Irène rêve par son centre de formation d’aider les femmes.
Elle était enceinte de sept mois quand elle a fui la guerre civile en Côte d’Ivoire.
Irène, âgée de 27 ans:« Je suis arrivée au Libéria en 2002 après le début de la guerre civile en Côte d’Ivoire. C’était un jeudi matin à Danané. J’étais chez mon père et je me préparais à partir au travail. Un de ses collègues de bureau a appelé pour me dire que les rebelles l’avaient tué. J’adorais mon père. Mon cœur était brisé et j’étais totalement désorientée. Des rebelles sont venus chez mon père. Ils m’ont violée – ils étaient cinq. Ils voulaient me tuer. Ils m’ont tiré une balle dans le dos et je me suis enfuie.
« Le CICR m’a emmenée au Libéria et je me suis réveillée dans le camp de réfugiés de Saclepea où des médecins m’ont opérée pour sauver ma vie et celle de l’enfant que je portais. J’étais enceinte de sept mois. Heureusement, mon fils a survécu.
« Le HCR m’a aidée à monter un centre de formation à Monrovia. Je donne des cours à la fois aux femmes libériennes et aux femmes réfugiées parce que les Libériens ont été très gentils avec nous, ils nous ont accueillis. C’est donc mon devoir de leur rendre. Je souhaite qu’elles participent aux formations pour être capables de subvenir aux besoins de leur famille et d’être utiles à la société.
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« J’ai rencontré énormément de difficultés. Et je connais beaucoup de femmes qui ont enduré la même chose. Je leur dis de ne pas se décourager dans la vie. Aujourd’hui je me suis ressaisie et je survis grâce à tout cela. Alors je leur conseille d’être fortes et de ne pas se sous-estimer, en disant ‘Oui, je peux y arriver’».
Les questions liées à la citoyenneté, aux critères d’éligibilité aux élections présidentielles, aux droits de vote et à la représentation au sein du gouvernement sont à l’origine de la première guerre civile en Côte d’Ivoire, qui a été catalysée par des tensions ethniques latentes. Quelque 750 000 Ivoiriens ont été déplacés à l’intérieur de leur pays et 30 000 à 100 000 autres ressortissants ivoiriens ont fui au Libéria. Irène, et le bébé dont elle était enceinte, fait partie de ces derniers.
Avec le souvenir de la douleur liée à la perte de son père et de ses frères et sœurs pendant la guerre, Irène ne souhaite pas retourner dans son pays. « Vous savez, ce jour-là il m’a dit en partant ‘Ma fille, je m’en vais, je reviens’. Vous ne vous attendez jamais à recevoir un appel vous annonçant que votre père est mort. C’est vraiment très, très douloureux. Je suis meurtrie aujourd’hui parce j’aimais énormément mon père. C’est pourquoi je dis que je ne retournerai jamais en Côte d’Ivoire ». Irène rêve d’agrandir son centre de formation pour aider davantage de femmes réfugiées et libériennes à devenir auto-suffisantes.
Irène a formé plus de 50 femmes réfugiées et libériennes à surmonter les obstacles, non seulement en leur enseignant la couture ou la coiffure, mais en les aidant à reprendre confiance en elles et estime de soi, ce que beaucoup ont perdu pendant la guerre. Chaque semaine, elle invite les femmes à échanger sur les questions qui les touchent et sur la manière de reconstruire leur vie en tant que personne émancipée dans la société.
Montrez votre solidarité #Aveclesréfugiés comme Irène en signant la pétition dès aujourd’hui.
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En raison des rôles liés au genre, les femmes et les filles sont souvent confrontées à des risques spécifiques et ont moins de chance que les hommes et les garçons d’accéder à leurs droits. Au cours de leur déplacement, les risques liés à la discrimination et à la violence sexuelle et liée au genre sont accrus. Le déplacement peut aussi conduire des femmes de tout âge à fuir seules, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux abus.
Le HCR au Libéria aide les femmes réfugiées à devenir auto-suffisantes grâce à des formations. Après les séances, toutes les femmes réfugiées reçoivent un certificat et un kit de départ.
Les questions liées à la citoyenneté, aux critères d’éligibilité aux élections présidentielles, aux droits de vote et à la représentation au sein du gouvernement sont à l’origine de la première guerre civile en Côte d’Ivoire, qui a été catalysée par des tensions ethniques latentes. Quelque 750 000 Ivoiriens ont été déplacés à l’intérieur de leur pays et plus de 100 000 autres ont fui au Libéria.
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