Premiers jours d’école pour trois enfants malvoyants d’Abala


Mariam, sourire aux lèvres, tout simplement heureuse. Photo©UNHCR/Boubacar Younoussa

Ibrahim, Abdoul Wahab et Mariam sont trois enfants du camp de réfugiés maliens d’Abala. Ils sont âgées respectivement de 7, 12 et 16 ans. Trois enfants malvoyants qui viennent aujourd’hui à Niamey pour intégrer l’école spécialisée Solly Abdourahamane. Cette école a eu à former plusieurs générations d’enfants en situation d’handicap visuel

Augmenter le taux de scolarisation des enfants réfugiés maliens est un véritable défi (voir post du 23 janvier). Mais dans le cas d’Ibrahim, Abdoul Wahab et Mariam, soutenu par leurs parents, l’envie d’aller à l’école a toujours été forte. Faute de structure spécialisée à même de les accueillir, ils n’avaient jamais été scolarisés. Des relations se sont alors nouées entre l’UNHCR et l’école Solly Abdourahamane….les mamans sont aujourd’hui comblées. Mis de côté les flots de remerciements adressés aux équipes de l’UNHCR d’Abala et Niamey, voici quelques extraits de leurs témoignages. Zeinou, mère d’Ibrahim : «maintenant que mon fils est à l’école, j’ai la conscience tranquille car même si je meurs, je sais au moins que mon enfant aura une bonne éducation». Saa, mère de Abdoul Wahab : « De tous mes huit enfants, c’est seulement Abdoul Wahab qui ne va pas à l’école. Quand ses frères et sœurs allaient à l’école, il était constamment en larmes. En tant que mère, je n’ai jamais été aussi contente qu’aujourd’hui ». Aminata, mère de Mariam: « je suis très fière car ma fille est enfin scolarisée. Contrairement à moi qui suis née dans une brousse où tu ne vois que du mil et où il n’y a même pas de riz, c’est une chance pour elle ».

Pour Ibrahim et Abdoul Wahad, bien que rapidement pris par la main par leurs nouveaux camarades pour visiter l’école, un peu d’anxiété se laissait entrevoir lors des premiers jours. Les mamans vont rentrer à Abala, les enfants seront logées dans le dortoir de l’école. Abdoul Wahab avouait « je suis content car je suis enfin à l’école. Mais pour avoir plus de courage, il faut qu’on me permette d’être en contact téléphonique avec ma mère ». Pour Mariam, sourire radieux dès ses premiers instants sur les bancs. Un suivi de proximité est assuré pour accompagner leur intégration dans ce nouvel environnement.

Mobilisation générale pour l’éducation à Mangaize


Kaley Moussa, président du Comité de Gestion des écoles lors de sa prise de parole devant l’assemblée. Photo©UNHCR/Abdoulahi Tambari Aghali

A l’instar des autres camps de réfugiés maliens de Tillabery, le taux de scolarisation des enfants réfugiés de Mangaize, bien qu’en dessus de ce qu’il était au Mali, reste faible : 55 % pour l’éducation primaire, et 9% pour le secondaire. Il n’existe pas de différences notables entre les garçons et les filles. Depuis l’arrivée au Niger des réfugiés maliens, tous les acteurs se sont mobilisés pour renverser la tendance mais sans résultats significatifs.

Le 21 janvier, une mobilisation générale a été lancée. Une assemblée générale s’est tenue avec la participation conjointe des représentants des réfugiés, des acteurs locaux de l’éducation, des autorités locales, de l’Imam de la grande mosquée de Mangaize, des ONG et de l’UNHCR. L’objectif : sensibiliser les parents sur l’importance de l’éducation et leur rappeler responsabilité vis-à-vis de leurs enfants.

De manière ouverte, un débat s’est engagé et les problèmes ont été exposés : les absences, les retards, les départs après les recréations, le droit à l’éducation des enfants, la gratuité de l’école pour les enfants réfugiés, les conséquences de la non scolarisation des enfants et le cadre scolaire des enfants réfugiés souvent au-dessus des standards nigériens. Tout le monde s’est accordé sur le fait que malgré les efforts que fourniront les uns et les autres, les résultats escomptés ne seront jamais atteints tant que l’implication des parents ne sera plus forte. Kaley Moussa, réfugié et président du Comité de Gestion des écoles a rajouté à l’assemblée « nous ne sommes plus à l’époque où la population Touareg était totalement nomade. Les temps ont changé, les nomades en général et les réfugiés en particulier doivent s’inscrire dans cette logique et inscrire leurs enfants à l’école ». Entre acculturation, transition, et éducation…le débat reste ouvert.

