Mr Yvan Guichaoua, est enseignant - chercheur à l’université de Kent (Royaume-Uni). Ces travaux se concentrent sur la violence politique collective, les dynamiques des groupes armés et la gouvernance informelle en Afrique de l’Ouest avec une attention toute particulière sur le Sahel. Régulièrement contacté par les medias internationaux pour éclairer sur la situation dans le Nord Mali, il partage aujourd’hui son analyse autour des mouvements de population actuels vers le Niger, de la place des réfugiés dans les discussions intercommunautaires en cours et des perspectives pour le nord Mali.
Mr Guichaoua, alors que dans le nord du Mali les tensions semblent s’être radicalement réduites depuis quelques semaines, nous enregistrons au Niger d’importantes arrivées de nouveaux réfugiés. Comment expliquez-vous cette situation ?
La frontière entre le Mali et le Niger est le théâtre de tensions spécifiques, non résolues, qui débordent les cadres de régulation de la violence des groupes armés signataires des accords d'Alger. C'est toute l’ambiguïté de la crise brutale qui touche le Mali depuis 2012 : elle oppose des mouvements du nord à l’état mais en même temps des communautés du nord entre elles. De nombreuses communautés sont parvenues à cesser les hostilités entre elles, à Alger, mais aussi tout récemment à Anefis, dans la région de Kidal. Mais pas celles qui s'affrontent sporadiquement mais violemment depuis de longs mois dans la région de Menaka / Ansongo. Dans cette zone Touaregs Dawsak et pasteurs Peuls (du Mali mais aussi du Niger) règlent de vieux comptes liés notamment à l'usage des ressources pastorales ou à des vols et violences commis les uns contre les autres. Ces litiges ont été exacerbés par la crise politique puisque de nombreux Dawsak ont rejoint les rangs du Mouvement national de libération de l'Azawad (séparatiste) tandis qu'autant de Peuls rejoignaient le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (djihadiste). Ces deux mouvements se sont très violemment affrontés en 2012, allongeant la liste des griefs réciproques entre communautés. Dans cette région, face à ces cycles violents, les familles n'ont d'autres choix que de s'adapter en trouvant refuge dans les camps nigériens.
Pourquoi ces nouveaux déplacements touchent plus le Niger que le Burkina ou encore la Mauritanie ?
Ces “choix” de déplacement tiennent essentiellement au caractère local des heurts et à la distance des refuges offerts. Côté mauritanien, le retour n'est pas massif du fait de la méfiance de nombreux réfugiés vis-à-vis des forces de sécurité maliennes mais on ne constate pas en parallèle dans la zone frontalière avec le Mali d’éruptions de violence qui viendraient grossir les rangs des réfugiés
Quelle place occupe le retour ou la situation propre des réfugiés dans les discussions intercommunautaires qui se tiennent depuis quelques semaines ?
Pour l'instant, on ne peut pas dire que le sort des populations civiles est au cœur des préoccupations des parties qui ont discuté à Alger, puis Anefis. Les négociations portent essentiellement sur la non-agression réciproque, voire d’hypothétiques réparations pour les dommages matériels infligés aux commerçants lors de pillages. Les optimistes diront que cette étape est nécessaire pour pouvoir ultérieurement aborder la question des réfugiés et déplacés. Et de fait, les mouvements armés sont supposés consulter leur base et les populations pour approfondir la réconciliation. La phase actuelle est critique: c'est maintenant que le travail ingrat de refondation de la gouvernance commence. Si les populations ne voient pas rapidement les dividendes de la paix, non seulement la crise humanitaire se prolongera mais on peut aussi envisager de lourdes répercussions politiques et sécuritaires: les mouvements djihadistes qui continuent d’opérer dans la région seront ravis de récupérer les insatisfaits.
Les populations qui arrivent au Niger sont en général des ménages ruraux et vulnérables. Il est possible que la paix à elle seule ne les amène pas à prendre le chemin du retour. Après la conférence de Paris, peut-on espérer que ce processus de développement inclusif tant attendu au Nord Mali, et cela bien avant le début de cette crise, voit le jour dans un futur proche ?
