- Date
- 31 juil. 1948
- Tags
- Londres 1948
Karoly Takacs - Tir
Sans doute n’y eut-il jamais tireur plus naturellement doué que le Hongrois Karoly Takacs, néanmoins sa carrière se heurta à d’immenses obstacles. Le premier d’entre eux fut son origine ouvrière et son rang dans l’armée. En effet au prétexte qu’un simple sergent ne pouvait figurer dans une équipe qui n’admettait que les officiers supérieurs, il se vit refuser sa qualification aux Jeux Olympiques de 1936. Cet interdit ne fut supprimé qu’après ces Jeux et Takacs se prépara à concourir à ce qui devait être les Jeux Olympiques de 1940.
Mais avant même la Seconde guerre mondiale, il connut un autre contretemps de taille et cette fois-ci il sembla bien que celui-ci mettrait fin à sa carrière sportive. Lors d’une séance d’entraînement militaire, en 1938, il fut victime d’une grenade défectueuse qui lui arracha la main droite, celle dont il se servait pour tirer. Loin de se décourager, il apprit à tirer de la main gauche. Et après le mois à l’hôpital qui suivit son accident, il en passa bien d’autres à s’entraîner avant de revenir en compétition en 1939 et de remporter le Championnat de tir au pistolet de Hongrie.
Ayant démontré que ses capacités étaient demeurées intactes, il fut réadmis au sein de son équipe nationale et s’en alla gagner le championnat du monde du tir au pistolet automatique. Il était, dès lors, indéniable que le tir de la « mauvaise main » n’avait pas affecté son talent.
Certes un titre national est une prouesse mais une médaille olympique d’or est d’un tout autre ordre. Quand en 1948 se présenta enfin pour lui l’occasion de prouver sa valeur, Takacs avait 38 ans. Il n’en battit pas moins le record du monde de 10 points, ce qui lui valut un titre absolument bouleversant de champion olympique, qu’il devait conserver quatre ans plus tard.