Ruud Lubbers propose une extension du rôle de protection du HCR au Darfour
Le Chef de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, s'est entretenu avec le gouvernement soudanais d'un plan d'expansion du rôle de protection du HCR au Darfour, qui inclurait la mise en place d'un système par lequel les victimes de violations des droits de l'homme pourraient dénoncer ces actes et demander un redressement.
KHARTOUM, Soudan, 29 septembre 2004 (HCR) - Le Chef de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, s'est entretenu avec le gouvernement soudanais d'un plan d'expansion du rôle de protection du HCR au Darfour, qui inclurait la mise en place d'un système par lequel les victimes de violations des droits de l'homme pourraient dénoncer ces actes et demander un redressement.
Le Haut Commissaire pour les réfugiés Ruud Lubbers a présenté, à l'issue de sa mission de cinq jours au Tchad et au Soudan, les points d'un plan d'action du HCR pour une assistance accrue des déracinés au Darfour.
A Khartoum, le Haut Commissaire a rencontré cette semaine le vice-président soudanais, Ustaz Ali Osman Taha, le Ministre de l'Intérieur, le Dr Ahmad Alaas, le Ministre des Affaires Etrangères, Najeeb Al Kheir ainsi que le Ministre des Affaires Humanitaires, Ibrahim Mahmoud.
Lors de la conférence de presse qui a conclu ces rencontres dans la capitale soudanaise, M. Lubbers a de nouveaux mis l'accent sur la nécessité d'obtenir un « niveau de violence zéro » dans la région du Darfour, au Soudan occidental.
Les officiels soudanais se sont, a rapporté le Haut Commissaire, montrés ouverts à la proposition d'étendre le rôle de protection du HCR au Darfour, avec une requête du vice-président pour que l'agence aide à y maintenir le caractère civil des camps pour déplacés internes. Selon l'un des ministres, quelque 190 000 personnes seraient déjà retournées dans les villages du Darfour et le vice-président a également demandé au HCR de vérifier si ces retours étaient bien volontaires, car une partie de la population affirme ne pas ajouter de foi aux informations de source gouvernementale.
M. Lubbers a précisé qu'il s'était entretenu avec des observateurs de l'Union africaine à El Geneina, capitale provinciale du Darfour occidental, et qu'ils s'étaient entendus sur le fait que le rôle de l'Union était de non seulement superviser le cessez-le-feu au Darfour mais aussi de restaurer la confiance au sein des populations.
« Le HCR va travailler en tandem avec l'Union africaine » a expliqué M.Lubbers, ajoutant que des représentants officiels de l'ONU pour les droits de l'homme se trouvent aussi sur le terrain pour répertorier les violations des droits de l'homme.
« Le rôle du HCR est quelque peu différent, a-t-il ajouté. Tout d'abord, il est important que nous mettions en place un système où les citoyens ayant été victimes d'atrocités puissent déposer plainte et en attendre des actions réparatrices. »
Plus spécifiquement, a précisé Ruud Lubbers, il pourrait être utile de mettre en place des petites équipes féminines, n'appartenant pas à la police mais à des unités distinctes, pour recueillir les plaintes de femmes et s'assurer qu'elles reçoivent une suite.
Le HCR développera aussi des lieux d'accueil communautaire répondant aux besoins des déplacés, où ils pourront faire part de leurs soucis quotidiens.
La conférence de presse de mardi a marqué la fin de la mission de cinq jours du Haut Commissaire Ruud Lubbers ainsi qu'une d'une délégation de haut niveau de donateurs venus des Etats-Unis, du Japon, d'Allemagne et de l'Union européenne, pour se rendre compte sur le terrain des conditions de vie des réfugiés soudanais dans l'est du Tchad et de la situation des déplacés internes au Darfour.
Durant cette mission, la seconde en six mois, M. Lubbers a également rencontré le Premier Ministre tchadien Moussa Faki à N'Djamena et discuté avec des représentants de réfugiés soudanais au camp d'Iridimi. Au Darfour, il a visité trois camps pour déplacés internes qui ne sont pas gérés par le HCR.
Environ 1,4 million de personnes ont fui à la suite des attaques de milices au Darfour, tandis que près de 190 000 traversaient la frontière vers le Tchad, où le HCR et ses partenaires les accueillent dans 10 camps.