Une nouvelle phase de facilitation au retour s’est enclenchée au cours du mois d’août pour les réfugiés maliens vivant à Niamey, la capitale nigérienne. 392 personnes (92 ménages) ont bénéficié de cette opération. Pour l’UNHCR la position reste identique : la situation sécuritaire au nord-Mali ne permet pas de promouvoir le retour mais le libre-arbitre des réfugiés prime. Dans ce contexte, l’UNHCR informe, conseille, s’assure que le choix du retour est librement consenti et, enfin, appuie financièrement (35,000 FCFA/personne) les candidats.
La reprise du rapatriement facilité est une recommandation faite par la Commission Tripartite (Gouvernement du Niger, Gouvernement du Mali, UNHCR) en Octobre 2014. Le processus avait été enclenché en novembre 2013 puis stoppé en mai 2014 suite aux incidents de Kidal (voir : http://unhcrniger.tumblr.com/post/87205264409/unhcr-suspends-the-facilitated-repatriation-of).
Depuis novembre 2013, l’UNHCR a facilité le retour de 7306 réfugiés maliens dont 1746 réfugiés urbains de Niamey (24 % du total). Pour autant, les réfugiés urbains de Niamey représentent moins de 10% de l’ensemble de la population de réfugiés maliens présents sur le sol nigérien. Depuis la reprise de la facilitation au retour en novembre 2014, parmi les 1676 réfugiés qui ont demandé l’appui de l’UNHCR pour regagner le Mali 1128 se trouvaient à Niamey (67% du total). Les autres vivaient au camp de Tabareybarey.
Pour les réfugiés urbains de Niamey, le fait qu’ils ne bénéficient pas d’assistance alimentaire est un élément pouvant expliquer cette tendance. Le retour des femmes avec leurs enfants pour rejoindre leurs maris restés au pays en est une autre encore plus forte. En effet, 75% des ménages réfugiés de Niamey ont une femme à leur tête contre 52% pour les trois camps de Tillabery et les deux Zones d’Accueil de Tahoua.
Mais l’a principale explication se trouve autour du lieu d’origine des réfugiés urbains de Niamey. Ces derniers viennent à 65% de Gao, zone actuellement moins en proie à l’insécurité qu’Andremboukane ou Menaka d’où proviennent la grande majorité des réfugiés des deux Zones d’Accueil de Tahoua et des camps d’Abala et Mangaize. Au niveau de ces sites aucune demande n’a été portée à la connaissance de l’UNHCR pour bénéficier d’un appui au retour. 136 demandes de 43 ménages sont cependant en cours d’analyse au niveau du camp de Tabareybarey et essentiellement pour un retour vers Ansongo et Gao.
Sur les deux Zones d’Accueil de Tahoua et les trois camps de Tillabery, plus de 2381 personnes sont arrivées depuis le début de l’année. On compte aujourd’hui près de 53,000 réfugiés maliens sur le sol nigérien.
La situation humanitaire dans la région de Diffa ne donne à l’heure actuelle aucun signe d’amélioration. Les mouvements de populations restent imprévisibles tout comme la situation sécuritaire.
Diffa se situe à 1400 km de Niamey, 2 jours par la route. Jusqu’à peu, le bureau de terrain de l’UNHCR à Diffa était coordonné directement par la représentation de l’UNHCR à Niamey mais raccourcir la distance entre le terrain et le niveau décisionnel s’est avéré progressivement incontournable.
La volatilité de la situation sécuritaire rendant complexe la possibilité d’ouvrir une sous-délégation de l’UNHCR à Diffa, c’est la ville de Zinder, à 400 km, qui a été retenue. En tant que sous-délégation, celle-ci jouit aujourd’hui d’une autonomie totale sur le plan opérationnel, financier et administratif pour coordonner les interventions en faveur des déplacés dans la région de Diffa via le bureau terrain de l’UNHCR. Cette sous-délégation reste cependant sous la supervision de la représentation de l’UNHCR à Niamey qui continue à fournir les orientations stratégiques de l’opération de l’UNHCR à Diffa.
Le Lundi 10 Aout 2015, les réfugiés maliens installés dans la ville d’Ayorou ont accueilli une mission conjointe de la Coopération Suisse, de l’Ambassade du Mali au Niger, de l’UNHCR et de la Direction Générale de l’Etat Civil et des Réfugiés. La délégation a assisté à la distribution d’assistance – sous forme d’argent liquide - aux réfugiés maliens. Il faut rappeler que l’Ambassade du Mali au Niger a lancé un appel aux Autorités Suisses, pour une assistance en vivres aux réfugiés maliens vivant dans les villes de Niamey et d’Ayorou. La Coopération Suisse au Niger a répondu favorablement à cette requête. C’est ainsi que les réfugiés maliens vivant dans les villes d’Ayorou et de Niamey devront recevoir chacun la somme de cinq mille francs CFA en signe de solidarité de la part de la coopération Suisse au Niger. La cérémonie de lancement de cette assistance ponctuelle a eu lieu à la mairie d’Ayorou en présence des autorités locales et de représentants des réfugiés vivant à Ayorou. Entre autres allocutions, les réfugiés ont exprimé joie et reconnaissance. Le préfet d’Ayorou a pris part à la cérémonie de lancement, aux côtés du responsable de la sécurité alimentaire et de la nutrition du bureau de la coopération suisse, de l’Ambassadeur du Mali au Niger et de responsables de l’UNHCR. Dans cette première étape de la distribution qui s’est étalée sur deux jours (lundi 10 et mardi 11 Aout 2015), deux cent sept (207) ménages comprenant un total de six cent trente-cinq (635) individus ont été servis à Ayorou. La distribution en faveur des réfugiés à Niamey suivra dans les jours avenir. L’UNHCR a remercié le bureau de coopération Suisse et le Gouvernement de la confédération Suisse en général, pour son engagement constant auprès des réfugiés.
Le nouveau Directeur Générale de l’État Civil, le Représentant de l’UNHCR, la Directrice de la Migration Interne et des Réfugiés, le chef de la division administration, matériel et financière, le chef de la division Enregistrement, Protection et Assistance et le Directeur Régional de l’État Civil de Tillabéri se sont rendus respectivement dans les camps de réfugiés de la région de Tillaberi. Lors de ces visites du lundi 27, et mardi 28 juillet dans le camp des réfugiés de Tabareybarey (Ayorou) et de Mangaizé (Ouallam) des réunions ont eu lieu avec les réfugiés. Ces réunions ont permis aux réfugiés et le Directeur de la DGEC-R de discuter sur beaucoup de points qui constituent les préoccupations des réfugiés maliens et la prise en compte de leurs doléances par le Directeur Général de la DGEC-R.
En plus deux autre réunions entre chefs de bureau de terrain UNHCR, les fonctionnaires de la DGEC-R et partenaires ont eu lieu en présence du Directeur Général de la DGEC-R et du Représentant de l’UNHCR afin de mieux améliorer la coordination des activités des partenaires et la planification des réunions à venir qui permettront aux humanitaires et les agents de l’état de bien mener leur activités sur le terrain. Cette même mission va se poursuivre dans les régions où se trouvent les camps de réfugiés et les zones d’accueil ; la même mission séjournera à Abala du 30 au 31 Juillet 2015.