Aucune preuve que des réfugiés détiennent  des cartes électorales

Davies Kamau, à droite avec une casquette, lors d’une activité de sensibilisation (Photo UNHCR)

Depuis quelques jours, des informations attestant que des réfugiés maliens du camp de Mangaize détiendraient des cartes d’électeurs et étaient recensés sur le fichier électoral ont pu circuler au Niger. Le point avec Davies Kamau, chef de bureau de l’UNHCR à Ouallam et en charge du camp de Mangaize.

Monsieur Davies, avez-vous discutez avec les leaders réfugiés sur ces allégations concernant des cartes d’électeurs qui circuleraient sur le camp de Mangaize ?

Oui, depuis quelques jours nous échangeons avec les leaders des réfugiés mais aussi de manière plus spontanée avec les réfugiés que nous rencontrons sur le camp de Mangaize.

Quelle a été leur réaction lorsque vous partagez ces informations avec eux ?

Les leaders réfugiés nous disent qu’ils ignorent ces informations et nous ont clairement dit qu'ils n'ont vu personne enregistrer des réfugiés comme électeur, ni délivrer des cartes d’électeurs sur le camp. Les réfugiés interviewés individuellement nous ont aussi confirmé qu'aucun n'a été recensé à des fins électorales. Finalement, nous sommes chaque jour sur le camp. Aucun d’entre nous, y compris les travailleurs humanitaires des différentes ONGs, n’a jamais témoigné ou relaté l’existence d’activités qui donneraient raison à un tel soupçon.

Vous prévoyez des actions particulières autour de cette problématique ?

Nous allons encore mener des campagnes de sensibilisations régulières auprès de tous les réfugiés maliens sur le devoir qu'ils ont de s'abstenir de toute activité politique sur le territoire d'asile. Ce type de sensibilisation est quelque chose d’automatique et n’est pas propre au contexte pré-électoral.

« Nous allons dans la bonne direction, c’est maintenant qu’il faut soutenir nos efforts »

Visite à domicile d’un agent social d’Handicap International (Photo Handicap International)

Tel que souvent décrit sur ce blog le Guichet Unique est un espace physique au cœur de Niamey au sein duquel sont regroupés l’ensemble des acteurs engagés auprès des réfugiés urbains. La création du Guichet Unique en 2013 visait à améliorer pour les réfugiés l’accès aux services dont ils ont droit en réduisant leurs frais de transport et en créant des dynamiques communes entre l’ensemble des partenaires réunis au sein de mêmes locaux. Handicap International (HI) est en charge du Guichet Unique depuis mai 2015 ; Madame Hannatou HASSAN est la responsable de l’intervention pour l’ONG. Petit bilan de ces six derniers mois.

Madame Hannatou, alors que le Guichet Unique est un lieu fixe, Handicap International a mis de la mobilité dans son approche. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi et comment?

Il était important que le Guichet Unique soit également mobile pour pouvoir toucher les ménages des refugiés les plus vulnérables qui ne peuvent pas se déplacer en raison du peu de moyens financiers, d’une maladie, ou d’un handicap. C’est la raison pour laquelle HI a innové une approche territoriale et de proximité. Des agents sociaux sont répartis dans les cinq communes que compte Niamey et disposent de motos et de deux véhicules prêtés par l’UNHCR afin d’atteindre les ménages. Ils réalisent des visites à domicile afin de vérifier le degré de vulnérabilité des ménages et les aider à trouver des solutions. Les victimes de violences basées sur le genre et les cas de traumatisme suite au conflit bénéficient à domicile de counseling à travers l’agent psychosocial et dans le respect des principes de confidentialité et du non nuire.

A côté des agents sociaux, sur quel maillage communautaire vous appuyez vous ?

Notre intervention s’appuie sur les volontaires communautaires, eux-mêmes réfugiés, qui assurent le relais et constituent l’interface entre l’équipe du projet et leur communauté. Nous collaborons aussi avec d’autres structures communautaires telles que les comités de représentants des réfugiés maliens et d’autres nationalités, les comités de protection, les clubs de jeunes et les leaders traditionnels. Ces structures qui travaillent étroitement avec l’équipe du projet et l’ensemble des partenaires du Guichet Unique jouent un rôle très important dans la mobilisation, le partage d’informations et la sensibilisation.