Les bailleurs sont prêts de nouveau à libérer des ressources pour le développement mais ne semblent pas avoir beaucoup plus d’idées qu'avant sur la manière de les dépenser utilement. Les contenus opérationnels des engagements de Paris sont pour le moins vagues. Mais ce n'est pas à la communauté internationale qu'il revient de piloter le processus mais aux parties concernées. On a vu que les règlements communautaires sont encore balbutiants. De leurs côté, les autorités maliennes ne donnent pas de signe fort de volonté de transformation, alors même qu'il a été montré que la crise malienne n'est pas fortuite: elle est le résultat d’années de gouvernance mortifère. La gestion sécuritaire à court terme ne réussira pas à mettre le pays debout.
Pour accéder aux publications scientifiques et autres articles de presses de Yvan Guichaoua : http://kent.academia.edu/YvanGuichaoua
Depuis les attaques de février 2015, parmi les acteurs internationaux seul MSF mais surtout le CICR continuent à travailler de manière quotidienne dans le département de Bosso, zone la plus exposée sur le plan sécuritaire. L’ONG nigérienne Karkara intervient aussi dans la zone. Pour pallier à ces problèmes d’accès l’UNHCR a notamment mis en place un mécanisme dit de « remote management » permettant d’amener l’assistance là où l’organisation ne peut se rendre de par les contraintes sécuritaires. A travers l’ONG nigérienne APBE, les soins de santé primaire via une clinique mobile et des abris d’urgence ont été apporté tout spécifiquement sur le site de Yébi accueillant un nombre considérable de déplacés en provenance du Nigéria et de déplacés internes majoritairement en provenance du Lac Tchad.
9 mois après l’attaque des terroristes sur Bosso, le 18 novembre, les Agences des Nations-Unies ont pu enfin retourner. Là-bas, le Préfet, Lieutenant Boureima Seyni a dressé à l’intention des humanitaires un état des lieux de la situation. Extraits :
Sécurité : « Nous observons actuellement un calme relatif dans la zone mais qui n’est encore pas total. Des incursions sont toujours probables et d’actualité. Mais pour une attaque de masse cela est une chose quasi impossible à l’heure actuelle dans la zone car nous y veillons de jour comme de nuit ».
Sécurité alimentaire : « Bosso est à 100% déficitaire à la fin de période hivernale. Il n’il y a pas eu de culture de vivres. Le fourrage n’est plus abondant dû au regroupement intense des animaux ».
Education : « L’Education va très mal, je dirai surtout à cause de la réticence des parents à envoyer leurs enfants à l’école. Les enseignants sont tous présents au niveau des établissements mais la psychose et la crainte de nouvelles attaques, rétractent le bon fonctionnement du système éducatif ».
Besoins humanitaires globaux : « Les regroupements de populations aux horizons multiples drainent leurs lots de maladie. Tous les besoins sont présents : vivres, abris, eau, hygiène, santé, vêtements pour cette période de froid qui commence ; etc… . Je vous exhorte à ce que nous travaillons ensemble pour consolider les efforts sur le terrain. Nous espérons un appui imminent à Bosso et sollicitons de vive voix votre présence pour aussi la relocalisation des populations déplacées dans les camps ».
Le Préfet a institué la mise en place de réunions mensuelles avec les acteurs humanitaires dans le département de Bosso. La prochaine aura lieu à Toumour, village de destination de plusieurs milliers de déplacés.
Depuis quelques jours, des informations attestant que des réfugiés maliens du camp de Mangaize détiendraient des cartes d’électeurs et étaient recensés sur le fichier électoral ont pu circuler au Niger. Le point avec Davies Kamau, chef de bureau de l’UNHCR à Ouallam et en charge du camp de Mangaize.
Monsieur Davies, avez-vous discutez avec les leaders réfugiés sur ces allégations concernant des cartes d’électeurs qui circuleraient sur le camp de Mangaize ?
Oui, depuis quelques jours nous échangeons avec les leaders des réfugiés mais aussi de manière plus spontanée avec les réfugiés que nous rencontrons sur le camp de Mangaize.
