En 1938, alors qu'il était sergent dans l'armée, Karoly Takacs, alors membre de l'équipe hongroise de tir au pistolet, eut la main droite - celle qu'il utilisait pour tirer - arrachée par l'explosion d'une grenade défectueuse. Après avoir passé un mois à l'hôpital, il apprit en secret à tirer avec sa main gauche.
Participation olympique à 38 ans
L'année suivante, il remportait les Championnats hongrois de tir au pistolet et faisait partie de l'équipe hongroise sacrée championne du monde de tir au pistolet automatique. Les Jeux Olympiques en 1940 et en 1944 furent annulés en raison de la Seconde Guerre mondiale, mais en 1948 Takacs se qualifia pour l'épreuve olympique du pistolet de vitesse. Il avait 38 ans.
Ici pour apprendre
Avant le début de la compétition, le favori, le champion du monde et détenteur du record mondial Carlos Enrique Díaz Saenz Valiente demanda à Karoly Takacs pourquoi il était venu à Londres. Le Hongrois répondit : "Je suis ici pour apprendre". Et il remporta l'or, améliorant le record du monde de dix points. Lors de la cérémonie de remise des médailles, Díaz Saenz Valiente, qui avait fini deuxième, se tourna vers Takacs et lui : "Tu en sais suffisamment". Quatre ans plus tard, à Helsinki, Karoly Takacs défendit avec succès son titre olympique, devenant ainsi le premier tireur à remporter l'épreuve du pistolet de vitesse lors de deux éditions consécutives des Jeux. Il participa également aux Jeux de 1956, mais sans remporter de titre cette fois-ci.