Après ces 6 mois, quels sont les principales réussites de votre approche ?

Cette double approche, un Guichet Unique fixe, combinée à l’approche de proximité territoriale a permis aux réfugiés de mieux connaître tous les services offerts par les différents partenaires. Cette approche a aussi permis de mettre en place un dispositif d’accompagnement social personnalisé qui permet d’ajuster notre réponse en fonction de situations automatiquement diverses. C’est-à-dire que notre accompagnement peut aller de l’appui vers l’autonomisation à l’identification et la réponse pour des personnes à risque qu’ils soient des enfants, des personnes handicapées ou autres personnes à besoins spécifiques. Pour ces personnes à risque nous travaillons au besoin avec des structures externes pour le référencement.

Niamey est une ville de plus en plus chère, et une enquête commanditée par l’UNHCR révélait que parmi les réfugiés maliens ceux de Niamey étaient les plus vulnérables. Comment travaillez-vous sur cette problématique de la vulnérabilité ?

Il est vrai que nous mesurons quotidiennement la vulnérabilité des réfugiés urbains de Niamey. Nous menons des enquêtes sociales qui informent sur toutes les dimensions de la vie des ménages c’est-à-dire leur composition, leurs sources de revenus, leur accès aux services de base ou encore leur sécurité alimentaire. A partir de cette évaluation assez précise des besoins, mais aussi des compétences, nous mettons en place notre appui s à travers la définition de projets personnalisés de réinsertion sociale. Nous avons pour cela un fond de « réinsertion sociale » qui a pour objectif de financer certaines activités personnalisées et établies par le réfugié avec l’appui de l’agent chargé de l’accompagnement personnalisé. Cet agent peut-être un agent social, un agent psychosocial ou un agent socio-économique. Nous avons aussi un autre fond, le fond « d’appui direct au cas par cas » qui a pour objectif d’apporter un appui individuel et ponctuel aux personnes les plus vulnérables ayant d’importantes difficultés à répondre à leurs besoins de base notamment dans les domaines du logement ou de l’alimentation.

Quels sont les principaux défis que vous allez devoir surmonter dans les mois à venir?

Dans une dimension collective, du travail reste à accomplir pour améliorer l’accès des réfugiés aux services existants dans la ville de Niamey qui sont ne l’oubliant pas limités tant en termes de quantité que de qualité. Au niveau individuel, l’accompagnement personnalisé suppose de toujours améliorer tant le ciblage que la définition des besoins pour au final aller autant que possible vers l’autonomisation. Nous avons déjà enregistré des résultats plus qu’encourageant mais aujourd’hui la difficulté à laquelle font face tous les acteurs engagés auprès des réfugiés maliens est celle de la réduction constante des financements. Nous allons dans la bonne direction, c’est maintenant qu’il faut soutenir nos efforts.

Des audiences foraines pour établir des actes de naissance aux enfants réfugiés maliens

Le Maire d’Abala en train de compléter le registre des naissances sur la base des jugements déclaratifs rendus par le juge d’instance. ©UNHCR, Boukari Souley

