires au niveau des villages.
Bonne utilisation.
Déserte depuis les attaques du 6 février, la ville de Bosso voit sa population revenir progressivement. Déplacés dans des villages situés au nord de la ville, les habitants de Bosso demandaient depuis plusieurs semaines à pouvoir retrouver leurs maisons. Les autorités ont entendu leurs doléances et accompagnent ce retour.
Comme le confirme un habitant de la ville « tout le monde est très content car cet éloignement a provoqué beaucoup de souffrance. Maintenant que nous rentrons nous savons que beaucoup de défis nous attendent. Nous avons tous perdu quelque chose que ce soit des biens matériels ou alimentaires. Nous devons nous réorganiser mais l’essentiel et que tout le monde puisse rentrer ».
En collaboration avec les autorités régionales, l’UNHCR se prépare à reprendre dans les plus brefs délais le processus de relocalisation des déplacés en provenance du Nigeria, et vivant dans les villages environnants de Bosso, vers les camps de Sayam Forage et Kabelawa.
En 2014, l’UNHCR a lancé dans la région de Diffa un programme dit « d’urbanisation ». Ce programme vise à répondre au besoin de logement des déplacées, et notamment des retournés nigériens dont le statut ne permet pas d’avoir accès aux camps.
Le temps qui passe met à l’épreuve la solidarité des populations de Diffa qui accueillent chez elles les déplacés. Le programme d’urbanisation vise à accompagner, dans une logique de durabilité, une nouvelle phase du vivre-ensemble. La question du logement est en effet centrale pour la coexistence pacifique et pour permettre aux déplacés de retrouver une autonomie. A Diffa, l’accès au logement pour les déplacés comme pour les autochtones, fait face à deux principaux freins : le coût des parcelles pour les ménages vulnérables et le cruel manque de zones viabilisées pour la construction au niveau des communes. La pression démographique actuelle fait apparaitre de façon incontrôlée la multiplication de zones d’habitations spontanées hypothéquant toute chance d’un développement durable.
Le programme d’urbanisation vise à accompagner les communes à viabiliser de nouvelles zones de lotissement. Une fois les terrains viabilisés, les bénéficiaires de l’intervention, c’est-à-dire les déplacés mais aussi les ménages vulnérables autochtones, se voient octroyer des « parcelles sociales » de 200 m2 ainsi qu’un appui pour la construction de leur maison. Les autres parcelles viabilisées mais non remises aux bénéficiaires permettent aux communes de répondre à l’importante demande de parcelles constructibles par leurs administrés. Les communes augmentent ainsi leur mobilisation interne de ressources. Le secteur de la construction, grand pourvoyeur d’emplois mais actuellement moribond, se voit localement relancé.
Dans une première phase 1,000 ménages bénéficieront du programme d’urbanisation que l’UNHCR souhaite étendre au vue de l’engouement qu’il suscite tant au niveau des élus que des populations. Au début du mois d’avril, une cérémonie de remise des premiers actes de cession des parcelles et des maisons construites s’est tenue dans la ville de Maine Soroa.
Le 2 Avril 2015, la Fondation Reuters Thomson a publié un article sur la situation à Diffa (www.trust.org/item/20150402172435-zwoja/?source=jtOtherNews2). En ce qui concerne cet article, il est important de savoir que je suis favorable à l'assouplissement des mesures d'urgence pour que les populations puissent accéder aux marchés et aux structures de santé, ce qui permettra aussi aux travailleurs humanitaires d'avoir accès aux communautés locales et aux réfugiés qui ont fui les attaques de Boko Haram. Par contre, je n'ai jamais déclaré que les mesures d'urgence anti-insurrectionnelles s'avéraient plus néfastes pour la population locale que la menace de Boko Haram.
Dans cet article, même pour les lecteurs attentifs, les citations qui me sont attribuées d'une part, et les interprétations du journaliste d'autre part, sont parfois difficiles à distinguer. Par conséquent, je regrette que cet article tel que présenté ait pu donner l'impression que je suis généralement contre les mesures de sécurité prises après le 6 Février ou que ces mesures d'urgence anti-insurrectionnelles s'avéraient plus néfastes pour la population locale que la menace de Boko Haram ou sont comparables aux crimes des terroristes. Tel n’est pas assurément le cas. Personnellement, je pense que l'action humanitaire nécessite la sécurité comme une condition sine qua none en préalable des interventions. Le Gouvernement peut compter sur mon soutien et celui de mon organisation à cet égard.
Karl STEINACKER
Représentant de l’UNHCR, Niger
Posted : 7 April, Edited : 23 April 2015
Le Président de la République du Niger, Son Excellence, Mr Mahamadou Issoufou, s’est exprimé le 1er avril sur l’antenne Haoussa de Voice Of America. Au cours de l’interview le Président fait notamment un bilan chiffré du nombre de déplacés présents sur le sol nigérien : 200,000 réfugiés nigérians, 50,000 déplacés internes suite aux violences de février dans la région de Diffa, et 50,000 réfugiés maliens.