KIDAPAWAN, Philippines, 15 septembre (HCR)
La question est simple : « D’où venez-vous ? ». Mais dans cette communauté productrice de riz du sud de Mindanao, les réponses ne le sont jamais.
« Mes parents viennent d’Indonésie. Ma mère a échappé à un mariage forcé et est venue aux Philippines. Mon père est venu pour travailler. Je suis née aux Philippines », explique Merlyn Mandak, 48 ans, qui vit dans une communauté mixte aux côtés de Philippins, à Kidapawan, dans la province de Cotabato.
« C’est mieux d’être un oiseau parce qu’au moins les oiseaux ont un nid à eux », affirme son voisin Roger Mandak (sans lien familial), 58 ans, qui se lamente sur les difficultés rencontrées depuis que ses parents sont venus aux Philippines dans les années 1930. Roger et Merlyn sont de descendance indonésienne. Leurs ancêtres sont venus ici il y a plusieurs générations et leur ont laissé un héritage dont personne ne veut et que personne ne mérite – l’apatridie.