Aujourd’hui bien plus que lors de leur arrivée au Niger, et après d’importantes actions de sensibilisation, les femmes réfugiées maliennes se tournent vers les centres de santé formels pour accoucher. Les naissances dans ces centres de santé sont automatiquement enregistrées et transmises aux mairies pour l’établissement des actes de naissance.
Cependant, les accouchements à domicile, bien qu’en baisse, continuent d’être enregistrés sur les camps de réfugiés Maliens. Pour les parents des enfants nés à domicile la notification des naissances dans les délais prévus pour l’établissement de l’acte de naissance n’est généralement pas un réflexe. Pour cette raison, des audiences foraines sont périodiquement organisées sur les camps de réfugiés afin de permettre l’établissement d’actes de naissance à travers des jugements déclaratifs. Le jugement déclaratif donne lieu à une transcription de la naissance sur les registres de l'Etat civil.
C’est dans cette optique que les parents des enfants réfugiés sans acte de naissance, les agents de la Direction Générale d’Etat Civil et des Réfugiés (DGEC-R), les autorités préfectorales et communales, de l’UNHCR et l’ONG HED TAMAT (partenaire de l’ONG CARE) se sont retrouvés le 12 septembre dans le camp d’Abala pour une audience foraine. Au cours de cette audience le juge d’instance du tribunal de Filingué (Région de Tillabery) a rendu des jugements déclaratifs sur la base desquels le maire d’Abala, étant aussi l’Officier d’Etat Civil, a directement établi les actes de naissances de 242 enfants préalablement identifiés par les agents de la DGEC-R.
Le succès de cette activité ne doit cependant pas masquer la nécessité de continuer les sensibilisations à l’égard des parents tant sur l’importance des actes de naissance et que sur les étapes à suivre afin que les naissances soient déclarés dans les délais prévus au lieu de devoir faire recours aux audiences foraines.


Malian Refugees in Niger : A Closer Look at the Statistics Les réfugiés maliens au Niger: Un aperçu des statistiques

Statistics, if not properly explained, can become deceiving. Such is the case with Malian refugees in Niger. The total figure of around 50,000 has not changed since 2013 (51,700 at the end of 2013 and 52,500 today). What looks like a static situation and the same population is not the case. A recent analysis shows major variations: 9,000 Malian refugees left since 2013. They left spontaneously or were assisted by UNHCR. During the same time 12,000 Malians newly arrived. The number of urban refugees in Niamey decreased considerably while the new arrivals settled mainly in camps in Tillaberi region and the Nomad Zones in Tahoua region. Ignace Mbom, socio-economic researcher at the IFORD demographic institute in Yaounde (Cameroon), has observed this trend and come to the following conclusion: “In fact, these figures hide the fact that the more affluent refugees tend to return to Mali—mainly to the urban areas of Gao and Ansongo—while the more destitute rural population of Menaka district choses the way into exile.” In 2013, there were also more than 7,000 Niger nationals living in the Malian refugee camps. Due to a joint programme of UNHCR and the Niger government all these “returnees” were relocated into their villages of origin.
A dashboard providing more statistical details can be found here:

Les Statistiques, si elles ne sont pas expliquées correctement, peuvent être trompeuses. Tel est le cas avec les réfugiés maliens au Niger. Le chiffre total d’environ 50.000 n'a pas changé depuis 2013 (51 700 à la fin de 2013 et 52 500 aujourd'hui). Ceci donne l’impression d’une situation statique alors que ce n’est pas le cas pour cette même population. Une analyse récente montre d'importantes variations: 9.000 réfugiés maliens ont quitté depuis 2013. Ils ont quitté spontanément ou ont été assistés par l’UNHCR. Au même moment 12.000 maliens sont nouvellement arrivés. Le nombre de réfugiés urbains à Niamey a diminué considérablement, tandis que les nouveaux arrivants se sont installés principalement dans les camps de la région de Tillabéry et les zones nomades de la région de Tahoua. Ignace Mbom, chercheur en études socio-économiques à l'Institut Démographique IFORD de Yaoundé (Cameroun), a observé cette tendance et est parvenu à la conclusion suivante: “En fait, ces chiffres cachent le fait que les réfugiés les plus aisés ont tendance à retourner au Mali, principalement dans les zones urbaines de Gao et Ansongo alors que la population rurale plus démunie du Cercle de Menaka choisit le chemin de l'exil. ” En 2013, il y avait aussi plus de 7.000 ressortissants nigériens vivant dans les camps de réfugiés maliens. En raison d'un programme conjoint entre l’UNHCR et du Gouvernement du Niger, tous ces «rapatriés» ont été réinstallés dans leurs villages d'origine.