Quelle a été leur réaction lorsque vous partagez ces informations avec eux ?
Les leaders réfugiés nous disent qu’ils ignorent ces informations et nous ont clairement dit qu'ils n'ont vu personne enregistrer des réfugiés comme électeur, ni délivrer des cartes d’électeurs sur le camp. Les réfugiés interviewés individuellement nous ont aussi confirmé qu'aucun n'a été recensé à des fins électorales.
Finalement, nous sommes chaque jour sur le camp. Aucun d’entre nous, y compris les travailleurs humanitaires des différentes ONGs, n’a jamais témoigné ou relaté l’existence d’activités qui donneraient raison à un tel soupçon.
Vous prévoyez des actions particulières autour de cette problématique ?
Nous allons encore mener des campagnes de sensibilisations régulières auprès de tous les réfugiés maliens sur le devoir qu'ils ont de s'abstenir de toute activité politique sur le territoire d'asile. Ce type de sensibilisation est quelque chose d’automatique et n’est pas propre au contexte pré-électoral.
Tel que souvent décrit sur ce blog le Guichet Unique est un espace physique au cœur de Niamey au sein duquel sont regroupés l’ensemble des acteurs engagés auprès des réfugiés urbains. La création du Guichet Unique en 2013 visait à améliorer pour les réfugiés l’accès aux services dont ils ont droit en réduisant leurs frais de transport et en créant des dynamiques communes entre l’ensemble des partenaires réunis au sein de mêmes locaux. Handicap International (HI) est en charge du Guichet Unique depuis mai 2015 ; Madame Hannatou HASSAN est la responsable de l’intervention pour l’ONG. Petit bilan de ces six derniers mois.
Madame Hannatou, alors que le Guichet Unique est un lieu fixe, Handicap International a mis de la mobilité dans son approche. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi et comment?
Il était important que le Guichet Unique soit également mobile pour pouvoir toucher les ménages des refugiés les plus vulnérables qui ne peuvent pas se déplacer en raison du peu de moyens financiers, d’une maladie, ou d’un handicap. C’est la raison pour laquelle HI a innové une approche territoriale et de proximité. Des agents sociaux sont répartis dans les cinq communes que compte Niamey et disposent de motos et de deux véhicules prêtés par l’UNHCR afin d’atteindre les ménages. Ils réalisent des visites à domicile afin de vérifier le degré de vulnérabilité des ménages et les aider à trouver des solutions. Les victimes de violences basées sur le genre et les cas de traumatisme suite au conflit bénéficient à domicile de counseling à travers l’agent psychosocial et dans le respect des principes de confidentialité et du non nuire.
A côté des agents sociaux, sur quel maillage communautaire vous appuyez vous ?
Notre intervention s’appuie sur les volontaires communautaires, eux-mêmes réfugiés, qui assurent le relais et constituent l’interface entre l’équipe du projet et leur communauté. Nous collaborons aussi avec d’autres structures communautaires telles que les comités de représentants des réfugiés maliens et d’autres nationalités, les comités de protection, les clubs de jeunes et les leaders traditionnels. Ces structures qui travaillent étroitement avec l’équipe du projet et l’ensemble des partenaires du Guichet Unique jouent un rôle très important dans la mobilisation, le partage d’informations et la sensibilisation.
Après ces 6 mois, quels sont les principales réussites de votre approche ?
Cette double approche, un Guichet Unique fixe, combinée à l’approche de proximité territoriale a permis aux réfugiés de mieux connaître tous les services offerts par les différents partenaires. Cette approche a aussi permis de mettre en place un dispositif d’accompagnement social personnalisé qui permet d’ajuster notre réponse en fonction de situations automatiquement diverses. C’est-à-dire que notre accompagnement peut aller de l’appui vers l’autonomisation à l’identification et la réponse pour des personnes à risque qu’ils soient des enfants, des personnes handicapées ou autres personnes à besoins spécifiques. Pour ces personnes à risque nous travaillons au besoin avec des structures externes pour le référencement.
