Reprise des relocalisations volontaires des réfugiés vers Sayam Forage


Les relocalisations volontaires des réfugiés ont été relancées le 8 juillet 2016. Le premier site concerné est celui de Garin Wazam. Signe que la relocalisation volontaire des réfugiés est devenue une priorité des autorités, le Gouverneur de la région de Diffa a fait le déplacement pour le départ des premiers convois à destination du camp de Sayam Forage, situé à 140 km de Garin Wazam.

La suspension des relocalisations faisait suite aux attaques survenues à Yébi et Bosso au début du mois de juin, imposant de concentrer les efforts sur la réponse d’urgence. Avant cette date et suite aux demandes des réfugiés en provenance de Gagamari, le processus avait été réenclenché. Les raisons qui les poussaient à choisir de se rendre à Sayam Forage étaient les mêmes que celles exprimées aujourd’hui par les réfugiés de Garin Wazam. Le sentiment constant d’insécurité vient s’y rajouter. Rabi Mahamadou est une réfugiée ayant fui Bosso : «nous partons car nous avons trop souffert, cela doit s’arrêter. Si d’aller au camp, nous offrira une meilleure sécurité et nous affranchira des persécutions des insurgés, nous sommes d’accord. Ici, pour trouver de quoi nourrir nos enfants, il nous faut nous déplacer sans cesse, faire des kilomètres encore et encore pour chercher l’aumône »

Depuis l’ouverture du camp de Sayam Forage le 30 décembre 2014, peu de ménages réfugiés faisaient le choix de s’y rendre. Nouvel éloignement, forte résilience, accueil par les ménages locaux, et une assistance qui devait couvrir les besoins de moins de monde expliquaient cela.

Cette nouvelle inclinaison à se rendre dans un camp est le résultat de la dégradation continue de la situation sécuritaire, économique et humanitaire. Le processus de relocalisation va se poursuivre au cours des prochaines semaines. En parallèle des activités de sensibilisation, d’identification et d’enregistrement des volontaires, les services de base au niveau du camp de Sayam Forage sont mis à niveau pour absorber cette population additionnelle. La capacité maximale du camp de Sayam Forage est de 20,000 personnes. Ils sont aujourd’hui plus de 4,000.

La population réfugiée dans les camps, ne devrait donc cesser de croitre au cours de l’année 2016, nécessitant de fait un accompagnement humain et financier considérable afin de respecter les standards en termes de protection et d’assistance multisectorielle. Pour autant, la majorité des déplacés, et donc des besoins, resteront en dehors des camps : nombreux sont encore les réfugiés qui ne souhaitent pas s’y rendre, les populations retournés n’y ont de fait pas accès, des villages entiers de déplacés internes sont venus s’agglutiner le long de la route nationale 1. Alors que la réponse humanitaire à Diffa souffre d’un niveau de financement largement en deca des besoins, malgré les relocalisations, le problème reste profond.