Ce mardi 30 décembre 2014, l'UNHCR a organisé les premières relocalisations volontaires des réfugiés nigérians depuis Gagamari vers le camp de Sayam Forage. Volontaire, car chaque réfugié a le choix entre trois alternatives : demander l’asile et s’installer dans un camp ; demander l’asile et vivre en dehors d’un camp au sein d’une famille hôte ou en s’installant avec ses propres moyens ; transiter par le Niger pour rejoindre le Nigeria et les zones moins touchées par les violences. Au cours des jours précédents, des sessions de sensibilisation se sont tenues pour accompagner la prise de décision. Des entretiens individuels sont aussi réalisés avec chaque ménage. 106 personnes ont été conduites à Sayam Forage aujourd’hui. Le processus se réalisera de manière graduelle.
L’absence de proche pouvant les héberger, la recherche d’un environnement sécurisé et la cassure de leur activité économique sont souvent les raisons qui amènent les personnes à choisir de se rendre dans le camp. Pour ceux qui décident de rester à Gagamari, certains souhaitent rejoindre Kano ; d’autres sont dans l’attente de moments d’accalmie pour regagner leur village notamment pour cultiver leurs champs et ne souhaitent donc pas s’éloigner de la frontière ; d’autres encore ont déjà repris une activité socio-économique à Gagamari. Chaque ménage a ses propres raisons de vouloir rester à Gagamari ou de rejoindre Sayam Forage mais tous espèrent que la situation ne perdurera pas.
Après la zone du Lac Tchad au cours du mois d’octobre, deux nouveaux foyers de choléra se sont déclenchés dans la région de Diffa depuis le 12 décembre au niveau des villes de Diffa et Chetimari. Au niveau de ces 2 sites, à la date du 19 décembre 2014, le nombre total de cas était de 170 dont 11 décès soit une létalité de 6,5%. Depuis le début de l’année jusqu’au 7 décembre, le nombre total de cas notifiés sur l’ensemble de la région de Diffa était de 260 cas dont 5 décès (létalité 1,9%). Les foyers de Diffa (27 cas) et plus particulièrement celui de Chetimari (143 cas) ont donc provoqué une brusque flambée de l’épidémie. Après des premiers jours inquiétants, le dispositif mis en place par la Direction Régionale de la Santé Publique de Diffa et les acteurs humanitaires a permis de maitriser la situation. Du matériel et des équipements additionnels sont en cours d'acheminement pour augmenter la capacité de réponse alors que l’admission de nouveaux patients continue. Selon la Direction Régionale de la Santé, plus de 90% sont des personnes en provenance du Nigeria, principalement de la ville de Damassak sous contrôle des insurgés.
La Représentation de l’UNHCR au Niger a été informée que deux réfugiés originaires de Malam Fatori (Nigéria) auraient été tués par balle, le 30 novembre 2014 dans le village de Zarwaram (Commune de Chetimari ) au Niger. Ce village est situé à 5 km de la ville nigériane de Damassack qui a été prise par les insurgés le 24 novembre (et à 25 km de la ville de Diffa). L’UNHCR est très préoccupée par cette information qui dénote la détérioration de la situation sécuritaire dans la région de Diffa et a demandé à la justice de faire toute la lumière sur les faits.
This map below is part of an “Early Warning Early Action (December 2014-May2015) Report” released by the IASC Task Team on Preparedness and Resilience. The report, as does the map, reflects a joint view among analysts of different UN agencies on emerging risks which could lead to an increase of persons in need of humanitarian assistance. The map visualizes the risk factors Niger is facing in its geographic vicinity: the Ebola Virus Epidemic in the southwest, civil strife in Nigeria in the southeast, and an ongoing crisis in Libya on its northern borders
Face à l’afflux continu de déplacés en provenance du Nigeria et à la saturation de la capacité d’absorption des communautés hôtes, le Gouvernement du Niger a officiellement sollicité l’UNHCR pour ouvrir des camps de réfugiés dans la région du Diffa. Deux sites ont été retenus à Kablewa (département de N’Guigmi) et Sayiam Forage (département de Diffa). Un troisième à Goudoumaria ( département de Maine Soroa ) fera office de site de transit volontaire pour les personnes qui souhaiteraient regagner d’autres Etats du Nigeria moins touchés par les violences.
Dans son édition électronique de ce matin, RFI fait l’écho de cette information en relayant notamment les mots du Secrétaire General du Gouvernorat de Diffa. Cliquez sur le lien suivant pour lire l’article : http://www.rfi.fr/afrique/20141201-boko-haram-niger-afflux-refugies-nigeria-fuient-borno-damasak-diffa/