Niamey est une ville de plus en plus chère, et une enquête commanditée par l’UNHCR révélait que parmi les réfugiés maliens ceux de Niamey étaient les plus vulnérables. Comment travaillez-vous sur cette problématique de la vulnérabilité ?
Il est vrai que nous mesurons quotidiennement la vulnérabilité des réfugiés urbains de Niamey. Nous menons des enquêtes sociales qui informent sur toutes les dimensions de la vie des ménages c’est-à-dire leur composition, leurs sources de revenus, leur accès aux services de base ou encore leur sécurité alimentaire. A partir de cette évaluation assez précise des besoins, mais aussi des compétences, nous mettons en place notre appui s à travers la définition de projets personnalisés de réinsertion sociale. Nous avons pour cela un fond de « réinsertion sociale » qui a pour objectif de financer certaines activités personnalisées et établies par le réfugié avec l’appui de l’agent chargé de l’accompagnement personnalisé. Cet agent peut-être un agent social, un agent psychosocial ou un agent socio-économique. Nous avons aussi un autre fond, le fond « d’appui direct au cas par cas » qui a pour objectif d’apporter un appui individuel et ponctuel aux personnes les plus vulnérables ayant d’importantes difficultés à répondre à leurs besoins de base notamment dans les domaines du logement ou de l’alimentation.
Quels sont les principaux défis que vous allez devoir surmonter dans les mois à venir?
Dans une dimension collective, du travail reste à accomplir pour améliorer l’accès des réfugiés aux services existants dans la ville de Niamey qui sont ne l’oubliant pas limités tant en termes de quantité que de qualité. Au niveau individuel, l’accompagnement personnalisé suppose de toujours améliorer tant le ciblage que la définition des besoins pour au final aller autant que possible vers l’autonomisation. Nous avons déjà enregistré des résultats plus qu’encourageant mais aujourd’hui la difficulté à laquelle font face tous les acteurs engagés auprès des réfugiés maliens est celle de la réduction constante des financements. Nous allons dans la bonne direction, c’est maintenant qu’il faut soutenir nos efforts.
ANKARA, Nov 11 (Thomson Reuters Foundation) - The growing flow of migrants into drought-prone Niger, whose own population often struggles with hunger, raises tough questions about why people are moving from one risky place to another and how to head off related tensions, experts say.
Intensifying conflict, political instability and militant groups like Boko Haram are driving people into Niger from surrounding Libya, Chad, Nigeria and Mali, according to Barbara Bendandi, an environment expert with the International Organization for Migration (IOM).
“It is not the usual push-pull factor of migration but a newer phenomenon where people are migrating into a country already extremely vulnerable which has nothing to offer the migrants,” she told the Thomson Reuters Foundation on the sidelines of a U.N. Convention to Combat Desertification (UNCCD) conference in the Turkish capital Ankara last month.
There is a need to better understand this complex phenomenon linking climate impacts, land degradation and insecurity, she added.
Migrants from sub-Saharan African states who reach Niger enter one of Africa’s poorest countries - a vast arid expanse on the edge of the desert consistently ranked at the bottom of the U.N. Human Development Index.
Its booming population depends on rain-fed agriculture, but the amount of land used for arable farming and pasture has shrunk dramatically in the past 50 years.
Meanwhile frequent droughts have impoverished many Nigeriens. In 2010, for example, a severe drought left over one-third of the West African country’s 20 million people without enough food.
Climate change is expected to make the country even more prone to drought, erosion and loss of forested land, exacerbating difficult conditions, according to the UNCCD.
Historically a gateway between north and sub-Saharan Africa, Niger shares borders with seven countries.
Bendandi said it is a transit country for some people, with more than 2,000 migrants leaving Niger each week this year to travel north to Libya or further to Europe.
European Union leaders are meeting African counterparts in Malta this week, hoping aid pledges can slow the flow of migrants crossing the Mediterranean from the world’s poorest continent to wealthy Europe.
Fatchima Noura, a Nigerien civil society leader working on refugees and food security, noted that some incoming migrants stay in Niger for a couple of years to work as domestic help or set up a small business to earn enough to proceed further north.
Others pay traffickers to get them across borders or become involved in contraband trade in weapons and drugs, although the numbers are unclear, she added.