Le tableau de bord fournissant plus d'informations statistiques peut être trouvé ici:

Du don au prêt, d’une Tabaski à l’autre

Les présidentes des deux groupements féminins appuyés via Capital Finance. Photo ©UNHCR/Boubacar Younoussa Siddo

A l’approche de la Tabaski (L'Aïd el-Kebir), prévue autour du 24 septembre, les réfugiés urbains de Niamey viennent de bénéficier de deux appuis financiers.
Le premier fait suite au plaidoyer réalisé auprès du Bureau de la Coopération Suisse au Niger par l’Ambassadeur de la République du Mali, S.E.M. Alhamdou Ag Ilyene. Chaque réfugié malien présent à Niamey a reçu de la part du Bureau de la Coopération Suisse 5,000 FCFA. Comme le mettait en avant l’Ambassadeur du Mali lors de la cérémonie de remise : « à l’approche de la fête très importante de la Tabaski des nouveaux besoins se font sentir pour les réfugiés, tel que le besoin d’habits, de lait ou encore de thé. Cette donation en cash peut permettre aux réfugiés de sortir un peu de la rigueur à laquelle ils sont malheureusement accoutumés ». L’Ambassadeur ponctuait son intervention en disant « pour les réfugiés qui ont décidé de rester encore au Niger, il est nécessaire de continuer d’aller vers l’autonomisation ce qui veut dire de mener des activités génératrices de revenus pour ne plus tendre la main».
Le second appui est arrivé quelques jours plus tard. Via l’Institut de Micro Finance « Capital Finance », deux groupements de femmes réfugiées ont reçu 1.3000.000 FCFA et 1.000.000 FCFA, l’un pour la fabrication de bijoux et l’autre la teinture des bazins (tissu traditionnel en coton). Le choix de ces groupements par rapport à d’autres répond à la viabilité économique de leur projet : l’appui de capital finance est un prêt remboursable. L’argent remboursé sera ensuite prêté à un nouveau groupement. En amont, les deux groupements ont bénéficié d’un accompagnement autour de la gestion financière de leur activité.
Au Niger, au Mali et comme ailleurs dans la sous-région, les sommes utilisées par les ménages lors des cérémonies (naissance, mariage, décès ou encore Tabaski) sont importantes et l’analyse des dépenses des ménages liées aux cérémonies est souvent un bon indicateur pour observer le profil socio-économique des ménages. Rendez-vous est donc pris dans un peu plus d’un an, pour la fête de la Tabaski 2016, chez les membres des groupements appuyés pour voir si la dépense par personne dépasse 5,000 FCFA et observer la présence de moutons sur le bucher dans leurs concessions.

Gao : principale destination des réfugiés maliens candidats au retour facilité

Une famille de réfugiés maliens installée à Niamey et candidate au retour facilité. Photo©UNHCR/Boubacar Younoussa Siddo