Pour 2015, Houda et Reisha se souhaitent de vivre comme deux jeunes normaux


Houda et Reisha :Photo©UNHCR/Victoria Vidal

Comme tous les réfugiés maliens, les jeunes de Mangaize rentrent dans leur quatrième année au Niger. Quand on les écoute, leur vie semble se résumer à peu de chose. La plupart des jours, ils ne font rien. Les enfants eux vont à l’école, ils jouent, ils courent, se disputent, marchent main dans la main. Ils sont à l’âge où l’imaginaire occupe leur journée. Les jeunes eux sont à cet âge charnière où ils ont besoin de se construire un futur. Ils sont motivés, parfois ils s’ennuient mais pour 2015, ils espèrent un avenir meilleur et tout simplement vivre comme des jeunes normaux.

Houda et Reisha sont des jeunes actifs dans la vie du camp de Mangaize. Enfants, adolescents, jeunes adultes…la frontière est parfois brouillée: Reisha a 18 ans et deux enfants de 5 et 3 ans. Elle est arrivée en janvier 2012 avec ses parents. Son mari est parti en Algérie. Elle est entière, sûre d’elle, une jeune leader. Elle mène la danse. Elle encourage les autres filles à parler de leur problème et de leur désir d’avenir. Elle veut créer un club de football et un club de tricots afin d’ouvrir un petit commerce et être indépendante. Elle ne veut pas faire un « travail de Bic » dit-elle. Houda, 19 ans, est l’ancien président du comité des jeunes de Mangaize. Il est parti seul du Mali. Il ne se plaint pas de la vie au camp. Par contre, comme Reisha, il ne fait presque rien de ses journées et aspire à autre chose. Houda veut être artisan bijoutier. Il voudrait avoir un petit commerce où il pourrait vendre ses créations, mais il n’a aucune formation.

Houda et Reisha font aussi part d’angoisses nées au sein du camp. Le 29 octobre 2014, un groupe armé a réalisé plusieurs attaques dans la région de Tillabery. Le poste de sécurité du camp été une cible. Plusieurs policiers nigériens ont été tués. La panique avait gagné le camp. Un appui psycho-social est apporté. L’atmosphère dans le camp n’est plus vraiment la même.

Pour les jeunes de Mangaize comme pour ceux des autres camps, l’accès à la formation, à l’emploi, et tout simplement aux loisirs est plus que nécessaire. Mais 2015 s’annonce comme une année complexe avec une nouvelle réduction des financements à destination des réfugiés maliens. Les souhaits de Reisha et Houda pourraient ne pas se réaliser.

Le Mali, le Burkina Faso et le HCR signent un accord sur le rapatriement des réfugiés maliens

OUAGADOUGOU, BURKINA FASO, 9 janvier 2014 (UNHCR) – Une délégation du gouvernement du Mali conduite par M. Hamadoun KONATE, Ministre de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, était en visite à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, en vue de la signature de l’Accord tripartite entre les gouvernements du Mali et du Burkina Faso, et du UNHCR pour le rapatriement volontaire organisé des réfugiés maliens. L’Accord a été signé à Ouagadougou ce vendredi 9 janvier 2015 par les trois parties. Un de ses effets immédiats sera la création d’une Commission tripartite pour définir les modalités pratiques de mise en œuvre du programme de rapatriement volontaire organisé lorsque les conditions stipulées dans l’Accord Tripartite seront réunies.
Pour lire l’intégralité de l’article : http://kora.unhcr.org/le-mali-le-burkina-faso-et-le-hcr-signent-un-accord-sur-le-rapatriement-des-refugies-maliens/

Peuls d’Intikane




La population réfugiée malienne présente au Niger est souvent associée aux Touaregs. Ils représentent le groupe majoritaire dans les camps de réfugiés de Tillabery et les zones d’accueil du Nord Tahoua. Mais tout comme au Mali, ils cohabitent au Niger avec des songhaïs, des arabes, des Hausas et des Peuls. Nous nous arrêtons un instant sur ces derniers et vous proposons une galerie de photos réalisés dans la zone d’accueil des réfugiés d’Intikane (Photos de Titouan Lamazou et Harandane Dicko).

Acquisition de 2 camions citernes pour l'opération Niger de l'UNHCR : baisse des coûts et augmentation de la capacité de réponse

L'opération de l'UNHCR au Niger vient d'acquérir et de mettre en circulation deux camions citernes d'une capacité de 16 000 litres chacun. Les camions sont équipés d'un groupe motopompe avec un débit de 20 m3 par heure capable de remplir et de vider le contenu de la citerne. Particulièrement attendus, ces camions arrivent au moment opportun. Le premier va partir vers le camp de réfugiés Maliens de Tabareybarey afin de remplacer l'une des deux citernes de location. Ce remplacement va permettre d'économiser près de 9000 USD par mois. Le second reste en standby à Niamey pour être mobilisable dès que nécessaire à Diffa dans le cadre de la réponse d'urgence qui pourrait être apporté en cas d'afflux important de déplacés en provenance du Nigeria.


Saddy chauffeur de l'UNHCR prêt à mettre à profit l’un des camion-citerne, Photo© UNHCR (Boubacar Younoussa Siddo)