In May, Niger adopted a law mandating fines and prison sentences of up to 30 years for those involved in smuggling humans without papers, in an effort to stem the flow of people northwards.
CREEPING DESERTS UPROOT MILLIONS
The IOM’s Bendandi said temporary migration inside countries has long been a way of coping with seasonal shifts in the weather. But more people are now moving further and for longer periods to escape climate extremes.
According to the UNCCD, by 2020, 60 million people could leave sub-Saharan Africa’s desertified areas for North Africa and Europe. And by 2050, 200 million could be permanently displaced environmental migrants, it says.
“Since we are unable to track where many of these new migrants are going, it is difficult to foresee conflict,” Bendandi said, highlighting tensions that can break out with host communities.
In situations like that around Lake Chad, where 300 ethnic groups depend on waters that have shrunk 90 percent in the last half century, fierce competition for scarce natural resources is relatively easy to anticipate, she said.
“It is more difficult to predict conflict when people relocate to places like Libya where weapons are easily available, or to West Africa’s coastal cities where sea levels are predicted to rise,” she said.
Many migrants settle in urban sprawls where their farm skills are useless. Some resort to crime to survive, or are even tempted to join insurgent groups, she added.
The threat to these people arises not from migration itself, but the vulnerabilities it creates due to the weakness of government policies to manage their movement, she noted.
According to an Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) report, violent events in the “lawless” expanse of the Sahara-Sahel region topped 8,000 in 2009-2012, up from around 3,000 in 2005-2008.
“The perpetual connection to peripheral regions and the traffic that passes through the region clearly show that it can be both a connection point between hotbeds of violence and a ‘sanctuary’,” the OECD said in an atlas issued this year.
“There may be no food in Niger but there is safety for these people fleeing violence, house-burning, kidnapping and arson,” Noura said, referring to those leaving places like Nigeria, where they are suffering at the hands of Boko Haram militants.
An alliance of civil society groups accredited to the U.N. refugee agency helped settle 20,000 Nigerians in 2014 in Niger’s official refugee camps and 13,000 Malians in 2012 when civil war erupted, she added.
NO WORK, NO MONEY, NO LAND
At the same time, Niger is losing its own people, as climate stresses make it harder to earn a living from agriculture.
“The first capital our people have is land. If they have no guarantee of income from land, what are they going to do? This is the reason they migrate, hoping to find elsewhere what they lost in their homeland,” Niger’s environment minister Adamou Chaifou told the Thomson Reuters Foundation in Ankara.
The youngest and strongest groups in society are leaving for Ghana, Benin, Togo, Libya and Algeria, he lamented.
“Youth in Niger have no work, no money and no land rights,” said civil society activist Noura. “Boko Haram gives them something to do and some money, so the youth go with these rebel groups.”
Meanwhile, shifting movements among nomadic herders, who are starting out on traditional migration routes earlier in the year, have led to violent clashes, as their cattle destroy crops on their path, she added.
They are also breaking down barricades erected by companies that have leased land previously used for grazing, she said.
The IOM’s Bendandi called for investment by U.N. agencies, governments and academic institutions in more research to explore the “when and where” of environmental migration flows, using land maps, satellite imagery and field surveys.
“To address (the problem) when crises blow up would be too expensive in terms of human lives and money,” she said.
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This is a summary of what was said by the UNHCR spokesperson at today’s Palais des Nations press briefing in Geneva. Further information can be found on the UNHCR websites, www.unhcr.org and www.unhcr.fr, which should also be checked for regular media updates on non-briefing days.
1. Number of Malian refugees in Niger reaches new high despite war’s end
The number of Malian refugees in Niger has reached its highest level since conflict erupted in 2012 in the West African nation, with thousands fleeing eastern Mali in recent weeks despite the signing of a peace accord last June between the government, a loyalist militia and a Tuareg-led rebel coalition.
The signing of the Algiers Accord has brought significant steps towards peace in parts of Mali, but it has not stemmed the flow into Niger and this is a concern and unexpected development that is putting a strain on our operation in Niger.