Une nouvelle phase de facilitation au retour s’est enclenchée au cours du mois d’août pour les réfugiés maliens vivant à Niamey, la capitale nigérienne. 392 personnes (92 ménages) ont bénéficié de cette opération. Pour l’UNHCR la position reste identique : la situation sécuritaire au nord-Mali ne permet pas de promouvoir le retour mais le libre-arbitre des réfugiés prime. Dans ce contexte, l’UNHCR informe, conseille, s’assure que le choix du retour est librement consenti et, enfin, appuie financièrement (35,000 FCFA/personne) les candidats. La reprise du rapatriement facilité est une recommandation faite par la Commission Tripartite (Gouvernement du Niger, Gouvernement du Mali, UNHCR) en Octobre 2014. Le processus avait été enclenché en novembre 2013 puis stoppé en mai 2014 suite aux incidents de Kidal (voir : http://unhcrniger.tumblr.com/post/87205264409/unhcr-suspends-the-facilitated-repatriation-of).
Depuis novembre 2013, l’UNHCR a facilité le retour de 7306 réfugiés maliens dont 1746 réfugiés urbains de Niamey (24 % du total). Pour autant, les réfugiés urbains de Niamey représentent moins de 10% de l’ensemble de la population de réfugiés maliens présents sur le sol nigérien. Depuis la reprise de la facilitation au retour en novembre 2014, parmi les 1676 réfugiés qui ont demandé l’appui de l’UNHCR pour regagner le Mali 1128 se trouvaient à Niamey (67% du total). Les autres vivaient au camp de Tabareybarey.
Pour les réfugiés urbains de Niamey, le fait qu’ils ne bénéficient pas d’assistance alimentaire est un élément pouvant expliquer cette tendance. Le retour des femmes avec leurs enfants pour rejoindre leurs maris restés au pays en est une autre encore plus forte. En effet, 75% des ménages réfugiés de Niamey ont une femme à leur tête contre 52% pour les trois camps de Tillabery et les deux Zones d’Accueil de Tahoua.
Mais l’a principale explication se trouve autour du lieu d’origine des réfugiés urbains de Niamey. Ces derniers viennent à 65% de Gao, zone actuellement moins en proie à l’insécurité qu’Andremboukane ou Menaka d’où proviennent la grande majorité des réfugiés des deux Zones d’Accueil de Tahoua et des camps d’Abala et Mangaize. Au niveau de ces sites aucune demande n’a été portée à la connaissance de l’UNHCR pour bénéficier d’un appui au retour. 136 demandes de 43 ménages sont cependant en cours d’analyse au niveau du camp de Tabareybarey et essentiellement pour un retour vers Ansongo et Gao. Sur les deux Zones d’Accueil de Tahoua et les trois camps de Tillabery, plus de 2381 personnes sont arrivées depuis le début de l’année. On compte aujourd’hui près de 53,000 réfugiés maliens sur le sol nigérien.

Assistance ponctuelle en argent liquide au profit des ménages de réfugiés maliens vivant dans la ville d’Ayorou.

Remise du cash par le Préfet de la commune rural d’Ayorou, à droite le Charge de programme Securite alimentaire & nutrition (coopération suisse) et à gauche l’Ambassadeur de la République du Mali au Niger Photo©UNHCR/Boubacar.Y. Siddo


Le Lundi 10 Aout 2015, les réfugiés maliens installés dans la ville d’Ayorou ont accueilli une mission conjointe de la Coopération Suisse, de l’Ambassade du Mali au Niger, de l’UNHCR et de la Direction Générale de l’Etat Civil et des Réfugiés. La délégation a assisté à la distribution d’assistance – sous forme d’argent liquide - aux réfugiés maliens. Il faut rappeler que l’Ambassade du Mali au Niger a lancé un appel aux Autorités Suisses, pour une assistance en vivres aux réfugiés maliens vivant dans les villes de Niamey et d’Ayorou. La Coopération Suisse au Niger a répondu favorablement à cette requête. C’est ainsi que les réfugiés maliens vivant dans les villes d’Ayorou et de Niamey devront recevoir chacun la somme de cinq mille francs CFA en signe de solidarité de la part de la coopération Suisse au Niger. La cérémonie de lancement de cette assistance ponctuelle a eu lieu à la mairie d’Ayorou en présence des autorités locales et de représentants des réfugiés vivant à Ayorou. Entre autres allocutions, les réfugiés ont exprimé joie et reconnaissance. Le préfet d’Ayorou a pris part à la cérémonie de lancement, aux côtés du responsable de la sécurité alimentaire et de la nutrition du bureau de la coopération suisse, de l’Ambassadeur du Mali au Niger et de responsables de l’UNHCR. Dans cette première étape de la distribution qui s’est étalée sur deux jours (lundi 10 et mardi 11 Aout 2015), deux cent sept (207) ménages comprenant un total de six cent trente-cinq (635) individus ont été servis à Ayorou. La distribution en faveur des réfugiés à Niamey suivra dans les jours avenir. L’UNHCR a remercié le bureau de coopération Suisse et le Gouvernement de la confédération Suisse en général, pour son engagement constant auprès des réfugiés.

