Les réfugiés qui devaient emménager en janvier dans des cabanes Ikea à Zurich dormiront finalement dans des installations en bois aggloméré. Ces dernières ont passé avec succès le test anti-incendie fatal aux structures en plastique vendredi dernier.
La halle d'exposition 9 de la Foire de Zurich, à Oerlikon, servira donc, comme prévu, de centre d'urgence pour requérants d'asile dès le 4 janvier. L'organisation d'accueil AOZ et la ville de Zurich ont travaillé d'arrache-pied, durant le week-end pour remplacer les cabanes Ikea incompatibles avec les normes anti-incendie en milieu intérieur.
Elles ont élaboré un prototype composé de plaques ignifuges en bois aggloméré. De taille égale à une cabane Ikea, il peut être meublé de la même manière, indiquent la ville et AOZ. Suite au test anti-incendie passé avec succès, une entreprise de construction en bois va produire durant les Fêtes les 62 cabanes qui accueilleront les 250 réfugiés prévus.
Trois fois plus chères
La nouvelle solution coûtera plus cher que celle développée par la fondation Ikea et le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR): 3800 francs par cabane heures supplémentaires des ouvriers comprises au lieu des 1200 francs que coûtaient les cabanes en matières plastiques. Chaque structure en bois aggloméré est montable en une heure.
Les cabanes Ikea ont entretemps été démontées. Elles ne seront pas revendues en raison des mauvais résultats obtenus lors du test anti-incendie. Plusieurs personnes avaient manifesté leur intérêt pour acheter une cabane chacune. D'une capacité de cinq personnes chacune, ces installations de 17,5 m2 ne disposent pas de fenêtres, mais de plusieurs bouches d'aération.
Ces petites maisons, facilement montables et peu onéreuses, ont déjà été déployées par centaines dans des camps de réfugiés au Tchad, en Ethiopie et en Irak, selon le site internet de "Better Shelter". Depuis cet été, quelque 1200 maisonnettes ont aussi été montées en Grèce pour accueillir le flux croissant de migrants.
Controverse sur les cabanes en plastique
Les autorités cantonales suisses avaient demandé une vérification du respect des normes anti-incendie. Une étude allemande avait en effet mis en doute la semaine dernière la fiabilité des informations données par le HCR et des experts suédois.
La fondation Ikea a réagi samedi en prenant la défense de la sécurité de ses cabanes. Leur réaction au feu a été testée selon les normes européennes et présentent un niveau de sécurité supérieur à ce qui se fait ailleurs en matière d'hébergement d'urgence, selon elle.
Fin octobre, les cabanes Ikea avaient été présentées en première suisse en Argovie pour servir de centre d'urgence pour requérants d'asile. Le canton prévoyait d'en acquérir 200 pour héberger des réfugiés dans des halles industrielles. Elle a renoncé à son projet en raison du résultat du test effectué vendredi à Zurich.