Those arriving in Niger say they are fleeing because of lawlessness, extortion, food shortages, inter-tribal rivalry, fighting between herders and farmers, and a power vacuum in the absence of a strong government and military presence in the east.
The number of Malian refugees in Niger stood at around 50,000 at the height of the 2012-2013 civil war, which ended when French and Malian troops defeated rebel forces. After presidential elections in 2013, UNHCR helped repatriate some 7,000 Malian refugees from Niger.
At the start of this year, there were 47,449 registered Malian refugees residing in Niger, with about 5,000 of them urban refugees in Ayorou and the capital Niamey and the rest in five camps in the Tillabéri and Tahoua regions.
But the numbers of arrivals started rising during the year, spiking in October and early November, when an estimated 4,000 Malian refugees crossed to Niger from the sparsely populated east. This brought the total number to a record high of 54,000 registered refugees in early November with a further 3,000 awaiting registration.
The majority of the new arrivals have come from rural areas in the regions of Menaka and Anderaboukane. At Inates, where more than 2,000 Malians have recently arrived, female refugees said they fled to escape fighting between the Idourfane and Daoussak tribes. She said their animals had been stolen, their children could not go to school and public infrastructure had been damaged in the absence of national authorities.
The persistent insecurity in the rural zones around Menaka and Ansongo also negatively impacts the food security of the population. For those dependent on livestock, limited access to grazing land threatens their means of subsistence. Coming to Niger to seek assistance may also be a survival strategy.
In the camps in Niger, people who used to live in tents have started replacing them with homes made from mud, indicating they no longer expect a quick return. Some people do want to go back, but their numbers are dwarfed by those heading to Niger. In the first 10 months, we facilitated the voluntary repatriation of 953 refugees. Despite these returns, the number of new arrivals as well as the natural growth of the population has increased the overall refugee population by more than 10 per cent.
The new influx and unprecedented numbers of Malian refugees presents major challenges for UNHCR, which has seen a steady reduction in its operational budget. The evolving situation is the opposite of what we predicted and had prepared for.
As the situation evolves from an emergency into a protracted situation, funds are being decreased from US$300 per capita in 2013 to less than US$150 in 2016. The departure of self-financing NGOs and the phasing-out of support by other UN agencies, is severely straining the capacity of Niger to absorb this additional population.
The latest influx comes as a time when UNHCR had planned to be repatriating people or helping them to become self-sufficient. Achievements in the camps, including high school enrolment, good nutritional status and comparatively low poverty levels, are now under strain because of the new arrivals and shrinking budgets.
END
Année 2015 qui coïncide avec le 70 eme anniversaire de la création des Nations Unies, offre l’opportunité pour adopter un nouveau programme en matière de développement durable. Ce nouvel agenda pour 2015 - 2030 comprend 17 nouveaux Objectifs de Développement Durable (ODD). L’agenda du développement durable adopté est le résultat de la transition des Objectifs Millénaire pour le Développement (OMD) vers les ODD.
Les diffèrent organisations des Nations Unies au Niger ont passé des messages sur les 17 ODD. La semaine des Nations Unies était une occasion pour le Représentant de l’UNHCR Niger de présenter à travers la chaine nationale du Niger ORTN, l’ODD 11 : « faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et soutenables ».
Au niveau de l’UNHCR, l’ODD 11 signifie assurer l’accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable ; renforcer l’urbanisation durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains dans tous les camps et zones d’accueil des refugies Malien et Nigérians sur le territoire du pays.
Pour plus information sur les ODD veuillez cliquer sur : http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/
The Boko Haram insurgency has claimed more than 25,000 lives in the past six years. Humanitarian news service IRIN would like to share a new in-depth feature: “Fleeing Boko Haram: Nowhere to Run, Nowhere to Hide” highlighting a conflict that has displaced more than 2.5 million people in the Lake Chad Basin region since May 2013, which is around four times the number of migrants and refugees that have arrived in Europe so far this year.