Visite conjointe DGEC-R/UNHCR dans les camps de réfugiés de Tabareybarey et Mangaizé du 27 au 28 Juillet 2015

Le Directeur Général de l’État Civil M. Malangoni reçoit un cadeau offert par le groupe des artisans du camp de réfugié de Mangaizé : Photo©UNHCR/ Boubacar.Y.siddo

Le nouveau Directeur Générale de l’État Civil, le Représentant de l’UNHCR, la Directrice de la Migration Interne et des Réfugiés, le chef de la division administration, matériel et financière, le chef de la division Enregistrement, Protection et Assistance et le Directeur Régional de l’État Civil de Tillabéri se sont rendus respectivement dans les camps de réfugiés de la région de Tillaberi. Lors de ces visites du lundi 27, et mardi 28 juillet dans le camp des réfugiés de Tabareybarey (Ayorou) et de Mangaizé (Ouallam) des réunions ont eu lieu avec les réfugiés. Ces réunions ont permis aux réfugiés et le Directeur de la DGEC-R de discuter sur beaucoup de points qui constituent les préoccupations des réfugiés maliens et la prise en compte de leurs doléances par le Directeur Général de la DGEC-R.
En plus deux autre réunions entre chefs de bureau de terrain UNHCR, les fonctionnaires de la DGEC-R et partenaires ont eu lieu en présence du Directeur Général de la DGEC-R et du Représentant de l’UNHCR afin de mieux améliorer la coordination des activités des partenaires et la planification des réunions à venir qui permettront aux humanitaires et les agents de l’état de bien mener leur activités sur le terrain. Cette même mission va se poursuivre dans les régions où se trouvent les camps de réfugiés et les zones d’accueil ; la même mission séjournera à Abala du 30 au 31 Juillet 2015.

Maintenir le lien à travers les ondes

Alors que Ménaka refait depuis hier la une de l’actualité, nous partageons avec vous une émission diffusée il y a quelques semaines par la radio Communautaire Addar de Ménaka. Cette émission élaborée conjointement par la radio Addar et l’ONG Search For Common Ground est une plateforme pour permettre aux populations de Ménaka d’envoyer leurs salutations et leurs dédicaces à leurs proches réfugiés au Niger. Ces derniers à travers la mise en place de clubs d’écoute au niveau de chaque site accueillant des réfugiés peuvent écouter l’émission malgré la distance qui les sépare de chez eux. Pour les mélomanes, les dédicaces sont entrecoupées d’intermèdes musicaux.


Chassé-croisé à Tabareybarey


Une famille du camp de Tabareybarey candidate au rapatriement. Photo ©UNHCR/ Boubacar Younoussa Sido


A la fin de l’année 2014, en accord avec les autorités maliennes et nigériennes, l’UNHCR a relancé le processus de rapatriement facilité des réfugiés maliens souhaitant regagner leur pays. Après Niamey, où 329 personnes ont bénéficié de l’aide au retour, est venu le tour du camp de Tabareybarey. 548 personnes ont aujourd’hui quitté le camp depuis novembre 2014. Signe d’évolution positive ? La réponse n’est pas aisée.

Depuis le mois de décembre, les trois camps de réfugiés maliens de Tillabery (Abala, Mangaize et Tabareybarey) enregistrent un mouvement d’arrivées de faible intensité mais continu : plus de 1600 personnes sur cette période. 660 se sont déjà vu accorder le statut de réfugié. Peu ont pour le moment vu leur demande rejetée. Ces derniers sont pour la plupart des citoyens nigériens. Parmi les nouvelles arrivées seule une infime proportion a déjà bénéficié de l’appui au retour. La grande majorité vient des cercles de Menaka et d’Ansongo. Nombreux mettent en avant l’assassinat du maire d’Andremboukane en janvier 2015, et ses répercussions sur les équilibres locaux, comme la raison de leur fuite.

Ce chassé-croisé de départs et d’arrivées est symptomatique de l’incertitude qui entoure une véritable sortie de crise dans le nord du Mali. La présence des réfugiés maliens au Niger rentre dans sa quatrième année et depuis le début cette population stagne autour de 50,000 personnes.