Although the conflict has dropped off the mainstream news agenda, border areas where refugees flee in Cameroon, Chad, and Niger are increasingly under attack. Scores of people have been killed in the last few weeks in a string of suicide bombings in the main northeastern cities where they seek refuge. So pervasive is the insurgency, it is even starting to strike the displacement camps where the most desperate seek help. The feature includes reporting from around the region, in Maiduguri, Kaduna and Yola in Nigera, and Kousseri in Cameroon.
The Diffa region of Niger – originally a place of refuge for scores of refugees from the North Eastern part of Nigeria, has also fallen victim to the violence of Boko Haram. The first attacks on Nigerien territory occurred in February 2015 and there have been numerous attacks since then. For more information on attacks within the Diffa region see OCHA infographic, available at: https://docs.unocha.org/sites/dms/Niger/Diffa_Incidents_Securite_07102015.pdf
The protracted and complex nature of the conflict in Mali has meant that many refugees in Niger cannot return home or do not wish to. Following the outbreak of the crisis in 2012, Niger witnessed an influx of refugees into the Western part of the country. UNHCR created three refugee camps and two Refugee Hosting Areas (ZARs – Zone d’Acceuil des Refugies) to host these refugees, while many also chose to settle in Niamey. The current number of Malian refugees in Niger is approximately 52,897. Initially emergency services for all basic needs, including water, sanitation, food, shelter and healthcare were provided by the humanitarian community. However, as the situation continues, a new approach must be taken in order to integrate the refugees into the socio-economic fabric of the societies in which they are living. The situation is no longer in an emergency phase, evidenced by the fact that the standards of living have increased significantly in the past three years for Malian refugees living in Niger. For example, in 2012 30% were considered vulnerable, whereas this has decreased significantly to just 20% in 2015. Numerous other indicators, for example school enrollment, access to credit etc. indicate very positive changes for Malian refugees. Therefore the situation is now seen to be in a ‘transition phase’.
Numerous innovative initiatives are being undertaken under the guidance of UNHCR in order to integrate Malian refugees into the societies where they live. Health care is a prime example of this. UNHCR, in collaboration with the Ministry of Health, Niger, have developed a comprehensive Strategy for Integration of Malian refugees into the Public Health Care system in Niger. This approach is being successfully piloted in both Mangaize and Aballa refugee camps. The objective of the project is to eliminate the need for parallel health provision systems and for refugees to access public health care structures on the same terms as the local host population. As noted by Dr Boubé Issoufou, the Head Doctor in Mangaize health centre, “It’s the best situation, everybody wins…all of the advantages are shared with refugees and local populations. Parallel systems don’t work. All people should be at the same level, as stated by national health protocols”.
UNHCR are aiding this process through the provision of support to the local health centres. Refugees are required to bring their attestation papers when they visit the health centres. The fee for a consultation (900FCFA) is borne by UNHCR. As for the general population, children under five years and pregnant women receive consultations free of charge. In addition to monetary support for consultation fees, assistance is provided in the form of additional staff who are paid by UNHCR at the same level as staff employed directly by the state. Additional medications are provided to the local health centres, as well as an ambulance and fuel for the transport of patients – both from the refugee population and also the local population. Additional funding is received for the construction of necessary buildings, for example a new maternity ward at Mangaize health centre (pictured above). A UNHCR focal point is responsible for the project at each of the centres, who works closely with representatives of the Malian refugee population. Sensitization campaigns are also carried out within the camps to raise awareness amongst the population regarding the benefits of attending the health centre. One of the main changes witnessed amongst the refugee population is their habits - before many were hesitant to attend the clinics, but now many more are attending on a routine basis.
The system aims to promote equality amongst the refugees and the local population. No distinction is made between patients at the health centres, and there has been no conflict between the populations. It is hoped to expand this project to the third camp and the two ZARs in 2016, however logistical issues make this more difficult, as health centres are located farther from the camps and ZARs, however alterative ideas are under discussion. Additional problems also exist, mentioned by members of the Refugee Health Committee in Mangaize camp, particularly regarding shortages of medication available. However these problems are being addressed. This is one of numerous projects focused on the peaceful integration of Malian refugees into Nigerien society. Other projects include Cash for NFIs, livelihood and income generating projects and integration of the parallel water provision systems into the public system.